Sine Mora est un Shoot them up disponible en téléchargement. C’est développé par Digital Reality et édité par Kalypso Media. Le genre est un peu tombé en désuétude. C’est pourquoi notre âme de vieux gamer convoite avec intérêt cette nouvelle sortie. On nous promet des graphismes actuels et un gameplay recherché qui stimulera les fans du genre et les néophytes. Sine Mora arrive-t-il à combler nos attentes et parvient-il à raviver nos joies d’antan ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario élaboré

C’est assez rare pour un Shoot them up, mais le titre propose un scénario élaboré avec des dialogues intéressants.

Sine Mora c’est histoire de la survie. Ronotra Koss est un tueur en série qui a passé en contrebande de nombreux robots militaires et kidnappé une jeune fille d’une grande importance. Son but est tout simplement de commettre un génocide. On incarne un groupe de partisans déterminé à infiltrer le Syriad : une forteresse flottante qui protège la planète, maintien la paix et la prospérité. Notre mission sera, avec cette équipe de pilotes qualifiés, de protéger le monde de la destruction totale. Cela peut paraître un peu banal, mais l’histoire est bien amenée, et les personnages ont une réelle profondeur. C’est très surprenant pour un Shoot them up.

La campagne n’est pas très longue. Il n’y a que sept très court niveaux. On en viendra vite à bout après deux heures grand maximum. Toutefois, le jeu dispose d’une grande rejouabilité, il est d’ailleurs beaucoup plus intéressant une fois tous les niveaux débloqués. On pourra en effet rejouer ces niveaux en choisissant nos pilotes et il y a de nouveaux pouvoirs qui changent énormément le gameplay. On est pourtant en 2012, mais il n’y a pas la possibilité de jouer en coop : dommage éliane.

Un gameplay intéressant mais avec des lacunes

Sine Mora est un jeu de tir à défilement horizontal. On tire sur nos ennemis, ils lâchent occasionnellement des power up et à la fin des niveaux il y a des boss plus puissants à affronter. Le concept est simple : il repose sur la notion du temps. En effet, on doit terminer le niveau dans un laps de temps imparti. Il n’y a pas de barre de vie. A chaque fois que notre vaisseau est touché on perd de précieuses secondes. On en récupère en tuant les ennemis et en trouvant et ramassant les bons power-up. Si le compteur arrive à zéro on a perdu. Cet aspect est parfaitement maitrisé et fonctionne très bien. Il faut faire preuve d’adresse et d’attention pour ne pas mourir. La difficulté est progressive.

Notre vaisseau ne dispose que d’une seule arme que l’on peut améliorer huit fois afin de tirer plus vite et plus de salves. Ces améliorations se trouvent et s’ajoutent par le biais de power-up. Pour pimenter un peu la chose, on repart à zéro à chaque niveau. Et dès que l’on se fait toucher on les perd. Il faudra alors vite parcourir l’écran en évitant les différents projectiles et les obstacles pour leur remettre la main dessus.

On bénéficie également de trois pouvoirs différents afin de parvenir à survivre. Ces derniers sont assez classiques, ils se déclinent en capsules et leur utilisation est très modérée du fait de leur rareté. Dans la campagne de base on n’a que la possibilité de ralentir le temps. C’est très pratique pour éviter les projectiles qui remplissent l’écran lors de combats contre les boss notamment.

Il y a donc deux autres capacités que l’on ne pourra utiliser qu’une fois la campagne terminée si l’on veut refaire les différents niveaux. La première permet de revenir en arrière à la manière de Zeit² ou d’un Prince of Persia. La deuxième nous octroie une sorte de bulle protectrice qui renvoi les projectiles.

Si l’on couple le choix de ces pouvoirs à celui du pilote et du vaisseau (ce qui permet d’avoir une attaque spéciale ou un type de bombes particulières), vous aurez vite compris que le cœur du jeu réside bien dans la faculté de rejouer les différents niveaux en dehors de la campagne initiale. C’est d’ailleurs incompréhensible et stupide de ne pas avoir inclus ces capacités spéciales dans le scénario. Si vous ne rejouez pas les niveaux vous allez complètement passez à côté du potentiel du titre. C’est également là que la recherche du scoring permettra aux joueurs les plus expérimentés de réellement s’éclater.

Il y a deux boss par niveaux. Ils ont été créés par Mahiro Maeda, l’un des plus grands réalisateurs d’animes japonais (Blue Submarine n°6, The Animatrix : la seconde renaissance, Kill Bill Volume 1). On en gardera d’excellents souvenirs. Ils sont très diversifiés avec des attaques spéciales qui varient souvent et donc les projectiles remplissent littéralement l’écran. C’est l’un des gros points forts du jeu. On prend un immense plaisir à les affronter, surtout que les combats durent relativement longtemps.

Tout n’est pourtant pas idyllique dans Sine Mora. On ne peut pas ignorer des niveaux ridiculement courts. On combat pendant deux minutes et hop on est déjà au boss. On a juste le temps de ramasser trois power-up et c’est déjà terminé. C’est vraiment problématique et cela pourri le jeu qui se résume à des affrontements avec des boss. Le gros point noir du titre.

On notera également une hitbox bizarre qui varie selon les vaisseaux et qui se trouve le plus souvent au milieu de ces derniers. Il faut un temps d’adaptation pour s’y habituer. Même si sur certains engins on ne comprend jamais réellement la gestion de ces hitbox. A notre sens c’est complétement à revoir. Tout comme la gestion des collisions qui est très pénible sur certains niveaux. C’est dommage car cela concerne la base du gameplay d’un Shoot them up. Et sur ces points le studio a plutôt bien foiré son coup.

Une réalisation de qualité

Graphiquement Sine Mora est une belle et réelle réussite. Il y a plusieurs environnements différents qui sont richement détaillés et très colorés. On a par moment un peu de mal à rester concentré sur l’action et à ne pas jeter un coup d’œil au décor. Le design est lui aussi très bien réalisé. Les vaisseaux ennemis et surtout les boss sont superbement bien modélisés.

Les musiques sont l’œuvre d’Akira Yamaoka, compositeur de la saga Silent Hill et de Shadows of the Damned. Elles nous immergent parfaitement dans l’ambiance des différents niveaux. Les bruitages sont eux corrects.

Conclusion

Sine Mora est un Shoot them up plaisant à jouer. La campagne est très courte. Mais le cœur du titre repose dans la possibilité de rejouer les niveaux avec des pouvoirs différents qui sont très intéressants. Les fans du genre et les néophytes devraient y trouver leur compte. Le jeu est très beau, les boss sont très sympa à affronter et les mécaniques de gameplay reposant sur la gestion du temps sont très bien huilées. Toutefois, Sine Mora se crash totalement en ce qui concerne la durée des niveaux (on ne fait que combattre des boss), sur la gestion de la hitbox et des collisions : c’est malheureusement, la base du gameplay des Shoot them up.