Jeu vidéo / Rayman Origins

Date de sortie
Éditeur
Ubisoft
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Plates-formes
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Test de Rayman Origins

Rayman Origins marque le retour du célèbre personnage de jeu vidéo créé par Michel Ancel et Frédéric Houde en 1995. Car depuis Rayman 3 : Hoodlum Havoc en 2003, on n’avait plus eu l’occasion d’incarner ce personnage mythique dans un jeu de plates-formes sur PC. Le jeu a été plébiscité sur consoles et avec quelques mois de décalages, on s’attend nous aussi au meilleur d’autant qu’Ubisoft Montpellier est toujours aux commandes. Le jeu parvient-il à combler les nombreuses attentes des amateurs de la première heure de Rayman et de jeux de plateformes en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario inexistant

On enchaîne les niveaux sans aucunes explications ou cinématiques

Le scénario de ce nouvel opus est pour le moins succinct. On évolue dans la Croisée des Rêves qui a été peuplée par le puissant Polokus, dont tous les rêves deviennent réalités. Les créatures malfaisantes issues de ces cauchemars, jusqu’alors enfermées dans la lugubre Lande aux Esprits Frappés, s’échappent de leur prison souterraine pour semer à nouveau le chaos. C’est encore à Rayman, le héros dit sans bras ni jambes, de sauver le monde. Il est accompagné de son meilleur ami Globox et de deux magiciens habiles, les Teensies. Ensemble, ils doivent récolter le plus de Lums Jaunes possible, libérer les fées et les Electoons capturées, et retrouver toutes les Dents de la Mort pour pouvoir se rendre à la Lande aux Esprits Frappés, repaire des cauchemars de Polokus.

On apprendra rien de plus de notre personnage principal tout au long de l’aventure, ni des motivations des uns et des autres. Cette trame principale n’est présentée qu’au tout début du jeu et par la suite on enchaîne les niveaux sans aucunes explications ou cinématiques. Mais de toute façon, on s’en fiche royalement, notre intérêt étant de déambuler dans ce monde imaginé et créé par le studio montpelliérain.

Gameplay et level-design exceptionnel

La simplicité du gameplay permet une prise en main immédiate tant aux habitués de la plate-forme qu’aux nouveaux venus.

La simplicité du gameplay permet une prise en main immédiate tant aux habitués de la plate-forme qu’aux nouveaux venus. On évolue en effet dans un jeu classique de défilement horizontal en 2D. Au début on ne peut que courir et sauter. Par la suite, on va acquérir de nouveaux pouvoirs comme celui de donner des gifles, de planer, de réduire notre taille et de courir sur les murs. On progresse donc en même temps que Rayman, car évidemment les niveaux utilisent à bon escient chaque nouvelle faculté. Si les premiers niveaux sont très accessibles, la difficulté augmente crescendo jusqu’à la fin. Cette montée en puissance progressive culmine lors des tout derniers niveaux. Dans ces moments intenses, ou chaque erreur est fatale et où chaque secondes comptent, il faudra user de bons réflexes et de timing. La maniabilité est heureusement précise et efficace. Tout s’effectue au clavier (ou avec un pad), en plus de quatre touches directionnelles on doit gérer trois touches d’action : sauter, frapper et courir. Cela sert un gameplay très dynamique, intuitif, fluide, rapide et très précis.

Rayman Origins nous emmène dans une soixantaine de niveaux à travers six mondes différents. Si le jeu ne réinvente à aucun moment son genre, il a su garder tout ce qui avait fait son succès et il a su également piocher quelques éléments de ses meilleurs représentants. En plus de son gameplay classique de jeux de plates- formes en 2D, le titre propose des niveaux de shoot’em up sur le dos de Moskito, que les habitués connaissent bien. Ces phases sont nombreuses, mais elles proposent elles aussi un gameplay varié et très divertissant. Il y a également des séquences de courses pour libérer les fées de cages vivantes, ou contre les « coffrapattes ». Ces challenges ou l’écran défile à vitesse grand V sont fréquemment synonymes de mort à répétition, c’est pourquoi la mémorisation des circuits par cœur est presque obligatoire pour en arriver au bout. Mais une fois qu’on les a achevés, c’est très gratifiant car notre dextérité est mise à rude épreuve.

Le jeu est très fun à jouer, on savoure chaque instant avec délice, tant le gameplay et varié, la difficulté progressive et le level-design absolument merveilleux. Tout cela réuni nous procure un jeu de plates-formes en 2D de toute beauté.

Accessible à tous

Rayman Origins s’adresse à tous les types de joueurs.

Rayman Origins s’adresse à tous les types de joueurs. On peut dire que terminer un niveau est réservé aux débutants de bases. Les autres feront de la collecte de Lums leur cheval de bataille. En effet, pour débloquer le dernier monde, il faut avoir ouvert suffisamment de cages à Electoons. Il nous en faut 200 (sur 248). On en récupère une à la fin de chaque niveau, plus deux autres qui sont généralement cachées dans des zones difficilement accessibles. Et il y en a finalement deux autres qui nous sont attribuées, ou pas, en fonction de notre score lors du stage. Il y a trois paliers de score à atteindre, les deux premiers nous octroient des Electoons, tandis que le dernier, qui est réservé à l’élite, nous donne une médaille. Si le premier palier et facile à atteindre, le deuxième nécessite de collecter une grande majorité de Lums. C’est-à-dire qu’il faudra atteindre toutes les zones dangereuses ou elles se trouvent, ramasser TOUTES les pièces dorées (qui valent 25 Lums) et aussi utiliser les Lums Bonus à bon escient. Ces derniers, une fois ramassés, nous permettent de doubler la valeur des Lums dans une courte période. Si les médailles ne servent finalement pas à grand-chose, terminer le jeu avec tous les highscores et quelque chose de ludique et d’indispensable pour tous les adeptes du scoring. Il y en a donc pour tous les goûts. Et le challenge peut-être faible, intéressant ou très relevé selon les cas. On appréciera d’autant plus la qualité du level-design, si on s’amuse à faire le jeu comme il a été conçu, c’est-à-dire en s’évertuant à tout collecter.

Terminer Rayman Origins en ayant débloqué et fait le dernier monde devrait vous prendre entre 12 et 14 heures selon les cas, il vous en faudra plus pour avoir toutes les médailles. La rejouabilité est au rendez-vous grâce à cette chasse aux highscores. Et en plus, le titre nous propose un mode coopératif.

Un pour tous et tous pour…

Il n’y a pas de mode online, et ça en 2012 c’est carrément aberrant et impardonnable.

On peut, en effet, jouer jusqu’à quatre joueurs en même temps en incarnant Rayman, son meilleur ami Globox ou les magiciens Teensies. Le gros souci est que l’on ne peut le faire qu’en se connectant TOUS sur le même PC. Il n’y a pas de mode online, et ça en 2012 c’est carrément aberrant et impardonnable.

C’est dommage, car même si on évolue dans les mêmes niveaux, le gameplay est par la force des choses différent. On a tout loisir à privilégier la coopération et l’entraide ou alors à filer des baffes pour piquer un bonus ou envoyer notre partenaire dans un piège. Entre amis, cela procure de bons moments de rigolade. Le jeu est beaucoup plus facile, car on peut aisément réanimer un camarade, mais on peut aussi choisir de le laisser pour mort, ce qui a un petit côté sadique hilarant.

Ce mode coopératif est vraiment très distrayant et efficace. En plus, c’est très simple d’utilisation : vous faîtes une partie, un ami arrive avec sa manette par exemple, il se connecte directement en l’a branchant, il repart, la partie continue. On apprécie vraiment cette possibilité, ce n’est pas si courant. Mais on enrage d’autant plus de ne pas pouvoir le faire en ligne. Un PC, ce n’est pas une console et avec cette version dédiée, on espérait pouvoir jouer en toute quiétude sur le net.

Une réalisation merveilleuse

On a par moment l’impression de déambuler dans un dessin animé tellement c’est réussi.

Le menu de configuration est le plus léger que l’on ait vu depuis longtemps. On peut uniquement régler l’affichage de l’écran, pour des réglages « plus poussés » : il faudra repasser. Mais, en fait cela n’est pas bien grave, car les graphismes sont tout simplement somptueux.

Les textures sont très fines. Les décors colorés des différents mondes sont diversifiés, extrêmement détaillés et le rendu et vraiment somptueux. On a par moment l’impression de déambuler dans un dessin animé tellement c’est réussi. Le tout confère au jeu une ambiance dans laquelle on plonge directement sans retenue.

Les animations de nos héros, des différents monstres et des Boss sont parfaites. C’est remarquablement bien détaillé et animé. Ils font toujours les petites mimiques, les expressions faciales qu’il faut. Bref, c’est une réussite totale du début juste à la fin, et ce sur tous les points. En plus, le titre n’est pas très gourmand, c’est très fluide et l’on ne rencontre aucuns bugs.

L’ambiance sonore n’est pas en reste. Les différents bruitages sont réussis. Mais surtout les musiques collent parfaitement à l’univers déjanté et nous plongent totalement dans la bonne humeur. On appréciera en plus d’avoir des sonorités assez peu usitées dans l’univers du jeu vidéo : la guimbarde, l’ukulélé, le didgeridoo, les maracas sont des exemples parmi d’autres de ces thèmes à la saveur rafraichissante.

Conclusion

Rayman Origins s’impose comme un indispensable à tous les amateurs du genre.

Rayman Origins fait carrément un sans-faute. C’est avec un immense bonheur que les fans de la saga et les néophytes dégusteront ce retour en grande pompe de notre héros sans bras ni jambes. En effet, on bénéficie d’un jeu de plates-formes en 2D d’un très haut niveau. Jamais répétitif, accessible du débutant au joueur le plus aguerri, le titre propose un gameplay très abouti, délirant à parcourir du début à la fin, il s’appuie sur un level-design remarquable et une direction artistique somptueuse. De plus, Rayman Origins dispose d’un mode jouable en coopération jusqu’à quatre vraiment distrayant. Le seul souci, de taille, est que l’on ne peut pas y jouer online. Pour un jeu de cette envergure en 2012 sur PC, c’est totalement inacceptable. Malgré tout, on s’amuse tellement tout seul ou a plusieurs sur le même ordinateur, que le jeu s’impose comme un indispensable à tous les amateurs du genre.