La 3D au cinéma

Là-haut, l’âge de glace 3. Pour ne citer que les deux derniers, la 3D s’installe dans nos salles de cinéma après moultes tentatives. Vous vous souvenez des lunettes, un verre rouge, un verre vert ? La division spectrale a disparu pour laisser place à d’autres technologies. Au cinéma, on trouve les lunettes polarisantes, les images droite et gauche projetées pour chaque œil sont encodées avec une direction opposée de la polarité de la lumière. Et paf ! Ca fait de la 3D. 3D ? De la vraie 3D ?

RealD 3D - Les nouvelles lunettes du geek !

Jamais de la vie ! Il ne faut pas déconner non plus, proposer une technologie de qualité à un coût exorbitant, ce n’est pas pour tout de suite, on se contentera seulement du coût vertigineux. Entre 2 et 4€ en supplément du prix de la place pour un film normal, on a peur de devoir se séparer prochainement de l’un de ses deux reins. Ici, pas de vraie 3D dont tous les guiks rêvent, on nous offre de la 3D relief (stéréoscopie). Pour faire simple, à l’heure actuelle, on a surtout droit à plusieurs plans superposés sur l’axe Z (la profondeur) afin justement de donner l’effet de relief. Le bon vieux Scratch de l’Âge de glace 3 ne traverse plus la pierre (sur l’axe X) en disparaissant, il passe désormais derrière. Plus de réalisme et des actions plus convaincantes. Si vous n’avez rien compris, reprenez vos cours de géométrie dans l’espace.

Les lunettes 3D Relief
Les lunettes 3D Relief

Après les premières minutes de curiosité, je ne peux m’empêcher de voir cela comme un gadget, on sent que les films qui ont utilisé la 3D relief étaient en réalité prévu pour une projection classique. Nous verrons bien avec Avatar. Le principal problème c’est qu’il faudrait trouver un nouveau langage visuel utilisant le relief, tout comme la photo et le cinéma à leurs débuts ont découvert la notion de hors champs et joué avec. Le moyen le plus simple, surtout pour un film d’animation, serait de faire participer le spectateur en profitant voire en abusant du Z-positif. C’est-à-dire que l’action vient vers nous plutôt que l’inverse et là, j’ai été bluffé par la publicité Haribo qui précédait le visionnage des films en 3D. Pour le moment, le relief n’est là en tant que plus technique et marketing.
De plus les lunettes, heureusement pensées aussi pour ceux qui porteraient déjà des lunettes de vue, ne sont pas des plus commodes, c’est quand même pas terrible de se trimballer avec sa paire de lunettes et votre nez regrettera probablement de vous avoir accompagné dans votre aventure. D’ailleurs, avec ces lunettes, j’ai la forte impression qu’ils sont nombreux les consommateurs à se trouver ridicule dans la salle de cinéma.

Le pire dans tout ça, c’est de voir que personne ne se mouille dans cette histoire : « T’en a pensé quoi de la 3D ? », « Oh bah tu sais… »
Cela rencarde encore davantage cette technique au rang de simple détail, rarement mentionné par ceux qui sortent des salles. Pourtant, de nombreux films vont dorénavant utiliser cette technique de projection en salle. Mais bon, on n’est pas fou, on a bien vu les objectifs machiavéliques des producteurs ; c’est surtout une parade contre le piratage (encore faudrait-il que toutes les salles projetant le film l’utilisent), nous faire raquer plusieurs euros supplémentaires pour quelque chose d’encore très anecdotique. Et surtout, on nous prépare à une démocratisation de cette technologie quelque soit le support dans les années à venir, NVidia et la 3D Vision pour les jeux vidéo, Real D 3D au ciné. Et plus tard à la télé ?