Mass Effect 3 est la conclusion d’une grande épopée galactique mettant en scène le Lieutenant-Commandant Shepard. Le titre reprend les ingrédients qui ont fait le succès des deux précédent opus développés par BioWare et édités par Electronic Arts. Ce jeu futuriste mêle action, TPS et jeu de rôle. En plus de la campagne solo, on a droit, pour la première fois dans la saga, à un mode coop à quatre. On nous promet un épisode grandiose qui « propose des scènes d’action dignes du cinéma et de l’émotion qui prendra le joueur aux tripes ». Le jeu tient-il toutes ces promesses ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario riche et immersif

L’histoire reprend après la fin de Mass Effect 2 et de son DLC « The Arrival ». Ce qui est logique car ce contenu tenait lieu de transition entre l’épisode 2 et ce dernier opus. Pour ceux qui n’ont jamais joués à un de ces titres, rappelons que l’action se déroule au 22ème siècle et que La Terre est attaquée par une ancienne race extraterrestres appelée Les Moissonneurs.

On ne rentrera guère plus dans les détails pour vous laisser le plaisir de la découverte. Mais la narration de ce troisième volet est plus sombre, très immersive et le spectacle de l’apocalypse qui se déroule dans la galaxie est vraiment spectaculaire. C’est une grande force du titre, l’univers créé par cette saga est très dense.

Notre héros est le seul à pouvoir arrêter les Moissonneurs et si on échoue cela sera l’extermination totale. C’est à nous de sauver La Terre, mais également tout le reste de la galaxie. Avant l’assaut final, on va devoir former des alliances avec d’autres races extraterrestres. C’est l’axe de cette campagne solo. On a le choix, et il faudra s’allier ou pas avec d’anciens ennemis ou opter pour une alliance avec un peuple au détriment d’un autre. Ce qui peut signifier son extinction totale.
On apprécie ce scénario qui nous captive jusqu’à son dénouement. C’est clairement l’épisode le plus abouti sur ce point.

Une Moisson de Quêtes

Comme dans Mass Effect 2, on peut importer nos sauvegardes de l’épisode précédent. C’est intéressant, mais dans la pratique cela ne sert qu’à conserver nos points de compétence. En effet, le scénario ne tient pas compte de nos choix précédents. On est surpris de revoir des co-équipiers morts dans la mission suicide ou le terroriste butarien Balak par exemple.

La quête principale est comme on l’a déjà dit très captivante. C’est aussi le cas de certaines quêtes secondaires. L’écriture est vraiment de qualité, à tel point de l’on ne les différencient pas toujours. Elles sont scénarisées et elles apportent leurs contributions à la richesse de l’intrigue.

Ce n’est pas le cas d’une dernière catégorie de quêtes que l’on nommera annexes. On les obtient à la citadelle en parlant à des PNJ ou en écoutant des conversations. Au mieux, on aura une petite mission basique à réaliser. Sinon, cela consistera dans la recherche de matériaux, par l’envoi de sondes, sur diverses planètes. C’était déjà présent dans Mass Effect 2, on peut regretter les balades en Mako de Mass Effect qui n’ont pas été reprises. Ce n’est pas très passionnant, mais en plus de gain d’expérience, on peut trouver aussi des artéfacts qui donnent des bonus permanents fort utiles dans les combats. Par exemple, + 5% de dégâts des armes ou des pouvoirs, etc.

La trame principale évolue tambour battant. Par contre, on peut regretter que l’histoire entourant de nombreux personnages secondaires soit si vite expédiée. C’est probablement prévu pour de futurs DLC.

Au final, il faut entre 35 et 40 heures pour finir totalement le jeu en difficulté élevée. Ce qui reste similaire à ce que proposé Mass Effect 2.

Des combats intenses

Mass Effect 3 reprend les mécaniques de gameplay du deuxième épisode. Lors des nombreux affrontements, on a droit à des phases d’action en vue à troisième personne classique. Ces combats sont très réussis. Mais pour cela, il faudra choisir le niveau de difficulté le plus élevé. A ce niveau, l’IA est très convaincante, elle utilise souvent ces pouvoirs, elle vise bien et fait de gros dégâts, elle se cache, et elle essaye de vous contourner. On notera qu’elle utilise énormément de grenades. Cela oblige à se déplacer continuellement, alors que l’on n’en a pas toujours envie. A cet égard, le titre m’a rappelé S.T.A.L.K.E.R. : Clear Sky, car nos ennemis sont des champions du lancer de grenades précis et continue. Cela dynamise bien les affrontements, et il faudra une bonne stratégie et une bonne tactique pour s’en sortir en entier. Sachez que la difficulté peut se changer à tout moment, même en plein combat.

Pour parfaire le tableau, on appréciera que les ennemis soient encore plus nombreux et différents. On n’a pas toujours l’impression, de faire sempiternellement la même chose, car les Geths ne se battent pas comme les forces de Cerberus ou les Moissonneurs. Par contre, on évolue dans un univers très cloisonné du type « couloir ». Il n’y a pas vraiment d’exploration lors des missions.

On dispose globalement des mêmes pouvoirs biotiques qu’avant, que l’on peut améliorer avec des gains de niveaux. Notre arsenal est lui aussi assez semblable, mais il est bien diversifié. On peut améliorer une arme jusqu’à un niveau cinq en achetant ou trouvant un meilleur modèle. Celui-ci remplace automatique le modèle inférieur. Ces améliorations concernent un poids inférieur et une capacité de munitions plus importante. Au plus vous emporter d’armes lourdes, au plus le délai d’utilisation de vos pouvoirs augmentent. Il y a enfin des modules pour améliorer d’autres éléments comme la précision, les dégâts, etc. Là aussi, il faudra les trouver ou les acheter. On ne peut en utiliser que deux en même temps. En fait, cela reprend le principe de Battlefield 3, si vous avez un stabilisateur de visée pour sniper, celui-ci n’est pas utilisable sur une arme de poing ou lourde. Il faudra avoir celui adéquat. Dans l’ensemble c’est une composante qui fonctionne très bien.

Lors des combats, vous aurez avec vous deux coéquipiers au choix. Ils sont autonomes, mais vous pouvez utiliser leurs pouvoirs respectifs. On peut les placer là où l’on veut, mais on ne peut pas dire qu’ils sont toujours très respectueux des consignes. Toutefois, c’est cette gestion qui rend les affrontements tactiques et stratégiques contre une IA très agressive. Il faudra bien les équiper, et combiner les différents pouvoirs avec efficacité.

Le seul reproche que l’on peut faire est malheureusement technique. En effet, on n’a qu’une seule touche d’action qui centralise roulade, glissade vers une protection ou activation d’une porte. En plein combat, il n’est pas rare de se coller à une autre paroi, à faire une roulade alors que l’on veut juste partir en courant. Cette approximation est souvent synonyme de mort (en difficulté élevé) et c’est donc très rageant de mourir à répétition à cause d’une action que l’on ne voulait pas faire. On finit par s’habituer en faisant attention, mais c’est très frustrant.

Un coop très prenant

Pour la première fois, dans la saga, le jeu propose un mode jouable à plusieurs. Il s’agit d’un coop à quatre. Il n’y a qu’un seul gametype l’invasion (Horde), dans lequel il faut survivre à des vagues de plus en plus difficiles. Il y a trois niveaux de difficulté (Bronze, Argent et Or), le challenge est au rendez-vous et il faudra une bonne coopération et un bon équipement pour remporter les défis Or.

Concrètement il y a onze vagues à tenir. Mais, il y a quelques petites modifications par rapport au mode Invasion classique. En effet trois vagues (aléatoires) proposent des défis supplémentaires. Dans une, il faudra déclencher, à quatre endroits successifs de la carte (ce n’est pas toujours les mêmes), des appareils. Cela s’apparente à une capture de points. Dans une autre, il faudra éliminer quatre cibles successives. Si c’est objectifs ne sont pas atteint dans les délais impartis, on perd, si on y arrive, il faudra quand même exterminer tous les ennemis de la vague en cours. C’est très dynamique, car cela oblige à se déplacer en groupes continuellement sans rester trop au même endroit. Le dernier défi consiste à pirater un ordinateur, en restant un long moment dans un espace généralement propice au danger contre une grosse force de rébellion. Au plus, il y a de coéquipiers dans cet espace au plus cela va vite. On notera que seul un coéquipier peut nous réanimer une fois à terre, sauf si l’on possède une dose de médigel qui est à usage unique (on va y revenir).

Dans la pratique ce gametype est assez simple, mais il est bien adapté à l’univers du jeu, et l’on prend très vite plaisir à y jouer et y rejouer. Il n’y a malheureusement que six cartes différentes, issues en plus de la campagne solo. C’est peu, mais elles bénéficient d’un level-design qui s’harmonise bien au gameplay proposé.
Il y a plusieurs classes de personnages possibles. Cela n’affecte que les pouvoirs que l’on peut utiliser et non la race (Asari, Krogan, etc) que l’on peut incarner ou les armes que l’on peut transporter. Chaque classe aura ainsi trois pouvoirs prédéfinis. On gagne de l’XP après chaque partie, et l’on peut monter jusqu’au niveau 20 ce qui permet d’améliorer presque tous nos pouvoirs et spécificités au maximum.

La subtilité qui donne envie de rejouer souvent, réside dans le fait que l’on gagne aussi des points, qui permettent, par la suite, d’acheter des caisses d’équipement. Il y a trois types de caisses : une à 5000 points, une autre à 30 000 et une dernière à 60 000. Mais, lorsque qu’on les ouvrent : c’est la loterie ! Car on va trouver dedans plusieurs choses au hasard : une arme, des munitions et pouvoirs avec utilisation limitée à une partie, un skin Krogan ou autre, un module d’amélioration d’arme, une dose de médigel à utilisation unique, etc. Les caisses les plus chères renferment de meilleurs équipements. Mais vous l’aurez compris, avoir les armes améliorées au niveau maximum, avec les modules de modification désirés et le skin voulu va vous prendre un bon moment. Mais le plaisir est là, quand on ouvre une caisse et que l’on trouve notre bonheur. Vous pouvez aussi acheter ces boîtes avec du vrai argent, mais bon l’intérêt n’est pas le même.

On combat au hasard (ou pas on peut choisir) une des trois races suivantes lors de notre partie : les Geths, les forces de Cerberus ou les Moissonneurs. Comme pour le solo, c’est sympathique, car ils n’agissent pas totalement de la même manière et ils possèdent des monstres différents. On aurait aimé, par contre, avoir la possibilité de combattre ces trois forces en même temps.

Au final, on n’attendait pas grand-chose de ce mod coop, et il s’avère très prenant et bien pensé. Si vous accrochez au concept, cela rallonge la durée de vie considérablement. On espère que le studio va continuer à le tenir en vie en proposant de nouvelles maps ou améliorations par la suite. C’est sûr qu’après plusieurs dizaines heures cela devient répétitif. On notera que ce mode coopération a un impact sur la campagne solo et sa préparation de la guerre contre les moissonneurs, sans que l’on comprenne trop le rapport.

Une réalisation de grande qualité

Mass Effect 3 tourne toujours sous le moteur graphique Unreal Engine 3. En fait, on ne verra pas d’améliorations techniques, par rapport au jeu précédent. L’avantage c’est que cela tourne très bien sur l’ensemble des machines.

Cela date un petit peu, mais le rendu visuel est quand même de bonne qualité. Les textures ne sont pas toujours très fines, mais les différents lieux visités sont bien détaillés et très diversifiés. Les personnages sont également très bien détaillés et animés dans le jeu et dans les cinématiques, même s’il y a de trop fortes ressemblances entre chaque individu de la même race. La direction artistique est vraiment somptueuse, elle donne vie et crédibilité à cet univers.

On regrettera par contre les effets de lens flare bien trop poussés, d’autant plus que c’était déjà le cas dans les épisodes précédents. De plus, le FOV est beaucoup trop serré, cela en devient pénible car notre champ de vision est bien trop faible.

L’ambiance sonore est elle aussi d’excellente qualité. Les différents bruitages sont crédibles et immersifs. Les doublages en français et en anglais lors des dialogues sont très bons. On appréciera d’ailleurs la possibilité de jouer enfin en VOSTFR. Les musiques sont elles aussi superbes et accompagnent à merveille l’univers du titre. Notre seul petit regret et que le rendu des armes ne soit pas à la hauteur d’un Battlefield 3, cela aurait été orgasmique.

Conclusion

Mass Effect 3 conclu à merveille la trilogie du Lieutenant-Commandant Shepard. La campagne solo est certainement la meilleure de la trilogie grâce à un scénario plus sombre et immersif. On se délecte de tous ces moments passés dans cet univers de science-fiction très riche. D’autant plus, que les phases qu’action proposent des affrontements stratégiques et tactiques avec une IA bien agressive dans le mode de difficulté le plus poussé. On apprécie également le mode coopération qui s’avère être bien plus qu’un bonus vite fait. Au contraire, il procure un intérêt de jeu bien réel qui vous tiendra captif quelques dizaines d’heures de plus si vous adhérez au concept. Pour parfaire le tableau, le titre dispose d’une direction artistique de grande qualité qui donne vie à cet univers enchanteur. Tout n’est pas parfait, et on peut remarquer qu’il n’y a pas grand-chose de nouveaux par rapport à Mass Effect 2. Mais on dispose d’un jeu qui devrait plaire à tous les fans de la saga et à ceux qui la découvriront.