Test de Monster Jam Showdown

Il y a des jeux qu’on lance par curiosité, et d’autres qu’on découvre avec une certaine magie grâce à ceux qui nous entourent. Monster Jam Showdown, je l’ai vécu avec mon fils de 6 ans, tous les deux installés dans le canapé, les yeux brillants à chaque saut démesuré et chaque tonneau improbable. C’est dans ce contexte joyeusement bruyant que j’ai exploré ce nouvel épisode, bien décidé à voir s’il tient la route pour les petits… comme pour les grands.

Nouveau studio, nouveau départ

Première chose à savoir : Monster Jam Showdown n’est pas un simple successeur du précédent opus (Monster Jam Steel Titans 2, sorti en 2021). Ce nouvel épisode est développé par Milestone, un studio italien connu pour ses simulations de course (MotoGP, Ride, Hot Wheels Unleashed). Le changement de main se ressent dès les premières minutes : plus de soin dans la physique, des visuels plus propres et une interface modernisée.

Alors que Steel Titans 2 peinait parfois à trouver l’équilibre entre arcade et simulation, Showdown opte clairement pour un gameplay accessible, nerveux et plus fun. Les sensations de conduite ont été revues, avec des sauts plus spectaculaires, un contrôle plus précis des monstres mécaniques et une approche plus « grand public », sans pour autant négliger les amateurs de performances.

Le moteur physique a été amélioré, les environnements sont plus vivants, et la variété des épreuves gagne en intensité. On passe de l’arène au hors-piste avec plus de fluidité, et chaque véhicule a un comportement plus marqué qu’auparavant. Ce n’est pas une révolution, mais clairement un pas en avant même si certains lâcheront une larme en découvrant qu’il n’y a plus d’environnement bac à sable.

Des modes de jeu variés mais pas toujours profonds

Monster Jam Showdown propose une palette assez large de modes de jeu, avec une orientation claire : le fun avant tout. Le mode Carrière sert de colonne vertébrale au titre, avec une succession d’épreuves (freestyle, contre-la-montre, courses classiques, défis techniques) qui permettent de débloquer de nouveaux véhicules et de progresser dans la hiérarchie des pilotes. C’est efficace, mais assez répétitif sur la durée : les environnements changent, les règles varient un peu, mais le cœur du gameplay reste le même. Des choix ergonomiques agacent sur la durée, notamment le fait de devoir naviguer dans de multiples écrans pour trouver les épreuves qu’ils restent à faire alors que cela aurait pu tout aussi bien fonctionner dans quelques tableaux.

Les épreuves de freestyle sont clairement les plus accrocheuses au premier abord. Les figures sont simples à exécuter, les barres de score grimpent vite, et les arènes sont bien conçues pour encourager les enchaînements spectaculaires. C’est un bon terrain de jeu, surtout pour se familiariser avec la physique des monstres mécaniques. Cela dit, passé l’émerveillement des premières sessions, on ressent vite un manque de profondeur. On enchaîne les figures, mais sans réelle stratégie ou renouvellement dans les objectifs.

Mon fils a très vite adopté ce mode de jeu où l’on enchaîne flips, wheelies et donuts pour marquer un maximum de points sous les acclamations d’un public virtuel et son speakerine. C’est sans doute le mode qui lui a donné le plus de fous rires — et à moi aussi, en le voyant hurler à chaque saut raté ou atterrissage sur le toit. Ce côté spectaculaire et immédiat fonctionne très bien pour les plus jeunes, qui n’ont pas besoin de comprendre toutes les mécaniques pour s’amuser.

Les courses, quant à elles, oscillent entre bon divertissement arcade et frustration occasionnelle. Le pilotage est volontairement permissif, les circuits souvent larges, mais certains tracés manquent de lisibilité, surtout quand la vitesse augmente. Il arrive fréquemment de rater une bifurcation ou de percuter un obstacle mal signalé. Rien de rédhibitoire, mais on sent que la lisibilité a parfois été sacrifiée au profit du spectaculaire.

Côté multijoueur, le split-screen local est une bonne surprise, simple et fluide, c’est exactement ce que je recherchais pour jouer en famille avec le Steam Deck. Le mode en ligne, lui, est plus anecdotique : peu de joueurs connectés à certains moments, et pas vraiment de système de progression motivant.

Un gameplay arcade maîtrisé, mais un peu sage

Milestone a choisi un gameplay résolument arcade, et dans l’ensemble, ça fonctionne. Les camions ont une vraie sensation de lourdeur, les suspensions réagissent bien aux terrains accidentés, et les figures s’exécutent de manière fluide, presque instinctive. Le stick gauche gère les roues motrices arrières (ou le replacement du Monster Truck lorsque nous sommes dans les airs) tandis que le stick droit gère les roues motrices avant, c’est un système sympa à découvrir. Le moteur physique est plus crédible que dans Steel Titans 2, sans pour autant devenir trop réaliste. On saute, on rebondit, on dérape… et surtout, on s’amuse.

Cependant, cette approche a aussi ses limites. Les sensations de vitesse sont modérées, les collisions parfois peu impactantes ou au contraire invraisemblable dès lors que nous tentons d’écraser des carcasses de bagnoles. L’engin a tendance à décoller au point de réussir un backflip ! Aussi, certains véhicules se comportent de manière trop similaire. En dehors des skins et de quelques différences de maniabilité, il n’y a pas vraiment de spécificités marquantes entre les modèles, ce qui limite l’envie de tous les débloquer.

En jouant avec mon fils, j’ai pu constater que le jeu remplissait parfaitement son rôle de divertissement immédiat : les commandes sont simples, l’action lisible, et les effets spectaculaires plaisent à tous les âges. Mais une fois cette première couche dépassée, on sent que Monster Jam Showdown manque de ce petit supplément d’âme ou de complexité qui aurait pu le rendre réellement marquant, même pour les amateurs du genre.

Steam Deck : solide mais perfectible

J’ai également testé Monster Jam Showdown sur Steam Deck, et dans l’ensemble, l’expérience est tout à fait correcte, à condition de faire quelques compromis. Le jeu n’est pas officiellement « Deck Verified », mais il tourne plutôt bien en réduisant quelques options graphiques (ombres, post-traitement, distance d’affichage). À 30 FPS stables, l’expérience reste fluide, surtout pour un titre aussi axé arcade.

L’écran du Steam Deck, bien que petit pour un jeu aussi visuellement chargé, s’en sort honorablement. Les circuits restent lisibles, les commandes réactives, et les chargements sont rapides. Pour une session nomade dans le train ou sur le canapé, c’est tout à fait jouable et promet de passer quelques bons moments.

Une bande-son qui fait le boulot (mais ne fait pas vibrer)

Côté ambiance sonore, Monster Jam Showdown joue la carte du rock nerveux et des riffs saturés, dans un esprit très “stade américain”. Le résultat est efficace mais peu inspiré. Les morceaux se ressemblent un peu, et on sent qu’ils sont là pour soutenir l’action plus que pour marquer les esprits. On est loin de la bande-son sous licence d’un Tony Hawk ou d’un Forza Horizon.

Les effets sonores, en revanche, sont réussis : les moteurs grondent avec une belle puissance, les suspensions crissent, les chocs résonnent bien, et le public réagit avec enthousiasme lors des cascades réussies. C’est du bon travail technique, même si l’ensemble manque un peu de personnalité.

Mon fils, de son côté, a été plus sensible au bruit des moteurs qu’à la musique elle-même — ce qui est révélateur : l’ambiance sonore fait le job sans jamais vraiment voler la vedette.

Monster Jam Showdown n’est pas un jeu révolutionnaire, mais il remplit bien son contrat : du fun immédiat, une conduite arcade maîtrisée, et un bon équilibre entre accessibilité et sensations. Joué en solo ou à deux, il propose une expérience solide, surtout pour les amateurs de grosses machines et de figures spectaculaires.

Ce n’est pas un coup de cœur – la progression est un peu répétitive, la bande-son oubliable, et la profondeur de jeu limitée – mais pour quelques heures de plaisir sans prise de tête, il fait largement le job.

Points positifs
  • Gameplay arcade accessible : prise en main immédiate, parfait pour tous les âges.
  • Sensations de conduite réussies : camions lourds, sauts spectaculaires, figures fun à réaliser.
  • Modes de jeu variés : freestyle, course, arène, défis chronométrés, etc.
  • Split-screen local fonctionnel : idéal pour jouer à deux sur le même écran.
  • Compatibilité Steam Deck correcte : fluide avec quelques réglages.
  • Amélioration par rapport à Steel Titans 2 : moteur physique plus propre, réalisation plus soignée.
Points négatifs
  • Progression répétitive : peu de renouvellement dans les épreuves sur la durée.
  • Bande-son peu marquante : musiques génériques, manque de personnalité.
  • Peu de différence entre les camions : le choix de véhicule a peu d’impact sur le gameplay.
  • Mode en ligne faible : peu de joueurs connectés, intérêt limité.
  • Interface pas toujours optimisée : navigation parfois maladroite