Jeu vidéo / Dishonored

Date de sortie
Développeur
Bethesda Softworks
Mode de jeu
-
Thèmes du jeu
Action, First Person Shooter

Test de Dishonored

Dishonored est un jeu d’action / infiltration qui a beaucoup fait parler de lui. Il est attendu et annoncé par beaucoup comme un des meilleurs jeux de cette fin d’année. Tandis que d’autres sont restés plus sceptiques après une campagne de promotion imposante, mais de qualité. Voici de quoi vous éclairer sur le fonctionnement du dernier jeu des studios Arkane (Arx Fatalis) qui est édité par Bethesda (Fallout/Rage/The Elder Scroll). A première vue, il a tout pour plaire à son public, qu’il soit casual ou hardcore gamer.

Une histoire qui vous transporte…

Les quartiers les plus riches n’ont pas été épargnés.

Vous voilà revenu d’une mission de la plus haute importance. Vous êtes Corvo Attano protecteur de l’Impératrice Jessamine Kaldwin et de sa fille Emily. Vous avez été cherché de l’aide auprès de vos alliés pour trouver un moyen d’éradiquer la peste qui fait rage dans l’empire : les gens souffrent et meurent par millier en cette triste époque. Malheureusement, vous êtes revenu bredouille et les conseillers de l’impératrice trouvent qu’elle est trop gentille, qu’elle perd du temps et qu’elle prend trop de risques en voulant sauver la vie de chacun de ces citoyens en n’acceptant aucun « sacrifices ». Ils perdent patience et finissent par la tuer, avide de régler le problème à leur manière… Vous allez bien sûr porter le chapeau de cet attentat, vous êtes incarcéré, condamné à mort et déshonoré.

Mais des gens croient encore en vous et c’est de là que vous allez écrire le futur de l’empire, restaurer la descendance de l’impératrice et mettre à mal le régime du Lord Régent. Qui gouverne dans la force et la terreur, n’hésitant pas à massacrer les citoyens qu’il juge porteur de peste.
Ce sera à vous de prendre les bonnes décisions, de juger qui doit mourir, qui doit vivre, et vos choix influeront sur le futur de l’Empire. Ne vous trompez pas.

Une direction artistique de haute volée.

Les décors urbain sont magnifiques.

Dishonored est un jeu vraiment à part, d’un genre nouveau, innovant tout en restant classique. Vous évoluerez dans un monde en cel-shading où les textures ne sont pas spécialement poussées au maximum. Mais dans lequel, comme dans une peinture, les designers ont su jouer avec les couleurs et les détails qui donnent un aspect réaliste à ce qui aurait dû donner des graphismes cartoon.

Le monde de Dishonored est sans doute très inspiré de l’architecture du monde anglo-saxon bien qu’ayant un style très unique. On retrouvera dans cette ville rongée par la maladie, portes cloisonnées, peintures sur les murs et bien sûr les rats. Mais les « bastions » des différents clans sont très bien meublés. Le titre ne surutilise pas les objets, mais il a vraiment su jouer sur les détails. Par exemple, dans la première mission, nous devons tuer un Superviseur qui loge donc dans un bâtiment d’état-major, plutôt luxueux tout en restant un bâtiment militaire. On n’y trouvera presque pas d’objets, mais les différentes pièces ont été méticuleusement ordonnées. C’est à dire que l’accent porte sur la variété : bibliothèque, archives, musée, salle d’interrogatoire, etc… Et par la suite c’est meublé avec des objets des plus communs et des plus sobres : armoire, table, tableau, cheminée, etc…

La différence entre tous les bâtiments qui possèdent ce genre d’équipement et l’astuce pour les reconnaître va être tout bêtement la décoration. En effet, la taille des tableaux et l’effigie qui y est représentée, les longs tapis rouges dans les couloirs avec leurs plis imparfait, la multitude de couvert sur la table, la présence de gardes ou non : c’est tout ça qui va vous insuffler l’ambiance, le caractère et le statut social du propriétaire. Cette recherche du détail est omniprésente tout au long de l’aventure. C’est un excellent point pour l’immersion, ce monde est très varié et crédible pour le joueur que nous somme.

Un design propre et méticuleux.

Dunwall, recherché vous allez devoir vous faire discret.

L’environnement extérieur rappelle souvent Half-Life 2. Et d’ailleurs, ce n’est pas une réelle surprise, car c’est le directeur artistique de ce dernier, Viktor Antonov, qui a également imaginé ce monde. Bien que le gameplay soit totalement différent, le Lord Régent souhaite exterminer la peste une bonne fois pour toute. Et il ne va pas hésiter à utiliser des méthodes peu orthodoxes que l’on retrouve dans le titre de Valve. C’est ainsi que des barrages entres les différentes zones de la ville seront dressés. On retrouvera des patrouilles de gardes qui circulent sur les voies principales, des habitations de nobles commanditaires placées sous haute surveillance afin que la maladie n’arrive pas jusqu’à eux. Et vous devrez donc vous faire discret surtout que vous êtes en plus recherché activement.

Les cinématiques quant à elles sont fidèles au style du studio Bethesda. Le jeu vous rajoutera deux bandes noires durant les dialogues important pour accentuer le côté immersif de la chose. C’est toujours mieux qu’une cinématique un petit peu « too much » qui pâlirait à l’ambiance vraiment « sérieuse » du jeu et du rôle de notre héros.

Les doublages sont d’excellentes qualités. On apprécie également que la bande sonore soit en retrait par rapport aux sons d’ambiance. Cela renforce d’autant plus notre immersion à ce monde.
La carte du monde que l’on visitera est divisée en zones plus ou moins grandes. Un petit peu comme un Borderlands ou un RAGE, pour ne citer qu’eux. D’un côté des zones générales ou il y a plein de petites « instances » parfois fermées, parfois ouvertes au fil des quêtes que vous accomplissez. Vous serrez le plus souvent amené sur la zone de votre prochaine mission par votre fidèle ami Samuel sur son bateau à moteur.

Il n’y a au final que neuf missions, ce qui est assez peu. Mais il vous faudra toutefois une bonne quinzaine d’heures pour venir au terme de cette aventure, plus si vous furetez dans les moindres recoins.

Libérez le Fitz qui est en vous et jouez à l’assassin royal.

La noblesse joue de ses affaires d’état durant des soirées.

Voilà la partie qui va sans doute en intéresser plus d’un, à savoir : « comment est que ça se passe quand on joue à Dishonored ? ». Et bien sachez que les vidéos que l’éditeur a publié sont très fidèles à l’ambiance du jeu et à la difficulté générale.

Tout d’abord, le titre propose une certaine liberté d’action. Malgré tout C’est la trame de l’histoire qui vous donnera accès ou non à tel ou tel endroit. Les zones que vous visiterez seront sensiblement les mêmes, le jeu est réaliste, c’est la même ville, le même quartier vous passerez souvent devant les mêmes maisons. Néanmoins pour combler cela, des quêtes secondaires ont été ajoutées afin de vous permettre de visiter des zones supplémentaires. De plus, le monde est évolutif, vous ne retrouverez pas les mêmes personnages au même endroit. Et vos meurtres agiront en conséquence sur l’ensemble de la ville, plus vous tuerez, plus les rats et les gardes arpentons les rues. Si vous la jouez plus magnanime, il y aura plus de citoyens dans la rue et moins de gardes.

Au combat, vous disposerez d’un arsenal conséquent pouvant palier à toutes éventualités. Ne l’oubliez pas vous êtes là à la fois pour vous venger, mais aussi pour récupérer la fille de l’impératrice. Et au vu du nombre de miliciens dans la rue, vous allez avoir du mal à le faire sans tuer personne (mais c’est tout le but). Vous pourrez donc jouer au choix en mode furtif et privilégier l’infiltration ou au contraire en grand combattant en favorisant le « rentre dedans ». Les cartes sont ouvertes « mais pas trop ». C’est-à-dire qu’on retrouvera un petit peu la logique des Crysis (en moins bourrin). Il y a une multitude de passages différents pour chaque zone. Vous pouvez opter pour différentes approches avec une liberté de mouvement certaine. Mais l’objectif à atteindre est toujours le même, à vous de choisir votre voie et la façon pour le faire.

Des combats bien pensés

Vous disposerez d’un arsenal conséquent pouvant palier à toutes éventualitées.

Les armes seront donc de la partie, mais pas n’importe quelles armes. N’oubliez pas que vous êtes l’ennemi public numéro un et que votre tête est placardée dans toutes les rues. Il faudra donc faire dans la dentelle. L’épée, votre meilleure amie est aussi votre arme principale. Celle qui vous sauvera de toutes les situations, elle permet notamment de bloquer les attaques des ennemis. Et un blocage au moment opportun vous permettra de lancer une contre-attaque décisive. Elle peut être utilisée donc dans des combats de mêlée ou bien comme une sorte de dague pour assassiner vos ennemis plus discrètement et sans bruit.

Le pistolet, la seconde arme que vous obtenez dans le jeu fait des dégâts dévastateurs. Mais elle est également très bruyante et plus utile dans les endroits isolés, à l’abri des oreilles indiscrètes. Vous bénéficierez également d’une arbalète et de ses multiples carreaux. C’est une arme plus furtive, vous l’aurez compris, qui donne même parfois lieu à des « killcams ». Elle possède trois types de carreaux : les normaux, les carreaux empoisonnés et les carreaux enflammés. Ils ont tous, vous vous en doutez bien, leurs utilités selon les situations. On notera que l’on peut s’équiper de l’arme principale et de n’importe quelle autre arme ou pouvoir dans chacune de nos mains à tout moment du jeu. C’est assez intuitif, et l’on peut switcher très aisément et rapidement en plein combat.

Sortez couvert et soyez prévoyant.

Les tableaux, des artworks magnifiques.

Le reste des armes est à placer dans la catégorie gadgets meurtriers. On y trouve notamment les grenades, pas de dessins nécessaire. Ainsi que les spirales, des mines qui se posent sur toutes les surfaces et qui envoient de très légers fils, coupants comme des rasoirs, qui refaçonnent les jambes de vos ennemis, souffrance garantie (et mort instantanée aussi). Nos munitions sont rares, ce qui nous oblige à les préserver ou à les utiliser avec parcimonie.

Pour remédier à cela, on dispose également de quelques pouvoirs que vous débloquerez et améliorerez au fil de l’aventure grâce à des runes cachées dans les différentes zones. Cela nous pousse d’ailleurs à réellement bien explorer la carte afin de toutes les trouver. On a donc à notre disposition une belle panoplie de pouvoirs, forts utiles, pour mener à bien notre vengeance. Au menu, vous pourrez : voir à travers les murs, vous téléporter, ralentir le temps, prendre possession d’un animal (ou d’un humain) ou encore invoquer des nuées de rats sur vos ennemis. Outre ces pouvoirs « actifs » vous pourrez également débloquer des pouvoirs passifs qui vous accorderont différents bonus plus ou moins conséquents. On n’a pas besoin de choisir ces pouvoirs avant chaque mission, une roulette des armes vous permettra de vous équiper rapidement du pouvoir, de l’arme ou du gadget choisit à tout moment.

Sachez également que vous n’êtes pas un simple citoyen, vous êtes l’ancien protecteur de l’Impératrice. Vous savez donc vous défendre aisément et vous possédez de réelles capacités à tuer efficacement. Vous avez aussi des bases dans l’escalade. Ce qui vous permettra d’atteindre les toits de la ville, de surprendre vos ennemis ou bien de passer les barrages des gardes sans utiliser vos pouvoirs. L’environnement est donc fait de tel sorte que vous pourrez emprunter une multitude de chemins différents pour arriver jusqu’à votre objectif. Le fonctionnement des missions assassinats rappelle presque la série des Hitman. Vous avez votre cible et vous devez l’atteindre en restant le plus discret possible, en échappant à la vigilance des gardes et en évitant de déclencher les alarmes. Le jeu vous gratifie d’un classement à la fin de la mission selon les performances que vous avez effectuées. Une fois terminée, vous pouvez d’ailleurs les recommencer à loisir pour améliorer vos scores. Et vous pourrez enfin voir, les petites croix apparaître sur les cases Ombre et Fantôme qui témoigneront de votre maîtrise et de votre génie.

Conclusion

Les Tallboys, l’unité d’élite de la garde impériale.

On rencontrera bien quelques légers petits défauts. Mais le jeu procure d’excellentes sensations que cela soit en infiltration ou en se la jouant plus « bourrin ». Le gameplay est vraiment au service de notre imagination. On nous laisse libre de nos actions et de nos choix. Pour une nouvelle franchise (ce qui est de plus en plus rare) c’est une réelle et belle réussite. On en attendait beaucoup et nous ne sommes pas du tout déçus. Le titre dispose en plus d’une réalisation artistique et technique de haute volée. Bref, il s’agit bien là, de l’un des meilleurs jeux de l’année que nous conseillons fortement.