Test de Clutch

Disponible depuis un bon mois sur Steam, Clutch, aussi connu sous le nom de Armageddon Riders en Russie est passé quelque peu inaperçu. Pourtant, le petit bébé de Targem Games est un excellent revival de Carmageddon. Parce que Carmageddon ne parle pas à tout le monde, on peut résumer le jeu ainsi. Clutch s’adresse aux gens qui estiment que n’importe quel bolide devrait avoir un attirail de moissonneuse batteuse sous le capot, qu’il serait parfaitement logique que des lames sortent des portières arrières pour trancher quelques jambes durant un parcours et d’avoir des lance-flammes en guise de pot d’échappement. Le tout accompagné d’une ribambelle d’effets pyrotechniques et de projections d’hémoglobine.
Une histoire qui sert de prétexte.
Vous allez en fait vivre la vie d’un type durant presqu’une année. Alors qu’un laboratoire a mené une expérience qui a mal tourné, transformant 93% de la population de la ville en zombies, les autres ont été sauvés par l’armée qui a depuis, bouclé les lieux. Mais il reste un moyen d’y parvenir sans être dérangé, le port. C’est ainsi que des conducteurs invétérés sont allés dans cette ville pour pratiqué des courses un peu particulières où vaincre un adversaire en le tuant plutôt qu’en le doublant ne souffre d’aucun reproches. Mais au fur et à mesure de vos courses, vous allez rencontrer du monde et pour devenir un héros, supprimer la source du problème : l’expérience échouée.
Vous l’aurez compris, tout votre parcours va vous faire jouer au petit poucet en laissant des traces de sang en lieu et place de celles de gomme mais l’aventure est ponctuée de nombreuses lectures contenues dans une sorte de journal intime d’un pilote chevronné jusqu’au sauvetage d’une ville entière.
Un jeu fun.
Personne sérieuse s’abstenir. Clutch se destine aux joueurs qui ne veulent pas réfléchir mais se défouler en tuant du zombie en roulant à 250km/h. Et pour cela, on retrouve tout le matos nécessaires pour de bonnes virées diurnes et nocturnes. Entre le gadget easter eggs Obiwan Kenobi qui place des sabrolasers sur le devant et les côtés de votre véhicule ou le pare-choc à faire jalouser un hérisson, vous avez de nombreuses possibilités. Les véhicules sont aussi là pour correspondre aux divers types de course, le dernier survivant d’une arène, la course simple, la chasse aux artefacts et l’annihilation des zombies. A l’exception de ce dernier, tous les modes de jeu vous opposent à des adversaires, la chasse aux artefacts qui aurait pu être un simple contre la montre récupérer devient un jeu très stratégique pour battre vos adversaires car vous ne connaitrez l’emplacement du prochain artefact uniquement lorsque celui qui est recherché sera trouvé.
Le niveau de difficulté est parfaitement bien dosé grâce à un leveling tout bête dans les courses secondaires augmentant la difficulté suivant vos prouesses. Les courses principales sont celles qui suivent le scénario et qui surtout, vous permettent de gagner gadgets et véhicules en tout genre mais pour tout gagner, il faudra finir toujours premier et ce n’est pas une mince affaire et si vous acceptez votre maigre seconde ou troisième place, en aucune manière vous pourrez revenir sur votre choix.
Des graphismes d’un autre temps.
Les graphismes ne sont pas l’atout du jeu, loin de là, on l’a vu, c’est la jouabilité fantaisiste et géniale. Mais il y a de quoi regretter de ne pas trouver des graphismes équivalents à un Burnout Paradise ou un Flatout Ultimate Carnage dont l’aspect « action jubilatoire » est aussi primordiale que dans Clutch. Les véhicules sont néanmoins bien modélisés et les détails sont présents, portière qui tombe, capot qui s’envole, du sang partout sur le véhicule à la fin de la course. La ville est moins bien modélisé mais ça passe encore. C’est juste dommage…
Un bon jeu mais rattrapé par un manque de contenu.
Le jeu se fait en six ou sept heures et on refera sans peine une nouvelle partie. Mais l’absence d’un mode multi-joueurs que se soit sur Internet ou en écran splitté tue grandement la rejouabilité en se passant d’un mode de jeu qui aurait été tout bonnement génial avec Clutch. La bande son est minimaliste et on écoute en boucle les mêmes titres, heureusement, quelques bidouilles et vous pourrez créer votre propre playlist. On manque aussi de véhicules et de gadgets mais notons pour ces derniers que chaque véhicule a ses gadgets de tortures qui lui sont propres. Pour 25€ sur la plateforme Steam, vous savez à quoi vous en tenir. Ce qu’il manque vraiment, c’est le multi-joueurs.