Test du Razer Hydra

Lorsque la Wii est sortie il y a presque cinq ans jour pour jour (anniversaire le 19 novembre) avec sa célèbre Wiimote, aussi bien les joueurs PS3, XBox 360 et PC ont imaginé un périphérique équivalent pour leur plateforme. Razer que les joueurs PC connaissent essentiellement pour leurs périphériques s’est lancé sur le marché des manettes à détection de mouvement avec le Razer Hydra. Disponible depuis août 2011, Razer a répondu à notre appel et nous a offert la possibilité de tester ce nouveau produit.

L’Hydra se compose de deux ensembles, d’une part, sa base qui est câblée en USB jusqu’au PC, cette base permet d’identifier vos mouvements. D’autre part, vous avez la « manette » reliée en USB jusqu’à la base et qui est divisée en deux parties identiques. Elles ressemblent à une fusion entre la Wiimote et son Nunchuk. Strictement identique, ces deux pads se composent de quatre boutons, d’un stick analogique, de deux gâchettes et d’un bouton start, d’où la comparaison avec une manette lambda. Esthétiquement, l’Hydra a un certain charme, tout en noir, il se marrie avec n’importe quel intérieur et c’est important car sa base ne peut être dissimulée si vous ne voulez pas dégrader votre expérience à l’utilisation. Lorsqu’il fonctionne, l’Hydra arbore la couleur verte de la marque. Tous ses câbles sont tressés et se font totalement oublier que ce soit en utilisation ou lorsque les pads sont rangés. Les présentations étant faites, il est temps de passer aux choses sérieuses.

Un périphérique de précision

Razer, fort de son expérience sur PC sait que la précision est l’atout du support face à la console, l’Hydra ne déroge pas à la règle grâce à sa technologie Sixsense. Le périphérique est une solution filaire associée à une base à champ magnétique (concept proche du Wii Motion Plus). Cela permet une meilleure précision que l’infrarouge (Wiimote) et permet de retranscrire fidèlement les gestes du joueur. Si fidèlement que même ses tremblements sont perceptibles. Il est donc fortement conseillé de jouer en position assise et éventuellement en posant ses coudes sur une table par exemple. Razer, sûrement conscient du problème qui peut survenir selon les types de jeux, permet aussi dans les options de lisser vos mouvements, votre pointeur ne tremble plus du tout à l’écran, en revanche, sa sensibilité est réduite. Nous avons testé plus d’une cinquantaine de jeux parmi la liste des 125 jeux gérés par l’Hydra, cette sensibilité réduite ne pose problème que dans les FPS et plus particulièrement les FPS nerveux, dans ces conditions, il s’avère difficile de faire une rotation de 180 degrés. Pour pouvoir se retourner complètement, il faut appuyer sur une touche permettant de réinitialiser votre position par rapport à la base magnétique. Peu pratique au départ, on s’y habitue rapidement.
Razer Hydra

Un logiciel incomplet

Lorsque que vous connectez pour la première fois votre Razer Hydra, vous devez calibrer vos deux pads. Une opération troublante la première fois car, comme nous l’avons dit, les deux pads sont identiques et seuls les gâchettes permettent de faire la distinction (LB/LT pour le pad gauche et RB/RT pour le pad droit). Le logiciel, peu gourmand en ressources système, permet d’exploiter votre nouveau jouet comme une simple manette ou avec la détection de mouvement. Les touches sont alors adaptées à la situation. Deux défauts apparaissent cependant à l’utilisation. Rapidement, vous découvrez qu’il n’est pas possible de binder vos touches à votre convenance, heureusement, Razer connaît l’univers gamer et n’a pas fait n’importe quoi, si bien que le défaut n’est pas dérangeant. En revanche, conséquence directe de cette impossibilité, vous allez vous rendre compte que vous êtes MAJ dépendant, Razer gère ni plus ni moins les jeux qu’il a. Vous ne pouvez pas intégrer d’autres jeux en configurant vos touches alors que le système est simple. En effet, les mouvements identifiés se rapprochent de ce que fait la Wiimote : mouvement de haut en bas et inversement, gauche à droite et inversement et rotation dans le sens des aiguilles d’une montre et inversement. Rien d’extravagant et rien qui ne justifie l’absence de personnalisation. Dans ces conditions, le passage de l’Hydra en mode manette a peu de sens car les jeux non connus par le logiciel rendent le périphérique inutilisable.

Des défauts, et Portal 2

Après avoir éprouvé l’Hydra sur de nombreux jeux, le système a les défauts de ses qualités. D’abord sa trop grande précision vous oblige à vous rapprocher de la base pour éviter l’amplification de vos moindres tremblements. Passer par les paramètres pour réduire les effets nous empêche de profiter pleinement de la sensibilité du périphérique. C’est le chien qui se mort la queue. Puis vient sa liste de jeux, bien remplie, qui vous interdit d’intégrer vos propres jeux. L’Hydra s’éloigne clairement du fonctionnement de la Wiimote, cette dernière a l’avantage que la console était destinée à utiliser la jouabilité qu’elle offrait. L’expérience de la Wiimote se résume en un mot, le fun, tandis que Razer cherche la précision. Une précision qu’il est difficile de rendre performant. Un mauvais choix de cible ? Le doute subsiste lorsque nous jouons à Portal 2. Fourni dans le bundle avec le DLC Sixsense Motion Pack, le système Hydra devient nettement plus intéressant, les mouvements rotatifs se font bien plus facilement et il n’est pas nécessaire de réinitialiser votre position, lorsque vous tournez votre pad à droite, le jeu vous fait tourner jusqu’à ce que vous remettiez votre main dans sa position initiale. L’expérience sous Portal 2 est totalement différente et permet de réellement apprécier la solution de Razer.
Razer Hydra - Pad

Un produit pour un marché de niche

Vendu pour moins de 140 euros, le Razer Hydra est dans un marché de niche. Sa jeunesse lui fait défaut et en même temps, son potentiel est énorme. Malheureusement, la société est dépendante des studios qui décideront ou non d’intégrer le mieux possible la technologie Sixsense à l’instar de Valve avec Portal 2. Un effort doit donc être fait de leur côté pour offrir une véritable opportunité pour ce type de périphérique. L’Hydra doit aussi mettre la main à la pâte en permettant l’ajout de jeux à sa liste sur une base de mouvements simples. L’Hydra sera toujours moins précis que le duo clavier et souris, tandis que Microsoft, en mettant à disposition le SDK du Kinect ferme peut-être une porte sur le marché du « fun ». Le produit est intéressant dans son genre mais ne vous attendez pas à découvrir une Wiimote PC, l’Hydra est un concept à part entière qui a du s’adapter aux jeux disponibles sur PC qui sont diamétralement opposés aux jeux Wii.
Note sur les 125 jeux configurés : Razer a axé l’essentiel de son Hydra sur les FPS, mais ils ne sont pas les seuls, nous pouvons par exemple croiser Roller Coaster Tycoon 3, World of Goo, Worms Reloaded, Titan Quest, The Witcher 2, Civilization V, Sam & Max ou encore Braid.