Preview de Grounded 2

Grounded 2 marque le retour d’une licence atypique, née sous la houlette d’Obsidian Entertainment et désormais co-développée avec Eidos-Montréal. Publié par Xbox Game, il s’agit toujours d’un jeu de survie coopératif en monde ouvert. On y incarne des adolescents miniaturisés dans un environnement domestique hostile : exit le jardin, place à Brookhollow Park. Un terrain de jeu bien plus vaste et truffé de nouveautés, porté par l’Unreal Engine 5. Montures insectes, omni-tool multifonction, système de combat enrichi… les promesses sont nombreuses. Alors, Grounded 2 parvient-il à transformer l’essai sans perdre son identité ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Grounded 2

Disponible sur Steam, Xbox et Game Pass, il s’agit d’une early access qui bourdonne déjà d’ambitions, même si elle n’est pas encore tout à fait sortie de sa chrysalide.

Ce titre nous replonge dans un monde dans lequel l’on est réduit à la taille d’une fourmi, mais avec un terrain de jeu bien plus vaste : un parc public rempli de dangers et de merveilles.

Celui-ci est divisé en plusieurs zones distinctes : aire de pique-nique, colline des pins, chariot à glaces, statue, foyer, et bien d’autres encore. On reprend les bases du premier opus, mais on les agrandit littéralement.

La carte est plus vaste, mais propose également plus de verticalité et de points d’intérêt. Il y a déjà beaucoup de choses à faire.

Le jeu est jouable en solo ou en coop jusqu’à quatre joueurs, en vue subjective ou à la troisième personne. C’est toujours plus simple à plusieurs et plus ardu, selon les situations, seul. Après, si l’on « meurt », on réapparaît à notre camp, mais on ne conservera pas tout ce que l’on a récolté durant notre dernier périple.

La boucle de gameplay est toujours un peu identique : on part en vadrouille, on récolte et on combat divers insectes. Il faut donc revenir à bon port indemne afin d’analyser nos découvertes et crafter tout ce qui peut nous être utile. On doit aussi gérer notre alimentation et notre hydratation.

C’est un jeu de survie et de construction avec des éléments de RPG. Et si vous aimez ces genres, il y a déjà pas mal de contenu pour s’amuser seul ou à plusieurs.

Une Histoire rétrécie

Deux ans après les événements du backyard original, nos ados (Pete, Willow, Max et Hoops) se retrouvent à nouveau miniaturisés suite à une explosion mystérieuse lors d’une cérémonie au Brookhollow Park. Ce n’est vraiment pas de bol !

L’intrigue démarre sur une note familière et avec un personnage blasé d’être à nouveau rétréci, ce qui injecte une dose d’humour sarcastique dès le départ. On apprécie également la CEO d’Ominent qui apparaît, un peu, comme une belle-mère maléfique avec ces nombreuses répliques obséquieuses et hypocrites.

Les autres personnages secondaires ne sont pas aussi mémorables, loin de là. Mais on s’immerge quand même facilement dans cet univers ludique, rigolo et périlleux. Même si émotionnellement, cela manque sûrement de moments de tension et j’ai eu plus de mal à m’y investir.

Avec, cet early access, on accède à l’Acte 1 de l’histoire principale, une bonne tranche du parc, mais Obsidian tease déjà des extensions massives pour la version complète, promettant un endgame encore plus épique.

Une direction artistique réussie, mais très mal optimisée.

Visuellement, Grounded 2 est très agréable avec son esthétique cartoon colorée. Le monde fourmille de détails et les textures sont fines et bien détaillées. La gestion de la lumière et des différents effets visuels sont réussis. Les insectes sont bien modélisés et animés. Et on apprécie les effets visuels lors des combats, comme les éclaboussures de venin.

La direction artistique est excellente, ce qui permet de s’immerger totalement dans ce monde miniaturisé, intelligemment retranscrit, où les objets du quotidien deviennent de gigantesques environnements immersifs.

On prend plaisir à se faufiler sous une table de pique-nique géante, à explorer un chariot de glaces comme une caverne polaire ou bien encore à grimper sur tout un tas de détritus.

C’est rafraîchissant et cet univers miniature arrive à nous émerveiller grâce à ce monde vivant, palpable et dangereux.

Côté audio, le sound-design est réussi avec ces bourdonnements continus de bruits d’insectes crispants lors de nos pérégrinations. Tandis que tout s’accélère lors des affrontements qui sont dynamisés grâce à un rendu très crédible. La bande-son fait son taf, même si pour moi, il n’y a rien de bien mémorable sur la durée. Le doublage en anglais est excellent, avec des voix expressives qui capturent l’essence sarcastique des personnages, mais il n’y a pas de doublage français.

L’optimisation n’est pas au rendez-vous. On croise beaucoup de zones avec des chutes vertigineuses de framerates. Le CPU est très sollicité, trop par moments. Il y a des crashs et du clipping. Les bugs de collisions sont légion. Et cela ne s’arrange pas en multi avec divers autres bugs.

Bref, ce n’est pas encore au point techniquement sur de très nombreuses bécanes. Beaucoup de boulot encore à fournir de la part du studio. 

Un gameplay peaufiné

Le gameplay est assez similaire au premier. Il n’y a pas beaucoup de nouveautés, mais ce qu’il y a de nouveau est intéressant.

Notre personnage peut se spécialiser en guerrier ou en mage. Cela injecte une profondeur stratégique avec notre guerrier qui dash comme un fou ou notre mage qui balance des sorts de feu sur les nuées d’insectes. Cela varie les styles de jeu.

Le système de mutation est plus intéressant en nous permettant d’améliorer notre santé, endurance, attaque, etc.

Les combats sont intenses et tactiques dès les premières minutes. Il faudra bien maîtriser les parades millimétrées et agir dans un timing précis pour esquiver les assauts venimeux de nos ennemis.

En solo, c’est donc plus délicat qu’avec une bande de trois amis (ou inconnus).

Le système de craft est un modèle du genre. On fabrique absolument tout de A à Z avec des outils multifonctions comme l’Omni-Tool qui simplifie notre quotidien. On peut construire notre habitat et différents ustensiles, armes, armures, nourriture, etc. Le farming est un élément important du jeu. Il nous faut constamment trouver et récupérer tel ou telles choses afin de progresser.

L’exploration est toujours massive même si on retrouve pas mal de composantes du premier opus. C’est très plaisant de se promener dans ce monde et c’est aussi très récompensé de farfouiller de-ci, de-là : si on arrive à rentrer à notre base sain et sauf.

Les buggies ajoutent une réelle valeur ajoutée. Car on va pouvoir chevaucher des insectes comme une fourmi qui porte nos ressources, qui combat à nos côtés et commande même une armée. C’est possible via un système d’éclosion d’œufs bien pensé. Un ajout parfait et très amusant.

La courbe de progression est colossale. Et on a souvent envie de farmer encore un peu afin de pouvoir débloquer tel ou tel attribut, armes, armures, etc. Si vous aimez le genre, cela peut devenir chronophage, malgré le manque de nouveauté à l’instant T.

 

Grounded 2 constitue une belle réussite. Ce monde est captivant et particulièrement bien retranscrit. On prend plaisir à explorer, combattre, crafter, construire et progresser.

On peut y jouer seul, mais comme toujours avec des amis, cela sera plus distrayant et même plus facile.

Les nouveautés ne sont pas légions même si le terrain de jeu est plus vaste. La feuille de route laisse présager de belles choses à venir.

Ce n’est encore qu’une early-accès, on est donc conciliant même si l’optimisation générale n’est pas du tout à la hauteur de nos espérances.

 

Points positifs
  • Monde miniaturisé convaincant
  • Système poussé de craft
  • Exploration
  • Choix et développement de notre personnage
  • Les buggies
Points négatifs
  • Assez peu de nouveauté
  • Optimisation à la ramasse
  • Plus difficile seul