Jeu vidéo / Castlevania: Lords of Shadow 2

Date de sortie
Développeur
MercurySteam
Mode de jeu
-
Thèmes du jeu
Action, Aventure

Test de Castlevania Lords of Shadow 2

Castlevania: Lords of Shadow 2 est le dernier épisode en date de la saga éditée par Konami qui a débutée en 1986 et qui a dépassée la vingtaine d’épisodes. Il s’agit d’une suite directe à Castlevania: Lords of Shadow et elle clôture la trilogie développée par MercurySteam (il y a eu un Castlevania: Lords of Shadow – Mirror of Fate sur console). Ce Beat ’em up prend la forme d’un jeu d’action/aventure et son prédécesseur a su convaincre les amateurs du genre. Et ce, malgré un portage PC assez décevant, surtout au niveau de la gestion du combo clavier/souris. On espère que cela sera corrigé et que le titre fera le plein de nouveautés. Est-ce que ce nouvel opus est à même de convaincre les vieux adeptes de la saga et des Beat ’em up en général ? Tout comme de plaire aux néophytes du genre ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un scénario lambda dans un monde finalement linéaire

Dracula Vlad Ţepeş cet anti-héros
Dracula Vlad Ţepeş cet anti-héros

L’histoire débute peu de temps après la fin de Castlevania: Lords of Shadow. Notre héros, Gabriel Belmont, est maintenant devenu le compte Dracula et son immortalité est pour lui un fardeau. Mais après un rapide didacticiel, on va être propulsé bien des siècles plus tard. Une ville s’est construite autour de notre château et nous nous réveillons d’un très long sommeil, extrêmement affaibli. On va apprendre que les acolytes de Satan préparent sa venue sur terre. On va être aidé du nécromancien Zobek et l’on devra retrouver l’ensemble de nos pouvoirs pour empêcher cela.

L’aventure est entrecoupée de nombreux cut-scenes qui permettent d’en apprendre plus sur notre lignée et sur les sentiments des différents protagonistes. Le synopsis en lui même, n’a pas grand chose d’intéressant et le final est assez mal géré. Mais heureusement notre personnage est particulièrement charismatique. Et c’est surtout bien mis en scène et bien rythmé.

Le studio avait annoncé un monde ouvert et ce n’est absolument pas le cas. Alors certes, à côté d’un Castlevania: Lords of Shadow ultra cloisonné qui enchaîne les stages dirigistes et linéaires il y a plus de liberté d’action. Mais on se rendra bien vite compte que la linéarité est toujours bien présente, voire même plus dérangeante.

L'époque contemporaine n'est pas la plus aboutie
L’époque contemporaine n’est pas la plus aboutie

Le monde n’est pas très vaste et l’on enchaînent les missions (aux quêtes sans intérêts) un peu comme avec son prédécesseur. La conception de la carte n’est pas des plus abouties. Et vu que l’on ne débloque pas grand chose de nouveaux comme capacités et que les ennemis réapparaissent indéfiniment, on n’a pas trop envie d’explorer les différents recoins de ce monde.

On notera aussi que durant notre périple on explorera des passages entre le présent et le passé. Et il y a une grande différence entre les deux au niveau de la direction artistique et de l’intérêt général. Dans le passé, on se retrouve dans les pièces parfaitement décorées de notre château avec un univers baroque et gothique des plus enivrants et captivant. Tandis que l’époque contemporaine affiche des lieux grisâtres d’une ville vide et fade. Le contraste est saisissant et il nous laisse perplexe. Difficile de s’imprégner et d’apprécier l’atmosphère de cette ville totalement ratée (jusqu’à son level-design) qui en plus nous propose des ennemis de science-fiction armés pour certain de fusils mitrailleurs. On a un peu l’impression de déambuler dans deux jeux différents. Un bien réussi et l’autre raté. Au final, Castlevania: Lords of Shadow proposait plus d’environnements différents.

La durée de vie est bonne. Il vous faudra 17 à 20 heures en ligne droite et en mode de difficulté élevée (moins en touristique). Et quelques heures de plus, si le cœur vous en dit, pour finir le jeu à 100% en découvrant tous les objets à récolter. Une fois le jeu terminé, on peut continuer notre recherche et notre progression, même si cela ne sert pas à grand chose.

Un gameplay efficace mais qui ne progresse pas

Le gameplay n'a pas vraiment évolué
Le gameplay n’a pas vraiment évolué

Si vous avez joué à Castlevania : Lords of Shadow vous trouverez vite vos repères car en fait il n’y pas de changements dans les techniques de combats et dans les mécaniques du jeu. Il s’agit toujours essentiellement d’un Beat ’em up avec quelques phases d’explorations (grimpettes) et maintenant aussi d’infiltration.

Dracula n’utilise plus la croix de combat mais une sorte de lasso organique. Cela revient au même sauf qu’il n’y a plus de grappin. On aura aussi l’épée du néant et les griffes du chaos qui remplacent les jauges de magies blanche et noire du premier opus. L’épée permet toujours de faire remonter sa barre de vie. Et les griffes n’augmentent plus la force des coups, mais donnent le pouvoir de briser la garde et les équipements des ennemis. Le tout fonctionnant toujours par le biais de jauges de manas spécifiques.

Il y a encore un arbre de compétence à trois voies (selon ces trois armes) qui octroie de nouveaux coups à effectuer. A ce niveau, c’est une déception : car en passant de Gabriel Belmont à Dracula on s’attendait logiquement à bénéficier de pouvoirs plus étendus et à des salves de coups plus puissants et spectaculaires. Mais en fait on a exactement le même panel de choix à quelques exceptions prêt et on doit juste réapprendre à les maîtriser. Quelle déception… Surtout que l’on aura encore une fois toujours un peu tendance à utiliser sempiternellement les mêmes techniques de combat (combos).

On notera quand même que l’on peut geler ses ennemis, se volatiliser sous forme de brume et utiliser quelques artefacts qui permettent de ralentir les ennemis, de bénéficier d’une jauge de magie illimitée pendant un cours instant, de se régénérer et même de se transformer en dragon.

Les combats contre les Boss sont souvent dantesques
Les combats contre les Boss sont souvent dantesques

Pour autant, les combats en difficulté haute donnent toujours du fil à retordre et ils nécessitent une bonne dose de stratégie. C’est un plus appréciable car on n’est pas ainsi cantonné à appuyer successivement sur la même touche de frappe. Il faudra bien connaître les attaques de nos ennemis pour anticiper leurs moments de faiblesse ou les contrer dans le bon timing en évitant leur coups. Ce système de combat subtil du premier opus à été conservé. Ce qui donnent de bonnes phases de Beat ’em up.

Le meilleur du jeu est fournit principalement par ces nombreux affrontements contre des Boss. Il y a quelques moments épiques. Et même si cela se déroule tout le temps dans de petites arènes circulaires, cela procure presque toujours des combats dantesques. Les monstres sont spectaculaires, long à mettre à terre et ils disposent de pas mal d’attaques et pouvoirs différents. C’est vraiment le cœur du jeu, et on apprécie tout particulièrement le ressenti de ces phases.

On ne peut pas en dire autant des nouvelles séquences d’infiltration. Déjà, les ajouter dans un Beat ’em up il fallait y penser et l’oser. Mais surtout, c’est très mal implanté et réalisé. Cela en devient vite pénible car Dracula perd tous ces pouvoirs. Il n’y a qu’une façon de réussir, et si l’on se fait détecter on meurt presque aussitôt. Il faut systématiquement détourner l’attention de ces gardes invulnérables avec une nuée de chauves-souris au visage, en prendre le contrôle afin de passer les scanners rétiniens ou encore se transformer en rat pour se faufiler dans les conduits d’aération.

La réalisation technique et artistique : le combat entre le bien et le mal continue

Dans le passé, on se retrouve dans les pièces parfaitement décorées de notre château avec un univers baroque et gothique des plus enivrants et captivant
Dans le passé, on se retrouve dans les pièces parfaitement décorées de notre château avec un univers baroque et gothique des plus enivrants et captivant

Commençons ce constat, par ce qui fâche et qui peut rendre fou de rage. MercurySteam a encore une fois totalement délaissé l’adaptation du combo clavier/souris pour son titre. C’était déjà le cas pour l’opus précédent et c’est cette fois-ci encore plus moisit. On notera le retour des QTE de la honte : dans Castlevania: Lords of Shadow certaines séquences étaient totalement impossibles à passer au clavier à cause de certains QTE (les tours complet notamment). C’est ici encore le cas, car les touches affichées à l’écran sont celles d’un pad. Le laps de temps est très court et avant que l’on comprenne à quelle touche cela correspond (une demi seconde) on a perdu. Heureusement, et je n’aurais pas pu finir le jeu autrement, on peut désactiver ces QTE de merde dans le menu. Le jeu devient alors jouable.

Mais la sensibilité de la souris est excessivement haute et uniquement réglable via l’ini ou manuellement. De plus, les touches de notre souris sont reconnus dans le jeu (enfin pas toutes), mais pas dans le menu de notre “livre de bord”. C’est très pratique pour accéder aux améliorations, par exemple, ya pas à dire. Soit on attend que la possibilité nous soit offerte dans le jeu (j’ai fait comme cela) soit on change les touches pour le faire et on les rechange pour retourner au jeu…

Au niveau artistique, le studio a là pris la mesure de nos bécanes. En effet, MercurySteam a ajouté pleins de filtres et un pack de textures HD. On a donc droit à de jolis environnements, avec des textures bien détaillées. Mais on l’a déjà souligné, il y a une grande différence entre l’époque contemporaine et le passé. Si notre château est richement décoré avec un esthétisme indéniable. La ville est terne, vide et grisâtre.

La gestion des éclairages est réussit et on apprécie aussi les effets de fumée et de brouillard dynamique. Visuellement, c’est dans l’ensemble une belle réussite si vous pouvez afficher tout à fond. On notera qu’en plus le moteur est particulièrement bien optimisé et que cela devrait très bien tourner sur de nombreuses machines.

Au niveau sonore, le doublage est de bonne qualité (uniquement en anglais avec des sous-titres français). C’est aussi le cas des différents bruitages qui collent bien à l’action. On apprécie surtout la bande originale, toujours composée par Oscar d’Araujo, qui est d’excellente facture.

Conclusion

Castlevania 2 est au final un Beat 'em up de qualité, mais pas indispensable
Castlevania 2 est au final un Beat ’em up de qualité, mais pas indispensable

Castlevania: Lords of Shadow 2 est assez décevant par rapport à son ainé car on en attendait plus (trop peut-être ?). Le gameplay est quasi identique, il n’a pas du tout évolué. Dans un sens on a donc toujours des combats endiablés mais qui restent subtils et stratégiques (si on joue en difficulté haute). Et on savoure encore des affrontements dantesques contre des Boss. Mais on pensait qu’en devenant Dracula notre héros disposerait d’une panoplie de pouvoirs plus abondante et surtout différente du premier opus.

On regrette aussi qu’il n’y ait pas plus d’environnements différents, surtout que la moitié d’entre eux sont assez ternes (la ville, le reste est au contraire très réussit). Le monde n’est pas réellement ouvert et la conception de la carte laisse vraiment à désirer avec son level-design insipide et ces ennemis qui respawn à l’infini. Cela ne donne pas trop envie d’explorer de fond en comble ce monde surtout qu’il n’y a pas beaucoup de capacité à débloquer.

De plus, MercurySteam a, encore une fois, totalement délaissé la gestion du combo clavier/souris qui est pour le moins merdique. Mais le studio se rattrape en nous proposant un rendu visuel d’excellente facture avec ces nombreux filtres spécifiques aux PC et ses textures HD. On notera aussi un moteur bien optimisé.

Malgré ces défauts, Castlevania: Lords of Shadow 2 reste au final un Beat ’em up de bonne qualité. Et l’on n’en croise pas tant que cela de cet envergure sur nos bécanes. Si vous aimez donc le genre ou la saga ou vous le conseille franchement. Sinon, ce n’est pas vraiment un titre indispensable.