Jeu vidéo / Portal 2

Date de sortie
Développeur
Valve Software
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Portal 2

Portal est un jeu devenu culte alors qu’il faisait office de bonus lors de la sortie de l’Orange Box, il y a maintenant trois et demi. Valve Software reprend avec Portal 2 les concepts qui ont fait de ce puzzle game une référence absolue dans la culture du jeu vidéo. On nous promet un gameplay encore plus poussé, avec de nombreuses nouveautés, une narration toujours aussi détonante et surtout l’ajout d’un mode coopératif jouable à deux. A l’inverse du premier épisode, ce second opus est donc extrêmement attendu. Portal 2 relève t’il brillamment le challenge de nous proposer un gameplay toujours aussi accrocheur et novateur avec une aventure toute aussi inoubliable à parcourir que celle son aîné ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un gameplay enrichi

De nombreuses nouveautés

L’intrigue de Portal 2 se déroule un bon siècle après celle du premier volet. On retrouve avec plaisir les mêmes protagonistes. Chell, l’héroïne que nous incarnons devra encore une fois déjouer les pièges diaboliques de GLaDOS. On notera l’arrivée d’un petit nouveau Wheatley un robot qui a la forme d’une sphère. Celui-ci est chargé de veiller sur les sujets de test endormis. Le destin veut que nous nous réveillions dans un centre d’enrichissement personnel d’Aperture Science en ruine dont il faudra encore une fois s’échapper. Pour y parvenir nous devons récupérer un portal gun, ce cher joujou technologique qui permet de créer un passage entre deux portails que nous plaçons ou bon nous semble.

La base du gameplay est inchangée, notre seule arme c’est notre cerveau, et le portal gun nous permet de déjouer toutes les embuches que nous serons amenés à rencontrer. Par contre il y a toute une gamme de nouveautés. Le jeu est composé d’une dizaine de chapitres, on peut découper l’aventure en trois actes.

Le premier propose un gameplay classique ou l’on sera amené à enchainer les salles. Dans celles-ci on découvrira des rayons lasers qui permettent d’activer un interrupteur. On peut les détourner en utilisant de petits cubes optiques, et les guider en créant des portails. Il y a également des bumpers qui nous propulsent ainsi que tous les autres objets dans les airs. Et il y a enfin des ponts de lumière tangible qui sont générés dans certaines salles. On peut s’en servir pour se déplacer, mais également comme d’une barrière si on en change l’inclinaison via la création de portails.

Le deuxième acte propose de faire joujou avec trois types de peintures (gel) qui s’échappent de robinet géant qu’il faudra récupérer en créant un portail pour badigeonner les surfaces voulues. L’orange accélère nos mouvements, on coure plus vite ce qui nous permet de prendre de la vitesse pour atteindre des plateformes éloignées. La bleue nous fait rebondir, ainsi que tout objet qui la touche. Et la blanche permet de créer un portail sur une surface ou l’on ne pouvait pas le faire.

Le dernier acte incorpore la dernière nouveauté du jeu : les tunnels. Comme pour les ponts de lumière, ces derniers sont générés dans une salle et on peut les détourner à l’aide de portails. La différence réside dans le fait qu’une fois dans le flux on avance, ainsi que n’importe quel objet, tout seul sans pouvoir reculer. On peut par moment inverser la direction en appuyant sur un interrupteur.
Vous l’aurez compris les nouveautés sont vraiment au rendez-vous. Valve a poussé le concept de Portal bien plus loin, et le gameplay est donc beaucoup plus riche tout en restant ultra fun à jouer. De ce point de vue, tous ces changements sont une belle et réelle réussite, l’alchimie se fait naturellement et l’esprit du titre original n’est pas transfiguré, mais bel et bien amélioré.

La réflexion au détriment de la réalisation

Même Nilav y arrive

Dans Portal 2 l’accent est mis sur la réflexion plus que la réalisation. C’est-à-dire qu’une fois que vous aurez compris la démarche à effectuer pour résoudre un puzzle, vous n’aurez aucune difficulté pour la mettre en pratique. Ici, le casual gamer règne en maître avec son gamepad. Portal est déjà un jeu assez facile, cette suite l’est encore plus. Par exemple, vous n’aurez jamais à placer un portail alors que vous sautez en l’air. Ce nivellement, par le bas est quand même un peu dommage. Il aurait été intéressant d’avoir quelques salles plus complexes qui miseraient également sur notre habilité, mais non Portal 2 est l’abnégation de tout skill. On ne demandait pas non plus l’enchainement de tricks qui obligent de répéter encore et encore l’opération pour arriver à réaliser un puzzle qui se joue au centimètre prêt. Mais entre le truc super complexe à faire et la réussite du premier coup, il y a un chemin que l’on aurait voulu que le titre emprunte par moment. Pour cela il faudra attendre des mods de la communauté, qui comme pour le premier opus devraient arriver en nombre et en qualité.

Un autre point négatif du jeu réside dans sa relative lenteur dans ce que j’ai appelé l’acte 2. En effet, si dans le premier acte on enchaine les salles comme dans Portal, ce n’est plus le cas dans le deuxième. Alors c’est intéressant et cela dépayse un peu de sortir s’aérer dans le complexe, mais là c’est vraiment trop long. On ère de longues minutes avant d’accéder à la salle suivante pendant plusieurs chapitres du jeu. Cela casse trop le rythme et l’intensité de l’action à mon goût. Le pire étant que cet acte et celui qui dure le plus des trois, et qu’au demeurant les puzzles avec la peinture sont très amusant. On a envie une fois terminé d’en tenter un autre, mais non il faudra patienter avant de recroiser une salle de test. Le dernier acte est lui plus dense, on enchaîne les salles et on a droit à un medley des différentes nouveautés. La fin du jeu nous laisse également un peu sur notre faim, un combat vite expédier sans difficulté et une chanson de générique fadasse à coté de « Still Alive ». Le jeu se termine entre 8 et 10 heures selon votre façon de jouer.

Caprices à deux

A deux c'est mieux

La grosse nouveauté de Portal 2 est l’incorporation d’un mode en coopération à deux. Celui-ci ne se joue pas à deux sur les salles de la campagne solo. On a droit à de nouvelles salles spécialement conçues pour l’occasion. Dans ce mode on dirige un des deux robots P-body le grand orange ou Atlas le petit bleu que les joueurs contrôlent, chacun ayant son propre portal gun. Le gameplay repose sur une compréhension conjointe du niveau suivie d’une action synchronisée. L’utilisation des quatre portails est souvent nécessaire pour réussir à sortir de la salle. On rencontrera évidemment toutes les nouveautés (rayons lasers, peintures, bumpers, tunnels, etc) et notre dextérité sera mise plus en avant que lors de la campagne solo. Cerise sur le cake les salles s’enchainent et on n’errera pas comme une âme en peine à la recherche d’une nouvelle salle de test.

Le point fort est qu’il est rare qu’un joueur n’est rien à faire pendant que le partenaire fait tout le boulot. Le level-design est vraiment une grande réussite, chaque joueur participe à la résolution du puzzle. Pour parfaire la communication et le travail en duo on a disposition tout un tas d’outils : un système de picture in picture qui permet à un joueur d’afficher sur son écran ce que voit son équipier, un pointeur qui permet d’indiquer à son coéquipier ou placer un portail, un décompte pour effectuer une action simultané, et tout un tas de petites animations à vocation fun (à la manière des emotes des Meuporg).

Bref, ce mode n’est pas qu’un simple bonus mis en avant pour justifier un prix bien plus important que celui du premier épisode. Au contraire, il est extrêmement bien conçu, plus pêchu que la campagne solo et possédant un level design de grande qualité qui permet de prolonger et de décupler le plaisir de jeu. Comptez une durée de vie de 6 à 8 heures.

Une réalisation de qualité

Des environnements crédibles

Portal 2 utilise le Source Engine comme moteur graphique. Celui-ci prend vraiment de l’âge, mais on ne peut que constater que cet épisode et bien plus abouti esthétiquement que son ainé. Les salles sont plus détaillées, et les textures utilisées bien que classiques collent bien à l’esprit du jeu. Il n’y a pas de reproches à formuler, on bénéficie d’un titre très soigné donc le rendu visuel est très bien maitrisé rendant l’univers dans lequel on évolue crédible. De plus cela a le mérite de bien tourner sur toutes les configurations. On notera toutefois quelques rares ralentissements lors de l’utilisation des portails avec la peinture.

L’ambiance sonore est elle aussi de qualité. Il n’y a rien d’exceptionnel, mais les bruitages sont crédibles, les voix françaises sont bien travaillées et les musiques ne nous amènent pas à couper le son.
La narration de l’aventure est un point fort de Portal, cet épisode ne déroge pas à la règle. On a droit encore à de nombreux commentaires de GLaDOS (et autre personnages) avant de rentrer dans une salle et à sa sortie. Cela confère au titre une atmosphère plaisante et détendu. On regrette toutefois que l’écriture comique des répliques s’oriente vers un humour beaucoup plus potache et donc moins subtil et cynique.

Conclusion :

Un jeu toujours aussi fun

Portal 2 était très attendu et encore une fois Valve ne nous déçoit pas. On a tout simplement entre les mains un puzzle game d’une grande créativité qui est toujours extrêmement fun à parcourir. On regrettera toutefois une difficulté d’exécution nulle dans la campagne solo, ainsi qu’un certain ralentissement du rythme au milieu de l’aventure. Mais les nouveautés du gameplay sont nombreuses et s’intègrent parfaitement à l’univers du jeu. Le level design est excellent, on s’émerveille à chaque salle de test. La réalisation technique du jeu est elle aussi de bonne qualité, surtout au niveau de l’esthétisme d’ensemble. Et que dire du mode coop, si ce n’est qu’il est sublime et non pas un ajout faisant office de bonus. Portal 2 n’est pas parfait, mais cela reste un titre à posséder pour tous les amateurs du genre et tous les joueurs désirant vivre une aventure onirique. Et on est impatient d’essayer les mods de la communauté qui rallongeront d’autant plus la durée de vie du titre.