Jeu vidéo / Need for Speed Rivals

Date de sortie
Développeur
Ghost Games
Modes de jeu
-
Thème du jeu
Course

Test de Need for Speed Rivals

Need for Speed Rivals est le dernier épisode en date de la célèbre série de jeux vidéo de courses de voitures. Cet opus est toujours édité par Electronic Arts et il est cette année développé par Ghost Games. Il s’agit d’un nouveau studio d’EA, dans le cadre d’un partenariat avec l’équipe de Criterion Games. On nous promet «des courses avec des policiers et des pilotes prêts à prendre tous les risques sur route ouverte. Ainsi qu’un système AllDrive inédit qui connecte en toute fluidité plusieurs amis dans un même environnement de course ». Alors quelles sont les forces et les faiblesses de ce Need for Speed cuvée 2013 ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

* Pour une fois le test est agrémenté de screenshots éditeurs et non « maison ».

Need a scénario

Le retour des forces de l'ordre jouables
Le retour des forces de l’ordre jouables

Need for Speed Rivals ne dispose pas de scenario très étoffé. Le synopsis tient sur un post-it : les chauffards sont en guerre contre les forces de l’ordre. Il y a donc deux carrières distinctes à faire dans le comté fictif de Redview County. Une du coté de la police et l’autre chez les fans du Gumball 3000. On peut switcher à volonté et la durée de vie est correcte en partant du principe, qu’en flânant, il vous faudra douze à seize heures pour finir les deux.

Le studio n’a pris aucun risque en terme de nouveautés. Il s’est contenté de proposer un mix entre le monde ouvert de Most Wanted et les courses-poursuites acharnées entre flics et chauffards de Hot Pursuit.

On doit effectuer divers objectifs et missions pour accéder au niveau supérieur et débloquer ainsi un nouveau bolide. Il y en a un peu moins de cinquante de marque différentes (Aston Martin, Bugatti, Ferrari, Lexus, Lamborghini, Pagani, Porsche, etc…). Lorsque l’on aura amassé assez d’argent on pourra les personnaliser avec toutes sortes d’accessoires décoratifs (jantes, peintures, décalcomanie, etc…). Mais aussi avec des éléments améliorants divers caractéristiques (transmission, pneus, châssis, nitro, etc…). Tout cela est très classique, mais cela fonctionne relativement bien en proposant un choix assez large et varié.

Il n’y a pas beaucoup de gametypes différents : course, contre la montre et duel sont les axes qui composent les modes de jeu. On notera qu’en général, la police sera toujours impliquée du coté des chauffards. De plus, il n’ y a pas tant d’événements différents que cela. On en fera vite le tour, même si les courses ne sont pas scriptées et ne se déroulent donc pas toujours de la même façon. Le cœur du jeu repose sur l’exploration et l’on peut refaire autant de fois que l’on veut les courses et se frotter ainsi avec nos rivals et nos amis. Les différentes missions que l’on doit réaliser sont généralement assez facilement réalisables et pas forcément très exaltantes sur la durée, surtout du côté police.

Un gameplay relativement classique

Il n’y a rien de nouveau dans le monde des Need for Speed au niveau de la conduite
Il n’y a rien de nouveau dans le monde des Need for Speed au niveau de la conduite

La prise en main est très rapide. Il n’y a rien de nouveau dans le monde des Need for Speed au niveau de la conduite. Chaque sortie de route octroie une immobilisation très temporaire. C’est de l’arcade pur et dur, donc on repart aussitôt après une petite séquence nous montrant l’accident. A moins que l’on détruise totalement notre bolide.

On regrette que le studio ne nous permette pas de passer manuellement les vitesses, si on le souhaite. Pour un jeu de bagnoles, c’est juste complètement con. Il n’y a que deux vues différentes : une intérieure et une autre qui nous permettra de voir notre bolide. Pour une fois la vue intérieure est jouable. Mais on aurait aimé avoir un peu plus de choix.

Les sensations de vitesses sont excellentes. Cela va vite, et même très vite (pas loin des 400 km/h en enclenchant le turbo). Tout défile à la vitesse grand V, et l’on doit éviter l’accident qui finira inévitablement par arriver à un moment ou à un autre. Le fun et le plaisir de piloter tous ces superbes bolides est bien réel. De ce point de vue, c’est une belle réussite.

Au niveau de l’architecture, le comté fictif de Redview County est très en de deçà de ce que proposé la ville de Fairhaven du dernier épisode. La taille est adéquate, mais il n’y a finalement pas beaucoup de raccourcis à emprunter et seulement quelques sauts à faire. On trouvera beaucoup de portions d’autoroutes, de désert, de forêt boisée, de littoral ensoleillé et des tracés en montagne. C’est diversifié mais c’est vraiment du déjà vu dans la saga. Surtout que la sensation de sandbox vide se fait vite ressentir avec un comté sans aucunes onces de vies qui est seulement parsemé de quelques voitures de ci de là. C’est inhérent à la saga, mais encore plus flagrant avec cet épisode.

Des courses endiablées

Les différentes courses sont vraiment endiablées
Les différentes courses sont vraiment endiablées

Malgré tout les différentes courses sont vraiment endiablées. Les adversaires ne sont jamais trop en avance, mais ils peuvent être loin derrière si on abuse du turbo. Les poursuites avec la police ne s’éternisent plus pendant des plombes si vous avez un indice de recherche élevé, contrairement à Need for Speed Most Wanted. Mais vous en déclencherez constamment.

Il y trois ingrédients qui pimentent et dynamisent drôlement l’action.

Tout d’abord, cet épisode marque le retour des armes, un peu à la manière du jeu Blur. On peut s’en équiper de deux et elles permettent de faire logiquement des dégâts soit devant, derrière ou sur les cotés de la voiture (IEM, onde de choc, herse, bélier, etc…). L’IA est assez limité quant à leur utilisation stratégique, mais avec des humains c’est un plus très amusant. Chaque arme à un nombre d’utilisation limité, mais on peut les recharger en passant sous un « garage », cela réparera aussi instantanément votre bolide.

Ensuite, l’économie du jeu est basée sur les speedpoints. C’est primordial lorsque que l’on veut acheter un bolide et améliorer ses caractéristiques. Pour en engranger le plus possible, il faudra prendre un maximum de risque (épreuves gagnées, drifts, sauts, frôler les voitures venant en contresens, indice de recherche élevé, concurrents mis hors route, etc…). On ne peut valider ces speedpoints qu’en les sauvegardant dans divers emplacement sur la carte (ce qui met aussi un terme à toutes les poursuites). Vous l’aurez compris si vous vous faîtes arrêter ou si vous crachez votre véhicule vous perdrez tous vos points non sauvegardés. D’un coté on doit prendre des risques et de l’autre si on en prend trop et que l’on perd le contrôle on perdra nos précieux speedpoints. C’est la bonne idée de cet opus qui rend les différentes courses bien plus palpitantes.

Il y a enfin, l’intégration de la nouvelle version d’autolog. Et ce système AllDrive permet à un joueur d’être présent dans le jeu de ses amis (ou d’inconnus), et réciproquement (si on le souhaite). On pourra ainsi participer jusqu’à six à une même session sur la carte. Concrètement, on pourra se lancer des duels lorsque l’on se croise. Mais surtout venir en aide ou pourrir une course d’un ou plusieurs autres pilotes. Ces interférences dans la partie d’autrui sont particulièrement amusantes (surtout quand cela ne lag pas). Car c’est bien évidemment, lors des parties contre des adversaires humains que le jeu prend tout son sens.

Autolog permet encore, si vous avez des amis qui ont le jeu, d’indiquer constamment qui a les meilleurs temps dans une course, qui a flashé le record de vitesse d’un radar, etc. C’est vraiment sympathique et cela ajoute un petit esprit de compétition supplémentaire.

Malheureusement, le mode multijoueurs ne repose que sur ce principe à six joueurs. Cela laisse des affrontements avec peu d’adversaires différents et toujours sur les mêmes tracés que ceux du « mode solo ». Et surtout c’est très long pour lancer une course à plusieurs. Il faut s’organiser pour ce rendre tous au même endroits. On aurait vraiment souhaité avoir la possibilité d’enchaîner des courses rapidement sans toutes ces pertes de temps. Cela ne sera encore pas pour cette année…

Une réalisation artistique de toute beauté

Need for Speed Most Wanted tourne sous le moteur graphique Frosbite 3.0
Need for Speed Most Wanted tourne sous le moteur graphique Frosbite 3.0

Need for Speed Most Wanted tourne sous le moteur graphique Frosbite 3.0. On bénéficie donc d’environnements bien détaillés et variés. Les décors sont très jolis, mais ce que l’on retiendra surtout c’est l’excellente fluidité. On roule à toute berzingue et il n’y a aucun ralentissement. De plus le titre a un système de météo aléatoire ainsi qu’un cycle jour/nuit. On apprécie également les nombreux effets de lumières, et les différents débris (feuilles mortes, flocons, poussière, etc…) qui inondent constamment l’écran. On joue à un des plus beaux jeux de courses d’arcade c’est indéniable. On apprécie également la modélisation impeccable de tous les bolides.

Le point qui a fait grincer les dents de tous les joueurs PC et bien entendu le bridage à 30 FPS même en baissant les options graphiques. On ne peut pas cautionner ce choix, mais il est en fait facilement contournable avec diverses lignes de commande en lançant le jeu. J’utilise par exemple (clic droit sur la jaquette du jeu dans origin/propriété du jeu/arguments de ligne de commande) : -GameTime.MaxSimFps 60 -GameTime.ForceSimRate 50.0. pour monter à 50 FPS. Si vous montez trop haut, et que le jeu descend en dessous de cette base cela va devenir injouable. Vu que certains passages provoquent de belles chutes de framerates, je n’ai pas choisi au dessus de 50 même avec du bon matos.

Le niveau sonore est également réussi. Certain bruitages des moteurs rendent bien, d’autres nettement moins. Mais dans l’ensemble cela semble réaliste et c’est bien pêchu. On appréciera également la bande son qui est composée d’excellents artistes. Mais il faudra aimer le genre.

Conclusion

Ghost Games n'a pris aucun risque en terme de nouveautés.  Mais la formule fonctionne encore
Ghost Games n’a pris aucun risque en terme de nouveautés. Mais la formule fonctionne encore

Need for Speed Rivals est un jeu avec une prise en main immédiate. Les sensations de vitesses sont excellentes. C’est un réel plaisir de jouer les Fangio dans le comté fictif de Redview County. Même si celui-ci est, selon nous, moins bien architecturé que la ville fictive de Fairhaven du précédent opus. De plus, la sensation de sandbox vide se fait vite ressentir dans un comté sans aucunes onces de vies.

On apprécie la réalisation artistique de très grande qualité. C’est très beau et c’est surtout très fluide avec des environnement diversifiés et une multitude de débris affichés à l’écran. La modélisation est encore une fois impeccable en ce qui concerne les différents bolides. Évidemment on ne cautionne pas la limitation d’office à 30 FPS, mais on peut facilement la contourner.

La durée de vie est très correcte avec ces deux campagnes distinctes. Mais il y a un décalage certain car jouer un pilote est vraiment plus fun qu’incarner les forces de l’ordre. On regrette le peu de gametypes et de courses différentes. Cela manque vite de variété. Mais c’est heureusement compensé par des parties qui se renouvellent grâce à l’utilisation d’armes, du fonctionnement des speedpoints et de l’intégration du système AllDrive.

Le multi est limité à six joueurs et si vous voulez enchaîner rapidement et uniquement des courses cela devient vite pénible étant donné qu’encore une fois le jeu ne le permet pas.

Ghost Games n’a pris aucun risque en terme de nouveautés. Il s’est contenté de proposer un mix entre le monde ouvert de Most Wanted et les courses-poursuites acharnées entre flics et chauffards de Hot Pursuit. La formule fonctionne encore, mais il serait temps d’innover. Car si le plaisir est immédiat on s’en lasse très vite aussi.