Jeu vidéo / Crysis 2

Date de sortie
Développeur
Crytek
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter
Jaquette PC de Crysis 2

Test de Crysis 2

Il y a quatre ans, Crysis débarquait, ce jeu exclusivement sur PC a rendu dépressif de nombreux joueurs et des PC, incapables de faire tourner le jeu, ont fini par la fenêtre. Oui, Crysis était surtout une vitrine technologique pour son moteur, le CryEngine 2. Il y avait bien un semblant de scénario, mais un final à dormir debout nous poussait davantage à apprécier les arbres décapités par nos balles qu’à comprendre cette fin en queue de boudin. Aujourd’hui, plus d’un mois après sa sortie, c’est Crysis 2 qui nous accueille les bras ouverts. Avec lui, son lot de nouveautés, le jeu est désormais multiplateforme et son moteur graphique est le CryEngine 3, un numéro présomptueux qui aurait mieux fait de finir en 2.5, un scénario annoncé plus intéressant et son monde sandbox troqué par un solo linéaire et un multijoueur.

New York, jungle urbaine

Crysis 2 sur PC - Screenshot 1
Les cinématiques sont superbes

Exit la Corée avec Crysis 2, rendez-vous en plein cœur de New York, contaminé on ne sait trop comment et pourquoi. Vous êtes Alcatraz, simple militaire qui devait bloquer les accès à Manhattan, enfin ça, c’était avant de croiser quelques aliens et Prophet, votre chef d’équipe du temps où vous incarniez Nomad. Revêtu de votre Nanocombinaison fraîchement acquise, vous allez découvrir un scénario un peu tiré par les cheveux qui n’a pour seul lien avec Crysis, les aliens, et encore, ils ne sont plus comme avant. Vous allez traverser les avenues new-yorkaise en enchaînant des hordes d’ennemis où les quelques civils encore présents ne servent qu’à combler les couloirs vides. Tout ça dans le but de comprendre ce qu’il se passe avec votre Nanocombinaison.

Crysis 2 sur PC - Screenshot 2
Les effets sont réussis

En effet, celle-ci a changé depuis Crysis. D’une part, Crytek a simplifié son fonctionnement sans pour autant lui enlever sa substance puisqu’aucune de ses fonctionnalités n’a été enlevée. Il y a en quelques sortes deux modes passifs, l’armure et le camouflage. Ainsi que deux modes actifs, le sprint qui mettrait à mal les records d’Usain Bolt et le saut qui en maintenant la touche adéquate, permet de faire un bond de plusieurs mètres tout en mitraillant les ennemis alentours. Plus accessoire mais néanmoins pratique, vous pouvez balancer un ennemi que vous avez choppé à la gorge ou retourner une bagnole d’un coup de pied bien placé, en utilisant bien entendu la force de votre combinaison. Parallèlement à cela, vous allez pouvoir prélever sur les cadavres aliens des nanocatalyseurs qui permettront d’améliorer votre Nanocombinaison avec un total de neuf améliorations réparties sur trois arbres. Vous ne pouvez utiliser qu’une amélioration par catégorie, votre choix se fera selon les circonstances et les améliorations que vous aurez pu obtenir. Vous pourrez notamment améliorer votre furtivité, avoir un détecteur ou encore identifier facilement d’où viennent les balles. Les armes, quant à elles, conservent le système de Crysis, en ramassant les armes des ennemis, vous obtiendrez des accessoires : silencieux, viseur laseur, canon à pompe… que vous pourrez à tout moment ajouter et enlever à vos armes, à condition toutefois que ces dernières puissent s’en servir.

Une progression linéaire

Crysis 2 sur PC - Screenshot 3
Vous contrôlerez quelques véhicules durant le solo seulement

N’allez cependant pas croire que cela va considérablement améliorer le gameplay de la partie solo. La linéarité est omniprésente et ce n’est pas les quelques choix sur l’arme qui changeront quelque chose. La Nanocombinaison engendre toujours la même méthodologie, une approche camouflée qui permettra d’identifier les ennemis, leurs armes, leurs points faibles et de locker trois d’entre eux pour savoir où ils sont. Puis vous tuez silencieusement quelques uns de ces soldats et dès que vous êtes détecté, vous passez en mode armure et cartonnez tous ceux qui osent lever le petit doigt. Si possible, en ayant pris soin d’arracher une mitrailleuse lourde de son support, histoire que cela soit plus sanglant. Mais n’imaginez pas transformer Manhattan en ruine, du moins, plus qu’elle ne l’est déjà, les éléments destructibles sont bien moins nombreux que dans la jungle de Crysis ou Crysis Warhead. Ceci s’explique par le fait que nous sommes au milieu d’une ville faite de béton, nous aurions toutefois apprécié pouvoir démolir entièrement un muret ou renverser une barrière métallique qui reste illogiquement collée au sol.

Crysis 2 sur PC - Screenshot 4
Cibler vos ennemis permettra de savoir où ils sont

Crysis 2 offre une progression nettement plus linéaire qu’auparavant. Les développeurs donnent pourtant l’impression d’avoir voulu ouvrir l’espace car il faut bien avouer que pouvoir choisir son angle d’attaque dans les quartiers de New York aurait été génial, encore plus si la verticalité mise en avant par le studio avait été vrai. En définitive, coincé par de nombreuses scènes scriptées, nous devons oublier l’aspect stratégique et foncer dans le tas, camouflé, en courant comme un taré avec une énergie que l’on a du mal à faire descendre à zéro. Le tout s’avère finalement trop facile et l’I.A. ne vient pas compenser les nombreuses capacités de notre Nanocombinaison. Humains et aliens brillent davantage par leur agressivité et leur résistance aux balles que par leur capacité à vous prendre à revers ou comprendre que vous avez enclenché votre invisibilité. Jouer dans le dernier niveau de difficulté dégrade encore la situation, agrandissant le fossé entre leur résistance et leur intelligence. Il devient alors complexe de prendre plus de plaisir dans Crysis 2 que dans n’importe quel autre FPS.

Une belle vitrine pyrotechnique

Crysis 2 sur PC - Screenshot 5
Les effets de lumières mettent l'ambiance

Le plaisir viendra certainement de la réalisation, graphiquement, si le CryEngine 3 est loin de faire capituler son aîné, au contraire même, il a tout de même le net avantage d’être plus fluide et moins gourmand en ressources. Dans l’ensemble, cela reste très joli et le level design, plus urbain, l’aide dans sa tâche quand, à l’inverse, le CryEngine 2 s’échinait à modéliser des milliers de feuilles d’arbres. Ce serait absurde de critiquer la qualité graphique du soft qui place toujours la barre haute. Peut-être pouvons-nous pointer du doigt la modélisation de certains visages qui laisse à désirer et le jeu qui encore à ce jour, en DirectX 9 uniquement. Mais passons, l’immersion est totale et l’excellente gestion du son surround rajoute une couche supplémentaire dont des jeux concurrents auraient bien besoin. Le scénario, loin d’être excellent malgré l’intervention de Richard Morgan propose des scènes scriptées de bonnes factures, avec de courtes séquences en slow motion à couper le souffle.

Un multi amusant à défaut d’être vraiment innovant

Après les 6 à 8h de jeu qu’il faudra pour boucler le mode solo, il est temps de se lancer corps et âme dans la nouveauté phare de Crysis 2, son multi. Ce n’est pas le studio mère Crytek qui s’en est chargé mais l’antenne au Royaume-Uni, Crytek UK anciennement connu sous le nom de Free Radical Design. Free Radical, c’est des jeux consoles tout naze comme Haze alors forcément, ça fait un peu peur. Le multi de Crysis 2 propose 6 modes de jeux pour un total de 12 cartes. Avec 16 joueurs maximum par serveurs vous pourrez combattre avec 20 armes différentes que vous pourrez améliorer. En effet, le système est largement pompé sur Call of Duty et les points d’expérience sont donc de la partie. Le défaut est que ceux qui prennent le train Crysis 2 en marche vont se faire laminer par des joueurs qui accumulent les heures de jeu. Soit parce qu’ils sont vraiment bons, soit parce qu’ils ont une Nanocombinaison et des armes boostées. Il est pour le moment impossible de filtrer les serveurs en fonction des joueurs qui évoluent dessus, il faut alors prendre son mal en patience jusqu’à atteindre un niveau acceptable et ainsi pouvoir jouer relativement équitablement avec n’importe qui. Dommage qu’un studio comme Crytek n’ait pas mis son veto sur un tel système qui privilégie clairement la quantité à la qualité (bien que les deux, ensembles, sont nettement plus efficaces).
Les modes de jeu sont connus, DM, TDM, CTF, Domination… on retiendra surtout le mode Assaut qui oppose deux équipes asymétriques, l’une a des Nanocombinaisons mais des armes peu puissantes, l’autre n’a que son caleçon pour se protéger des balles mais est armée jusqu’aux dents. La première doit s’infiltrer dans la base en utilisant son camouflage et pirater des postes informatiques sans se faire prendre. Pour les autres modes, plus classiques, le gameplay présente quand même un intérêt par rapport au multi d’autres jeux. Cela grâce aux capacités de la Nanocombinaison qui permet de faire des sauts énormes et ainsi monter sur des hauteurs, le genre de chose que nous aurions voulu voir plus souvent dans le solo, le sprint permet de fuir facilement ou au contraire, de rejoindre une zone de combat rapidement. On comprend alors mieux pourquoi le studio a voulu simplifier le fonctionnement de sa combinaison, toutes nos actions sont fluides et facile à réaliser. Cette amplitude dans les stratégies oblige le joueur à utiliser toute la carte plutôt qu’à camper tranquillement une zone. En définitive, une fois que l’on a rattrapé les autres joueurs qui évoluent sur les serveurs, le multi de Crysis 2, sans être exceptionnel, est plutôt sympathique.

Un jeu correct mais moins bien que le premier

Crysis 2 sur PC - Screenshot 6
Invisible, les headshots sont faciles

Dans l’ensemble, Crysis 2 n’est vraiment pas mauvais, nous pouvons critiquer son scénario, malgré lui, son plus gros défaut étant le manque de liant avec l’histoire de Crysis. C’est surtout l’adaptation console du jeu qui laisse de nombreux stigmates à la version PC. Les graphismes font un petit pas en arrière, le gameplay est allégé et les paramètres sont réduits à leur strict minimum, la seule possibilité étant de passer par un programme tiers réalisé par des joueurs pour pouvoir régler par exemple le FOV ridicule du jeu (60 !) ou désactiver les sons de la Nanocombinaion qui sont particulièrement agaçants. L’inconvénient est qu’en multi, cela passe pour de la triche alors on espère que les patchs, en plus d’apporter DirectX11, amèneront avec eux quelques changements dans le gameplay et l’ergonomie ainsi que des options dans le filtrage des serveurs. Crytek, que l’on croyait fidèle au support PC peut pousser les joueurs PC à les boycotter mais ce n’est pas forcément à raison, Crysis 2 se plaçant quand même bien vis-à-vis de la concurrence. Toutefois, il est vrai que le multi devrait avoir une vie relativement courte avec la sortie à la fin de l’année de Battlefield 3, ou encore de Brink dans quelques jours.

Ndlr : Un problème avec Fraps nous a empêché d’avoir des screenshots du multi, nous les ajouterons bientôt.