Jeu vidéo / Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad

Date de sortie
Éditeur
1C Company
Modes de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad est un FPS conçu par Tripwire Interactive. Il fait suite à Red Orchestra : Ostfront 41-45 qui avait marqué la première réalisation du studio de développement. Le jeu propose une campagne jouable en solo et/ou en coop et surtout un mode multi-joueurs qui se veut réaliste et donc coopératif. Est-ce que Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad relève brillamment le challenge de proposer une suite digne de ce nom à tous les amateurs de FPS multi-joueurs à l’approche réaliste ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un Solo bien nul :

Les affrontements se font dans des maps assez grandes, mais avec des lieux totalement vides

Ce nouvel opus prend toujours pour cadre historique le front de l’Est lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le conflit se déplace et les affrontements se focalisent sur la bataille de Stalingrad opposant la Wehrmacht et l’Armée rouge. On peut jouer des deux côtés lors de la campagne. Malgré tout, ce n’est pas la peine de s’éterniser sur la description de celle-ci. Car elle ne propose rien de bien intéressant. En effet, on joue sur les maps du multi-joueurs contre des bots bien nuls. Le but de la douzaine de missions est toujours le même : attaquer ou défendre une position sur la map. Chaque mission se termine entre 10 et 15 minutes selon votre façon de jouer et le niveau de difficulté. Le principe de respawn est intéressant par contre. Lorsque l’on meure on prend le contrôle de l’un de nos partenaires d’infortunes, une fois qu’il n’y a plus de membres dans l’escouade, on a perdu et il faudra recommencer au dernier checkpoint. Les affrontements se font dans des maps assez grandes, mais avec des lieux totalement vides. A l’exception, de notre escouade qui comprend une douzaine d’équipiers et les ennemis qui ne sont guère plus nombreux, il n’y a aucun signe de vie.

De toute façon, on n’attendait pas grand-chose de cette campagne solo, mais il faut bien avouer que c’est particulièrement inintéressant à jouer. Il faut prendre cela comme un long tutoriel pour le multi. On notera qu’entre plusieurs missions on a droit à plusieurs vrais tutoriels qui nous expliquent les différents mécanismes du jeu. Ces séquences sont essentielles pour la bonne compréhension du gameplay. Mais elles sont très pénibles à faire. Tout cela car on nous assigne plusieurs tâches à réaliser, mais pour l’instant si vous avez changé les touches de configurations, le didacticiel ne les prend pas en compte. Il y a pas mal de touches et fonctions à connaître et à réaliser dans le jeu : régler le viseur, diriger ses troupes, conduire un char, etc. Quand en plus certaines choses demande d’appuyer sur deux touches à la fois, c’est la crise de nerfs assurée quand on ne sait même pas sur quelle touches appuyées. Cela serait tellement simple à corriger… Mais ne nous plaignons par trop au début le jeu n’était même pas traduit, c’était bien pire à comprendre lol

Un Multi exigeant :

La courbe d’apprentissage est longue, elle pourra rebuter de nombreuses personnes plus habituées à contrôler de super soldat.

L’essence même de Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad réside dans son gameplay multi-joueurs réaliste et coopératif. Le titre reprend les bases qui ont fait le succès du premier épisode. Les combats sont violents et bref, il suffit d’une balle pour mourir le plus souvent. On peut aussi utiliser un coup de crosse ou de baïonnette. Le comportement des armes est de très bonne facture, elles ont un recul important ce qui nécessite de courtes rafales. La balistique est prise en compte (temps que mettent les balles à parcourir la distance, l’effet de la gravité), le tir sans iron sight est imprécis, il faut maintenir sa respiration pour mieux viser, il y a un ajustement de la visée au fusil (avec ou sans lunette) selon la portée, il n’y a pas de crosshairs, il faut poser sa mitrailleuse sur une paroi pour avoir une meilleure stabilité, etc. Il y a une gamme de mouvements réalistes : le joueur peut plonger à terre, ramper, courir plier en deux, se pencher au coin des murs. Et surtout le travail en équipe est indispensable pour décrocher la victoire et le challenge est omniprésent. En effet, il n’est pas aisé de maitrisé ces techniques au premier abord. Le gameplay est intuitif, pas de soucis de ce côté-là, mais il va falloir persévérer pour avoir une chance de se hisser en haut du tableau des scores. La courbe d’apprentissage est longue, elle pourra rebuter de nombreuses personnes plus habituées à contrôler de super soldat. Car au départ vous aller enchaîner les morts rapides. Cela fait un peu le même effet que si vous débarquer sur un FPS qui a déjà plusieurs années d’existence et que vous n’affrontez que des habitués. Mourir, mourir et encore mourir tel sera votre lot lors des premières heures de jeu.

Ce nouvel opus apporte quelques nouveautés, comme la couverture à la première personne (un peu comme Gears of War) en se plaquant contre un mur on peut combiner avec un tir à l’aveugle. Les armes se voulant réalistes c’est assez imprécis. Il y a aussi un système de tirs de suppression un peu plus élaboré. Quand vous êtes sous le feu ennemi votre vue se brouille, tout devient noir et blanc, votre cœur s’emballe, il faudra rester calme se cacher en espérant que cela passe. Cela procure des sensations immersives qui favorisent cette impression de vulnérabilité à tout moment. On notera également qu’une blessure non-critique peut être soignée avec l’un de nos deux bandages, si vous vous y prenez assez rapidement, et si pendant ce temps votre adversaire ne vient pas vous achever. On peut également maintenant sauter des obstacles et sprinter plus longtemps.

Le Team Kill est évidemment de la partie.

Le jeu propose un grand nombre de classes. Rien de bien dépaysant en fait, seul les armes disponibles changent le plus souvent. On peut jeter nos armes et ramasser celles de nos équipiers morts et celles de nos ennemis. C’est assez utile pour changer d’équipement ou avoir plus de grenades fumigènes par exemple. On peut gagner de nouvelles armes en montant en niveaux. Lors des parties, il y a des restrictions pour les classes, on ne peut pas utiliser plus de classes que ce qui est prédéfini. Avec 64 joueurs, il faudra battre des coudes pour pouvoir jouer avec celles qui sont le plus prisées, oublié le chef d’escouade par exemple, vous ne l’incarnerez jamais.

En effet, cette classe est plus particulière. C’est lui qui peut donner des ordres, demander des frappes aériennes et il sert également de point de respawn. Une fois les techniques de bases acquises, il y a tout un travail tactique à assimiler également et à mettre en pratique. C’est uniquement lorsque l’on a un bon chef d’escouade et des partenaires soudés qui suivent la stratégie demandée que l’on remporte la victoire. Le travail d’équipe est primordial. Par exemple un mitrailleur est efficace quand il peut poser son arme sur un rebord pour la stabiliser et ainsi effectuer des tirs de suppression dans le camp adverse en étant protégé par ses coéquipiers. Seul comme il sort la tête pour tirer, il sera mort en deux secondes. Idem quand on utilise des nuages de fumées pour couvrir nos renforts. Ce sont des exemples basiques, mais il faut bien comprendre qu’en jouant seul à courir tout droit à découvert on est de la simple chair à canon. C’est long à assimiler, c’est difficile de progresser, mais si on s’accroche on a un FPS réaliste qui procure de très bonnes sensations. Même s’il est évident que cela ne plaira pas à beaucoup de monde.
Comme dans Red Orchestra : Ostfront 41-45 on peut contrôler des chars d’époques. Ils ont trois places, c’est là encore pas si facile de premier abord à bien maitriser. Mais ils jouent un rôle essentiel par moment évidemment.

Le jeu propose plusieurs modes de jeu, mais en fait tout tourne autour d’un capture de points comme dans le premier épisode. Il faudra par moment les capturer dans l’ordre, une autre fois, en avoir plus que le camp ennemi. Il y a aussi des modes plus hardcore qui vous oblige à attendre quand vous mourrez que votre équipe capture le premier objectif ou qu’elle soit totalement anéantie, à éviter quand vous débutez ^^
Concrètement, le plus gros des gunfights se déroule à mis ou longue distance quand on approche d’un point à conquérir. Il faudra viser plus vite et mieux que votre adversaire direct. Nombreux sont ceux qui se planquent dans un endroit du décor et qui attendent que vous passiez devant leur petit champs de vision pour vous abattre comme un chien.

Une Optimisation calamiteuse :

Le level design des maps est plus réussi. Les cartes offrent des zones complexes remplies de bâtiments en ruine, de terrains dégagés, de réseaux souterrains et d’innombrables tranchées.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad utilise le moteur unreal engine 3.0. Généralement c’est gage d’une assez bonne optimisation. Ce n’est clairement par le cas ici, c’est même le gros point noir du jeu. Concrètement il nous a fallu plus d’une dizaine de patchs pour pouvoir lancer le multi sans avoir des retours windows très rapide. Le jeu au jour de ce test en est déjà à son 21 patch. Il est clair que Tripwire Interactive a sorti le titre en version bêta alors qu’il resté des tonnes de bugs. Tout n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux, cela devrait s’améliorer avec le temps. Mais il reste encore pas mal de bugs et de glitchs à corriger.

Graphiquement, ce n’est pas folichon non plus. Il faudra une grosse machine, pour obtenir un rendu assez dépassé. Paradoxalement, il y a quelques pièces et certaines skybox qui sont bien fichues. Mais, les animations des personnages, les effets de la fumée et des explosions ne sont pas terribles. Evidemment, c’est difficile à comparer par rapport aux grosses productions. Mais le tout est correct, sans plus. L’essentiel reste que le jeu affiche des graphismes qui ne nuisent pas au gameplay.

Le level design des maps est plus réussi. Les cartes offrent des zones complexes remplies de bâtiments en ruine, de terrains dégagés, de réseaux souterrains et d’innombrables tranchées. Ils y a souvent de nombreuses voies pour atteindre le point à capturer. Les bâtiments fourmillent de passages divers. Ce qui oblige le joueur à être constamment aux aguets, en devant couvrir en haut, en bas en plus de ces déplacement latéraux. Au final, l’immersion est bien rendue, ce qui compense grandement des graphismes en demi-teinte.

L’ambiance sonore, est quant à elle de meilleure qualité. Nos coéquipiers cris dans leurs langues maternelles quand ils lancent un assaut et plus généralement dès que leurs actions ou leur conditions physiques évoluent. Evidemment ou bout d’un moment c’est toujours la même chose mais c’est plutôt sympathique. Le plus mémorable reste le rendu acoustique des explosions et des tirs de balles. Une fois la carte bien mémorisée, la localisation de l’évènement est presque instinctive. C’est un point fort pour l’immersion. Les musiques collent elles aussi bien au titre.

Conclusion :

Si vous ne jurez que par les FPS faciles à prendre à main et spectaculaire passez votre chemin le jeu n’est clairement pas fait pour vous. Car oui il s’agit d’un FPS multi-joueurs à l'approche réaliste.

Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad est un FPS multi-joueurs exigeant. Il faudra de nombreuses heures pour bien prendre en main les bases du gameplay. Il en faudra encore plus pour assimiler les bases tactiques et le jeu en équipe nécessaire pour remporter la victoire et avoir une fiche de score honorable. Il est certain que de nombreux joueurs auront jetés l’éponge avant d’arriver à avoir un niveau correct. C’est compréhensible, le jeu n’a rien de spectaculaire, il est de plus pourri par une optimisation déplorable pour le moment. Mais on peut avoir confiance en Tripwire Interactive pour arranger cela et nous pondre une version « finale » assez rapidement. De plus, il n’y a pas de soucis à se faire quant au contenu qui lui aussi va rapidement croître grâce au savoir-faire du studio et à la communauté. Il a déjà une bonne base de joueurs, il est aisé de trouver de nombreuses parties à 64 joueurs durant la journée. Si vous êtes un fan du premier opus, celui-ci devrait vous plaire. Si vous êtes prêt à un gros investissement pour atteindre un niveau honorable, le jeu vous gratifiera d’un bon gameplay réaliste et tactique. Mais, si vous ne jurez que par les FPS faciles à prendre à main et spectaculaire passez votre chemin le jeu n’est clairement pas fait pour vous. Car oui il s’agit d’un FPS multi-joueurs à l’approche réaliste.