Test de Need For Speed Shift

La série Need for Speed d’EA n’a plus besoin d’être présentée, elle a obtenu ses galons il y a des années avec son tout premier opus puis plus tard, NFS III et NFS : Conduite en état de liberté, l’apogée de ce jeu de course continuant sur sa lancée avec NFS : Porsche 2000 ! L’idée, toujours la même à l’exception du dernier titre cité, une jouabilité arcade avec des voitures de tourisme essentiellement entremêlé de poursuite avec la police dans des décors de routes de campagne et parfois de routes urbaines. C’est plus tard, en 2003, tentant de surfer sur la vague de Fast and Furious que la série commence à s’essouffler, réussite commerciale, elle a commencé à décevoir les joueurs du premier jour. La série se perd peu à peu dans les méandres de l’échec, elle sort toutefois la tête de l’eau avec Most Wanted avant de tuer le concept à nouveau. Dernier coup d’épée avec NFS Undercover qui est une nullité. Shift continue de s’éloigner du concept de départ presque oublié depuis 10 ans avec un jeu de course sur piste à l’instar d’un GRID dont il s’inspire très largement, le tout propulsé à grand renfort de campagnes marketing à la limite du harcèlement.
Need for Speed Shift - EA

Simulation ou arcade ?

Erreur marketing ou mauvaises expressions de la part d’EA qui ont conduit les joueurs à faire la même, NFS Shift se permet de vanter ses mérites de simulation alors qu’il n’en est pas une et tant mieux d’ailleurs, il y a suffisamment de jeux de simulation dans le domaine pour ne pas avoir un habitué de l’arcade débarquer. On va dire qu’EA a fait une analogie entre le « réalisme » des courses avec une vue cockpit qui vaut le détour et le terme de « simulation » . Need for Speed change donc de cap avec un jeu plus mâture que les Underground et mieux réussi techniquement que la suite MW, Carbon et Undercover. Copiant visuellement GRID, il est plus propre et soigné mais il faut rappeler que GRID a plus d’un an. La vue intérieure est une réussite dans le genre à n’en pas douter, surclassant celle de GRID en mettant le joueur réellement à la place du pilote, un choc trop violent brouillera vote écran dans un flou vous empêchant d’analyser parfaitement la situation mais ce n’est pas une simulation et ces chocs, même avec les options activées, n’auront pas autant d’impact que s’ils avaient eu lieu dans GTR. Enfin, la fidélité de la modélisation des modèles en émerveillera plus d’un.
Bref, c’est très joli avec quantité de circuits et de véhicules à la customisation large. Pas de quoi décoller la rétine mais l’ensemble est très eye-candy.

Un gameplay mal dosé.

Même un bon départ n'est pas tonitruant.
Même un bon départ n\’est pas tonitruant.

Si un jeu pouvait être une réussite que par son aspect graphique, ça se saurait non ? Et le gameplay de Shift pêche quelque peu, la sensation de vitesse est quasiment nulle, se résumant constamment à flouter les contours de l’écran tandis que votre parcours se ponctue de nombreux dérapages curieux dans les virages. L’IA n’est pas vraiment dynamique et se laisse faire, par exemple, elle ne se souvient pas des précédents, un véhicule que vous avez percuté violement pour le doubler ne le mettra pas en colère. Il ne faut pas hésiter à augmenter la difficulté à son maximum. D’ailleurs, parlons un peu de cette difficulté, c’est la première fois dans un jeu vidéo que je vois le joueur autant assisté, en mode le plus facile, vous pourrez jusqu’à demander que l’on freine à votre place ! Du gros jeu casual comme je les déteste, le but, c’est quand même de tirer le joueur vers le haut en l’incitant à augmenter la difficulté (qui peut être présente dans Shift) mais voilà, Shift est neutre, jouer à plus haut niveau ne vous fera pas gagner plus d’argents ou de points de profil contrairement à ce que fait GRID, ce qui pousse le joueur à rester simplement à son niveau actuel.

La partie sera longue.

Beaucoup de possibilités
Beaucoup de possibilités

Ce gameplay peu entraînant est d’autant plus dommage quand on voit le contenu de ce NFS Shift, son mode carrière avec ses dizaines et ses dizaines de voitures, ses huit types de courses que l’on croisera dans différentes classes avec au moins trois championnats à réaliser à chaque fois promettent de nombreuses heures de jeu même si parfois, une course vous fera vous arracher les cheveux (fichu drift !). Comme à l’accoutumée avec les NFS depuis 2003, vous pourrez tuner votre voiture à volonté, moins que dans Undercover ou même Carbon mais il y a ce qu’il faut, surtout, vous aurez une multitude d’achats à faire pour booster au maximum votre engin favori.
En outre, pour enlever un peu de linéarité à ces courses, le mode Carrière mettra en avant votre profil de pilote, offensif ou fair-play en proposant des courses bonus propres à votre style de jeu, du contre la montre pour le joueur fair-play, du duel bourrin pour le joueur offensif. Au fur et à mesure des courses, vous gagnerez des récompenses aussi inutiles que nombreuses mais ça fait toujours plaisir de fanfaronner lorsque l’on a obtenu toutes les récompenses.
Néanmoins, le jeu solo se résume à ce mode Carrière ou presque, on ne retournera sur le jeu que pour faire une ou deux courses. La faute à un multi-joueurs possible uniquement sur Internet, pas d’écran splitté ni de réseau local, ce multi n’est pas folichon, ça reste plutôt agressif dans le style de conduite. Le duel aura retenu mon attention à condition de le faire avec un joueur de votre niveau ou des amis et on regrette encore davantage l’impossibilité de jouer en LAN.

Que retenir ?

Un bien bel accident
Un bien bel accident

Shift est le cul entre deux chaises, d’un côté son habituel public de jeunes joueurs qui ont découvert le jeu de course avec un Undercover et ceux qui sont plus adeptes de la simulation (GTR) ou du moins, qui préfère de l’arcade à la simulation plus prononcée (GRID). Shift n’est pas déplaisant mais il ne s’impose pas, son style arcade n’est pas terrible, la faute à une jouabilité qui ne s’est pas réellement trouvée. Toujours est-il que le jeu est très beau avec une vue intérieure superbe, les fans habituels des derniers opus de NFS apprécieront, les autres ne se plaindront pas trop, la durée de vie étant suffisamment longue pour que l’on en ait pour son argent. Une dernière précision toutefois, il est fortement conseillé d’avoir un volant/pédalier, l’immersion est logiquement meilleure.