Jeu vidéo / Postal III

Date de sortie
Éditeur
Akella
Mode de jeu
Type de jeu
Third Person Shooter
Thème du jeu
Action

Test de Postal III

Huit ans après Postal², le Postal Dude est de retour avec un troisième volet qui se faisait attendre. Un troisième volet qui apporte avec lui l’espoir de retrouver un jeu aussi incisif que son prédécesseur. Hélas, Postal III ne réussit pas à convaincre autant que son prédécesseur…

De Postal à Postal III

Postal III - Screenshot PC 1
Vous commencerez par faire mordre la poussière aux militantes

Un joueur PC qui n’a jamais entendu parler de Postal² n’est pas un joueur PC. Interdit à la vente dans plusieurs pays, le titre démontrait sans subtilité que nous finissions toujours par être violent, même les manifestants antiviolence. Voilà que nous nous amusions à utiliser les chats comme silencieux de fortune ou à brûler vif des innocents avant de les éteindre avec notre urine pour enfin leur trancher la tête avec une pelle tandis qu’ils vomissent et voir alors une fontaine de vomi sortir de leur cou. Gore, extrêmement violent, les plus psychopathes des joueurs pouvaient s’amuser à utiliser les têtes de leurs victimes comme des ballons de football, Postal² est devenu culte au point de passer par la case cinéma. Malheureusement, c’est Uwe Boll qui s’y est collé et nous a fait une seule petite séquence drôle. Dommage, vous ne pourrez pas vous venger dans Postal III.

Postal III - Screenshot PC 2
Protéger ton joli minoi, ok, mais attend que je croise Uwe Boll

Nous incarnons toujours le Postal Dude dans ce troisième opus. Il se retrouve contraint de fuir Paradise City, dévastée par une bombe nucléaire après que la ville soit tombée aux mains des zombies. C’est ainsi qu’il débarque à Catharsis, accompagné de son fidèle Champ, son légendaire pitbull terrier. Sans argent, c’est l’heure d’enchaîner les petits boulots et découvrir une ville aussi chaotique que Paradise City. Le studio Running With Scissors sait toujours nous mettre dans de bonnes conditions, vous croiserez d’irrésistibles personnages. D’Uwe Boll que nous avons cité précédemment à Oussama Ben Laden en passant par le maire Chomo (clone de Ron Jeremy), Hugo Chavez ou la jolie Postal Babe, Jennifer Walcott. Tout semble parfait pour vivre une excellente aventure. Dommage, l’humour est la seule qualité du jeu par rapport à Postal².

Moins de liberté pour plus d’humour

Postal III - Screenshot PC 3
Côté gentil, il faut taser

Finie la liberté totale, ne vous imaginez pas aller où bon vous semble à Catharsis, l’enchaînement est toujours le même, une cinématique, une mission dans un petit environnement, une cinématique, on commence vraiment la mission, une cinématique, on termine la mission, une cinématique, un chargement, une cinématique, une nouvelle mission et ainsi de suite. En soit, les missions sont délirantes : balancer sur des féministes qui manifestent dans un peep-show des mouchoirs souillés par la semence d’individus particulièrement louches, ramasser des chats atteints du SIDA avant que les chinois n’en fassent le repas du soir, protéger l’esclave sexuel du maire, aller à la rencontre d’Uwe Boll ou encore, empêcher les Talibans d’envahir la ville. Les cinématiques permettent de mettre en avant l’humour de la série, ce qui le fait ressembler au film. Mais cet humour se fait au détriment de la liberté que nous avions connue dans le précédent volet. Le studio a lancé un patch incluant un mode free ride qui devrait être bien utile, toutefois, il est pour le moment réservé à la version russe du jeu et Steam ne propose donc pas encore de mise à jour.
Les tâches confiées nous placent dans des situations incongrues mais sans l’univers open-world, sans la possibilité d’accumuler les armes et les munitions, les missions deviennent agaçantes, il est difficile de vraiment se marrer en explosant les passants, en fait, nous sommes toujours dans un contexte d’agression. Nous n’avons pas le temps de découvrir les subtilités du soft dans ces moments de panique, entre la dizaine de manifestants qui nous tombe dessus et la police qui mitraille dans tous les sens. C’est souvent confus et nous sommes ni aidés par la vue à 3ème ni par les objectifs qui nous poussent souvent à être expéditifs si nous voulons survivre. Cette vue à la 3ème personne ne facilite pas la visée et les avantages qu’elle apporte comme le système de couverture ne comblent pas les défauts du gameplay. Il est néanmoins indispensable puisque c’est la manière la plus simple de retrouver sa santé, la plus simple car l’IA ne viendra jamais vous déloger.

Dude Karma

Postal III - Screenshot PC 4
Côté méchant, vous vous amusez

Outre le changement de vue, Postal III arrive avec une nouveauté mise en avant durant les communications du studio, le karma. Pour faire simple, plus vous faites appel au meurtre et plus vous serez catalogué comme le psychopathe du village, à l’inverse, si vous utilisez des armes non létales, vous deviendrez copain avec la police et pourrait même entrer dans les forces de l’ordre. Ce système de karma, selon votre penchant, vous confèrera des armes et bonus de fin de mission différents et vous ne ferez pas exactement les mêmes missions. Offrant un potentiel de rejouabilité pour ceux qui n’auraient pas craqué avant devant une IA absente, un gameplay plus contraignant que Postal² et une qualité graphique qui accuse le temps.
Running With Scissors a troqué son Unreal Engine 2 pour le Source Engine d’Half Life 2. Le moteur graphique souffre sous le poids des années, il n’y peut rien, c’est le studio qui a fait un mauvais choix. Postal III ne décolle pas face à son grand frère, avec son environnement fermé, nous avons même l’impression qu’il a stagné. La modélisation des personnages est atroce, les environnements sont polygonés. Ce travail bâclé est excusé par un budget restreint à une époque où l’Unreal Development Kit n’avait pas encore fait surface. Au moins, vous pourrez vous consoler grâce au démembrement et une localisation des dégâts simpliste mais efficace.

Postal² > Postal III

L’efficacité, justement, Postal III s’avère moins efficace, il a pourtant un panel d’armes loufoques dans lequel nous retrouvons les grands classiques : essence, pelle et armes plus conventionnelles comme le bon vieux fusil à pompe. Mais aussi des nouveautés comme le raton-laveur tronçonneuse. Malheureusement, l’absence, nous espérons temporaire, d’un mode free ride, les graphismes désuets, l’optimisation qui fait des siennes et un gameplay perfectible entre les déplacements saccadés, un viseur inutilisable et un système de santé à la sauce Call of Duty, rendent le jeu nettement moins bon que son aîné. L’humour plus présent sauve les meubles mais le mal est fait.