Payday : The Heist est un FPS coopératif jouable à quatre joueurs développé par Overkill Software et édité par Sony Online Entertainment. Le jeu reprend très largement les bases de gameplay de Left 4 Dead pour l’adapter dans l’univers des braqueurs de banque qui font face à des vagues de forces de l’ordre. Est-ce que Payday : The Heist relève brillamment le challenge de proposer un gameplay coopératif digne du titre dont il reprend les concepts ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Quand Left 4 Dead rencontre Heat

Le jeu se veut un shooter coopératif jouable en ligne à quatre joueurs. Il y a bien la possibilité de jouer seul comme Left 4 Dead avec des bots pour compagnons mais cela n’a aucun intérêt. On se retrouve donc dans la peau d’un braqueur de banque. Et l’on devra faire face avec nos trois acolytes à six braquages (niveaux) qui proposent des scénarios différents (braquer une banque, faire évader un prisonnier important, détournement d’un véhicule de transport de fonds, infiltration dans un gratte-ciel d’entreprise, etc…). Chaque niveau se boucle entre quinze et vingt minutes généralement.
Chaque scénario nous propose d’accomplir plusieurs objectifs à la suite. Par exemple, dans une mission on devra trouver le directeur de la banque, récupérer la clé du coffre, effacer une vidéo de surveillance, trouver la perceuse qu’un complice à laisser sur placer, percer les portes, ronger le sol à coups de termites, prendre l’argent, s’enfuir avec le butin par l’immeuble voisin après avoir fait exploser les murs avec du C4. Le plus souvent il s’agit d’activer des mécanismes qui peuvent s’enrayer (quand la perceuse surchauffe il faudra la relancer). Les emplacements des divers objets et personnes que l’on doit trouver varient au sein d’une même mission. Ce qui est plus intéressant pour la jouabilité qu’un scénario scripté de A à Z.

Le gameplay reprend le concept de Left 4 Dead. Il faudra coopérer et rester le plus souvent groupé pour pouvoir sans sortir. Les hordes de zombies sont remplacées par des hordes de forces de l’ordre. En général, ces derniers sont faciles à tuer, mais ils visent très bien et ils sont très nombreux. Quand ils lancent un assaut ils utilisent des bombes fumigènes pour cacher la progression de leurs troupes. Tout au long de la partie, on croisera des ennemis de plus en plus difficiles à abattre : de simples agents de circulation, des membres de gangs malfaisants, les unités d’élite du SWAT ou les hélicoptères du FBI. Il y a aussi des spéciaux, un peu comme les infectés. On en comptabilise trois : le premier utilise un taser, et il vous immobilisera si un associé ne le descend pas. Le deuxième vous foncera dessus pour vous maintenir au sol et le troisième, un bulldozer, dont la visière en plastique est son point faible, vous mettra vite à terre si vous rester dans sa ligne de mire. On regrettera qu’il n’y ait pas de mode versus comme dans Left 4 Dead et seulement du coop. Cela aurait été encore plus amusant.

Nos acolytes sont entourés par un halo lumineux (vert) pour que l’on puisse les localiser à travers les murs. Idem, pour les objectifs à accomplir et les divers sacs de vie ou de munitions. Il y a beaucoup plus de hordes que dans Left 4 Dead, les combats sont presque incessants. L’action est vraiment intense. On résiste assez bien aux dégâts, si l’on ne reste pas trop longtemps sous le feu nourri de l’ennemi (ce qui n’est pas toujours évident selon le niveau de difficulté). On dispose d’un gilet par balle (bouclier) qui se régénère rapidement. La vie elle ne fait que diminuer. Mais l’on pourra repartir à bloc si on utilise un sac de soins. Chaque braqueur dispose d’un sac en début de partie, à lui de voir s’il préfère l’utiliser pour y mettre des munitions ou des soins. Une fois déployé au sol ce sac de ravitaillement peut être utilisé par tous les membres de l’équipe. Mais il ne peut pas être déplacé, et son contenu n’est pas illimité. Il faudra donc l’utiliser à bon escient.

Si vous vous retrouvez à terre, un coéquipier devra venir vous relever assez rapidement. Sinon, il faudra attendre plusieurs minutes avant de pouvoir réapparaitre. Ce délai diminue si vous ne tuez pas de civils innocents. De plus, vous pouvez faire quelques otages en les attachant. Ces derniers sont dociles, ils restent là ou vous les avez immobilisés. Vous pourrez les utiliser en monnaie d’échanges contre un de vos coéquipiers détenu (abattu). Il faudra là aussi, les placer à des endroits stratégiques car les policiers peuvent les libérés, si vous ne les surveillez pas. On notera également que si vous détruisez les caméras cela retardera l’arrivée des renforts.
On apprécie que la difficulté soit au rendez-vous. Au niveau normale cela n’est qu’un jeu de bourrinage. Par contre, au niveau difficile et surtout au niveau overkill, il faudra lutter et jouer parfaitement en équipe pour avoir une chance de s’en sortir. Cela nous pousse à refaire les scénarios plusieurs fois.
Le studio à incorporé un système d’XP qui permet de débloquer quelques armes et déployables supplémentaires, mais surtout énormément d’améliorations (viseur, stabilité, chargeur de plus grande capacité, rechargement plus rapide, bouclier plus important etc.). Evidemment on ne pourra pas tous les utiliser en même temps, il faudra choisir l’équipement le plus adéquat à la mission. On peut évoluer jusqu’au niveau 140, ce qui laisse pas mal de parties en perspective avant d’y arriver.
Il y a trois classes différentes (Assaut, Support et Sniper). Je n’ai pas vu de réelles différences entre elles. Vous utilisez quasiment les mêmes armes, cela permet surtout de choisir la prochaine amélioration que l’on souhaite obtenir en décidant de débloquer l’XP avec elle.

Une réalisation soignée

Graphiquement Payday The Heist utilise un moteur maison, celui-ci ressemble vraiment au moteur Source. Le rendu est très propre, tout est parfaitement lisible à l’écran. Les textures sont fines et de bonnes qualités. Les animations des différents personnages ne sont pas très fluides par contre. Il n’y a pas d’effets next-gen, c’est vraiment très épuré. Alors, évidemment c’est loin de ce que l’on peut admirer sur d’autres titres, mais ce moteur accomplit parfaitement son œuvre pour un FPS mettant en scène autant d’action. De plus, celui-ci est bien optimisé, il n’y a pas de ralentissement ou de bugs notable. Cela devrait tourner sur de très nombreuses machines. On regrette tout de même l’absence totale d’options graphiques et de configuration poussé dans le menu.
L’ambiance sonore est aussi de bonne qualité. Les bruitages collent bien au titre, ils ont un bon rendu. Mais surtout les musiques mettent de suite dans l’ambiance. On notera particulièrement celle de la banque reprise sur celle du braquage de Heat : on s’y croirait.

Conclusion :

Payday The Heist est un FPS coopératif de très bonne qualité. Le titre reprend vraiment les bases du gameplay de Left 4 Dead pour l’adapter dans l’univers des braqueurs de banque. Si vous aimez le coop du titre de Valve vous aimerez celui réalisé par Overkill Software. Car au final, les gunfights sont intenses et rendent très bien. On se déplace rapidement, les armes ont une bonne puissance et sont précises. La difficulté n’est pas de réaliser tel ou tel objectif, mais bien de survire à ces hordes incessantes d’ennemis. Il faut jouer en équipe avec de bons joueurs pour réussir les missions au niveau de difficulté la plus élevée (et la plus amusante, cela va s’en dire). La rejouabilité est là, grâce au plaisir que l’on prend à chaque partie, à l’IA director qui évolue selon notre façon de jouer et avec le système d’XP. Le titre bénéficie d’une réalisation soignée, avec des graphismes qui accompagnent très bien l’action. L’ambiance est bien rendue surtout grâce à des musiques qui collent parfaitement. Après, évidemment, le titre ne propose pas énormément de contenus (seulement 6 scénarios) et il n’y a malheureusement pas de mode Versus. Mais pour le prix de vente, ce FPS coopératif vous occupera de longues heures