La loi Hadopi adoptée !

Représentant indirectement le parti communiste, Jean-Pierre Brard est certainement le député qui a marqué les débats ! Quel regret que ce genre d’individu ne soit pas plus haut placé dans les instances politiques…

Si vous ne le savez pas encore, hier, vendredi 3 mars 2009, l’Assemblée Nationale a adopté l’Hadopi. Et si je vous dis cela avec un grand regret, je ne peux qu’assombrir encore davantage le tableau en rappelant que seulement seize députés étaient présents pour le vote. Vous voyez, je me permets même d’écrire ce nombre en toutes lettres étant donné sa longueur sans équivoque. Notons que d’une manière générale, une telle décision aurait été impossible à prendre au sein d’une Entreprise qui réclame (par la loi) un tiers minimum des potentiels votants. Avec 2.77% des députés, on a de quoi rire jaune…

Mais Hadopi, kézako le problème pour nous ?

Le plus incroyable dans toute cette histoire est que, finalement, on ne sait pas comment le gouvernement pense l’appliquer, après plusieurs idées, la troupe d’Albanel se penche surtout sur un logicielàlacon payant (ahahahahah !) qui, grâce à l’enregistrement de logs, pourront prouver votre bonne foi si l’on vous accuse d’avoir téléchargé des fichiers illégaux. Autre idée géniale, le filtrage (bienvenue en Chine) des sites Torrents comme The Pirate Bay. Mais aviez-vous la naïveté, tout comme le ministère de la culture, de croire que ces fameux pirates resteraient là sans rien faire ?! Annoncé plusieurs fois, TPB compte pourrir ses informations de fausses IP, quitte à ce que des innocents soient accusés à tort. Grâce au mécanisme de l’Hadopi où la présomption d’innocence est juste un propos se basant sur des textes inutiles écrits sur du vieux papier. Vous ne voyez pas du quel je parle ? L’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, rien qu’ça ma Lucette ! Pour revenir au sujet, comme on applique le « on vous condamne et l’on voit ensuite », il est strictement impossible de prouver son innocence sans ce logiciel de surveillance (il saura tout de vos déplacements sur la toile) et la perte de l’accès au web sera donc irrémédiable.


Christine Albanel, c’est un peu le naïf toutou de Sarkozy qui devait obéir au méchant chien Majors.
Mais au fait, ça va servir à quoi la pause pipi ? Heu, l’Hadopi ?

S’il est facile de répondre à la première question, il est plus difficile de répondre à la seconde. Notre Président a beaucoup d’amis, parmi eux, on peut compter des gens comme Pascal Nègre, PDG d’Universal. Bref, Hadopi est le fruit de dinosaures que l’on appelle Majors. Si, offrir aux artistes, la possibilité et surtout la manne financière pour pouvoir être promu et présenté au public est « la » qualité des Majors. Il est cependant très regrettable de voir qu’ils ont les doigts de pieds en éventail depuis des décennies et ne remettent jamais en question leur capacité à vendre aux consommateurs. On peut aussi s’insurger de la « merde en boîte » que l’on nous propose, citons les Cindy Sander, Loana ou autre Clara Morgane ! Depuis que l’art de la musique a été délégué à des individus qui n’ont en tête que le profit, on constate cet effondrement continu du disque en France. Mais non, c’est la faute aux internautes ! Quand ils vont découvrir que leur chiffre d’Affaires continue sa descente, je me demande qui sera le nouveau bouc émissaire.


TPB.

The Pirate Bay a eu son mot à dire sur les accusations qui lui ont été faites…
On est tous contre !

UFC-Que Choisir et la Quadrature du Net auront fait tout ce qui était en leur pouvoir pour lutter contre le rouleau compresseur hadopien. Si le débat a été houleux dans l’hémicycle, Madame Albanel et sa clique se contre foutaient de ce qu’il se disait. Notons tout de même qu’il en est ressorti ce que l’on appelle « nos mousquetaires » : Mme Billard, Mr Bloche, Mr Brard, Mr Paul. S’ils ont su pointer une bonne partie des problèmes de l’Hadopi, les réponses affligeantes de Christine Albanel ont mis à genoux tout le monde ! Moi-même, avec une dizaine d’heures à visionner les débats à l’Assemblée, je n’en reviens toujours pas. Comment, avec une telle ignorance, peut-on devenir ministre ?
Ajoutons à ces gus sortis de leur garage, une flopée d’artistes indépendants qui ont pétionné contre Hadopi, sans résultat, mais aussi, le retournement de veste de Cali. Sûrement qu’on lui a expliqué ce qu’était Hadopi après lui avoir ordonné d’être en sa faveur. Ou plutôt que s’affirmant d’être gauche, faisait tache face à nos mousquetaires !

La belle Christine

Une cicatrice, une mèche devant le visage, ça ressemblerai à Albator. Ou pas !
La loi est passée mais son application tient encore d’un fantasme gouvernemental.

Concrètement, il va être difficile, étant donné la méconnaissance de Christine Albanel et de son équipe vis-à-vis du monde de l’informatique en général (la Ministre de la Culture affirme qu’Open Office et Microsoft Office possèdent un pare-feu !), de réussir à stopper les pirates. D’une part car si le téléchargement est devenu monnaie courante sur le web, il faut se dire que la « piraterie » a toujours existé, à l’époque, c’était de la main à la main, aujourd’hui, les moyens de communication permettent des échanges à grande échelle. D’autre part, tout le monde n’a pas le niveau de salaire adéquat pour s’acheter trois ou quatre albums par mois. Surtout quand leur prix de départ se situe entre les 20 et 25€ le CD. A presque deux euros le titre, il y a de quoi s’étouffer…
Pour finir, les réseaux privés et anonymes vont prendre le relai et l’on verra dans un premier temps une utilisation accrue des proxys. Ce gigantesque coup de bâton dans l’eau va voir quel résultat ? Quand la chute des Majors continuera, que dira-t-on ? Que la répression a tué les Majors ?