Rocketbirds: Hardboiled Chicken constitue un portage de Rocketbirds : Revolution qui était un jeu en flash entièrement gratuit. Le gameplay old-school reprend les concepts de titres comme Flashback et Oddworld. C’est toujours développé par Ratloop Asia et c’est grâce à l’éditeur Reverb Publishing que l’on peut s’y essayer à nouveau sur PC. Même si le prix n’est pas très élevé, cela vaut-il le coup de débourser quelques euros par rapport au contenu supplémentaire ? Eléments d’explication et verdict ci-dessous.

Cocorico

L’histoire se déroule dans Albatropolis, une terre peuplée d’oiseaux sous le joug d’un régime pingouin totalitariste. On incarne Hardboiled Chicken, un excentrique coq de combat qui veut assassiner le leader maléfique des pingouins, Putzki. Sa mission révélera les secrets de son mystérieux et douloureux passé tout en dévoilant les vrais ennemis d’Albatropolis.

Le scénario ne se prend pas au sérieux, mais il a bien du mal à s’envoler. Ce n’est pas très important de toute façon. Mais on appréciera quelques répliques amusantes distillées au compte-gouttes. La campagne solo se termine en moins de quatre heures, après une quinzaine de niveaux, ce qui est relativement court.

Un gameplay old-school

Les mécaniques de gameplay sont simples et intuitives. Cela repose sur de l’action/plateforme en 2D avec une vue de côté. Les combats ne sont pas le point fort du jeu. C’est assez répétitif, il faut cribler de balles longuement nos adversaires avant qu’ils ne succombent. Il y a bien quelques planques dans des zones d’ombres situées en second plan. Mais au final, c’est assez mal exploité. On avance on bourrine et on continu.

Notre arsenal est assez restreint avec seulement un pistolet, une mitraillette, un fusil à pompe, des grenades et enfin un couteau pour les affrontements au corps à corps. Les armes se débloquent et s’améliorent, pour certaines, tout au long de l’aventure. On n’a pas beaucoup de munitions, et il faudra en trouver continuellement pour remplir notre jauge qui est commune à toutes.

Le titre propose aussi un petit côté réflexion avec des énigmes minimalistes. Dans lesquelles, il faudra récupérer différentes cartes de sécurités colorées pour passer des portes ou des ascenseurs. On sera amené à déplacer des caisses afin d’atteindre des lieux inaccessibles. Le plus amusant consiste à parasiter l’esprit de nos ennemis avec un gadget s’utilisant comme une grenade. On pourra alors en prendre le contrôle pour passer incognito, combattre pour nous ou même les faire se suicider. Ces séquences sont les plus amusantes du jeu.

Afin d’apporter un peu de diversité, il y a également des phases ou l’on devra combattre en jetpack. Cela change complètement le concept, et reste plutôt anecdotique.

Caprice à deux

On peut également faire une campagne en coopération en local ou en ligne. Celle-ci repose sur les niveaux du solo, mais c’est adapté pour l’occasion. Il y a une dizaine de niveaux (pas de phases en jetpack) et là aussi c’est relativement court, trois heures au mieux.

Mais au moins, il ne s’agit pas de la même campagne solo jouable en coop. On incarne ici, deux commandos de perruches inséparables et l’on devra sauver la fille du général. On peut choisir parmi différents personnages, ce qui revient en fait à choisir parmi différentes armes. Cela n’est pas anodin, car on ne change pas d’arsenal en cours de route.

L’entraide est de mise, car les perruches sont deux fois plus petites qu’un poulet. On devra donc continuellement se monter dessus pour atteindre des zones inaccessibles autrement. Et il faut aussi régulièrement se séparer pour que l’une ouvre une porte ou désactive des lasers pour permettre à l’autre de poursuivre l’aventure.

Au final, Rocketbirds: Hardboiled Chicken n’innove pas, mais il propose un gameplay diversifié qui devrait plaire aux plus nostalgiques d’entre vous.

Une direction artistique de qualité

Les environnements sont bien détaillés et les effets de lumière sont bien réussis. Les animations des différents personnages sont fluides et bénéficient d’un design accrocheur. Graphiquement c’est donc une belle réussite. Le titre a un réel cachet visuel.

Au niveau sonore, c’est également très convaincant. Les différents bruitages d’ambiance sont de qualités. Mais on retiendra surtout la bande-son immersive signée par le groupe autrichien New World Revolution. Elle nous accompagne divinement bien tout au long de l’aventure.

Conclusion

Ratloop Asia a ajouté environ soixante pourcent de contenu supplémentaire à son jeu flash. La durée de vie n’est pourtant pas bien longue, mais l’aventure reste plaisante à parcourir. Le titre ne révolutionne clairement pas le genre, mais cela devrait plaire aux joueurs les plus old-school. On apprécie également que le mode coopération ne soit pas un simple copier-coller du solo. Rocketbirds: Hardboiled Chicken bénéficie de surcroit d’une bonne réalisation artistique. Même si c’est loin d’être exceptionnel, pour le prix, c’est un jeu qui se laisse découvrir volontiers.