Jeu vidéo / Watch Dogs Legion

Date de sortie
Éditeur
Ubisoft
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
Monde ouvert
Thème du jeu
Aventure
Jaquette de Watch Dogs Legion

Test de Watch Dogs Légion

Watch Dogs : Legion constitue le troisième opus de la franchise d’action, d’aventure et d’infiltration développée par les studios Ubisoft Toronto, Montreal, Reflections et quelques autres (Kiev, Paris et Bucarest). Cet épisode introduit le concept original du « Play as Anyone ». Ce qui permet aux joueurs d’incarner et de recruter tous les personnages qu’ils croiseront dans les rues de Londres.
Alors est-ce que ce Watch Dogs : Legion relève brillamment le challenge d’offrir un gameplay repensé et approfondi à même de convaincre les néophytes comme les joueurs plus aguerris ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un jeu RTX

Image de Watch Dogs Legion
Plutôt joli mais optimisation à la ramasse. Pas grand monde va le faire tourner tout à fond…

Graphiquement Watch Dogs : Legion s’en sort avec les honneurs. C’est plutôt joli à l’œil avec une ville de Londres rayonnante. Le système Ray-tracing (sur les PCs équipés d’une carte graphique Nvidia RTX) propose un joli rendu de la lumière dans les rues de la ville. Mais c’est surtout vrai dans les environs sombres comme les intérieurs ou les sous-terrains. La gestion des effets climatiques n’est pas folle mais cela reste correct.

Une fois le « Pack de texture HD » installé (dans les 20 gigas quand même) on a droit à des textures fines et détaillées (encore heureux).

On apprécie également les animations des personnages qui sont assez réalistes. Et surtout différentes selon le personnage que l’on utilise (personne âgée, jeune geek, espion entraîné au combat). J’ai trouvé cela très intéressant et on le ressent bien In-Game.

Les cinématiques sans être exceptionnelles font le job.

Au niveau sonore, les bruitages sont convaincants sauf au volant (je vais y revenir). Les musiques nous proposent beaucoup de rap et de pop anglaise. J’ai détesté au point de me dire qu’il y avait vraiment que de la daube à la radio… M’enfin, cela dépendra des goûts j’imagine. Mais à côté des Mafia ou des GTA ce n’est pas le même niveau pour moi. Tandis que les doublages sont également de bons niveaux. J’ai préféré joué avec le langage en anglais pour l’immersion et l’accent « so british » mais en français cela reste correct.

Bon, par contre, le jeu est joli certes mais il faut une bête de course pour tout faire tourner à fond. Le Ray-Tracing cela bouffe un max. Et j’ai fini par l’enlever pour avoir une meilleure fluidité globale (avec une RTX 2070 Super quand même) et des graphismes plus élevés. On peut paramétrer plein de trucs = c’est vraiment cool.

Comme, par exemple, avec l’outil de benchmark intégré qui nous permet assez rapidement de voir la consommation de chaque élément. J’ai apprécié également que l’on nous dise précisément sur quoi influe le fait de monter tel ou tel niveau pour la charge processeur ainsi que celle de la carte graphique. Ce n’est pas si courant et cela est très bien fait.

Il vous faudra jongler et faire de nombreuses concessions visuelles car le titre est clairement mal optimisé. Sérieusement les gars ! On ne va pas acheter la dernière Nvidia RTX et un Cpu de dernière génération à chaque sortie d’un jeu pour tout faire tourner à fond…


Un Pour Tous et Tous pour Un

On l’a évoqué, Watch Dogs : Legion introduit le concept original du « Play as Anyone ».Cela permet d’incarner et de recruter tous les personnages que l’on croise dans les rues de Londres. C’est une vraie bonne idée qui ce marie bien avec le principe de base qui consiste à pirater un peu tous les objets.
Chaque Londonien est maintenant une recrue potentielle pour notre mouvement de résistance. Et évidement, on ne peut pas vraiment s’immerger dans leur histoire propre et avoir de l’empathie pour eux. Ce sont juste des pions que l’on utilise comme des outils en fonction des missions que l’on doit mener.

On choisit donc notre PNJ Outil selon ces compétences personnelles comme la possibilité de bénéficier de divers bonus de piratages ou bien encore d’avoir un professionnel des combats à main nue. On peut également prendre un personnage afin de faire bénéficier à l’ensemble de notre Crew de compétences collectives : comme le fait de régénérer la santé plus vite ou de rester moins de temps en prison. On portera notre choix plus sûrement sur un individu possédant une arme puissante ou amusante. Ou bien encore selon son métier. Car, un peu comme dans Hitman, un personnage avec un habit médical pourra déambuler plus facilement dans un hôpital par exemple.

J’ai bien aimé le concept mais il devient ce que vous en faîtes. En effet, on peut très bien terminer le jeu avec seulement deux personnages lourdement armés de MP5 (avec silencieux ou pas) ou d’AK-47 de façon très bourrine. Une technique très efficace ! Mais on peut aussi pousser ce système jusqu’au-boutiste en préconisant la difficulté de mort permanente. Cela ne mettra pas un terme à la partie mais votre personnage ne reviendra pas. C’est quelque chose que je conseille pour une deuxième partie par exemple. Car cela change fondamentalement notre façon de jouer et d’appréhender les diverses situations du jeu.

Un scénario plus adulte

Au niveau du scénario, on se retrouve donc dans la ville de Londres. Celle-ci est sur le point de s’effondrer. Au milieu de ce chaos, une mystérieuse entité connue sous le nom de Zero-Day a piégé notre groupe secret de résistants DedSec en l’accusant d’être à l’origine de plusieurs bombardements à divers endroits de la ville.

Dans la foulée, des criminels issus de tous les quartiers malfamés de Londres en ont profité pour prendre le contrôle, en l’absence du gouvernement. On est amené à affronter divers types de criminels. En plus d’une armée privée qui est en charge de la sécurité de la ville.

Les thèmes abordés sont plus sombres que dans Watch Dogs 2 avec des arcs scénaristiques sur le terrorisme, la traite d’être humain et même du transhumanisme. On rencontre divers méchants plus ou moins charismatiques. C’est dans la moyenne de ce que produit Ubisoft en général. Je n’ai pas trouvé cela génialissime mais cela se laisse dérouler agréablement.

La durée de vie est intéressante. Cela varie beaucoup selon votre façon de jouer (mort permanente, niveau de difficulté, etc…). Mais on estime qu’il faut entre 15-20 heures pour terminer l’histoire principale. Il vous faudra aussi 10-15 bonnes heures de plus pour boucler les missions secondaires. Et encore un peu plus pour finir le jeu à 100¨%

Il n’y a pas de multijoueurs. Mais celui-ci devrait être ajouté en décembre gratuitement. Le studio a présenté son contenu et c’est assez loin de ce que propose un GTA Online quand même. Mais cela rajoutera des heures de jeu si vous adhérez au concept.

Un Gameplay peu ou prou The Same

Watch Dogs : Legion c’est un peu comme tous les autres jeux Ubisoft. Si vous avez déjà joué à un titre de la franchise vous retrouverez assez vite vos marques.

Tout d’abord, évoquons la gestion de la ville. Et bien, je l’ai trouvé bien retranscrite. C’est très plaisant de la parcourir. Il n’y a pas de sections à la campagne ou autres : non qu’une seule grande ville découpée en divers quartiers. Les drones sont omniprésents qu’ils soient là pour assurer le transport de marchandises ou bien la sécurité. Ils sont tous piratables. On apprécie le drone cargo sur lequel on peut monter. Un engin bien cheaté qui permet donc d’atteindre aisément les hauteurs de presque tous les bâtiments. Si vous en abusez, c’est comme tout : cela va bien faciliter ou pourrir le gameplay.

La ville est animée avec divers personnages qui vaquent à leurs occupations. Normal, vu que l’on peut tous les prendre dans notre groupe de Hackers (via une mission de recrutement). Ya de la vie dans ce Londres Futuriste.

Par contre, le gros point noir du jeu concerne le pilotage. Non, mais sérieusement : c’est bien pire que l’opus précédent qui n’était déjà pas une référence. On peut modifier, un peu, le ressenti dans les options. Au début cela m’a foutu une gerbe comme jamais… Il faut un moment pour trouver un truc juste jouable !

Le véhicule tourne n’importe comment. On ne ressent quasiment pas de différence avec un gros véhicule et un petit. Les dérapages produisent un bruitage de pneus ridicule. Les moteurs sont presque tous électrique donc sans pêche. Les collisions sont molles : on ne ressent rien. Bref, une cata. C’est jouable mais c’est honteux pour un studio comme Ubisoft d’avoir un tel niveau pathétique de conduite. Et dire que les motos c’est pire…Les bateaux çà va, mais je ne les ai presque jamais utilisés. Londres est coupé en deux avec juste un espace d’eau horizontal cela ne sert pas à grand-chose.

Les combats ne sont pas terribles non plus. Peu ou prou les mêmes, à part pour le corps-à-corps qui propose enfin quelque chose de cohérent. Je pense que la difficulté a été nettement baissée depuis l’épisode précédent. On peut encaisser beaucoup plus de dégâts avant de mourir, par exemple, au niveau de difficulté normal. Comme tous les jeux du genre : on voit les ennemis en rouges sur une mini-map, enchainer les head-shot avec un clavier-souris cela n’a rien de difficile et en plus il y a un wallhack permanent… Celui-ci permet de voir exactement ce que font nos ennemis derrières les murs. C’était déjà le cas dans le 2, bon là au moins on n’a pas à utiliser une vue spéciale pourrie toute grise. Mais bon, au niveau du challenge cela vole bas.

Ce que j’ai, bien aimé et qui marche toujours bien c’est la possibilité d’un peu tout pirater. On est libre de nos approches durant les missions. On retrouve une grosse partie des gadgets de l’opus précédent. On ne peut plus appeler la police ou des loubards pour créer des conflits. Mais on utilise les drones et les tourelles de défenses pour les retourner contre nos opposants ou bien les diriger nous même. Ya déjà de quoi bien faire le vide d’une zone comme cela. On peut aussi, toujours déclencher des pièges, faire avancer ou reculer des véhicules, etc… Un point bonus pour le fait de pouvoir utiliser un drone afin qu’il prenne des tonneaux explosifs (ou pas mais c’est plus drôle) disséminer ici ou là pour ensuite les lâcher sur nos ennemis. J’aime ce petit plaisir ^^.

Au final, ya pas mal de petites choses à faire mais on tourne vite en rond aussi. Les missions sont assez répétitives : on doit entrer dans un bâtiment hacker un truc à un endroit précis et repartir. C’était déjà le cas dans l’opus précédent. Rien de bien flamboyant même si j’ai bien aimé les différentes phases avec notre drone-araignée (sic).

Watch Dogs : Legion c’est un grand bac à sable. C’est conçu pour le grand public. Il y a des trucs sympas à faire d’autres moins. On retrouve un peu les mêmes choses que dans l’opus précédent et dans les titres Ubisoft en général. On peut donc arriver logiquement à un sentiment de répétitivité. Ce n’est, clairement pas, le jeu de l’année. Il ne faut pas en attendre mont et merveille. Mais malgré tout, cela reste plaisant à parcourir le temps de l’aventure et même un peu plus.

Watch Dogs : Legion ne réinvente pas la roue. Il n’en avait certainement pas l’ambition. Le gameplay est peu ou prou le même que l’opus précédent. On dispose de divers gadgets sympathiques et on peut surtout pirater un peu tout. C’est ce qui constitue la grande force du jeu.

La grosse nouveauté est de pouvoir incarner et de recruter tous les personnages que l’on croise dans les rues de Londres. Un système très intéressant si vous jouez avec la mort permanente. Mais on final, tout dépend de vous car le décloisonnement et la variété des actions découleront de votre façon de jouer. On peut se créer un vrai gang relativement varié et jouer avec toutes leurs spécificités (compétences, armement, métier de base). Ou bien, en prendre deux lourdement armé et tirer dans le tas (c’est vraiment ce qu’il y a de plus rapide).

Donc si vous n’aimez pas la franchise ce n’est pas cet épisode qui va vous réconcilier avec elle. Si, au contraire, vous avez bien aimé : ce nouvel opus dispose de suffisamment d’atouts pour vous faire replonger dans le Hacking. N’en attendez pas des merveilles et Watch Dogs Legion pourra vous faire passer des moments agréables. Un bac à sable qui comporte des défauts (un peu répétitif à la longue, conduite exécrable) mais plaisant à parcourir le temps de l’aventure.

Points positifs
  • Plein d'options pour bien paramétrer les graphismes  
  • Assez joli tout à fond...
  • "Play as Anyone" plutôt convaincant
  • Le piratage fonctionne encore bien
  • Gameplay peaufiné
  • Un bac à sable avec une bonne liberté d'approche
  • Durée de vie correcte
Points négatifs
  • Gros soucis d'optimisation
  • ... Il faut une bête de course pour tout faire tourner à fond
  • La conduite : sérieusement !
  • Moteur physique et collision
  • Le WallHack officiel n'aide surement pas l'IA défaillante