Jeu vidéo / The Elder Scrolls V Skyrim – Dragonborn

DLC / Extension pour The Elder Scrolls V : Skyrim
Date de sortie
Développeur
Bethesda Softworks
Mode de jeu
Type de jeu
RPG
Thème du jeu
Fantaisie

Test de Skyrim : Dragonborn

Il aura fallu attendre le 5 février dernier pour assister à la sortie de Dragonborn sur PC. Ce troisième DLC de Skyrim arrive plein de promesses, Solstheim, la chevauchée de dragons et une quête principale plutôt conséquente pour un DLC à 20€. Mieux, Bethesda a parsemé son DLC de goodies pour nostalgiques !

Vous n’êtes pas le seul

Skyrim Dragonborn - Screenshot 1
Après l’arrivée en chariot, l’arrivée en bateau

Miraak, ce nom vous dit quelque chose ? Pas encore. C’est le méchant de ce DLC, un vrai méchant, un prêtre draconique revenu à la vie et qui a pris le contrôle d’une partie de la population de Solstheim. C’est aussi le tout premier à avoir hérité du sang des dragons, autant dire qu’il a eu le temps de casser du dragon pour accroitre ses pouvoirs depuis le temps. D’ailleurs votre arrivée sur l’île vous le rappellera lorsque vous joncherez les ossements de ces cracheurs de feu. Pourquoi aller dans ces contrées oubliées ? Parce que Miraak voit en vous un concurrent qu’il faut éliminer et il est bien déterminé à vous dénicher même dans Skyrim. Alors à vous de vous frotter au bonhomme et de lui expliquer qu’il est temps de prendre sa retraite.

Skyrim Dragonborn - Screenshot 2
Sans être immense, Solstheim recèle de lieux à découvrir

Sans être renversant, le scénario est bien construit et ne crée pas d’incohérences avec le background de Skyrim, en revanche si l’on reprend l’ensemble des Elder Scrolls, c’est une autre paire de manches. Solstheim ne ressemble en rien à celui que nous avions connu dans Morrowind. Ce Solstheim, c’est une sorte de patchwork pour nostalgiques. La fumée du Mont Ecarlate par-ci, des Netchs par-là, vous savez, ces immenses pieuvres volantes inoffensives qui s’avèrent extrêmement fortes si vous les taquinez un peu trop. Rajoutons-y une petite dose d’échassier des marées, des champignons Telvannis et des armures d’ossements à l’ancienne. Je n’ai pas trouvé l’environnement cohérent, on a vraiment l’impression que les développeurs ont raisonné en zones. Un raisonnement efficace sur une grande région comme Skyrim, beaucoup moins sur Solstheim qui se parcourt très vite. Heureusement, l’univers est plaisant à défaut d’être vraiment convaincant.

Bienvenue à Solstheim

Skyrim Dragonborn - Screenshot 3
Je contemple le Mont Ecarlate quand les Netchs me contemplent

Détaillons un peu plus l’île. Elle propose deux nouvelles villes, de nombreux donjons et deux nouveaux types d’environnements. Une partie de l’île reprend le thème enneigé et glacé propre aux contrées nordiques du jeu, mais elle innove aussi avec des régions désolées et cendreuses. Les lieux vous montreront occasionnellement les conséquences des pouvoirs déchainés de votre Némésis, avec des ossements de dragons trainant çà et là.
Les nouvelles villes et les nouveaux donjons disposent d’une identité propre. Un effort a même été fait sur les grottes. Il y a certes moins de choses quantitativement par rapport à Skyrim et c’est en même temps beaucoup plus qualitatif. Ces environnements sont aussi plus fidèles aux Elder Scrolls malgré les défauts cités précédemment. Nous sommes clairement au-dessus de ce que nous a offert Dawnguard (ne parlons pas de Hearthfire, la version Sims du jeu).
Il y a l’île, mais il y a aussi un plan daedrique. Miraak est en fait un petit protégé du Deadra Hermaeus Mora, il vous faudra lui rendre visite dans son sous-domaine d’Oblivion qui porte le nom d’Apocrypha. Ces lieux maléfiques et distordus ne manquent pas de faire penser à la cité de R’leyh du mythe de Cthulhu. D’une manière générale, Bethesda semble très inspirée par les œuvres de Lovecraft, cela se ressent sur l’ambiance et la personnalité des habitants.

Un DLC pour les vrais Dragonborn

Skyrim Dragonborn - Screenshot 4
Des champignons, un échassier des marais, je suis en Morrowind ?!

Si Solstheim est accessible dès le niveau 10 et une fois que vous êtes allé voir les Barbes-Grises, les guerriers du culte que vous croiserez la première fois vous feront comprendre qu’il faut quand même avoir un peu plus de bouteille pour réussir (en mode Expert). C’est plutôt une bonne chose car vous avez un ennemi qui tient vraiment la route, ce qui crédibilise le personnage, nous faisons quand même face au premier dragonborn !
Le bestiaire aussi donnera du fil à retordre, outre le défi des Netch que n’importe quel joueur de Morrowind s’empressera de faire dès son arrivée sur l’île, il y a ces nouveaux mobs qui en ont dans le pantalon. Le premier qui vous surprendra sera sûrement le Ash Spawn (version anglaise) qui sort du sable et pratique la pyromancie à ses heures perdues. Vient ensuite la version enflammée du Spriggan, faisant de sa faiblesse au feu une force. C’est surtout dans le plan d’Apocrypha que les nouveaux monstres sont très présents, mais je vous laisse la surprise.

Eragon

Skyrim Dragonborn - Screenshot 5
Voilà du mob qui peut s’avérer coriace

Bon, n’attendons plus, je sais que vous attendez que j’en parle, l’autre nouveauté de Dragonborn est de pouvoir dompter les dragons. Sur Solstheim, ou devrai-je dire, dans Apocrypha, vous aller pouvoir améliorer vos shouts déjà acquis. Attention, vous ne pouvez avoir qu’une seule amélioration à la fois, un peu comme les pierres dressées. Vous pourrez par exemple faire des dégâts avec le légendaire Fus Ro Dah, ou invoquer un petit dragon en même temps que vous utilisez votre cri de feu.
Bref, vous allez cependant obtenir un nouveau cri, celui qui permet de dompter un dragon. Votre dragon dompté, vous grimpez dessus et voilà. Vous ne pouvez pas faire grand-chose, vous ne le dirigez pas, au mieux vous lui dites grosso modo où cracher ses flammes et où se poser pour lui dire une fois pied à terre : « stop, stop, stop, toi et moi, c’est fini ». C’est chiant à mourir et c’est un miracle si vous arrivez à tuer des ennemis lorsque vous êtes sur son dos. Le mieux reste de prendre votre cheval qui heureusement n’a pas fini dans des lasagnes.
Solstheim, c’est aussi la promesse de nouvelles armes et armures. De quoi vous la péter une fois de retour en Bordeciel. Une petite panoplie Stalhrim. Pourquoi pas ? Ou l’armure qui a tant fait rêver des générations de joueurs de Morrowind, l’armure d’ossement qui n’a toutefois pas la saveur du RPG d’antan. Côté arme, après l’arbalète de Dawnguard foutrement inutile, voici la lance qui l’est tout autant. La lance ne peut être utilisée comme une pique, c’est purement une arme de jet qui n’a pas l’efficacité de votre fidèle arc.

C’est un Miraak !

Skyrim Dragonborn - Screenshot 6
Miraak, je m’occupe de toi dès que j’ai traversé ce cimetière !

Malgré ses défauts, Dragonborn est le meilleur DLC de Skyrim et c’est pas loin d’être l’un des meilleurs DLC que Bethesda a pu fournir, Morrowind, Oblivion et Skyrim confondus. La quête principale dure une dizaine d’heures et parcourir l’ensemble de l’île en réalisant les quêtes annexes permet de titiller la cinquantaine d’heures. La quête principale possède un vrai scénario qui se paye le luxe d’être agréable pour le joueur, ça donne presque envie de foncer sur le test de Dawnguard et de lui coller un zéro pointer tant la différence entre les deux DLC est flagrante. Autre argument de taille et véritable miracle, Bethesda réussit avec Dragonborn à ne pas injecter de nouveaux bugs agaçants (il y en a mais des pas trop agaçants) dans le jeu !
Même si avoir un dragon pour monture est une catastrophe, même si Solstheim n’est pas du tout fidèle à ce que nous avions connu dans Morrowind et même si les développeurs ont voulu un peu trop en mettre sur cette île, Dragonborn est le DLC qu’il vous faut posséder.