Jeu vidéo / Quantum Conundrum

Date de sortie
Développeur
Airtight Games
Éditeur
Square Enix
Moteur
-
Mode de jeu
Types de jeu
Puzzle, Réflexion
-

Test de Quantum Conundrum

Quantum Conundrum est un jeu de réflexion en vue subjective proposé par Kim Swift, la co-créatrice de Portal. Le joueur doit résoudre des puzzles en passant d’une dimension à une autre, on pourra alors jouer avec les lois de la physique : gravité, poids des objets, écoulement du temps, etc… C’est édité par Square Enix et développé par Airtight Games. Le titre parvient-il à tirer son épingle du jeu par rapport au maître en la matière qu’est Portal ? Et propose-t-il une aventure intéressante à parcourir ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario anodin

Scénario, immersion, blagues = Portal du pauvre

Dans Quantum Conundrum, on incarne un jeune garçon qui vient rendre visite à son oncle, un savant un peu fou dans son immense manoir. Sa dernière expérience a quelque peu foirée, et il se retrouve perdu dans une dimension alternative. Notre mission est de partir à sa rescousse en utilisant sa dernière invention, l’Outil d’Inter-Dimension pour passer de dimension en dimension et résoudre les différentes énigmes.

Ce scénario simpliste n’est qu’un prétexte pour enchainer les salles les unes après les autres. Il n’est pas du tout mis en scène et il ne vous captivera pas plus que cela. De plus, notre savant, qui tient ici le rôle de Glados au niveau de l’accompagnement et des blagues potaches, fait bien pâle figure par rapport à l’intelligence artificielle sophistiquée d’Aperture Science. Au mieux, il vous semblera insipide.

Gameplay simple et efficace

La prise en main est très simple et intuitive

La prise en main est très simple et intuitive. On dirige notre personnage en vue subjective. Celui-ci peut sauter, prendre un objet, le poser ou le jeter. Il y a ensuite quatre autres touches pour activer le passage à l’une ou l’autre des dimensions. C’est bien ce denier aspect qui est le cœur du jeu et qui offre un gameplay plaisant et divertissant à parcourir.

Il y a en effet, quatre dimensions différentes. La dimension plume qui rend les objets moins lourd et donc plus facile à transporter. La dimension plomb qui au contraire va alourdir les objets et permettre d’activer divers mécanismes. La dimension anti-gravité qui, comme son nom l’indique, inverse les effets de la gravité. Et enfin la dernière dimension octroie la faculté de ralentir le temps. Tous les objets dans une pièce sont affectés par les lois de la physique lorsque l’on change de dimension, la seule chose qui ne l’est pas c’est nous.

On ne peut activer une dimension spécifique que lorsque l’on a placé le module adéquat dans un générateur. On ne peut donc pas utiliser plusieurs effets en même temps et on est limité à leur disponibilité. Certaines salles n’autorisent qu’une seule dimension, d’autres deux, trois, etc… C’est au bon vouloir du concepteur et pour résoudre le puzzle on doit évidemment sortir de la salle. Concrètement, il y a trois grands niveaux différents. Le premier permet de manipuler les dimensions plume et plomb, les deux autres incorporent à chaque fois une nouvelle dimension. L’aventure dure entre six et huit heures selon votre dextérité et le temps que vous mettrez à solutionner les problèmes.

Long à démarrer, mais de bonnes idées

L’aventure a vraiment du mal à se mettre en route.

L’aventure a vraiment du mal à se mettre en route. Le premier niveau est lent, cela pose les bases, c’est normal un temps, mais on passe quand même un tiers du jeu à s’ennuyer profondément. Il faut atteindre les deux autres niveaux pour avoir accès aux autres dimensions et ainsi (enfin) apprécier réellement le jeu.
Les puzzles sont assez simples dans leur ensemble. Il n’y a que quelques pièces qui vous demanderont un bon timing et une bonne précision. Il y a aussi pas mal de séquences de plates-formes. Au final, on parcoure ce puzzle-game facilement, il y a quelques bonnes idées et elles sont bien mises en exergue dans les deux derniers niveaux. Les énigmes s’appuient souvent sur des concepts simples en utilisant les limitations des dimensions. La progression est relativement intuitive.

Pour donner un exemple du gameplay que l’on rencontrera. On doit changer de dimension pour pouvoir soulever un coffre et le placer sur un interrupteur. Le changement de dimension l’activera. Dos à un ventilateur, on utilisera encore ces coffres pour les placer contre le mur de telle façon que l’on puisse s’en servir comme d’un escalier pour atteindre une passerelle plus haute, etc. Mais le plus amusant et bien entendu d’utiliser les autres dimensions. Et le passage dans lequel on ramasse une table, qu’on la jette, qu’on ralenti le temps pour y monter dessus, et que l’on joue avec l’anti-gravité pour pouvoir atteindre le fin fond de la salle restera un bon souvenir des possibilités de gameplay du jeu. En effet, avec les deux dernières dimensions, on utilise une simple caisse comme un élévateur ou comme une passerelle flottante.

Un des soucis du jeu réside dans le fait que l’on a un peu l’impression de traverser le désert de Gobi. Tous les couloirs sont identiques et vides, il n’y a que quelques objets de différents (table, coffre, fauteuil, livre, carton) et on les côtoie sempiternellement. Le manoir que l’on parcoure et gigantesque, mais totalement dénué de vie et réellement redondant. L’essentiel reste que les salles d’énigmes sont-elles un peu plus abouties. Mais dans l’ensemble c’est dommage, car cela ne renforce pas le sentiment d’immersion.

Une réalisation artistique moyenne

Le design cartoon plaira et déplaira à autant de personnes.

Les graphismes n’ont rien d’exceptionnels. C’est tout juste correct pour le style de jeu, mais le design cartoon plaira et déplaira à autant de personnes. Le problème est que c’est là encore très redondant, les couleurs sont ternes surtout dans certaines dimensions. Il n’y a pas de recherche du détail, le monde que l’on admire et toujours et sempiternellement le même : un abysse visuel. Les textures sont peu détaillées, voire baveuses par moment. Et j’ai croisé sur des maps communautaires (et donc non professionnels) d’UT3 des effets de changements de dimensions autrement plus réussis. Bref, l’aspect graphique n’est pas primordial dans un puzzle-game, mais Portal 2 est cent fois plus réussi par exemple sur cet aspect (entre autre).

L’ambiance sonore est du même acabit. Si les différents bruitages sont corrects (sans plus), les musiques sont répétitives et pas terribles. Seul fait notable, le doublage du savant Quadwrangle est lui par contre très réussi. Il faut dire que c’est le travail d’un acteur professionnel et cela s’entend.

Conclusion

Quantum Conundrum est un puzzle-game sympathique à jouer pour le prix.

Quantum Conundrum est un puzzle-game sympathique à jouer. On apprécie ses mécanismes de jeu qui sont bien pensés et mis en applications. Mais c’est dommage que le titre soit aussi lent à démarrer réellement. Les énigmes sont dans l’ensemble un peu trop simples. On regrette que le monde que l’on parcoure soit aussi vide et redondant. La réalisation artistique n’est pas non plus des plus abouties. Il n’y a donc pas de sentiments d’immersion dans le monde que l’on nous propose. C’est à des années lumières de ce que propose Portal 2 qui reste encore le maitre en la matière. Toutefois, si vous aimez le style de jeu et que vous pardonnez tous ces légers défauts, cela serait dommage de ne pas essayer Quantum Conundrum qui pour le prix offre un intérêt satisfaisant.