Jeu vidéo / Assassin’s Creed 3

Date de sortie
Développeur
Ubisoft Montreal
Éditeur
Ubisoft
Modes de jeu
-
Thème du jeu
Action
Jaquette PC Assassin's Creed 3

Test d’Assassin’s Creed 3

Assassin’s Creed 3 est le nouvel épisode annuel de la franchise. Après deux spin-off, il introduit un personnage principal inédit : adieu Ezio Auditore et bienvenue à Connor. Le scénario nous emmène lui en plein cœur de la Guerre d’Indépendance Américaine. C’est développé par le studio d’Ubisoft Montréal, en collaboration avec six autres studios d’Ubisoft. Avec plus de trois ans de développement et une capacité de production deux fois supérieure à celle des précédents jeux de la saga, il s’agit du projet le plus important de l’histoire du studio. On nous promet donc un maximum de nouveautés. Cela ne sera pas de trop car Assassin’s Creed Revelations n’en proposait quasiment aucunes. Assassin’s Creed 3 est-il une réussite à même de combler les fans de la saga ainsi que les nouveaux venus ? Eléments d’explication et verdict ci-dessous.

Apocalypse Maya

La fin du monde est très proche : même Ubisoft le dit !
La fin du monde est très proche : même Ubisoft le dit !

Le scénario prolonge encore une fois l’aventure de Desmond qui doit sauver l’humanité et éviter la fin du monde prévue pour le 21 décembre 2012 (sisi). C’est parti pour la recherche de nouveaux artefacts ancestraux provenant d’une ancienne civilisation. Le combat continue entre les assassins et les templiers, et l’on doit donc utiliser encore une fois l’animus.
On sera cette fois-ci transporté à la fin du XVIIIe siècle, sur fond de Révolution Américaine en plein cœur de la Guerre d’Indépendance. On peut donc découvrir les villes coloniales et les champs de batailles où l’Armée Continentale de George Washington a combattu l’imposante armée Britannique.

Notre nouveau héros se dénomme Ratohnhaké:ton, dit Connor. C’est un assassin né de parents amérindiens et anglais. On suivra son histoire sur une période couvrant plus de trois décennies. On participera à de nombreux événements historiques en explorant les villes de Boston et de New York. Il y a également une région intermédiaire appelée La Frontière où se situe le village de la tribu indienne Mohawk dont fait partie notre héros.

Le synopsis avec Desmond Miles n’est pas des plus intéressants. Il est constitué de bric et de broc dans le but d’essayer (vainement) de garder un fil conducteur aux différents épisodes. Toutefois, et contrairement au dernier opus qui en porté pourtant le nom, il y aura pas mal de révélations.

L’histoire et le personnage de Connor sont beaucoup plus poussés et immersifs. Il n’y a pas trop de clichés, et on apprécie vraiment de se retrouver dans ce contexte post-colonialiste. Notre héros, assez naïf, fera face à un monde qui le dépasse. Les décisions qu’il prendra dans sa quête de liberté n’auront pas toujours l’effet escompté. Ce scénario sur plusieurs décennies et une belle réussite avec ces intrigues politiques, ces retournements imprévus et l‘évolution morale de notre personnage.

Cette campagne solo est assez longue. Elle vous occupera une vingtaine heures et environ le double pour finir complètement le jeu à 100%. Les fans de la saga ne pourront que trouver le début assez long. Le jeu piétine avec ces premières heures qui font offices de grand tutoriel pour les néophytes.

Un vaste terrain de jeu

Assassin’s Creed 3 propose l’environnement le plus vaste de la franchise à ce jour.
Assassin’s Creed 3 propose l’environnement le plus vaste de la franchise à ce jour.

Assassin’s Creed 3 propose l’environnement le plus vaste de la franchise à ce jour. Il y a en effet quatre grandes cartes : Boston, New York, La Frontière ou se situe la tribu de notre héros et son Domaine qui ne demande qu’à s’agrandir.

La Frontière est une vaste zone de nature sauvage comprenant des zones forestières, des marécages, des ruisseaux et des falaises escarpées. La faune est très fournie, elle se compose d’une trentaine d’espèces d’animaux différents que l’on pourra chasser. C’est une innovation importante dans la saga. Le travail accompli est de qualité pour nous faire ressentir le même plaisir classique d’escalader des immeubles et celui de sauter de branche en branche tout en grimpant des parois rocheuses imposantes. Les mouvements sont très fluides et c’est un réel plaisir de parcourir ce nouvel environnement.

Notre domaine se distingue par le fait qu’il s’agit d’une vaste zone à peupler et à développer grâce à des missions secondaires. Cela correspond au nouveau système économique du jeu. En plus de revendre le fruit de nos chasses, on peut en effet s’amuser avec un système d’artisanat et de commerce bien étoffé. Le souci est que c’est particulièrement mal expliqué, il vous faudra tâtonner un petit moment avant de bien comprendre comment cela fonctionne.

La simple exploration de tous ces lieux et l’utilisation du nouveau système capitaliste a de quoi occuper pendant de nombreuses heures.

Un gameplay trop casual gamer

L’IA est plus agressive on se fait attaquer plus souvent par plusieurs ennemis en même temps. Mais la difficulté est toujours malheureusement aux abonnés absents.
L’IA est plus agressive on se fait attaquer plus souvent par plusieurs ennemis en même temps. Mais la difficulté est toujours malheureusement aux abonnés absents.

Faire le touriste c’est bien beau, mais l’aventure s’articule surtout autour de missions principales et secondaires qui ont des objectifs variés. Cela reprend en fait tout ce que l’on a déjà pu croiser dans la série : assassinats, courses-poursuites, filatures, escortes, un peu d’escalades et d’infiltrations et beaucoup de combats sanglants. Il y a énormément de choses variées à faire, cela nous occupe agréablement, mais il n’y a pas grand-chose de bien nouveau (sur terre). On notera quand même l’apparition de mini-jeux comme la pétanque, le jeu de dames, et un autre jeu de plateau.

Les combats sont vraiment au cœur du jeu. Le système a été repensé et les affrontements sont plus dynamiques. L’IA est plus agressive on se fait attaquer plus souvent par plusieurs ennemis en même temps. Mais la difficulté est toujours malheureusement aux abonnés absents. Il n’y a aucun challenge de proposé. Alors d’accord, le titre ratisse un public très large, mais avoir la possibilité de bénéficier d’un niveau de difficulté supplémentaire ne serait franchement pas du luxe. En effet, il suffit de cliquer sur un bouton pour enclencher une série d’attaques. Et lorsqu’un adversaire lance la sienne, un icone rouge apparait sur sa tête, et il nous suffira de le contrer dans un timing très large pour en venir à bout. On n’utilise donc que deux boutons en général, et occasionnellement un troisième qui permet de casser la garde des ennemis les plus « forts ». Les mouvements sont là aussi très fluide, et les mises à mort toujours aussi stylées. On prend donc plaisir à enchainer les massacres, mais on regrette quand même le manque de répondant. Surtout que notre armure ne se casse plus et que l’on regen très vite.

C’est d’ailleurs le reproche principal que l’on puisse dire sur le jeu. Il y a aussi beaucoup de choses à faire, mais la majorité ne sert pas à grand-chose. On peut placer des pièges, ou guetter pour chasser le gibier, mais en fait en courant d’un point à l’autre d’une mission, on rentrera en collision avec une multitude de proies que l’on pourra abattre s’en effort superficiel. A quoi bon perdre son temps à chasser ? On ne peut d’ailleurs même pas pécher, ce qui n’est pas très réaliste pour le coup. Il y a quelques armes à acheter, mais on gardera plutôt notre arme principale le Tomahawk. Il n’y a donc pas d’armures plus solide à trouver, à quoi bon de toute façon avec une IA aussi faible ? A quoi bon aussi perde son temps avec l’ergonomie plus que douteuse du système de commerce ? On n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour améliorer notre attirail vu la faiblesse de l’opposition et l’on trouve toutes les fournitures qu’il faut en excès sur les cadavres.

On peut jouer à des mini-jeux, mais contrairement à The Witcher, par exemple, il n’y a pas de missions nous récompensant d’être le meilleur après avoir affronté une pléiade d’opposant. Bref, les joueurs un peu plus exigeants que le jouer occasionnel, qui est ici visé, seront un peu frustrés vu la richesse et le potentiel du titre qui n’est pas très bien utilisé. On aurait personnellement préféré une évolution de notre personnage plus proche de celle d’un jeu de rôle, cela aurait eu bien plus de profondeur.

Pirates des Caraïbes

Une des grosses nouveautés réside dans le fait que l’on a des missions annexes nous plongeant dans de redoutables batailles navales.
Une des grosses nouveautés réside dans le fait que l’on a des missions annexes nous plongeant dans de redoutables batailles navales.

Une des grosses nouveautés réside dans le fait que l’on a des missions annexes nous plongeant dans de redoutables batailles navales. C’est d’un niveau largement supérieur au jeu de Tower Defense de l’opus précédent.

Il s’agit presque d’un jeu à part entière. Il y a une vingtaine de missions qui nous mettent à la barre d’un navire de guerre. On peut naviguer librement en prenant en compte le sens du vent. Le but est bien d’affronter plusieurs navires ennemis en même temps. C’est là encore très simple à prendre en main et très (trop) aisé de remporter la victoire. On peut commander de déployer plus ou moins de voilure afin d’aller plus ou moins vite. Et l’on doit donner le signal pour lancer une salve de tirs de canon latéralement. Il y a plusieurs types de boulets : classiques, en feu pour détruire plus facilement les gros navires et des chaînés pour briser le mât ennemi et ainsi l’immobiliser.

On croisera divers décors et conditions climatiques. Ces petites parties sont vraiment très fun à jouer avec ces courses poursuites et ces combats efficaces. Il y aura même quelques petites séquences d’abordage. C’est tellement bon que l’on aurait aimé pouvoir naviguer plus longtemps, se rendre d’une île à une autre, sélectionner et recruter notre équipage. Car là, on est propulsé de suite sur le champ de bataille et une fois la victoire acquise on revient automatiquement au port. Ces sessions constituent toutefois un des gros points forts du jeu.

Un multi plus conséquent

Il est indéniable que le multi se peaufine dans son gameplay et devient de plus en plus consistant dans ses gametypes au fil des ans.
Il est indéniable que le multi se peaufine dans son gameplay et devient de plus en plus consistant dans ses gametypes au fil des ans.

Assassin’s Creed 3 dispose également d’un mode multi jouable jusqu’à huit en réseau local développé par Ubisoft Annecy. Il est indéniable que celui-ci se peaufine dans son gameplay et devient de plus en plus consistant dans ses gametypes au fil des ans. C’est toujours articulé autour d’un système de gain d’XP qui permet d’obtenir de nouvelles compétences pour améliorer son assassin.

Le raffiné mode Deathmatch dans lequel on traque pour détecter notre proie tout en étant soi-même la cible d’un autre joueur humain est toujours présent. C’est vraiment un gametype extrêmement plaisant à jouer du fait de ces multiples possibilités. Il y a également un mode très bourrin de coopération en équipe ou l’on doit assassiner des cibles contrôlées par l’IA. Mais on retiendra surtout les modes classiques de Capture de Drapeau et de Domination qui fait ici son apparition. Dans celui-ci deux équipes de quatre joueurs doivent capturer trois zones désignées puis les défendre. Enfin, le mode « chasse à l’homme » nous permet alternativement de tuer ou de se cacher des membres de l’autre équipe.

Il y en a un peu pour tous les styles de goûts. On aurait aimé plus de cartes disponibles et une interface plus claire, mais ces modes ont un réel potentiel et cela décuplera de beaucoup la durée de vie du jeu.

Une réalisation de qualité

Ubisoft a utilisé un nouveau moteur de jeu 3D appelé Anvil Next, une version améliorée de son prédécesseur l’Anvil. Graphiquement le rendu est de très bonne qualité.
Ubisoft a utilisé un nouveau moteur de jeu 3D appelé Anvil Next, une version améliorée de son prédécesseur l’Anvil. Graphiquement le rendu est de très bonne qualité.

Ubisoft a utilisé un nouveau moteur de jeu 3D appelé Anvil Next, une version améliorée de son prédécesseur l’Anvil. Graphiquement le rendu est de très bonne qualité. On est freiné sur nos bécanes par le fait que cela s’adresse surtout aux consoles actuelles et non à la génération future. Toutefois les textures sont fines et détaillées, tout comme les différents environnements qui sont en plus très riches. Les villes sont très vivantes autant que la zone espace vert nature. Le moteur permet de générer des milliers de soldats (2500 au max) en une seule bataille et de reproduire les changements dynamiques du temps et des saisons. Ce n’est pas une claque visuelle, mais cela reste très agréable à l’œil et c’est surtout très fluide. Il y a par contre toujours un peu de clipping et quelques bugs de collision.

Les nombreuses cinématiques sont réalisées avec le moteur graphique. Cela renforce l’immersion. On apprécie l’amélioration du rendu des personnages, même si au niveau des yeux ce n’est pas encore cela. Il y a pas contre quelque chose d’extrêmement pénible visuellement et ce n’est pas nouveau : ce sont les multitudes d’écrans blanc qui servent de liaisons entre chaque petites séquences et cinématiques. On a compris que l’on se trouvait dans un animus, pour autant à force cela nous oblige à détourner le regard de l’écran tant la gêne est importante.

Au niveau sonore, le jeu bénéficie d’un doublage français de qualité. Les différents bruitages sont réussis et la bande sonore accompagne très bien le titre.

Conclusion

Assassin’s Creed 3 a su combler nos attentes. C’est clairement l’épisode le plus abouti de la série.
Assassin’s Creed 3 a su combler nos attentes. C’est clairement l’épisode le plus abouti de la série.

Assassin’s Creed 3 a su combler nos attentes. C’est clairement l’épisode le plus abouti de la série. On apprécie le vaste terrain qui s’offre à nous. Il y a une multitude de missions variées à réaliser pour passer agréablement le temps. Visuellement c’est réussi, on bénéficie d’un monde riche et très détaillé, mais surtout « vivant ». La campagne solo est longue avec un scénario très soigné et passionnant. On regrette quand même que le jeu soit dépourvu de challenges. Les combats sont plus sympathiques, mais c’est toujours aussi facile. Il n’y a en plus aucune progression possible dans l’évolution de notre personnage comme cela pourrait être le cas dans un jeu de rôle. Le multi est toujours aussi raffiné et il propose de nouveaux modes jouables en équipes. Cela prolonge d’autant plus l’intérêt et le plaisir de jeu. Si Assassin’s Creed 3 n’est pas absent de tout reproche, cela reste quand même un excellent titre de cette fin d’année qui saura ravir ces fidèles fans ainsi que les nouveaux venus.