Jeu vidéo / Brink

Date de sortie
Développeur
Splash Damage
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Brink

Splash Damage est rentré dans le cœur de nombreux joueurs avec Return to Castle Wolfenstein : Enemy Territory un des meilleurs FPS multi-joueurs de l’histoire. Ils ont par la suite pondu un Enemy Territory : Quake Wars de bonne facture. Alors, quand ils ont annoncés leur nouveau FPS multi-joueurs basé sur un système d’objectifs dynamiques et progressifs dans lequel on peut se déplacer à la manière d’un Mirror’s Edge notre attente était très élevée. Brink relève t’il brillamment le challenge de nous proposer un gameplay accrocheur et novateur avec une expérience de jeu en multi-joueurs captivante ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Les aventuriers de l’Ark perdue

Un personnage très customisable

Brink nous entraîne dans un futur post-apocalyptique. L’action se déroule dans l’Ark, un archipel artificiel flottant ou c’est réfugié la population après la montée des eaux. On incarne soit le camp des autorités qui fait régner la loi dans ce refuge, soit le camp des révolutionnaires, qui veulent plus de liberté. La campagne « solo » n’est qu’un enchainement des huit maps multi-joueurs qui composent le titre, entrecoupée de quelques cut-scenes. On peut la jouer en compagnie d’autres humains face à l’I.A. Cela n’a aucun intérêt, autant jouer directement via les serveurs de jeux. De plus, les bots sont affligeants de nullité. Si vous ne le saviez pas encore, ou si vous en doutiez, Brink est un jeu exclusivement multi-joueurs.

La première chose à faire dans le jeu est de se créer un personnage. Cela fera ressurgir des moments nostalgiques à de nombreux hardcores gamers. Comment ne pas verser une larme en se remémorant ces souvenirs d’enfance joyeux à habiller et déshabiller notre Barbie bien aimée ! Car brink propose une très large panoplie d’ustensiles tous plus inutiles les uns que les autres, mais qui permettent de vraiment customiser son personnage (coiffure, visage, habits, etc) comme on le souhaite. C’est vraiment bluffant, certes le rendu visuel dans le jeu est moindre, mais on reconnaitra très rapidement chaque participant au bout d’un moment. On regrettera toutefois que nos Ken soient abandonnés par l’absence de modèles féminins. Outre l’aspect purement ludique, on pourra choisir la morphologie de notre personnage. Ce qui a cette fois-ci un impact sur le gameplay, un personnage gros sera plus résistant, mais moins rapide et réciproquement. De plus un freluquet ne pourra pas s’équiper d’armes lourdes.

C’est la classe !

Quatre classes différentes

Il y a quatre classes distinctes dans le jeu : le soldat qui distribue les munitions sur le champ de bataille, le médecin qui soigne et réanime, l’ingénieur qui place des mines, des tourelles et qui répare tout un tas de mécanismes et l’opérateur qui peut prendre l’apparence d’un ennemi. Si certaines classes sont plus polyvalentes que d’autres, le jeu propose heureusement la possibilité d’en changer au gré des objectifs à accomplir dans les postes de commandements.

On remarquera que les armes sont les mêmes pour chaque classes. On a une arme lourde plus un revolver ou une autre mitrailleuse au choix en général. On a accès également à plusieurs types de grenades. On peut aussi customiser ses armes pour le fun et surtout pour plus d’efficacité en gagnant de l’XP. Chaque classe bénéficie par contre de capacités spécifiques à débloquer au fil du temps. Ce sont généralement des boosts et bonus à distribuer qui s’avèrent essentiels pour l’emporter. Chaque personnage peut choisir de s’équiper de trois d’entre elles en même temps. Pas question pour autant d’enchainer ces capacités spéciales puisqu’elles consomment une jauge de ressource qui se remplit plus ou moins lentement.

En créant un seul personnage on ne pourra pas avoir accès à toutes ces capacités spéciales. Soit on réparti nos points sur les capacités essentielles des quatre classes, soit on en monte deux à fond. Cela nous incite donc à créer plusieurs profils. C’est intéressant, d’autant plus que la morphologie entre en compte. Néanmoins, et là c’est un gros souci, quand une partie et commencée on ne peut pas changer de personnage. C’est dommageable car on ne peut pas profiter pleinement du concept, alors que par moment on aurait bien besoin d’un de nos profils spécifiques pour réaliser un objectif.
On peut progresser jusqu’au niveau 20. A chaqu’un d’entre eux on gagne des points à répartir sur les capacités, et de nouveaux accessoires de customisation pour les personnages et pour les armes. Il faut entre six et huit heures pour atteindre ce level pour un joueur lambda. C’est peu, et vous pouvez raccourci ce délai à quelques petites heures si vous vous amusez à jouer en solo contre les bots. En effet, le jeu permet de gagner de l’XP même quand on ne joue contre aucun humain. Ce parti pris est complètement stupide pour un jeu multi-joueurs. D’un autre côté, si vous voulez monter un perso niveau 20 en moins de deux heures contre des bots en facile c’est une bonne solution.

Un pour tous, tous pour un !

Tout pour la coopération

Le jeu propose donc seulement huit petites maps, c’est peu pour un titre vendu au prix fort. On s’affronte dans des parties jusqu’à 16 joueurs. Les cartes sont relativement petites, il n’y a pas de véhicules, ni d’affrontements dans de grands espaces. Le gameplay repose entièrement sur la réalisation d’objectifs multiples. On est aux antipodes d’un Free For All où seule votre habileté compte. Ici, il faudra jouer en équipe pour progresser et atteindre la tache définit. Pour savoir ce qu’il faut faire et où il faut se rendre, il est nécessaire d’utiliser la roue de sélection qui nous indique notre destination sur la map. Cela peut être un peu confus au début si vous n’êtes pas habitué aux Enemy Territory. Néanmoins, il s’agit toujours de gametypes classique insérés en suite d’objectifs. On aura par exemple sur la même map à faire du Capture de points, du CTF ou du Payload (gametype de Team Fortress 2 ou il faut faire avancer un wagon sur la map).

Si le travail en équipe et de mise pour progresser, les affrontements ne sont pas pour autant délaissés. Les combats sont intenses et nerveux car les cartes sont relativement étroites. Si le champ de bataille évolue au fil des objectifs remplis on retrouve toujours des zones ou l’action est plus forte. La ligne de front se déplace donc souvent lorsque le camp d’attaquants progresse. Les défenseurs doivent consolider leur nouvelle position au plus vite. Cela confère une action très rythmée au titre ou les affrontements sont légions. De plus, on apprécie de ne pas être obligé de viser systématiquement avec l’ironsight pour être précis et efficace. Néanmoins, si vous n’avez pas une équipe soudé, vous risquez d’enchainer les défaites. Surtout qu’il est évident que les défenseurs sont outrageusement avantagés sur de nombreuses cartes.

Le level-design est une petite réussite, car il vous faudra de nombreuses heures avant de bien connaitre et d’avoir découvert tous les passages secrets que recèle une carte. On peut avoir l’impression qu’il n’y a qu’un couloir au début du jeu, mais en fait il y a souvent plusieurs façons d’atteindre un point chaud.

Alors ça S.M.A.R.T ?

Un système d'objectifs dynamiques

Dans Brink, il faut se déplacer très souvent sous le feu de l’ennemi et enjamber des obstacles pour progresser dans l’architecture de la map. Pour cela le système utilisé (le S.M.A.R.T. : Smooth Movement Across Random Terrain) est novateur pour un FPS multi-joueurs. En fait, il ressemble beaucoup à celui de Mirror’s Edge, il suffit d’appuyer sur un seul bouton pour glisser, enjamber un obstacle, prendre appuis sur un mur pour sauter ou l’escalader, etc. Cela confère au titre un gameplay particulier, car vous ne pouvez pas sauter comme dans tous les autres FPS classiques pour éviter les balles. Au final, c’est plutôt bien intégré au jeu et cela donne d’assez bonnes sensations.

La réalisation : un bilan mitigé

Une direction artistique de qualité

Brink utilise l’id Tech 4 (Doom 3 Engine) comme moteur graphique. Celui-ci commence à être vieillot. On n’a pas sous les yeux une débauche d’effets spéciaux ou de graphismes somptueux. Le pire étant que le titre n’est pas un modèle d’optimisation réussi. On s’attendait au moins que cela tourne correctement sur l’ensemble des machines, et c’est loin d’être le cas. Il y a par moment de fortes chutes de framerates, et des bugs d’affichage en pagaille chez les utilisateurs de carte graphique ATI. Néanmoins, la direction artistique est de bonne qualité. Si les textures ne sont pas très fines, le rendu visuel est globalement attrayant et homogène sur toutes les cartes du jeu. Cela donne un crédit certain à l’univers du titre.

L’animation des personnages et quant à elle vraiment bâclée. Alors d’un côté on a un système de déplacement rapide, et de l’autre des personnages rigides dont les mouvements rappellent inexorablement ceux que l’on pourrait voir lors d’un concours de Hula hoop dans l’hospice du quartier. L’ambiance sonore est elle aussi de mauvaise qualité. Le rendu des armes n’est pas terrible, celui des grenades est risible. Mais le pire reste les doublages français qui sont totalement désastreux. Les musiques sont potable, mais sans plus.

Conclusion

Les affrontements rendent bien

Brink est un FPS multi-joueurs qui fait la part belle au jeu en équipe. On apprécie son action rythmée et son système S.M.A.R.T qui change notre façon d’appréhender les déplacements et les affrontements. Le titre n’offre malheureusement que 8 maps jouables alors qu’il est vendu au prix fort. Heureusement celles-ci bénéficient d’un level-design de qualité et d’une direction artistique intéressante. Il y a énormément de bonnes idées au niveau du gameplay, mais cela n’est pas encore très bien équilibré. On a l’impression que Splash Damage nous a livré son bébé alors qu’il était encore en phase bêta. C’est d’autant plus le cas quant à l’optimisation technique générale du jeu. On espère vraiment que le studio va continuer à corriger les bugs, à mieux équilibrer le gameplay et à fournir plus de contenu dans les semaines à venir. Il en reste qu’à l’heure actuelle, malgré ces défauts, Brink est le FPS multi-joueurs le plus intéressant à jouer qui est sorti depuis longtemps. Même s’il ne plaira pas à tous les amateurs du genre.