Test de Fuel

Voilà déjà six jours que Fuel est sorti sur PC, six jours que je teste avec acharnement ce jeu de course développé par Asobo Studio. Fuel compte bien vous faire parcourir ses 14000 km² de territoire dévasté par un environnement devenu très hostile. L’élément sympa est que le climat peut avoir une véritable influence sur votre conduite, vous devrez éviter au mieux les éléments qui se déchaînent sous vos yeux.

Tout ça, c’est la faute aux écolos !
Ouaip ! C’est leur faute si on n’a pas su les écouter comme il faut, ils n’étaient pas assez pédagogues ces écolos. Genre on nous fout Home à la téloche et il faudrait arrêter de polluer. Voilà en quelque sorte le prétexte de Fuel pour nous offrir un environnement complètement déboussolé qui va de la tempête de sable aux pluies torrentielles en passant par la tornade. Chaque zone de la carte à son environnement qui lui est propre, de la forêt dense à celle qui a complètement brûlé, de la boue au sable chaud. L’ambiance est bien présente au niveau environnemental il n’y a rien à dire là-dessus. L’univers vaut vraiment le coût d’être parcouru.
Une conduite peu entraînante.
Fuel vous propose donc dans chaque région de participer à des courses avec toutes sortes de véhicules : quad, moto, 4×4, voiture, camion, tout y passe ou presque. Chaque course propose trois niveaux de difficulté qui rapportent du fuel, si vous êtes victorieux au niveau le plus difficile, vous gagnez bien entendu la somme de chaque niveau. Grâce à cela, vous pouvez acheter de nouveaux bolides. Si cela ne vous suffit pas, un tour par la case défi et partez à la poursuite d’un hélico ou jouez contre la montre…
Ce que l’on peut dire, c’est que le comble d’un jeu de course, c’est de proposer un rythme peu soutenu. C’est le cas de Fuel, malgré le fait que les véhicules vont aller de plus en plus vite, c’est vraiment en toute fin du jeu qu’il faut avoir un bon niveau de conduite et profiter de vraies sensations de vitesse. Au départ, tout est simple et cela désintéresse complètement le joueur. Soyez donc motivé, au fur et à mesure, vous y prendrez goût. Même si les courses sont toujours plus ou moins similaires, cela vous donnera l’occasion de découvrir la carte. Mais le gros souci au niveau de la course, c’est son fonctionnement même qui présente peu d’intérêt, on a un environnement totalement ouvert certes, mais la majorité des courses vous collent des checkpoints à passer tous les cents mètres. D’un autre côté, tant mieux, car quand on peut prendre le chemin que l’on veut, on est victorieux car l’IA fait des détours à foison. Par exemple, j’ai pu finir une course « libre » en mode légende avec une moto d’une valeur fuel de 4000 environ quand mes adversaires traînaient plutôt aux alentours de 15000, de quoi faire de grosses économies. D’ailleurs, en ce qui concerne les niveaux de difficulté, nous regrettons que finir deuxième en légende ne vous fait pas gagner tout de même, les deux autres niveaux plus faibles dans lesquels vous mettrez une minute dans les dents de vos adversaires. Cela vous oblige à refaire la course, en fait, c’est le fonctionnement des niveaux de difficultés qui est naze. Autant supprimer ces niveaux et doser la difficulté bien comme il faut avec des adversaires plus ou moins bon vis-à-vis de nous, sans distinction de niveau au départ de la course et gagner plus ou moins de fuel en fonction de votre classement final : 1er, 2ème ou 3ème. C’est plus logique et ça donne plus envie.
Enfin, une chose que je n’apprécie pas, c’est de voir que l’IA peut se faire la malle, non pas parce qu’il est meilleur que vous, mais simplement parce qu’il a un véhicule meilleur que vous en terme de performances alors que vous aviez les moyens d’acheter le même mais que vous n’aviez pas ce choix là parmi le panel proposé. Fuel ne répond donc à aucune logique et ce veut arcade mais de la moins belle des manières.
L’art de finir dans le mur invisible.
La conduite est peu fébrile, nous sommes clair sur ce point. Mais la longue liste de défauts continue. Le premier, qui vous gênera dans vos courses, c’est les murs invisibles qui sont plus ou moins lié à la proximité d’un arbre ou d’un buisson. L’inconvénient est que cela ressemble davantage à la roulette russe qu’au bon fonctionnement du jeu. Par exemple, traversez un buisson. C’est bon vous êtes passé, traversez un autre similaire en tout point (car dans fuel, la diversité de la végétation n’est pas terrible) et paf ! Dans le mur invisible. Même un jump qui est donc un objet spécifique du jeu, fait pour être pris par votre véhicule m’a fait finir dans un mur invisible avant le saut. Alors on y réfléchit à deux fois avant de prendre autre chose que la route.
Deux autres points, moins graves mais il faut bien le signaler. D’une part, tous les personnages se ressemblent alors qu’en opposition à cela, vous avez quantité d’éléments à récupérer au cours de votre périple pour customiser votre personnage. Mais les adversaires, eux, auraient pu avoir des physiques distinctes. J’ai quand même fait des courses à huit ou quatre d’entre nous étions des copies conformes, limite jusqu’en la couleur de nos vêtements, c’est pour dire. D’autre part, où sont les femmes ? Envolées dans une tornade ? Elles restent dans le camp à éduquer les enfants ?
Fuel, un simple divertissement.
Il ne faudra en tout cas pas lui en demander plus. Fuel a une très longue durée de vie, c’est peu de le dire, si vous vous prenez en main au départ, le reste de l’aventure passera comme dans du beurre avec un certain plaisir. Sous forme de petite session d’une heure, une heure et demie, c’est idéal. Mais à nouveau, on se lamente que le jeu ne propose pas des parties à deux en écran splitté, que votre engin soit plus proche d’une caisse à savon que d’un bolide à la Mad Max et que la conduite de l’IA soit aussi agressive qu’un caniche nain castré. C’est limite si parfois, ils ne s’écartent pas de notre route pour nous laisser passer. Le manque cruel de challenge tue l’originale variété d’un jeu de course qui tombe finalement, dans une certaine forme de banalité. Dommage alors que le travail sur le level-design et celui des véhicules méritent vraiment des félicitations. Le cahier de doléances est chargé, souhaitons que Asobo Studio ne se contentera pas des ventes acquises grâce à la publicité qui ne fut pas avare quant à l’immensité du terrain et pondera un second opus débarrassé de ces imperfections.