Jeu vidéo / Dark Souls : Prepare to Die Edition

Date de sortie
Développeur
From Software
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
RPG
-

Test de Dark Souls : Prepare to Die Edition

Dark Souls est le nouveau jeu de rôle de From Software, les développeurs de Demon’s Souls, dont il est le successeur spirituel. C’est édité par Namco Bandai et nous allons pouvoir découvrir pour la première fois sur nos PC cet univers impitoyable. Le charme du jeu original repose dans sa grande difficulté et son approche de progression par l’échec. Cette édition contient du contenu supplémentaire par rapport aux consoles. Mais avons-nous droit à un portage de qualité ? Et est-ce que ce RPG exigeant arrive à nous captiver durablement tandis que l’on doit surmonter des centaines de morts ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

Un portage cataclysmique

Le jeu n’a pas été pensé une seule seconde pour être joué avec autre chose qu’un gamepad.

Avant de présenter plus en avant le titre en lui-même, on ne peut passer sous silence le portage désastreux dont cette édition Dark Souls : Prepare to Die Edition fait l’objet. On reviendra plus en détails sur l’aspect graphique qui n’est pas très convaincant. Mais au niveau technique c’est assez affligeant. Les développeurs n’ont jamais réellement réalisé de titres pour PC et malheureusement cela se voit. Outre le framerate bloqué à 30 et des résolutions d’affichage basses sur certaines versions (qu’un fix communautaire corrige). C’est davantage l’ergonomie et la maniabilité pourrie au clavier/souris qui nous chagrine (irrite).

Le jeu n’a pas été pensé une seule seconde pour être joué avec autre chose qu’un gamepad. D’ailleurs, toutes les indications à l’écran nous informent de cliquer sur telle ou telle touche de notre manette… Le plus gros souci est la gestion de la souris. Cela bouge beaucoup trop vite : même en réglant au plus bas dans le jeu et en choisissant une résolution à 400 dpi (je n’ai pas plus bas, avec une souris à boule peut-être ^^). Par moment, lorsqu’on regarde trop vers le ciel, la vue n’a de cesse de se recentrer toute seule. Bref on est contraint de s’y faire, mais c’est très pénible et on a un peu la gerbe.

L’interface est elle aussi très lourde. Ce n’est pas pratique du tout, on doit continuellement switcher entre plein de touches et confirmer, et reconfirmer, et valider dès que l’on veut voir ou changer quelque chose dans notre inventaire. On ne peut évidemment pas naviguer avec les touches de directions de notre personnage dans le menu, il en faut d’autres. Il y a vraiment de quoi péter un câble. Un exemple pour la route : lorsque l’on veut quitter la partie, il faut après être passé par ce menu ingame, attendre plus de quinze secondes, le temps de se retaper tous les logos, pour atterrir de nouveau sur la page d’accueil, valider à nouveau et enfin avoir le droit de revenir sur le bureau. Mais WTF, on finira bien vite par utiliser le raccourci Windows (Alt + F4). C’est assez révélateur du périple que nous a réservé le studio au niveau de l’ergonomie. Ils n’ont pensé strictement à rien en portant leur titre sur PC, c’est affligeant.

Une aventure longue et difficile

Avant que l’aventure ne débute, on pourra se créer un personnage parmi dix classes différentes

Avant que l’aventure ne débute, on pourra se créer un personnage parmi dix classes différentes : Guerrier, Chevalier, Aventurier, Voleur, Bandit, Chasseur, Sorcier, Pyromancien, Prêtre et Mendiant. La classe détermine l’équipement (arme et armure) et le sortilège de départ. Toutefois cela n’a une incidence que pour les toutes premières heures de jeu. En effet, le joueur est libre d’adapter son personnage à son gré, selon les objets trouvés ou les besoins du moment. La classe de départ devient donc de moindre importance à mesure que l’on progresse.

L’histoire nous plonge dans un univers original dont on ne connait quasiment rien. On n’en apprendra un peu plus sur notre rôle qu’après avoir beaucoup progressé. On incarne un humain affublé par la marque sombre de l’ancêtre de notre race. Petit à petit, les humains se sont transformés en Carcasse, état entre la mort et la folie. Marqué et emprisonné, on devra s’échapper et devenir l’Élu d’une nouvelle ère, d’un nouvel Âge.

On évolue dans un univers de Dark Fantasy, dans un monde ouvert qui encourage l’exploration via une jouabilité évolutive. Cette campagne solo est assez longue, c’est dû à une difficulté élevée qui rallonge artificiellement la durée de vie. Mais celle-ci est importante, il vous faudra de très longues heures avant d’en venir à bout. La rejouabilité est également au rendez-vous étant donné que l’on peut se monter un personnage totalement différent.

Un gameplay exigeant

L’évolution de notre personnage repose sur un concept très intéressant

L’évolution de notre personnage repose sur un concept très intéressant. Pour monter de niveau et améliorer ses compétences, il nous faut suffisamment d’âmes. On les récolte en tuant des ennemis, au plus ils sont puissants au plus la récolte est importante. Les points d’améliorations sont évidemment de plus en plus onéreux. Ces âmes représentent aussi « la monnaie » du jeu. Car, on payera de nouvelles armes, armures et équipements uniquement avec celles-ci.

Et autant vous le dire, récolter des âmes n’est pas quelque chose de très aisée. Le jeu est vraiment difficile, ce n’est pas du tout conçu pour les Casual Gamer. Le moindre petit adversaire est très coriace et il vous enlèvera beaucoup de points de vie à la moindre erreur. Il y a beaucoup d’ennemis, et aussi de gigantesque Boss surpuissant. La vie n’a rien de paisible, et vous croiserez également de nombreux pièges mortels. Le jeu repose sur ce sentiment d’oppression, on sait que la mort peut surgir au prochain tournant. Le plaisir réside dans la joie simple de survivre et de vaincre des ennemis qui nous ont tués à de multiples reprises. C’est une progression par l’échec qui nous offre un challenge élevé et une grande satisfaction lorsqu’on le surmonte.

On ne peut pas sauvegarder ou l’on veut, cela serait trop facile. Pour se faire, il y a des feux de camps qui font offices de checkpoints. Ils permettent aussi de régénérer les fioles de vie et les sorts, d’augmenter ses stats, de renforcer ses armes et armures, de réparer l’équipement et de stocker des objets. Tout cela si on a, au préalable, trouvé et acheté les équipements nécessaires à ces réfections.

Ces feux de camps sont forcément rares. Si l’on meurt on réapparaitra au dernier feu de camps. Comme le titre ne nous épargne rien, ce repos bien mérité engendrera la réapparition de tous les ennemis battus (sauf les Boss, les mini Boss et les Pnjs tués). On aura également perdu nos âmes. Pour les récupérer, il faudra atteindre l’endroit où l’on a trépassé. Si on meurt encore une fois avant d’y parvenir, elles seront définitivement perdues. Le principe de Dark Souls est donc d’avancer de plus en plus dans l’histoire, en évoluant de feux de camp en feux de camp.

Des combats stratégiques et difficiles

Pour essayer (vainement) de survivre on a tout un attirail d’armes classiques à notre disposition : dagues, épées, rapières, katanas, haches, masses, lances, arcs, arbalètes, etc

Pour essayer (vainement) de survivre on a tout un attirail d’armes classiques à notre disposition : dagues, épées, rapières, katanas, haches, masses, lances, arcs, arbalètes, etc… On nous encourage à trouver et à connaitre les armes qui correspondent le plus à notre style de jeu. Ainsi que les subtilités pouvant affecter les performances d’une arme durant le combat. L’idée étant de lier le joueur et son arme de prédilection.

Il y a deux types d’attaques pour chaque arme. Une attaque faible mais rapide et une attaque puissante mais lente. La vitesse de chaque attaque et le nombre d’enchaînements possibles dépendent du type d’arme. On peut s’équiper d’une arme ou d’un sort et d’un bouclier. Il y a la possibilité d’utiliser rapidement notre arme à une main des deux mains pour privilégier la puissance au détriment de la défense.

Le bouclier permet de bloquer les coups, mais également d’effectuer une parade. Cela consiste en un coup de bouclier puissant qui déstabilise notre adversaire. Il faut le placer au bon moment durant l’une de ces attaques. Cette contre-attaque coûtera souvent la vie de notre ennemi et en plus nous rapportera plus d’âmes.

Le bestiaire est assez varié, il faudra d’ailleurs bien connaître le style de combat propre à nos ennemis avant de pouvoir les combattre efficacement. La majorité des créatures que vous aurez à affronter seront de la famille des mort-vivants. Les boss sont également d’une grande diversité et surtout ils sont d’une taille très imposante. Cela nous rappelle constamment le petit être insignifiant et fragile que nous sommes.

Et avant de pouvoir résister avec bravoure à tous ces ennemis, il faudra aussi très bien connaître le timing de nos différentes armes. C’est donc un gameplay très exigeant qui ne nous pardonne aucunes erreurs. Les combats sont stratégiques et en faisant preuve d’observation et d’obstination on arrive à bout de la difficulté proposée. Il a donc une très belle courbe de progression et d’apprentissage. C’est un des points forts du titre, car on ressent très bien la difficulté des combats et on exulte lorsque l’on en ressort victorieux.

Seul au monde ?

From Software a inclus des fonctionnalités online originales dans Dark Souls. Les joueurs peuvent ainsi être invoqués dans le monde d’un autre joueur pour lui venir en aide.

From Software a inclus des fonctionnalités online originales dans Dark Souls. Les joueurs peuvent ainsi être invoqués dans le monde d’un autre joueur pour lui venir en aide. On peut ainsi allumer des feux de camp pour les autres, laisser des objets à terre. En obtenant une pierre, dans le jeu auprès d’un PNJ, cela permet cette coopération. Cet objet laisse une marque au sol, les autres joueurs peuvent voir cette marque et vous invoquer dans leur monde pour les aider à se défaire du boss du niveau par exemple.

On croisera des traces de sang sur le sol et en la touchant, vous pouvez voir les derniers instants de la mort d’un joueur sur le même serveur. Il y a également les fantômes de ces autres joueurs pas loin des feux de camp. Cela nous immerge dans un monde ou finalement on réalise que l’on n’est pas seul à affronter tous ces dangers.

Dans Dark Souls on peut aussi passer des serments. Cela consiste en des pactes que vous pouvez conclure avec une « faction ». Cela engendrera des avantages et des récompenses, si le joueur suit la bonne conduite dictée par le leader. Mais aussi des pénalités en cas de traitrise (agression d’associés à votre faction, ou le fait de prêter un nouveau serment). Faire un pacte peut vous allier avec d’autres joueurs du même serment et surtout vous créer de nouveaux ennemis, encore plus si vous trahissez votre engagement.

Vous pouvez également choisir d’envahir le monde d’un joueur et récolter de l’humanité si vous le tuez. Ces points d’humanité servent à redevenir humain ou à embraser un feu de camp. Toutes ces fonctionnalités ne sont pas de simples gadgets, cela renforce vraiment la cohésion de l’univers dans lequel on évolue et luttons tous ensemble. Malheureusement, il y a beaucoup de tricheurs, ce qui ruine souvent le plaisir.

Une direction artistique intéressante

L’esthétique est réussie, on appréciera l’atmosphère qui se dégage de cet univers torturé

Graphiquement le titre n’est pas très joli. Le rendu est même assez vieux comparé à d’autres RPG plus ou moins récents. Les animations des personnages sont rigides, et les textures pas très fines voire baveuses par moment. Il s’agit simplement d’un portage console grossier. Ce n’est pas très folichon.

Par contre, l’esthétique est réussie, on appréciera l’atmosphère qui se dégage de cet univers torturé. Le monde est beaucoup plus petit que celui de Skyrim, c’est certain, mais le level design est vraiment bien pensé et réalisé. Tout cela compense grandement la faiblesse des graphismes.

Il n’y a pas beaucoup de compositions musicales, ni de dialogues. Mais cela conforte notre immersion dans ce monde dangereux. Car les bruitages, eux sont bien réussis. On est constamment à l’aguet d’un bruit nous informant d’un danger imminent. Cela procure une bonne ambiance.

Conclusion

Dark Souls : Prepare to Die Edition est clairement un titre qui ne plaira pas à tout le monde. Mais si vous êtes fan de RPG classique Hardcore : c’est le jeu qu’il vous faut.

Dark Souls : Prepare to Die Edition est clairement un titre qui ne plaira pas à tout le monde. Par contre, il ne laissera sans doute pas insensible. Soit vous accrochez au concept, et vous allez adorer cet univers dangereux. Soit vous serez vite rebuté par la difficulté excessive que propose le titre. Si vous êtes fan de RPG classique Hardcore, c’est le jeu qu’il vous faut. La durée de vie est importante, il y a une excellente rejouabilité et ce gameplay exigeant ravira de nombreuses personnes. Les combats procurent un gros challenge et il y a une excellente courbe de progression. Par contre, From Software a tout simplement réalisé un portage PC calamiteux : techniquement c’est à la ramasse, l’ergonomie est horrible et la gestion du combo clavier/souris est pourrie. Ce qui nuit grandement au titre qui a pourtant beaucoup de qualités.