Test : Prototype
Si le studio de développement, Radical Entertainment, ne vous dit rien, sachez que leurs p’tits gars sont à la source de The Hulk : Ultimate Destruction. Comprenez par là qu’ils ne sont pas à leur premier coup d’essai avec ce type de jeu. Quel type de jeu ? On va appeler ça du sand-box, un monde dans lequel vous pouvez aller partout tel un Spider Man et sa toile ou un Hulk (oh ?!). Un excellent jeu de ce genre est probablement impossible à obtenir, un public sera satisfait, mais pas les autres. Voyons en détails à qui s’adresse ce Prototype édité par Activision…
Le héros des antihéros.
Dans Prototype, vous incarnez Alex Mercer, qui c’est ce type là ? Un chic type vous allez voir. Personnage principal de l’intrigue, vous êtes le déclencheur d’une catastrophe dans les rues de Manhattan, alors que le jeu se déroule en 18 jours, vous commencez au dernier jour pour profiter du tutorial et découvrir les habitants infestés avant de retourner via une très jolie cinématique, 18 jours auparavant. Vous ne vous souvenez plus de rien, même pas qui est votre petite amie, tout ce que vous savez, c’est que vous étiez à priori mort puisque vous vous réveillez à la morgue. Il ne vous reste plus qu’à découvrir qui vous êtes, pourquoi vous êtes devenu ainsi et tenter d’enrayer l’infection. Le scénario n’est pas original et beaucoup penseront à I am Legend dans sa version avec Will Smith mais l’intrigue a le mérite d’être bien amenée et devrez même vous intéresser. Personnellement, j’ai trouvé les divers rebondissements crédibles et l’action rondement menée, rien ne m’a lassé de ce côté là, au point même de faire la chasse à ceux qui savent. (Vous comprendrez plus loin)
Alex Mercer, un homme multifonctions.

A l’instar de l’inspecteur Gadget, Alex sait tout faire ou presque. Go go gadget aux bras qui griffent, go go gadget aux bras qui cognent et go go gadget au vol plané. Bref, vous l’avez compris, pour profiter au maximum du quartier de Manhattan, notre antihéros aura quelques atouts que vous obtiendrez lors de vos diverses échauffourées au milieu des taxis new yorkais. Ainsi, n’ayez pas peur de courir ou grimper sur les murs, faire des bons gigantesques ou faire une chute de 30 étages. Au contraire, plus c’est impressionnant, plus c’est classe. D’ailleurs, Alex est un gars qui a la classe même pour tuer ses ennemis. Les animations sont bien souvent les mêmes mais c’est encore plus gore qu’un Wolverine : Origins. Entre deux pirouettes sur les toits vous découperez un ou deux contaminés avant de lancer un militaire dans les pâles d’un hélicoptère pour enfin, soulever une voiture pour pulvériser le fameux hélicoptère. On profite de ces moments avec une certaine délectation. Mais parce que tout le monde vous poursuit et parce qu’Alex Mercer n’a que très peu d’amis, il devra se faire discret et pour cela, rien de tel que de prendre l’apparence de plus de 130 individus différents qu’ils s’agissent d’un SDF ou d’un militaire. Cela vous permettra qui plus est d’avancer dans l’intrigue en absorbant les souvenirs de vos victimes. Cependant, la victime devra bien entendu avoir des informations sur les évènements pour profiter de l’une des nombreuses cinématiques remémorant la catastrophe. Dans tous les cas, assimiler quelqu’un vous permettra de récupérer de la santé, forcément indispensable à votre survie qui ne sera pas toujours facile en traversant les différents coins de Manhattan. De plus, cela vous donnera l’occasion de prendre l’apparence de votre dernière assimilation, pratique pour traverser des zones plus que militarisées.
Alex Mercer, pour évoluer, gagne des points qu’il faudra distribuer entre différentes améliorations possibles. Ces points sont gagnées en tuant des militaires ou des contaminés, les civils ne vous rapporteront rien. Vous pourrez aussi ramasser des sortes de sphères lumineuses, il y en a 200 disséminées sur toute la carte, ajoutons à cela 60 autres sphères qui vous donneront des astuces en plus des points d’expérience. Autant vous dire qu’avec tout ça, on a vite fait d’avoir toutes les compétences d’Alex sans se soucier de farmer sur les zombies. Il ne reste plus qu’à découvrir l’évolution de l’île la plus célèbre sur ces 18 jours.
New York, encore victime des évènements…

Vous vous retrouvez donc sur l’île de Manhattan qui n’a pas été entièrement modélisée, néanmoins, on retrouve l’essentiel, Central Park, l’Empire State Building… graphiquement, le jeu accuse un certain retard sans être non plus contraignant pour nos rétines et puis le spectacle est là. Mais je profite de cette occasion pour commencer l’énumération des défauts de Prototype. D’une part, ce spectacle se transformera parfois en cacophonie généralisée à toute une ville, c’est encore plus désagréable quand vous ne voyez plus rien à l’écran, même si le jeu recherchait justement ce désordre (un de vos pouvoirs vous aidera dans une telle situation), on apprécie moins le fait de tomber à une petite dizaine de FPS…
Alors que Manhattan va rapidement se diviser entre des zones contaminées, militarisées et neutres, vous aurez la possibilité de retarder la contamination mais à part vous faire gagner quelques points d’expérience, cela ne sert strictement à rien, il suffira d’une dizaine de minutes pour que la zone soit à nouveau contaminée. C’est dommage car on aurait pu espérer que notre héros puisse finalement participer activement à la sauvegarde des lieux, surtout une fois le jeu terminé. Mais en fait, c’est toutes les missions annexes offertes qui ne seront pas particulièrement intéressantes (mais marrantes) et on se contentera de suivre le scénario principal, le secondaire n’étant là que pour obtenir des améliorations supplémentaires. Vous alternerez donc des phases très jouissives et d’autres très lourdes. L’IA n’est pas extraordinaire non plus, à croire que les militaires ou mêmes les civils selon votre apparence peuvent faire des bons de 40 mètres sans sourciller, soulever des voitures, planer, courir sur les murs. Cela ne semble choquer personne.
Un prototype pour qui ?
Si les critiques ne sont pas nombreuses, il convient de nuancer. Un tel jeu ne s’adresse pas à tout le monde, certaines phases seront difficiles et pas à la portée de tous les joueurs, mais avec la pratique, on y arrive, le tout est de maîtriser les différents combo et dès lors, faire un one shot sur un tank ou un hélicoptère deviendra un jeu d’enfant. Et si, vous n’y arrivez toujours pas, un p’tit tour par la case cataclysme pour vous débarasser de nombreux ennemis en une action. Même les plus pressés devront jouer à Prototype durant plus d’une dizaine d’heures. Il ne faut pas être gêné par la répétitivité des actions c’est tout. Et surtout, il faut adorer les explosions dans tous les sens, les jeux militaro-zombiesques et le scénario de Prototype pour réellement l’apprécier. Dans le cas contraire, ses graphismes peu enthousiasment vis-à-vis d’autres jeux à la cité ouverte (GTA-like), sa maniabilité parfois douteuse avec des revirements de caméra exaspérant devrait avoir raison de votre persévérance. Prototype est un jeu qu’il conviendra d’acheter avec parcimonie mais qui plaira à une très grande communauté de joueurs dont je fais volontier parti.