Jeu vidéo / Star Wars : The Old Republic

Date de sortie
Développeur
BioWare
Mode de jeu
Type de jeu
MMORPG
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Test de Star Wars : The Old Republic

BioWare succombe au marché du MMO avec Star Wars : The Old Republic, exit KOTOR et son jeu solo, place à des combats massivement multijoueur tout en conservant la patte solo qui sied si bien au studio. En effet, après des années de travail et grâce au budget injecté par Electronic Arts, un nouveau Star Wars débarque sous la forme d’une fusion entre RPG solo et MMO.

Une création de personnage faiblarde

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 1
De jolies cinématiques (en 720p) introduisent le jeu

L’histoire de Star Wars : The Old Republic se place trois siècles après les évènements de KOTOR et donc plusieurs millénaires avant les deux trilogies cinématographiques. Après que les Siths aient détruit le temple de l’Ordre Jedi à Coruscant, une paix fragile s’est mise en place. Votre partie commence alors que la situation devient de plus en plus instable et vous serez alors mis à contribution pour aider votre camp. Mais votre aventure dépendra essentiellement du personnage que vous incarnez.
C’est donc lors de la création du personnage que tout se décide, d’abord votre camp, République ou Empire. Puis vient le choix de la classe, il y en a quatre pour chacune des deux factions, chaque classe pour la République (Chevalier Jedi / Jedi Consulaire / Contrebandier / Soldat) ayant son équivalent quasi identique avec l’Empire (Guerrier Sith / Inquisiteur Sith / Agent Impérial / Chasseur de Prime). Dès le départ, le rôle de chaque classe est documenté et vous savez avec précision les compétences de votre personnage, si c’est un tank en puissance, un healer, un dps à distance ou au corps à corps etc.

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 2
La création du personnage, tout vous est expliqué

Vous savez même les deux spécialisations possibles de votre personnage lorsqu’il atteindra le niveau 10. On termine par l’apparence qui ne modifie en aucune manière les caractéristiques du personnage, d’abord la race : humains, zabraks, cyborgs et twi’leks pour les deux factions, auxquels s’ajoutent les mirialans et les miralukas pour la République et les rattatakis, les chiss et les natifs siths pour l’Empire. Un choix restreint d’autant plus que ces races se ressemblent énormément, pourtant, vous croiserez des races au physique plus unique durant votre aventure. Les cyborgs par exemple tendent plus vers l’humain à qui l’on a collé deux ou trois pièces mécaniques qu’à un vrai mélange entre homme et machine. La personnalisation dans son ensemble laisse vraiment à désirer, dès le début de votre partie, vous avez l’impression de croiser des joueurs qui ont quasiment le même personnage. La faute à un manque de détails physiques et des options qui manquent de crédibilité comme la corpulence physique. Au moins, grâce à ces défauts, vous pourrez faire un Jedi ou un Sith obèse… Autre point agaçant dans un jeu avec dialogues, la voix du personnage déterminée par le sexe et la classe, il y a un tirage aléatoire entre deux voix bien souvent, parfois, il n’y en a qu’une et on doit la subir. Votre contrebandier aura une voix à la limite du ridicule comme si faire partie de la République signifiait avoir une voix de merde. Les classes de la faction Sith ont plus de chance, les Jedi s’en sortent sans trop de casse mais c’est surtout les soldats qui ont un certain charisme. Si vous préférez incarner une femme plutôt qu’un homme, vous serez, concernant la voix, mieux lotis.

Un MMO scénarisé

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 3
Les PNJ ne sont pas toujours au top du charisme

Durant la création du personnage, seules la faction et la classe ont des conséquences sur votre aventure. Elles vont déterminer votre « quête personnelle », cela signifie que Star Wars : The Old Republic propose huit trames différentes réparties entre les deux factions. Selon les cas, il peut y avoir des similitudes entre des classes, par exemple entre Chevalier Jedi et Jedi Consulaire qui se retrouvent sur la même planète au démarrage, Tython, et doivent donc faire face aux mêmes problématiques. Le scénario avec tout le savoir-faire du RPG solo de Bioware est clairement le truc en plus de ce MMO. Toutefois, une telle intrigue fait face à deux défauts de taille, l’arrivée asynchrone des joueurs qui fait que notre scénario n’a aucun lien avec celui des autres joueurs à l’exception du contexte. On peut faire les missions à plusieurs mais la seule interaction supplémentaire par rapport à un autre MMO aura lieu dans les dialogues et encore, cela n’est pas toujours très convaincant, on ne peut pas couper la parole par exemple, les dialogues se font par jet de dés et il est difficile de mettre en évidence les dissidences entre les membres d’un groupe. Le second défaut est cette terrible impression qui m’a poursuivi durant mon premier personnage, celle de vivre une quête personnelle vécue par des tas d’autres joueurs avant moi et qui sera vécue après moi. Si vous choisissez la voie des Jedi ou des Sith, on parlera de vous comme celui qui va permettre à votre camp de vaincre, un discours tenu à plein d’autres joueurs. Difficile de nous faire passer pour un héros dans ces conditions. Il y a un gros travail à faire sur soi pour faire abstraction de cela. Toutefois, le travail de narration de Bioware reste excellent, il y a bien quelques dialogues pour lesquels nous faisons l’impasse, notamment pour des quêtes avec des PNJ que l’on ne recroisera plus jamais après cela, mais l’ensemble est de très bonne facture.

Choisir son camp, une seule fois…

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 5
Côté lumineux ou obscur, il faut choisir

Au travers des dialogues, votre personnage va progressivement basculer du côté lumineux ou obscur selon une savante comparaison entre vos points obscurs et points lumineux. Vous obtenez par exemple des points lumineux en refusant de céder à la haine ou des points obscurs en draguant les minettes. Vous pouvez donc être un méchant Jedi mais aussi un gentil Sith. Cela donne accès à des items particuliers au même titre que vous ne pouvez porter qu’une armure légère, intermédiaire ou lourde selon votre personnage. Malheureusement, vous ne pouvez pas basculer d’une faction à une autre, un Jedi qui copule, se venge et massacre sans vergogne ne peut pas rejoindre les Siths, un contrebandier ne peut pas céder aux sirènes du côté obscur. Une telle possibilité aurait donné une variété non négligeable dans les populations que nous rencontrons. Ceci dit, en combat joueurs contre joueurs, faire la distinction pourrait être plus difficile.

De sa spécialisation à la personnalisation d’objets

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 4
Votre arme est modifiable

Lorsque l’on commence à parler de la spécialisation et du loot, nous entrons dans le cœur de Star Wars : The Old Republic et des MMORPG en général. En règle générale, si vous réalisez toutes les quêtes de la zone d’introduction, vous atteindrez le niveau 10 et c’est dans la zone suivante, par exemple Coruscant pour les Jedi, que vous pourrez décider pour toujours, de votre spécialisation. Vous accédez alors à de nouveaux pouvoirs et attaques en plus des possibilités offertes par votre classe de départ. Là encore, le miroir entre Empire et République est effectif, on ne multiplie donc pas les profils de personnages, toutefois, la spécialisation ajoute déjà une bonne variété aux rôles du joueur. Un Jedi Consulaire ou Inquisiteur Sith pourra devenir lanceur de sorts (healer et sorts d’attaque) ou bien adopter un archétype de voleur en étant spécialisé dans les attaques surprises et la discrétion. Une spécialisation est au final divisée en trois branches, pour une même classe, il y a une branche commune et deux qui se différencient quasi totalement de l’autre spécialisation. En montant en niveau, on obtient des points à distribuer avec parcimonie étant donné que vous ne pourrez pas remplir les trois branches même après avoir atteint le niveau 50 (niveau maximum pour le moment). Toutefois, contrairement au choix de spécialisation qui est définitif, vous aurez toujours la possibilité de remettre à zéro vos choix de compétences moyennant une belle poignée de crédits.

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 9
Votre fiche personnage vous permet de faire le point

La spécialisation détermine aussi très largement votre équipement. Un Chevalier Jedi ou un Guerrier Sith pourra s’orienter tank ou dps, dans le premier cas, il pourra porter une armure lourde, dans le second cas, seulement une armure intermédiaire. La spécialisation modifie aussi votre armement, sabrelaser double ou unique, combo de sabrelaser, de blasters ou un unique minigun ou fusil de précision. De cette manière, il n’y a que de très rares conflits d’intérêt pour un loot, tous n’ayant pas les mêmes besoins, si vous composez votre équipe en fonction des compétences de chacun au lieu de le faire au hasard, cela n’arrivera tout simplement jamais ou seulement dans les dix premiers niveaux de votre personnage. Dans la même idée, chaque classe a sa stat principale (endurance, volonté…) ce qui évite encore les conflits pour un item conférant un bonus particulier.

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 6
Les doublons sont fréquents

Enfin, Bioware a mis en place un système pour modifier votre équipement, l’artisanat rassemble une bonne dizaine de compétences qu’il faudra sélectionner avec intelligence, en effet, il faut souvent les combiner pour arriver de la matière primaire à l’objet désiré. Le codex très complet du jeu vous aidera à bien saisir les interdépendances entre les compétences. Ce qui est vraiment appréciable dans cette histoire, c’est que toutes ces tâches ingrates pourront être réalisées par votre équipe composée de personnages gérées par l’IA en les envoyant en mission, sachez aussi que durant vos propres pérégrinations, vous pourrez faire appel à vos trois compétences de craft. Il sera alors possible de recomposer votre item grâce aux matériaux récupérés souvent, après transformation de ces matières. Pour un sabrelaser, ce sera par exemple son cristal. D’ailleurs, un cristal n’est pas utilisable par tous les Jedi ou Sith selon ses caractéristiques, cela dépendra de votre attachement au côté obscur ou lumineux. L’inconvénient de ce système est qu’un personnage neutre n’aura aucun avantage par rapport à un joueur « lumineux » ou « obscur », on vous interdit d’avoir le cul entre deux chaises et donc, de réfléchir à vos réponses durant les dialogues. En effet, votre attachement à un côté se fait uniquement au travers des dialogues, le hic, c’est que la réponse est clairement identifiée comme étant du côté lumineux (étoile bleue) ou obscur (triangle rouge). Cela ne vous encourage pas à suivre les dialogues, il suffit de tout passer en accélérer et voir quelle réponse vous amènera vers le côté que vous voulez. L’acceptation d’une quête ou le refus se fait de la même manière. Autant dire que vous pouvez progresser de manière expéditive en ne suivant absolument pas la trame du jeu. Cela dit, comme nous l’avons fait remarquer précédemment, c’est enlever l’intérêt principal de Star Wars : The Old Republic. C’est simplement dommage que tout nous soit servi sur un plateau.

Seul ou à plusieurs

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 7
Vous pouvez vous déplacer en taxi ou grâce à votre monture animale ou mécanique

Avec votre équipe gérée par l’IA, Bioware met en avant d’un côté, l’aspect multijoueur avec les guildes, les quêtes dîtes héroïques qu’il est fortement conseillé de réaliser en équipe et les combat JcJ. De l’autre, l’aventure solo, plus que dans un WoW, il est possible de jouer au jeu sans jamais faire appel à d’autres humains même si nous conviendrons que c’est absurde. Avant de faire travailler votre équipe, il faudra la recruter, vous aurez votre premier compagnon par défaut durant la phase d’introduction, c’est l’occasion de vous expliquer le fonctionnement et de remarquer que si l’équipe pourra rassembler plusieurs compagnons, un seul pourra vous suivre dans votre aventure. Avec vos compagnons, on retrouve le système d’affinité d’un Dragon Age par exemple. Selon les dialogues que vous choisirez durant les quêtes, vous augmenterez ou diminuerez cette affinité. Vous aurez aussi la possibilité de vous rattraper en leur offrant des cadeaux ou en accomplissant des quêtes qu’ils vous donneront. Le tout pourra même finir en romance mais n’attendez pas à obtenir un avantage particulier en combat, contrairement à Dragon Age, par contre, il sera plus efficace lorsque vous l’envoyez en mission. Vous aurez aussi droit à quelques cinématiques supplémentaires pour le moins explicites ou à des moments potentiellement drôles pour vous, comme une demande en mariage super « gnan gnan » que vous refuseriez avec une joie intense.

Star Wars : The Old Republic - PC - Screenshot 8
Le HUD est difficilement personnalisable

N’oublions pas non plus qu’outre l’aventure sur la terre ferme, c’est une aventure intergalactique qui peut faire rêver de nombreux joueurs grâce à des combats spatiaux intenses. Et bien non, si ces séquences spatiales existent bel et bien, il s’agit de simple rail shooter (solo) où vous n’êtes pas maître de vos déplacements. Peut-être qu’une extension viendra améliorer ce gameplay mais pour l’heure, rien n’est fait. Il nous reste donc à aborder ce qui fait qu’un RPG devient un MMO, les combats JcJ. Dans le domaine, Star Wars : The Old Republic ne réinvente pas le genre. Il existe deux types de serveurs, ceux où tout le monde peut se foutre sur la gueule à n’importe quelle heure de la journée et les autres, où c’est à travers une proposition de duel que vous pourrez vous mesurer à un joueur humain. Rien de nouveau à ce sujet et c’est la même histoire pour les combats en warzone, il n’existe pour le moment que trois maps, une dédiée à un jeu de sport selon les Hutts, sûrement le plus original dans la forme mais pas vraiment dans le fond, une pour un mode attaque/défense et enfin, une qui reprend le concept de domination. Rien d’exceptionnel d’autant plus que ces cartes sont souvent petites et se transforment rapidement en capharnaüm dont il est difficile de se dépêtrer étant donné que pour l’heure actuelle, le vrai travail d’équipe n’est pas encore très présent. Notez aussi que le PvP mélange tous les niveaux de joueur et que le système booste les plus faibles et handicapent les plus forts, toutefois, les pouvoirs de chacun sont conservés et les plus forts restent donc les plus forts. Bioware a eu en revanche la bonne idée de mettre en place, outre l’expérience et l’argent gagnés durant ces combats, un système de médailles qui ne récompensent pas uniquement votre nombre de kill. Ce système de médailles en multi s’adjoint à celui du solo dont les médailles s’obtiennent en accomplissant des quêtes ou en mettant à terre un boss. L’ensemble permet d’accéder à des objets particuliers auprès des vendeurs.

Un premier jet réussi

Bioware a rempli le cahier des charges du bon MMO en y ajoutant quelques règles de gameplay propre à ses RPG solos. L’aventure se suit avec plaisir, la gestion de ses compagnons est pratique. Toutefois, la parti multi ne révolutionne pas le genre, le studio a même un peu de mal à vraiment se distinguer de la concurrence. Techniquement, Star Wars : The Old Republic s’en sort avec les honneurs, il n’y a que quelques bugs qui feront surface durant votre aventure. C’est plutôt d’un point de vue ergonomique que le studio montre quelques ratés. Dès le niveau 15, il faut faire des choix entre ses pouvoirs, nous pouvons monter plusieurs profils grâce aux quatre bars de raccourcis mais ce n’est pas toujours pratique notamment pour un healer qui cumule attaque et soin. Assez logiquement, la situation s’empire au fur et à mesure et le niveau 30 atteint, cela devient vraiment compliqué. Ceci s’explique en partie par le choix de Bioware de ne pas faire appel à l’auto-attack, toute action découle d’un de vos clics. Cela nous plonge au cœur des combats et en même temps, emploie une partie de notre attention et de notre temps. Ajoutons à cela un HUD très rigide avec certaines infos difficilement accessible comme savoir quel équipier attaque quel mob ou un combat log confus et difficilement malléable. Gageons que le studio américain laissera plus de possibilités aux joueurs concernant l’interface et ainsi éviter de détériorer l’expérience de jeu. Pour l’heure, nous sommes quand même face à un bon MMO, qui ne révolutionne pas le genre, certes, mais qui permet de vivre une aventure plaisante dans un univers SF célèbre au background complet.