Jeu vidéo / Tron Evolution

Date de sortie
Développeur
Propaganda Games
Modes de jeu
Type de jeu
Beat them all
Thème du jeu
Aventure
Jaquette PC de Tron Evolution

Test : Tron Evolution

Tron Evolution s’empare de la plateforme PC pour introduire Tron Legacy (notre critique) dans les salles obscures. Le jeu vidéo de Propaganda Games se présente comme une préquelle au film que nous avons déjà eu la chance de voir et que nous avons plutôt apprécié. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Tron Evolution se retrouve aux antipodes de la suite cinématographique. La faute à d’inadmissibles problèmes de gameplay.

« Scénario raté »

Test de Tron Evolution sur PC - Screenshot 1
Mais que vois-je ? Un moche dans un disque

Tron Evolution est typiquement le genre de jeu à réserver aux fans, pourtant la franchise aurait beaucoup à offrir, notamment en multi avec d’intenses parties en lumicycle. Mais le studio qui a fermé il y a peu n’avait clairement pas les ambitions de proposer un jeu qui en vaille la chandelle. La partie solo nous en apprend plus sur les années qui se sont écoulées entre le premier et le second film. En s’intéressant plus particulièrement à l’arrivée des Isomorphes et de la réponse expéditive de Clu. En cause, un certain Abraxas, virus de profession, ancien Isomorphe qui a décidé d’être plus indépendant que les autres. Conscient de ces problèmes, Flynn, concepteur, vous crée. Sans aller jusqu’à égaler Tron himself, il faut tout de même avouer que nous en avons dans le pantalon pour protéger le système de cette menace. Raconté comme cela, nous pourrions croire que l’intrigue tient la route mais le studio a légèrement oublié de mettre en scène le tout, si bien que le jeu se transforme en un interminable enchaînement de séquences de combat et de plateforme avec de temps en temps quelques cutscenes pas terribles. Vous ressortirez en connaissant les tenants et les aboutissants qui ont mené à Tron Legacy mais vous aurez aussi un goût amer dans la bouche. Pour un jeu qui se destine d’abord aux fans, cela est fort regrettable, s’il y a bien quelque chose sur laquelle le studio devait tout miser, c’était le scénario.

« Un gameplay pauvre »

Test de Tron Evolution sur PC - Screenshot 2
Faîtes trembler le système

La question qui est sur toutes les lèvres avec un tel constat, c’est de savoir si le gameplay nous console du manque d’intérêt évident pour l’intrigue. La réponse est malheureusement non. Les séquences de plateforme ne pourraient être plus répétitives qu’elles ne le sont, empruntant allégrement aux ténors du genre, les mécanismes reposent sur ceux d’un Prince of Persia en offrant ici, beaucoup moins de possibilités. Courrez sur les murs, sautez, utilisez votre grappin magnétique et voilà que nous avons déjà fait le tour. A la limite, nous pourrions aussi pointer du doigt un Prince of Persia ou un Assassin’s Creed d’être eux aussi répétitifs. Mais ces jeux ont un truc que Tron Evolution n’a pas, c’est la fluidité dans les mouvements. Dans Tron, le clavier est loin d’être précis et le jeu est pourtant extrêmement exigeant, nous nous retrouvons à rater des choses simples car notre personnage a raté une rampe bêtement. L’intérêt de ces phases de plateforme n’est vraiment pas le côté hardcore sinon le spectacle que cela procure. Ici, nous nous arrachons les cheveux et rien d’autre.

Test de Tron Evolution sur PC - Screenshot 3
Mange mon disque

Après une séquence de plateforme, voilà la salle cloisonnée dans laquelle nous attend en général trois ou quatre vagues de soldats. En vue subjective, cette phase est du pur beat’em all. Un échec encore pour Proganda Games, les mouvements sont vraiment spectaculaires, les effets sont réussis, nous prenons vraiment plaisir à voir notre personnage manipuler son disque et ses combos variés. Le défaut est que les ennemis ont chacun leur point faible, qui, s’il n’est pas utilisé, en fait un programme quasiment invincible. D’autant plus si vous jouez en difficile. Nous apprenons alors par cœur les failles de nos ennemis, en usons et en abusons. Il y a cependant un couac, il faut se souvenir de beaucoup de programmes, gérer quatre types de disque aux propriétés différentes et de tous les combos qui vont avec. La variété des coups qui devrait être une force devient une faiblesse pour Tron Evolution. Les combats sont décousus, nous courrons sans arrêt sur les murs pour remonter notre santé qui dégringole en quelques coups, la plupart des combos nécessite d’avoir ses capsules d’énergie pleines pour s’en servir. Il y a deux manières de les remplir, sauter sur des sortes de tonneaux numériques qui permet l’enchaînement immédiat d’un coup, ou d’éliminer un ennemi et ramasser l’énergie qu’il a laissé après son passage. C’est loin d’être amusant, presqu’une torture pour le joueur, le côté spectacle a disparu.

Allez, histoire de bâcler encore un peu plus le soft, donnons-lui une caméra hasardeuse qui nous retourne comme une crêpe sans savoir pourquoi, une sensibilité pour la souris qui varie aléatoirement, des déplacements imprécis au clavier. Ouf, la manette est la rescousse et nous sauve de ce dernier défauts grâce au pad analogique. Et pour varier les styles, le solo nous met plusieurs fois entre les mains, un tank ou un lumicycle. Ceci dit, nous aurions fait une seule fois chacune de ces séquences que nous n’aurions pas vu la différence. Le lumicycle est trop peu maniable si nous ne passons pas par la fonction de virage à 90° utile uniquement en ligne. Le tank ne sert à rien, c’est digne des combats à pied, la variété en moins. Il est vraiment là en clin d’œil au premier film.

« L’univers est bien retranscrit »

Test de Tron Evolution sur PC - Screenshot 4
Quora, qu'ont-ils fait à ton visage ?

Propaganda Games n’a plus qu’un point à démolir pour gâcher définitivement ce Tron Evolution. L’univers et les graphismes. Mais dans un sursaut de professionnalisme, le studio a décidé de faire un effort. Il ne faut pas le chercher du côté des couleurs qui sont simplement fidèles aux films, du bleu pour les gentils, du vert pour les Isomorphes, du jaune pour les virus et du orange pour les méchants. Il ne faut pas non plus regarder dans les éléments du décor qui sont, là encore pour être fidèle, vides. Le studio a su créer de la variété en nous faisant traverser plusieurs villes de Tron et mettre en opposition des architectures différentes, tantôt bâties par les programmes, tantôt par les Isomorphes. Sans oublier le virus qui vient jaunir les décors de son âme destructrice.

Le background est quant à lui respecté, nous retrouvons Flynn père, Tron et Clu. Autre personnage de Tron Legacy, Quora est aussi de la partie. Elle est cependant à peine reconnaissable, c’est presque une honte quand nous connaissons les qualités de l’Unreal Engine 3 pour faire de beaux skins. Flynn et donc Clu n’ont pas été gâtés par les développeurs même si cela reste un ton au-dessus, en temps normal, de la sexy Isomorphe. Nous ne pouvons rien dire sur nous-même puisque nous restons constamment affublé de notre casque, ce n’est pas plus mal.

« Le multi aurait dû être la priorité »

Test de Tron Evolution sur PC - Screenshot 5
Rien de bien mémorable

Quand nous voyons la qualité du solo, une chose est certaine, c’est que le multi aurait dû être la priorité pour Tron. Les combats en lumicycle auraient pu à eux seul faire le jeu. Ils ont bien tenté, mais le manque d’effort fait que le multi manque de peps. Le mauvais solo risque de créer un désert en ligne.

Tron Evolution ne restera pas dans les mémoires, il pourrait même vexer de nombreux fans qui en attendaient, à raison, nettement plus. Faut-il vraiment cracher sur le studio, pas si sûr lorsque nous relions la qualité du jeu à la fermeture prématurée du studio par Disney. Les développeurs n’auront même pas vécu réellement la sortie de leur bébé. En termes de motivation, nous imaginons bien que la situation n’était pas la meilleure. C’est si triste et finalement, il ne manque pas grand-chose pour avoir là un jeu moyen. Un Tron sous UDK avec un multi en deathmatch au disque plus proche des séquences des films (comme dans le solo) et du jeu par équipe en lumicycle avec plus d’action, nous pourrions avoir un jeu qui ferait véritablement honneur à cette franchise.