Jeu vidéo / XCOM: Enemy Unknown

Date de sortie
Développeur
Firaxis
Éditeur
2K
Modes de jeu
Type de jeu
Stratégie tour par tour
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Test de XCOM: Enemy Unknown

Quand un fan d’UFO: Enemy Unknow sorti en 1994, Jake Solomon pour ceux qui veulent briller en soirée, devient le lead designer pour XCOM: Enemy Unknown, nous ne pouvons pas dissimuler notre joie. Après quelques cris d’enfants, nous touchons du bois et prions que cela ne finira pas comme l’ersatz de Syndicate produit par Electronic Arts. Après dix-huit ans et des suites critiquables, Firaxis Games nous montre qu’il est possible de reprendre un vieux gameplay, de le remettre au goût du jour et d’en faire un excellent jeu.

X comme Xénon

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 27
Allons sauver Marseille !

Oui, forcément, cela va être un éloge tout particulier, un vieux jeu PC qui renaît de ses cendres en étant adapté au jeu vidéo PC, ça se fête. J’ai presque envie de courir dans tous les sens pour montrer combien cela fait du bien de reprendre en main un bon vieux jeu de stratégie et de gestion comme ça se faisait autrefois. Autrefois… Vous savez, cette époque où la difficulté rimait encore avec quelque chose. Alors oui, je suis ravi de retrouver les aliens d’UFO avec leur look des années 90 car Firaxis a fait le choix de rester fidèle au premier titre en faisant abstraction des suivants. Bon, l’histoire est simple, les extra-terrestres débarquent et décident de faire des humains leur goûter. Ni une ni deux, l’humanité sort son projet XCOM de derrière les fagots et annonce que vous êtes son dernier espoir. Cela tombe bien, j’avais une âme de super héros ces derniers temps.

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 22
Le crash d’OVNI réserve quelques surprises

Vous commencez avec une escouade de quatre bonhommes, l’intro vous plonge directement dans cette guerre planétaire, tous vos hommes à l’exception de vous (logique) n’ont pas survécu aux premières échauffourées. C’est clair, c’est l’heure de la vengeance, une fois sorti d’un didacticiel où la conclusion se résume par un fucking « si tu m’avais laissé faire nous n’en serions pas arrivés là », vous entrez dans le vif du sujet. Il va falloir découvrir pourquoi les Aliens ont débarqué sur Terre et leur botter le train avant qu’ils ne fassent trop de dégâts. Il faudra se battre partout, dans des zones confinées, en ville, en forêt, sur un port, dans un entrepôt, des bureaux ou encore une gare, les décors sont variés et détaillés. Exemple tout con, les pubs en Allemagne sont écrites en… allemand ! Certains studios ne s’attardent pas, Firaxis si. C’est tout à leur honneur et ces environnements crédibles compensent un graphisme un poil en retrait, encore que pour un jeu de stratégie nous nous en foutons quelque peu.

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 17
Je vais m’occuper de toi

Bref, chaque combat se déroule au tour par tour et la map est définie par une grille. Chaque soldat peut agir deux fois maximum. Néanmoins, il y a de nombreuses subtilités, un tir met directement fin au tour du soldat, il vaut donc mieux se déplacer puis attaquer si c’est stratégiquement intéressant, par exemple pour se rapprocher d’un mur qui vous protégerait ou pour anticiper le combat suivant. Vous pouvez aussi jouer vos deux déplacements d’un coup en réalisant un sprint qui vous rendra moins vulnérable si dans votre course vous devenez la cible d’un alien au crâne proéminent. Ensuite, certaines armes et certaines capacités vous donnent des bonus ou des malus. Un sniper ne peut se déplacer et tirer dans le même tour sans la compétence adéquate, il est toujours important de lui trouver une position favorable sur les hauteurs. A l’inverse, le commando peut faire un long sprint avant de mitrailler dans tous les sens. J’ai déjà cité deux classes sur quatre, les deux autres sont le soutien prêt à vous soigner en toute circonstance et le grenadier qui revient toujours tristounet d’un combat où il n’y a eu aucune explosion. Au départ, ceux ne sont que de simples soldats puis à force de batailles gagnent des compétences symbolisées par une ascension dans la hiérarchie militaire. Lors de la première évolution, la classe du soldat est choisie aléatoirement mais non équiprobable, comprenez par là qu’ils deviendront plus souvent des commandos ou ces bourrins de grenadiers plutôt que snipers ou soutiens. Ensuite, à chaque nouvelle promotion, vous aurez le choix entre deux compétences actives ou passives. Pour vous donner une idée, deux compétences passives : le grenadier peut octroyer un bonus d’attaque à tous les autres soldats présents à proximité tandis que le sniper pourra tirer sur une cible visible par un coéquipier (autant dire que lorsque l’on a pas cette compétence, le sniper perd en utilité).

Exterminons-les tous !

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 21
Hero Corp

C’est lors des missions que cet XCOM prend la forme d’un pur jeu de stratégie. Il faut d’abord jongler entre les classes et compétences de ses soldats puis avec les différentes actions possibles pour ne pas tomber bêtement dans un piège. Pour le reste, le tout est de profiter du décor. Un muret ne vous protégera pas autant qu’un bâtiment tout entier. Lorsque vous prenez de la hauteur, l’angle de tir s’agrandit et facilite votre parcours. Si le cœur vous en dit, un tir de roquette bien placé permettra d’ouvrir une brèche dans un bâtiment, le décor étant quasi totalement destructibles, les possibilités sont presque infinies et c’est d’autant plus intéressant que les aliens en feront de même. Notez enfin que si vous attaquez par les flancs vous ne ferez qu’une bouchée de vos cibles. Tout est possible, vous pourrez même réaliser des embuscades si vous êtes malin !

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 24
Voilà une mission rondement menée

Dis comme cela, avec l’excitation d’un jeu qui a un potentiel énorme en retravaillant une vielle recette, on se dit que cet XCOM: Enemy Unknown est vraiment génial. Il y a quand même quelques défauts lors des combats. Si l’IA ne semble pas née de la dernière pluie, on se retrouve à la connaître par cœur un peu trop vite. Je vous encourage donc à foncer dans le mode de difficulté le plus élevé, même si, à défaut d’améliorer l’IA, cela lui donne juste des caractéristiques plus fortes. Ca rappelle un certain Civilization du même studio. Puis vient les détails qui choquent, l’alien qui tir à travers un mur, votre roquette qui traverse les objets parce que votre gars est sorti de sa cachette du mauvais côté, les difficultés à envoyer un soldat dès qu’on passe d’un étage à un autre ou encore les angles de tir qui manquent parfois de réalisme. Autant de bugs qui dégoûtent en vous faisant perdre un soldat qui n’aurait jamais du mourir. Néanmoins, si Firaxis prend soin de son jeu, nous pourrions rêver d’un ou deux patches qui corrigeraient ces défauts, au moins les bugs pour éviter toutes frustrations.

De la stratégie à la gestion

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 12
Vous remportez un butin à chaque mission

Votre combat est terminé, vous avez rejoint votre point d’extraction sans encombre avec tout un tas d’objets aliens récupérés sur les cadavres que vous n’avez pas fait exploser par un grenadier, il est temps de rentrer au bercail. C’est alors le temps du jeu de gestion. Vous mettez les soldats blessés au repos, les morts ont droit à leur panthéon tandis que vous sollicitez votre laboratoire de recherche pour analyser toutes vos trouvailles. Au bout de quelques missions, vous avez de multiples opportunités, vous pourrez capturer des aliens histoire d’en savoir un peu plus sur eux, bien sûr, ça se termine toujours par une dissection en bonne et due forme. De vos recherches découleront aussi des améliorations pour vos armures ou vos armes grâce aux technologies aliens, vous pourrez aussi en savoir plus sur les faiblesses et points forts de vos ennemis. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le bestiaire est varié. Citons les Alumettes, de faux humains capables d’empoisonner leur victime, les Sectoïdes qui se concentrent sur les leurs pour augmenter leur résistance, les Berserkers qui se déplacent très vites, les Chrysalides qui jouent les Face-hugger de Ridley Scott en pondant dans le corps de leurs victimes. Sans oublier les multiples robots que les aliens ont décidé d’apporter avec eux .

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 25
Chaque soldat évoluera jusqu’à six fois

Vous devrez aussi faire un tour au centre de formation pour améliorer la capacité de récupération de vos hommes ou augmenter jusqu’à six le nombre de soldats qui composent une escouade. Si vous accusez de nombreuses pertes, cela peut aussi être le temps d’embaucher de nouvelles recrues. Le tour ne serait pas complet sans passer par le hangar où vous préparerez vos avions Interceptors et par l’atelier où vous fabriquerez vos nouvelles armes fraîchement découvertes ou en missionnant vos ingénieurs pour qu’ils agrandissent votre base sous-terraine. Ce sera aussi l’occasion de leur demander de construire de nouveaux satellites. Ces satellites, une fois mis en orbite géostationnaire (à 35 786km d’altitude, qui a dit que nous ne pouvions pas nous instruire avec un jeu vidéo ?), vous rapporte un revenu mensuel. Il y a un satellite par pays mais tous les pays du monde ne sont pas éligibles à l’envoi de satellites. Il y a entre 3 et 5 pays par continents. Lorsque vous complétez le puzzle satellitaire d’un continent, vous obtenez un bonus particulier, par exemple l’Afrique augmente de 30% vos revenus globaux.

XCOM Hospital

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 13
Il faut être stratégique même dans l’élaboration de sa base

Au final, vous n’avez pas fini de jongler, il faut gérer vos effectifs aussi bien militaire que scientifique et ingénierique. Gérer vos locaux et les améliorer sans vivre au dessus de vos moyens. Et puis il y a le problème de la géostratégie. Si vous délaissez un continent, sa jauge de panique augmentera, rendant les missions sur place plus difficiles. Vous pouvez aussi vous amuser à esquiver des missions mais au prix d’une panique qui augmente ou par la destruction de l’un de vos satellites. Il faut faire attention à tout cela et il faut aussi garder un œil sur le temps. Les dirigeants des pays ont remis leurs peuples et leur argent entre vos mains, ils attendent que vous leur rendiez des comptes chaque mois. Si vous êtes fumistes sur les bords, cela pourrait vous coûter cher. En définitive, le jeu a de ça qu’il est très aléatoire, les missions varient d’une partie à une autre, les décors et le rythme des évènements aussi. Si bien que chaque partie semble nouvelle et offre donc à XCOM: Enemy Unknown une énorme durée de vie. Le seul élément regrettable est que l’on progresse trop vite, il y a plein d’objets que l’on découvre sans les faire passer en phase de production parce que l’on a déjà trouvé mieux. Idem pour les vaisseaux ou les locaux à construire dans sa base.

XCOM: Enemy Unknown - Screenshot 26
Les cinématiques ponctuent judicieusement la partie

Néanmoins, après une longue campagne avec son scénario et ses cinématiques qui ne payent pas de mine, vous n’aurez qu’une envie, vous replongez une nouvelle fois dans l’aventure en vous disant que ce coup-ci vous ne perdrez personne. Ou vous déciderez de faire un tour sur le multi-joueurs. Anecdotique, il permet à deux joueurs de s’affronter. Avant le combat, vous devez composer votre escouade d’aliens et de militaires. Reste alors à établir l’équipement qu’ils auront en sachant que chaque objet a une valeur plus ou moins grande et que forcément, il vous est impossible d’avoir le top du top sur chacun de vos hommes. C’est mignon mais nous aurions pu nous en passer et garder ce temps de développement pour peaufiner un solo déjà très réussi.
En définitive, que vous soyez fan ou que vous ayez suivi de loin ce nouvel XCOM, il faut vous jeter dessus. Impossible de vous ennuyer avec ce jeu capable d’allier gestion et stratégie. Malgré ses quelques défauts, Firaxis Games vient de faire renaître une licence avec beaucoup de talent !