Jeu vidéo / Metro Last Light

Date de sortie
Développeur
4A Games
Éditeur
Deep Silver
Moteur
4A Engine
Mode de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test de Metro Last Light

En 2010 sortait Metro 2033, un FPS qui a réussi à faire mouche sur PC grâce à un moteur graphique bluffant avec ses effets de lumière saisissant et qui vous mettez à genou votre matériel. Tous les joueurs faisaient l’impasse sur un gameplay poussif, linéaire à souhait et une IA à balancer votre ordi par la fenêtre. Mais l’ambiance, quelle ambiance, un monde post-apocalyptique sur un scénario à vous faire trembler.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, THQ a fermé boutique, les ukrainiens de 4A Games sous la houlette de Deep Silver ont pu néanmoins proposer une suite avec au scénario, l’auteur du roman, Dmitri Gloukhovski (Une personne fort sympathique soit dit en passant). Metro Last Light ouvre à nouveau le métro moscovite et nous sommes allés y faire un petit tour.

La rédemption d’Artyom

Metro Last Light - Screenshot 1
C’est lui que vous devez retrouver

Le jeu se déroule désormais en 2034 mais l’histoire n’est pas l’adaptation du livre « Metro 2034 » mais une histoire originale écrite par Dmitri Gloukhovski. C’est une suite directe du premier jeu vidéo, Artyom regrette d’avoir détruit le nid des sombres et part à la recherche du dernier survivant. Bienvenue dans le métro, milieu qui vous ne semblera pas moins hostile que vos sorties à la surface. Nazis et communistes s’affrontent tandis que l’hiver nucléaire empêche l’humanité d’aller voir la lumière du jour. Comme toujours, l’ambiance est exceptionnelle, pesante et chaque décor est travaillé au millimètre près. C’est ainsi que vous pourrez passer le plus clair de votre temps dans des stations abandonnées ou dortoirs sans avoir un quelconque sentiment de déjà-vu.

Metro Last Light - Screenshot 2
Voilà de bien beaux effets de lumière

Si le scénario est moins planant, il vous convaincra assez pour poursuivre ce périple avec Artyom. Le nouveau héros du métro sera d’ailleurs régulièrement accompagné par des personnages que vous reconnaîtrez peut-être. Notez d’ailleurs qu’ils sont plus fidèles aux romans, Khan est plus proche de sa philosophie hippie du bouquin que du mec barbu qu’il était dans le jeu. Tous les PNJ sont essentiels au background, de l’enfant qui a perdu sa peluche dans les couloirs sombres du métro, de ces habitants obligés de tout abandonner pour migrer vers une nouvelle station, à ces soldats qui se préparent à l’ultime combat. Tous viennent vous rappeler que plus rien n’est rose dans ce monde et qu’il va pourtant falloir faire avec. C’est ainsi qu’Artyom se donne une dernière lueur d’espoir, il n’y a plus que cet enfant, ce sombre, qui peut sauver l’humanité. Voilà une ambiance qui fera toujours son petit effet.

IA au ras des pâquerettes

Metro Last Light - Screenshot 3
Ce ne sera pas simple de rentrer en un seul morceau

Comme son aîné, le scénario et l’ambiance obligent une linéarité à rendre fou. Chaque map a son entrée et sa sortie. Aucune alternative ne vous attend, il n’y a que le gameplay qui peut faire la différence. Nous sommes là avec deux options, se la jouer discrètement en se faufilant derrière les lignes ennemis, ce qui vous permettra d’obtenir un succès Steam pour les adeptes de trophées (encore que même en l’ayant fait je ne l’ai pas eu, je suis au bord de la dépression). Ou faire le gros bourrin en massacrant tout le monde sur son passage. Les séquences d’infiltrations pourraient être sympas, dommage, l’IA vous fera pleurer, même pas rire. Vous pourrez approcher un ennemi de face alors que sa lampe torche est allumée sans qu’il bouge un cil. Vous pourrez griller des chamallows au coin du feu avec l’ennemi sans qu’ils ne s’en rendent compte, on a l’impression d’assister aux scènes d’un mauvais film comique genre Jackie Chan. Vite on se console en mitraillant tout ce qui bouge (là aussi plein de succès à la clé), c’est rigolo mais on s’emmerde assez vite. Là encore l’IA n’est pas brillante, elle saura envoyer la sauce dans votre direction mais ne cherchera pas à vous contourner, au contraire, c’est plutôt elle qui se laissera facilement abuser par vos déplacements. On se consolera par une expérience de joueur moins pire que dans Metro 2033, les armes sont mieux équilibrées, les sensations meilleures et Artyom est un poil plus agile.

Metro Last Light - Screenshot 4
De belles séquences scriptées vous attendent

Les habitués qui voudraient faire le jeu en Ranger difficile et qui songent à acheter l’édition limitée, seul moyen d’accéder à ce mode, devraient y réfléchir à deux fois. Metro Last Light n’a pas imité son grand frère. Le mode Ranger difficile, c’est Metro Last Light avec le HUD caché. Ce qui est drôle, c’est que vous pourrez toujours activer votre inventaire, mais sans le voir, car ce n’est plus votre carnet, c’est un HUD lambda. Mais qu’est-ce qui est drôle dans cette histoire ? Et bien en Ranger difficile, vous n’avez aucun moyen de connaître votre nombre de munitions sauf si vous allez voir un marchand, vous ne pouvez pas enlever un accessoire d’une arme ou changer de type de grenades. Enfin, pas tout à fait, vous le pouvez, en écoutant les sons, vous réussirez à naviguer dans l’inventaire à l’aveugle. Génial non ? Sérieusement, 4A Games a tout simplement merdé, le mode est chiant à mourir surtout qu’il n’enlève pas les gros cheats du jeu, c’est-à-dire l’IA pourrie et votre montre magique qui devient bleu quand vous êtes repérable. Grosse déception de ce côté-là, alors payer plus cher pour ça, non merci.
D’autant plus qu’il ne faut pas imaginer à cette occasion augmenter la difficulté du jeu, je me suis retrouvé une seule fois en manque de munitions contre un pseudo boss qu’il a fallu que je termine à la mine, c’était le seul « accessoire » que j’avais réussi à sélectionner dans mon inventaire masqué en plein gunfight. Imaginez la frustration, j’avais mon cabas bourré de grenades incendiaires et d’autres explosives. Et pour augmenter la frustration, finir votre paquet de mines ne vous fait pas passer automatiquement à une autre arme secondaire. Quelle torture.

Oublions le mode Ranger difficile

Metro Last Light - Screenshot 5
Une vision d’antan

Cela dit, si nous faisons abstraction du mode Ranger difficile, Metro Last Light a quand même de sérieux atouts. A commencer par son ambiance qui est un bonheur pour les yeux grâce à des graphismes toujours aussi spectaculaires (des séquences d’explosions en slow motion vous captiverons jusqu’à la dernière seconde) mais aussi pour votre esprit. Que de détails et c’est plus varié que dans Metro 2033, en fait, il y a vraiment la sensation d’être dans un lieu unique. Que ce soit dans le métro ou en surface. C’est pesant, oppressant et le filtre gris (Vs. le filtre jaune de Deus Ex) fait un beau travail (mais il faut jouer avec le paramètre gamma).

Metro Last Light - Screenshot 6
Il faudra vider vos… bourses, pour voir ça

D’un autre côté, il faut bien avouer que le jeu a un très faible potentiel de rejouabilité, je préconise d’ailleurs de faire le bourrin d’abord puis l’infiltration. Dans le sens inverse, on rejoue une deuxième fois un peu à reculons. En outre, les gunfights bien que sympathiques pêchent par cette IA catastrophique. Heureusement, l’expérience n’est pas assez longue pour vous rendre totalement fou, il faudra compter une petite dizaine d’heures pour voir le bout en profitant de tous les détails, notamment un spectacle complet. Bref, le véritable argument du jeu est son ambiance et dans une moindre mesure, vous pouvez y ajouter le scénario. Si ni l’un ni l’autre ne vous intéresse, déguerpissez. Les autres, les fans du jeu Metro 2033 ou ceux qui ont lu les romans, vous apprécierez l’aventure une nouvelle fois avec certes, quelques déceptions (jeu hâché, mode Ranger…)