Il n’est pas rare de voir un jeu pour smartphones s’étendre à la sphère console et PC, c’est le cas de Dungeon Defenders, un tower defense à la troisième personne où vous combattez autant que vous placez des tours. Trendy Entertainment a orienté son jeu vers le multijoueur bien qu’il soit possible de jouer en solo, c’est le jeu en ligne ou en écran partagé qui sont l’indispensable atout à ce Dungeon Defenders très coloré.

Jeu à quatre

Dungeon Defenders vous propose de défendre un Cristal d’Eternia face à des vagues ennemies dans un univers en cel-shading développé sous l’Unreal Development Kit. Vous pouvez jouer seul ou jusqu’à quatre joueurs en ligne ou en écran splitté. Avant de commencer, il faut choisir votre classe parmi quatre choix possibles. L’écuyer qui endosse une lourde armure et combat au corps à corps, la chasseresse à la tenue légère et qui décoche les flèches plus vite que Legolas, l’apprenti, le lanceur de sorts de l’équipe et enfin, le moine, un personnage qui s’appuie surtout la défense et sa capacité à soigner ses alliés. Chacun de ces personnages ont des compétences différentes, la seule qu’ils aient en commun est la possibilité de se soigner soi-même. Pour le reste, chacun dispose d’une attaque, d’un coup alternatif et quelques autres techniques à débloquer en améliorant le niveau de son héros : attaque circulaire, onde de choc ou encore invisibilité. L’aspect RPG du jeu tient une place importante, vous ramasserez des armes plus puissantes, des pièces d’armures et autres objets magiques qui amélioreront les caractéristiques du personnage. Des caractéristiques que vous augmenterez aussi à votre convenance à chaque montée de niveau en répartissant vos points entre votre propre héros et les défenses qu’il peut mettre en place. Quatre catégories pour le perso ou ses tours sont présents : la santé, la puissance, la vitesse et la vitesse d’incantation, on retrouve les trois premières pour les tours auxquelles s’ajoutent la zone d’effet. Sachez que cinq types de tours sont disponibles pour chaque héros.

Votre héros va progressivement devenir unique et il va falloir travailler en équipe. L’écuyer a une stratégie agressive, il peut rapidement transformer le sanctuaire en véritable guerre de tranchées avec des barricades ou des roues à clous éjectant tous les ennemis qui s’approcheraient trop près. L’apprenti peut faire pousser les tours lançant des carreaux magiques comme des champignons. La chasseresse permet de ralentir la progression de l’ennemi tandis que le moine pourra mettre en place le nécessaire pour améliorer les conditions de ses coéquipiers. Dès le début de la partie et en anticipant les vagues à venir, les joueurs doivent établir une stratégie car le nombre de tours présentes sur la map est limité selon une valeur maximale de cristaux. Les cristaux sont la ressource nécessaire pour construire des défenses, à chaque vague, vous en récupérerez dans des coffres, durant le combat, vous en ramasserez sur les cadavres ennemis. Il faut donc créer une synergie entre les quatre types de héros dont vous vous rendrez vite compte du déséquilibre entre eux : l’apprenti et l’écuyer étant les deux héros vedettes de ce Dungeon Defenders.

Un esprit d’équipe relatif

Avec un tel déséquilibre, la cohabitation peut être parfois difficile, d’autant plus que vos coéquipiers pourront revendre vos propres tours pour financer la construction des leurs. Si vous ne connaissez pas les joueurs avec qui vous jouez, la partie peut vite devenir frustrante. En écran partagé, avec ses potes, ou en ligne, le plaisir est retrouvé. Votre stratégie mise en place, en niveau difficile ou plus, vous tremblez à l’idée d’affronter la vague finale où la bonne position de vos tours sera primordiale dans des maps tortueuses qui pourront vous laisser des suprises (escaliers, plusieurs entrées pour les ennemis etc.). La complémentarité des quatre héros devient alors essentiel et est la seule méthode pour venir à bout d’une bataille qui finira en bain de sang pour le bestiaire qui vous fait face ; entre wyverne, troll et autres monstres à la peau verte.

Et si la campagne ne vous suffit pas, sachez qu’un mode Défi qui vous impose des restrictions variées sur les niveaux de la campagne est présent. Ainsi qu’un mode Survie, qui, comme son nom l’indique, se joue jusqu’à ce que mort s’en suive. La durée de vie est conséquente et à plusieurs, une petite dose homéopathique ne fait jamais de mal, toutefois, il faudra accepter les défauts de Dungeon Defenders. L’interface est vraiment mauvaise, l’inventaire devient très vite incompréhensible et il est difficile de se déplacer à l’intérieur, la faute à un système qui conserve les caractéristiques d’une application de smartphone, les boutons et les icônes sont tout simplement énormes. Pire, si vous jouez à la manette, pensez à sortir le pointeur de votre souris de l’écran sinon le jeu en tiendra compte ce qui empêche toute navigation dans les menus. Plus énervant, votre héros est extrêmement lent dans ses déplacements alors qu’il est nécessaire de retourner au Cristal d’Eternia pour pouvoir lancer la vague (il faut que tous les joueurs l’activent !) ou d’atteindre la forge pour pouvoir vendre ou améliorer son équipement. Afin de mieux partager les ressources, vous ne pouvez porter qu’une quantité limitée de cristaux ce qui laisse l’occasion aux autres de construire leurs propres défenses, une bonne idée qui ralentit néanmoins un peu plus le rythme du jeu, il aurait été intéressant de pouvoir paramétrer ce genre de contraintes avant le lancement d’une partie. Mais ces défauts ne sont pas les pires, le grand vainqueur est la lenteur des ennemis. Au final, quelque soit la situation dans laquelle nous nous trouvons, en combat, lors de la trêve pour construire les bâtiments, dans l’inventaire ou même les menus, le jeu est lent. Plus anecdotique, les traductions françaises font moins bien que Google Translate et en même temps, le scénario n’apportant absolument rien dans l’expérience de jeu, nous pardonnons facilement cet égarement au studio.

Un bon jeu avec ses amis

Acheter Dungeons Defenders vous fera courir un risque, il pourra finir au fin fond de votre compte Steam comme il pourra accumuler les heures de jeu. La différence se fera selon votre situation, si vous pouvez jouer à plusieurs sur le même écran, il est vraiment sympa pour finir une soirée, lorsque vous êtes complètement amorphes et la lenteur du rythme devient alors un atout. Si vous avez au moins trois potes avec qui jouer sur Internet, il deviendra agréable. Pour tout le reste, les 12€ que réclame le jeu feront mieux de servir à financer un autre projet vidéoludique.