GRID Autosport, développé et édité par les studios Codemasters, est un jeu de courses automobiles type simulation. Troisième épisode d’une des franchises maintenant devenue far de Codemasters, ce GRID Autosport arrivera-t-il à faire oublier aux fans la déception du second jeu qui était plus axé arcade que simulation tout juste un an après la sortie de ce dernier ?

GRID Autosport

La saga GRID, digne successeur des séries TOCA et Race Driver, a toujours eu dans l’optique de nous proposer des jeux automobiles de grande qualité dans l’univers du Touring. GRID 2 ayant pris le risque de se détacher de son ainé en proposant une conduite plus axée arcade que simulation avait dans une certaine mesure été beaucoup critiqué. Codemasters ayant compris le cri désespéré des fans a réussi à se rattraper avec ce nouvel épisode proposant une conduite plus proche du premier GRID et cela en à peine douze mois de travail !

Oui mais voilà, qui dit développement rapide dit travail malheureusement bâclé ! On a l’impression de se retrouver dans une sorte de DLC de GRID 2 version simulation mais avec une multitude d’éléments en moins. Moins de circuits, moins de voitures, moins de customisation et une ambiance de jeu manquante!

Du noir, beaucoup de noirs !

Quand on lance le jeu la première fois on est un peu dérouté de trouver des menus presque vide, sobres certes avec ce noir propre et votre voiture en arrière-plan mais qui change radicalement de ce qu’on a pu déjà voir ailleurs. Une fois le profil créé et la brève explication donnée sur les différents styles de jeu et de course on se retrouve enfin sur la piste et là Ô joie ! Les sensations de conduites sont bien réelles (même si on est loin de certains jeux comme Forza ou certains GT) et la réalisation est vraiment impeccable pour ce qui concerne la maniabilité de sa voiture.

Codemasters a réellement rectifié le tir et les mordus de simulation qui adorent jouer avec leurs volants sur PC seront ravis. Malheureusement bien que les sensations soient présentes, on est vite rattrapé par un bon nombre des petites gènes que l’on rencontre au cours du jeu à commencer par une IA atrocement stupide : peu importe les obstacles elle suivra toujours la même trajectoire, à croire qu’il n’y a pas de pathfinding dans ce jeu ! Plus vous augmenterez la difficulté et plus vous aurez la sensation de vous suicider à chaque virage: même si vous avez la parfaite maîtrise de votre véhicule, l’IA n’hésitera pas à vous percuter et à endommager votre voiture pour vous mettre hors course.

On pourra également noter que même si les dégâts semblent moins affecter les bots concurrents que votre véhicule, la gestion de ceux-ci est très poussée et surtout, très localisée, au moindre contact vous aurez une rayure, voire une aile ou une roue démolie au point de devoir abandonner si votre moteur est trop endommagé ou l’état général de votre véhicule trop critique. Notez également que comme dans la plupart de ce type de jeu vous aurez la possibilité de faire un flashback (ou retour en arrière) si vous avez mal négocier un virage ou êtes partis en tête à queue par exemple.

Donc simulation OUI, mais Destruction Derby aussi… !

Cinq modes de jeu bien distincts

Avec un choix de cinq styles de course différents, Touring, Endurance, Open Wheel, Tuner et Street, ce GRID au premier regard a de quoi plaire malheureusement l’illusion ne dure guère et la réalité revient en force.

Les choix de voitures et de sponsors en mode carrière sont vraiment minces, on est loin du système de GRID premier du nom où l’on pouvait choisir sa voiture, la customiser et où l’on avait un vrai background d’écurie automobile à nos côtés. Ici vous n’aurez le choix qu’entre deux ou trois véhicules selon le championnat et encore quand on ne vous l’impose pas !

Quand vous commencerez une saison en mode carrière, après avoir fait le choix de la catégorie, vous serez plongé directement dans la course avec très peu d’explications.

Très durs à prendre en main pour les amateurs, les plus forcenés s’adapteront néanmoins aux manque d’intelligence des bots et seront ravis par les différentes sensations que procure chaque discipline notamment les monoplaces (ou formule A, B, C) qui est la réelle nouveauté de ce GRID Autosport.

Le mode solo propose donc un mode carrière, un mode contre la montre et la possibilité de créer son propre championnat même si les options sont réduites mais vous laissera le choix du véhicule et du circuit !

On retrouvera avec plaisir la vue cockpit même si celle-ci a été très mal réalisée et manque de vie (pas de boutons, de détails que l’on trouvent dans chaque voiture).

Evolution solo non, multi-joueurs presque…

Comme dans les anciens titres, les courses et championnats remportés vous feront gagner de l’expérience et des niveaux qui vous permettront de débloquer d’autres compétitions et championnats ainsi que le grand slam (sorte de mix des cinq différents championnats en un seul) vous permettant d’accéder aux paliers suivants, le nombre de manches et de tours de circuits augmentant proportionnellement avec le niveau de difficulté.

Les réglages des véhicules sont cette fois-ci présents mais aussi limités et on aura même tendance à ne pas trop s’y attarder, peut-être pour les plus férus qui veulent finir le jeu en difficulté professionnelle et qui trouveront un réel intérêt aux réglages de leur bolide.

Cela manque cruellement de vie, même si les cinq styles de course sont bien présents on peut être vite lassé par le manque d’évolution et de contenu proposée par GRID Autosport.

Coté multi-joueurs c’est un copier-coller de GRID 2 avec une évolution presque identique côté expérience mais la possibilité cette fois-ci d’acheter vos véhicules et de les customiser dans une certaine limite, plutôt ironique quand on voit que le solo ne nous laisse aucun choix. Notons de plus qu’à cette heure peu de joueurs se poussent pour rejoindre le multi-joueurs. Dommage.

Une belle réalisation

Côté réalisation graphique, les versions consoles ne sont pas à la hauteur de la version PC, c’est seulement avec cette dernière que l’on peut apprécier le travail du studio Anglais. Véritable beauté graphique avec des textures HD 4K, les circuits et les véhicules sont magnifiquement réalisés et de multitudes d’effets viennent s’ajouter à ce qui est le plus proche d’une simulation de course Touring.

On regrettera néanmoins l’absence de météo, très certainement par manque de temps, qui aurait pu donner de jolis effets sur les voitures et les pistes. Toujours par manque de temps, la vue du cockpit avec un flou vraiment douteux aurait pu être mieux rendue, mais faire une vue personnalisée des cockpits pour chaque véhicule demande de la recherche et du temps.

Très peu de musiques accompagnent le jeu dans les menus mais en contrepartie on retiendra le réalisme des bruits des moteurs qui, ajoutés aux sensations de conduites, crée une réelle immersion, un vrai plaisir à entendre!

Conclusion

Les studios Codemasters ont su répondre à leurs fans en proposant ce GRID Autosport moins d’un an après la sortie de GRID 2, avec une réalisation de course irréprochable et de réelles sensations de conduites dans les différents styles de cours. Mais on sera tout de même déçu par le manque de contenue affligeant et le développement d’IA désastreux.

Développer un jeu rapidement est une chose mais le développer proprement en est une autre, même si les puristes seront ravis de retrouver les sensations passées de RaceDriver : GRID, la série ne se renouvelle pas et le nombre de voitures et de circuits proposés ainsi que le manque d’originalité en font un jeu qu’à moitié abouti. On peut donc s’attendre à un futur GRID, espérons-le dans plus d’un an, mais avec un réel contenu digne d’un vrai jeu de simulation.