Jeu vidéo / Test Drive Unlimited 2

Date de sortie
Développeur
Eden Games
Éditeur
Atari
Moteur
-
Modes de jeu
-
Thème du jeu
Course
Jaquette PC de Test Drive Unlimited 2

Test : Test Drive unlimited 2

Les yeux de beaucoup de joueurs PC s’illuminent en entendant Test Drive Unlimited. Non pas par chauvinisme pour le studio français Eden Games sinon pour ses qualités intrinsèques. Ce qui a marqué les esprits à l’époque, son multi dans un environnement ouvert et gigantesque. Des heures et des heures à parcourir l’asphalte et découvrir les moindres recoins de l’île hawaïenne d’Oahu. Test Drive Unlimited revient, affublé du 2 habituel. Nouvelle révolution ou simple amélioration ?

« D’Oahu à Ibiza à Oahu »

Test Drive Unlimited 2 - Screenshot 1
Le GPS version Google Maps permet de voir Ibiza fidèlement reproduite

Nous quittons l’archipel d’Hawaï avec Test Drive Unilimited 2 et nous nous lançons sur les routes de la Méditerranée. En ligne de mire, Ibiza, ses célèbres discothèques au bord de la plage mais aussi ses routes sinueuses et ses villages pittoresques de l’autre côté de l’île. Plus d’une centaine de kilomètres au compteur pour faire le tour de cette île fidèlement reconstituée avec les tracés reproduits avec quasi exactitude, seuls quelques rond points viennent remplacer des carrefours et inversement. Routes, chemins de terre, soleil, plages, tout y est pour prendre plaisir à conduire les plus belles voitures du monde séparées en trois catégories, A à C, de la voiture sportive au 4×4 en passant par des véhicules plus polyvalents. Et si Ibiza vous lasse, après avoir atteint le dixième niveau, vous retrouverez Oahu, un beau cadeau qui multiplie par trois la superficie du soft. C’est grand, si grand que les décors ont tendance à être recopiés à l’identique, les rendant un peu monotone. Et en même temps, il serait dommage de se priver d’une si belle île à l’européenne, avec ses courbes et son architecture si particulière.

La partie débute durant une fête au bord de la piscine d’une superbe villa, vous allez choisir votre avatar parmi des hommes et des femmes qui ont en commun leur extrême laideur. L’idée est de vous pousser à employer la chirurgie esthétique et acheter quantité de vêtement. En effet, l’accent est mis sur la personnalisation et c’est assez logique puisqu’il s’agit d’un jeu axé sur son multijoueur. L’avatar c’est vous, et ce, jusque dans les meubles de votre appartement, de votre villa en bord de mer ou la caravane où tout a commencé. Mais avant de se heurter aux joueurs humains, nous passons les examens inévitables à l’obtention des permis qui nous ouvre les portes des championnats. Dès lors, il est fort probable que vous ayez jeté votre clavier par la fenêtre répondant au principe du tout ou rien pour une manette ou un volant, du moins, si ce dernier est compatible avec le jeu (cela s’améliore au fil des patchs). Nous ressentons surtout la perfectibilité du gameplay qui a sacrifié le côté simulation (sans vraiment l’être) du premier opus à un style plus arcade, de la mauvaise arcade. Il faut un long moment d’adaptation, les véhicules ont tous plus ou moins le même comportement, selon leur catégorie, certains dérapent presque systématiquement dans les virages, en général, les sensations sont poussés à l’extrême, un coup le véhicule est très maniable, un coup c’est une misère. C’est comme si le script disait que l’Audi TT Roadster Quattro pèse plus de 1400 kilogrammes donc elle colle la route mais qu’un véhicule à 1350 kilogrammes roulera pépère. C’est pourquoi il convient de toujours tester son joujou avant de l’acheter car le comportement réel de la voiture n’est pas forcément représentatif de son comportement dans le jeu. Cela n’empêche pas de s’amuser mais il se peut que vous ayez une ou deux mauvaises surprises.

« Gameplay arcade plus que simulation »

Test Drive Unlimited 2 - Screenshot 2
La vue intérieure, en plus d'être peu travaillée, est bouffée par le HUD

Vous allez donc tester quelques minutes ces quatre roues (il n’y a pas encore de moto, peut-être dans un DLC…), avant cela, vous pourrez monter dans le véhicule et découvrir son intérieur plus ou moins fidèle, il manque souvent les clignotants sur le tableau de bord et chaque véhicule a un GPS intégré ce qui n’est pas toujours le cas dans la réalité. En vue intérieur, Test Drive Unlimited 2 a les mêmes défauts que beaucoup d’autres jeux, notre vision est trop rapprochée du sol, si bien qu’en collant le pare-choc d’un autre véhicule, vous aurez tendance à voir sa plaque plutôt son pare-brise arrière. Vous serez aussi trop proche du volant, le GPS n’est alors visible qu’à moitié. De toute façon, le HUD n’évolue pas une fois en vue intérieure, on a donc le GPS et notre vitesse affichés à l’écran alors que nous pourrions lire tout ça depuis le tableau de bord.

Une fois passée tous ces petits défauts qui ne cassent pas la jouabilité, mais l’empêche de briller, nous nous lançons dans les différents championnats, constitués de cinq à huit courses en général. Des courses simples, concours de flashage, il faut passer le plus vite possible devant plusieurs radars, courses de vitesse, mort subite et contre la montre. Le système est bien plus clair que dans Test Drive Unlimited. L’IA quant à elle, devient de plus en plus forte sans avoir un script qui lui ferait gagner 30km/h dès que vous la distancez à l’instar d’un Split/Second Velocity. Ces championnats sont aussi l’occasion de créer un petit scénario autour de l’univers des courses, sans casser trois pattes à un canard unijambiste, cela justifie ces courses qui se font tantôt avec circulation, tantôt sans. Dans tous les cas, c’est dans la légalité la plus totale, aucun flic ne viendra vous déranger. En revanche, durant vos pérégrinations en solo, vous titillerez la police si vous faites l’objet de plusieurs infractions, bon, c’est surréaliste, il faut leur rentrer deux fois dedans pour qu’ils se mettent en alerte. Après quoi ils sont dix sur vous prêts à vous percuter de plein fouet, l’hélicoptère à disposition. Rien de dramatique pour autant puisque tel le chat et l’eau, la police n’ose pas aller dans l’herbe. Absurde ? Pas autant que la gestion des collisions qui sont vraiment pathétiques, si pour une fois, plier une pancarte n’est pas aussi simple que renverser un plot, heurter un lampadaire ou un arbre et la voiture rebondit presque dessus. Et le résultat est tout aussi éloquent, votre pare-choc a à peine tremblé. C’est du pur arcade et il ne faut pas espérer autre chose, même le mode hardcore reste plus proche de l’arcade que de la simulation.

« La communauté fait le jeu »

Test Drive Unlimited 2 - Screenshot 3
La gestion des collisions est ridicule

Nous pourrions croire que je vais descendre en flèche Test Drive Unlimited 2, et bien non. J’essaye simplement de vous faire comprendre que le jeu d’Eden Games s’adresse à une certaine tranche de joueurs. Cette distinction prend encore plus son sens après plusieurs dizaines d’heures de jeu en solo et en multi. Il ne faut pas vraiment parler d’un MMO, les serveurs se composent d’au maximum 32 joueurs à l’instar du système de club dont le dernier niveau permet autant de membres. Cependant, il y a un indéniable aspect communautaire. Tout le monde peut se retrouver dans une salle communautaire, en outre et moyennant finance, vous pouvez créer votre propre club. Pourquoi pas un club de 2CV ? L’une des seules voitures françaises. Car c’est là toute la quintessence de Test Drive Unlimited 2, se lancer dans un tour de l’île au volant d’une 2CV customisée avec 31 autres joueurs eux aussi dans cette voiture mythique. Vous prendrez un plaisir fou à partager avec les autres joueurs, à faire découvrir votre garage, votre maison, votre avatar et j’en passe. A faire des courses poursuites, fuyard contre police, qui, sans être aussi sympa que dans un Need For Speed Hot Pursuit sont plutôt amusants quand c’est avec des amis. Puis se frotter avec les joueurs humains dans des courses endiablées dont vous aurez peut-être vous-même déterminé le tracé. Une chose est sûre, c’est que le solo ne sert qu’à prendre ses marques et remplir son compte bancaire. Jouer à Test Drive Unlimited 2 sans se consacrer à son multi tiendrai presque de l’hérésie. Et ce n’est pas les petits à côté du jeu en terme de course qui me feront mentir, entre la filature où il faut suivre un type qui s’endort sur la pédale de frein pour sursauter ensuite sur la pédale d’accélérateur, le transport d’une bagnole d’un point à un autre sans la salir et encore moins l’abîmer. Le solo n’est pas des plus palpitants. Il y a bien ce système F.R.I.M. qui fonctionne de manière continue. Il permet en faisant des dérapages, des sauts, en frôlant les autres et en roulant le plus vite possible, de gagner de l’argent jusqu’à un maximum de 4000€. Ce n’est pas simple d’atteindre le dixième et dernier niveau du F.R.I.M. et cela casse son intérêt à long terme Des bonus qui ne sont pas particulièrement intéressants et qui confirment que le multi est vraiment l’incontournable de TDU 2. Alors certes, le démarrage des serveurs n’a pas été simple pour le studio et Atari, des failles ont permis des triches, d’autres le permettent toujours (si vous avez le DLC casino par exemple). Mais Eden Games est derrière son bébé et ne le lâchera pas de ci-tôt.

« Arrête la F.R.I.M. »

C’est un jeu en demie teinte qu’Eden Games nous propose, le terrain de jeu est immense mais peu varié, il y a plusieurs dizaines de voitures à acheter mais leur intérieur n’est pas toujours au top de la modélisation, le multi est génial entre amis, en parcourant le tour de l’île alors que la tombée de la nuit gagne du terrain mais le gameplay est loin d’être parfait. Il faut du temps pour prendre en main Test Drive Unlimited 2, pour obtenir les 60 niveaux répartis entre vos victoires, votre découverte des deux îles, votre sociabilité en multi et vos achats (vêtements, véhicules, maisons…). Il ne conviendra pas à tous les publics, et en même temps, il a ce petit truc qui fait qu’on l’aime, malgré ses défauts.