Jeu vidéo / Sacred 3

Date de sortie
Développeur
Keen Games
Éditeur
Deep Silver
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
RPG
Thème du jeu
Action

Test de Sacred 3

Après la faillite du studio Ascaron en 2009, l’avenir de Sacred semblait incertain avant que la licence soit récupérée par Deep Silver qui décida de produire un nouveau Sacred, Sacred 3. Oubliez tout ce que vous avez connu de Sacred, ce troisième opus ne conserve de ses aînés que le background et encore, avec quelques touches qui feront plaisir aux ados mais feront bondir les vieux de la vieille.

Le pitch en 5min que personne ne suivra

Sacred 3 - Screenshot 1
Les cinématiques sont rapidement lassantes

Dans les grandes lignes, Ancaria est de nouveau en danger et il vous faudra sauver son cœur de Zane, empereur des Ashens, qui veut par se biais prendre le contrôle du monde. C’est en tout cas ce que vous raconte la première cinématique qui dès le départ vous laissera pour le moins indifférent. C’est immédiat, vous savez que le scénario n’est qu’un prétexte à la baston, il faut dire aussi que tous les personnages n’ont que cette idée en tête en nous lançant constamment des blagues d’une nullité affligeante.

La désolation

Sacred 3 - Screenshot 2
Le choix du personnage se fera selon votre style de jeu

Après l’intro, nous n’irons pas par quatre chemins, nous allons de coup de massue en coup de massue. Vous aurez accès à quatre personnages jouables : l’Ancarienne avec sa lance, le Safiri avec sa masse, le Khukuri avec son arc, et enfin l’emblématique Seraphin à l’épée aiguisée. Une cinquième classe, le Malakhim, est disponible pour qui acceptera de débourser quelques deniers pour l’édition spéciale du jeu ou pour l’achat du DLC dédié. Franchement inutile, ce personnage est à peine intégré dans les cinématiques. Préférez le DLC « Underworld » qui propose des missions sympas, certainement les meilleures du jeu en fait…

Sacred 3 - Screenshot 3
Sacred 3 est en fait une carte avec un parcours

Une fois le personnage choisi, vous serez convaincu que vous n’êtes plus dans un hack’n’slash. D’abord, exit le monde ouvert des précédents opus, direction une carte avec UN chemin à suivre bêtement. 15 niveaux hors DLC et une vingtaine de niveaux proposant des missions annexes que vous n’êtes pas obligés de faire sauf en niveau Légende et au-delà histoire d’accumuler les XP. Il existe en réalité deux types de missions annexes, le premier consiste à dérouiller des mobs en cinq vagues consécutives avec un pseudo boss en dernière vague (le genre de boss que l’on croise à tous les virages lors des missions principales), le second à éclater tous les mobs qui croiseront votre chemin sur un parcours d’une centaine de mètres avec là encore, un pseudo boss à l’arrivée. C’est chiant à mourir, ça se torche en 2min chrono ou moins si vous n’avez pas lâché votre PC pour aller faire un tour aux toilettes et la récompense finale (slot de potion supplémentaire, totem…) n’est pas toujours au rendez-vous.

Sacred 3 - Screenshot 4
Oh oui, je devrai pouvoir éviter ces failles bleues…

L’avantage de ces quêtes annexes, c’est qu’elles sont tellement courtes qu’elles n’ont pas le temps de vous faire oublier le scénario. Dommage, comme l’histoire n’est pas folichonne non plus, cela ne sert pas à grand-chose. Aller tabasser Zane qui se prend pour un Dieu, pourquoi pas, mais chaque niveau a tellement peu de lien avec le précédent que le jeu nous décourage de suivre le périple. Nous ne faisons qu’enchaîner les niveaux seul ou jusqu’à quatre joueurs. Les cartes font certes preuves d’un peu de variété esthétiquement mais les parcours sont lourdingues avec des séquences où il faudra éviter des pièges ou des projectiles sans grande difficulté, il n’y a que dans les derniers niveaux que cela se corse un peu. Tout ça pour ne pas nous foutre devant le nez que nous allons uniquement de tabassage en tabassage. En même temps, la barrière magique qui vous empêche de retourner en arrière après chaque checkpoint nous donne la puce à l’oreille.
Vous le comprenez, Sacred 3 n’est ni plus ni moins qu’un beat’em’all et sa seule qualité est d’être jouable en coop en ligne ou sur le même écran. Car la suite ne fait pas rêver non plus.

Gameplay réduit au clic

Sacred 3 - Screenshot 5
Tu l’as vu mon super pouvoir ?!

La chose qui fâche d’emblée c’est l’absence de caractéristiques et les techniques de combat sont imposées selon la classe. A chaque niveau, vous ramassez de l’or que vous pouvez dépenser dans deux familles de pouvoirs et deux compétences passives. De temps en temps, dans un moment de folie, les développeurs ont prévu quelques bifurcations dans l’amélioration d’un pouvoir. Cela dit, vous n’aurez jamais davantage de choix qu’une option A ou une option B, il ne faut pas déconner. Voilà voilà. Inutile de vous dire que les pouvoirs sont déséquilibrés et qu’en gros tout le monde utilise les mêmes à condition d’avoir atteint le niveau suffisant, cela ne ferait que noircir un tableau déjà bien mal en point.

Sacred 3 - Screenshot 6
Seul ça peut déjà être bordélique…

Pour combattre, chaque personnage dispose d’une petite panoplie d’armes améliorables avec vos pièces d’or. Au départ, vous n’en possédez qu’une et c’est au fur et à mesure de vos pérégrinations que vous aurez accès à toutes. Contrairement aux pouvoir, ici, elles sont équilibrées et votre préférence se fera en fonction de votre style, du gros bourrin au perso un poil plus subtile. Pour se défendre, une armure à améliorer uniquement.
Vous pourrez combiner tout cela à un esprit : dragon, vampire, nain… votre esprit vous apportera un super bonus et un petit malus. Par exemple, vous récupérez de la santé en tuant mais vous consommez votre propre vie en utilisant vos pouvoirs. Dans le fond, pas de quoi faire une vraie différence sur le champ de bataille.

Sacred 3 - Screenshot 7
… Alors à 4 je ne vous raconte pas !

Enfin, si vous cherchez un quelconque inventaire pour tenter de vous raccrocher à un élément de Sacred, vous pourrez vous consoler avec une roue de sélection qui vous permet d’accéder à un panel de potions, pièges et totems. Ces derniers permettent d’invoquer un mob comme allié. Vous n’en trouverez l’utilité que dans les niveaux de difficulté les plus élevés.
Au cœur du combat, vous vous contenterez de cliquer pour frapper, de jouer avec deux touches pour activer vos deux seuls pouvoirs, de temps en temps un clic droit pour activer une « frappe » à distance qui ne fera pas de mal à une mouche mais désactivera les pièges, brisera les défenses de vos adversaires ou mettra un terme à leur incantation ou attaque spéciale.

Une durée de vie faiblarde

Sacred 3 - Screenshot 8
De temps en temps, un plan latéral, ça prolonge la durée du jeu

Un gameplay qui n’innove pas, des niveaux annexes inutiles, un scénario peu palpitant, un humour qui n’a rien de décapant, rajoutons la durée de vie de ce Sacred 3 qui laisse clairement à désirer. D’abord, les quinze niveaux principaux vous prendront chacun rarement plus de 30 min de votre vie, au final, même le plus téméraire qui décide de faire la totalité des niveaux ira fracasser Zane au bout de 8 ou 9h de jeu grand max. Vous aurez alors une vingtaine de niveaux en poche. Dans un vain effort pour offrir une rejouabilité, terminer le jeu une première fois permet de débloquer le mode « Divinité », il ne vous reste plus qu’à faire les mêmes missions sauf que cette fois, les mobs sont plus puissants et sont calqués sur le niveau le plus élevé de votre groupe. Il est fortement conseillé ici de constituer un groupe homogène, surtout si vous voulez venir à bout une nouvelle fois de Zane et viser le level 50.

La série Sacred profanée

Sacred 3 - Screenshot 9
Le monde des enfers, sûrement la meilleure partie du jeu

Pas la peine d’en rajouter une couche, Sacred 3 est juste un massacre. Seuls les amateurs de beat’em’all trouveront un intérêt à ce jeu, surtout s’ils s’intéressent à l’aspect coopératif. Pour tous les autres, notamment ceux qui ont joué aux précédents opus, passez votre chemin. Taillage en règle fait, je me dois de souligner néanmoins un autre point positif de ce jeu hormis le coop, c’est le DLC « Underworld » ou « Monde des enfers » pour les anglophobes qui est un véritable atout pour Sacred 3. Composé de quatre niveaux, ils ont la particularité d’être de vrais niveaux si bien que le scénario progresse au fil du parcours dans une fluidité parfaite. Certes, les dialogues conservent cet humour qui n’arrivera qu’à vous arracher un sourire de temps en temps et le parcours reste scandaleusement linéaire, mais globalement, ce fut la partie de l’aventure la plus agréable.