Le ballot screen de Windows 7 suffira-t-il ?
Rappellez-vous, le ballot screen est la possibilité pour l’utilisateur d’installer le navigateur Internet de son choix lors de l’installation de Windows 7. La question qui se pose actuellement alors que le futur système d’exploitation arrive dans moins d’un mois (22 octobre) est de savoir si cela va suffire aux yeux des instances européennes ? S’il est encore trop tôt pour répondre à la question, Bruxelles s’en préoccupe tandis qu’Opera Software et Mozilla (Firefox) trouvent encore à se plaindre.
Au départ, Microsoft avait décidé dans un coup de colère de supprimer purement et simplement Internet Explorer (mais pas ses composantes indispensables à plusieurs logiciels dont le système de mise à jour) dans une version spéciale Europe (édition E) comme il l’avait fait pour Windows Media Player. Désormais affiché comme une étape de l’installation de Windows 7, ce ballot screen laisse l’utilisateur choisir sur un écran les principaux concurrents à Internet Explorer, à savoir Mozilla Firefox, Opera, Google Chrome et Safari avec une petite description pour chacun.
Mais est-ce suffisamment explicite pour offrir un libre choix à l’utilisateur lambda ? En effet, nombreux sont les utilisateurs qui pensent que Mme Michu va bêtement cliquer sur le logo qu’elle connait, c’est-à-dire le « E » d’Internet Explorer et ce n’est pas faux. La division de la Concurrence de la Commission Européenne a envoyé, en juillet dernier, un questionnaire aux différents régulateurs nationaux européen pour s’enquérir de leur sentiment sur la question. Le questionnaire demande notamment : « Selon vous, la démarche proposée de télécharger et installer un navigateur concurrent de manière simple et transparente pour l’utilisateur à travers le ballot screen est-elle suffisamment efficace pour offrir au consommateur un vrai choix concurrentiel de navigateur? »
Attendues jusqu’à la fin du mois d’août, les réponses n’ont pas été divulguée pour l’heure tandis que le temps presse. Edition E ou Edition ballot screen, la Commission Européenne laissera-t-elle suffisamment de temps au géant de Santa Clara pour se retourner ? Il vaudrait mieux qu’elle se contente de cela car il sera trop tard autrement et ce n’est pas avec cette stupide édition E que l’on pourra avoir quelque chose de bien. Toujours est-il que la concurrence n’a pas choisi la bonne problématique, le vrai problème d’IE c’est son niveau passable au test acid3, faisant de lui le vilain petit canard du respect des standards du Web. Les entreprises s’arrachent aujourd’hui les cheveux pour obtenir un site lisible sous IE au détriment d’erreurs provoquées sur les autres navigateurs à force de colmater les brèches de ce navigateur boiteux.
Déjà condamné à plusieurs reprises pour abus de position dominante, notamment sur le système d’exploitation et les formats de fichiers, Microsoft veut mettre fin à cette spirale économique répressive, la commissaire à la Compétition, Neelie Kroes, avait d’ailleurs annoncé qu’elle voulait trouver un accord avec Microsoft avant son départ de la Commission prévu à la fin de l’année.