Jeu vidéo / Risen 3 : Titan Lords

Date de sortie
Développeur
Piranha Bytes
Éditeur
Deep Silver
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
RPG
-

Test de Risen 3 Titan Lords

Risen 3 – Titan Lords est le nouvel opus de la saga développée par Piranha Bytes. Ce RPG, édité par Deep Silver, promet un retour à ses racines avec un monde ouvert, varié, authentique et plein de vie. Est-ce que ce nouvel épisode sera combler les vieux adaptes du genre ainsi que les amateurs de jeu de rôle en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Comme un sentiment de déjà-vu

On a droit à un nouveau personnage pour ce troisième opus.
On a droit à un nouveau personnage pour ce troisième opus.

Le monde dans lequel on évolue a été abandonné par les dieux et souffre encore de la guerre des Titans quand une nouvelle menace émerge des profondeurs. On incarne un nouveau personnage « qui a un nom » puisqu’il est le frère de Patty. Et ce jeune guerrier va réussir à ce faire dérober son âme par mégarde (c’est ballot). Il part alors à la recherche de ce qu’il a perdu, au cœur des ténèbres qui engloutissent progressivement son univers.

Il s’agit d’une suite plus ou moins directe de Risen 2 : Dark Waters. On y retrouve pléthore de personnages et de lieux que l’on connaît déjà. C’est intéressant, par moment, de voir ce qu’il est advenu à des personnages secondaires après la destruction de Mara. Et on aura ainsi droit, à moult reprises, à divers clins d’œils des scénaristes destinés aux fans de la saga.

D’un autre coté, c’est aussi l’occasion pour eux de recycler dans les grandes largeurs. On arrive même à en rire quand on s’aperçoit qu’il n’y a qu’un seul prototype d’entrepôt depuis Risen premier du nom (à la caisse prêt). Ou que des clones de personnages de Risen 2 sont encore les même clones dans Risen 3 et qu’ils se trouvent habillés de la même manière dans les mêmes lieux. Parce que oui, on va (re)visiter des îles identiques au dernier opus.

Le terrain de jeu est vaste avec le retour de certaines îles connues.
Le terrain de jeu est vaste avec le retour de certaines îles connues.

Et ce recyclage, on le bouffe gaiement depuis la saga des Gothic dont la saga Risen reprend environ soixante dix pour-cent des bases (faune et flore, interface, montée du personnage, combats, etc…). Les développeurs ajoutent de nouvelles choses à chaque épisode ce qui fait que l’univers devient très riche et qu’il est bien maîtrisé. Mais fondamentalement, il n’y a pas grand chose de nouveau et il faudra peut-être attendre une nouvelle saga pour une refonte en profondeur (ou pas) des mécaniques du jeu.

Au final, le scénario de Risen 3 est dans la moyenne de la franchise. Il y a un bon potentiel mais il n’est certainement pas exploité totalement. Globalement la trame principale se suit agréablement, mais on a du mal à s’immerger dans la quête de notre protagoniste et dans le devenir des personnages secondaires qui sont totalement plat. Et il y a en plus une grosse déception avec un final conclu en une dizaine de secondes après le dernier combat. C’est limite du foutage de gueule à ce niveau…

Une aventure riche et longue

L'aventure est longue et plaisante.
L’aventure est longue et plaisante.

Notre aventure se découpe encore en quatre chapitres. On aura le choix de rejoindre, à la fin du deuxième chapitre, une des trois factions du jeu. Ce qui ne change finalement pas grand chose à la trame. Mais par contre cela propose un style de jeu différent. Car chaque faction possède ses propres compétence et ses propres missions.

Tout au long de cette aventure on devra remplir d’innombrables quêtes. Elles sont très similaires et assez basiques dans l’écriture et dans leur réalisation. On doit se rendre à un endroit précis, éliminer toute menace et rapporter le ou les objets à notre destinataire. Ou bien tuer un nombre précis d’ennemis. Et dès fois, on devra aussi escorter un personnage pour qu’il arrive à bon port. Il n’y a donc rien de nouveau avec cet épisode à ce niveau. On notera que l’on peut, très rarement, choisir de rapporter un objet à une personne au détriment d’une autre. Et qu’il est possible, parfois, de dérober de différentes manières (selon nos pouvoirs et compétences) le dit objet.

Risen 3 Titan Lords nous tient en éveil autour de trente cinq heures selon le niveau de difficulté et le niveau de notre exploration. C’est dans la moyenne de la saga. La rejouabilité n’est pas évidente, même s’il y a trois factions distinctes qui impactent plus notre façon de combattre qu’autre chose. On regrette également qu’il n’y ait pas de mode replay +. C’est à dire qu’une fois le dernier combat accomplit on ne peut pas refaire l’aventure en gardant notre niveau et équipement (contre des ennemis plus fort). Et en plus on ne peut même pas finir les quelques petites quêtes secondaires que l’on n’aurait pas réalisé. C’est quand même dommage.

L’exploration est la clé du jeu

On prend beaucoup de plaisir à explorer les différentes îles.
On prend beaucoup de plaisir à explorer les différentes îles.

Le gros point fort du jeu réside bien dans l’exploration. Il y a de nombreux lieux à découvrir ou à redécouvrir avec les huit îles proposées. Elles ont presque chacune un cachet propre avec des environnements qui se renouvellent donc agréablement. On parcourra ainsi, des plages, des forêts, des cryptes, des plaines, des mines, des ruines, des décors luxuriants ou totalement désolés : et ce sans aucun temps de chargement (par île) ! On regrette toutefois qu’il n’y ait pas de grandes villes. Il s’agit toujours de quelques petits hameaux peu peuplés.

Si on ajoute à cela la grande liberté d’action qui est proposée quant à l’ordre de la réalisation des quêtes. Et le fait que c’est très ludique d’arpenter les moindres recoins pour améliorer notre inventaire, notre arsenal et notre personnage. On a bien encore une fois l’élément clé qui a fait le succès de franchise. On peut ainsi passer des heures à juste explorer une île, ou bien partir à la recherche de trésors et de reliques rares et sans s’occuper de remplir un objectif précis. Et ces moments de découverte font bien partis des plus agréables du jeu.

On croise de nombreux environnements différents.
On croise de nombreux environnements différents.

Le bestiaire est assez riche avec pas mal d’ennemis différents. On croisera en plus des humains, par exemple, de gros rats, des félins, des phacochères, des monstres aquatiques, des rhinocéros, diverses engeances démoniaques, des golems, des araignées, des gobelins, etc… Par contre, on regrette que nos opposants n’utilisent pas plus la magie, vu que cet épisode marque le retour de ces pouvoirs surnaturels.

La flore est elle aussi abondante et elle nous permet de confectionner avec les bonnes recettes et les bons ingrédients diverses potions. Là, pour le coup il n’y a rien de nouveau (depuis un bail) mais cela fonctionne plutôt bien. L’interface pour gérer tout cela en sus de notre personnage, n’a pas évoluée non plus. Et sans être géniale, elle fait son boulot, mais notre inventaire se remplit vite avec la multitude de choses disponibles. Il faut dire que chaque plante, fleur, os, et matériaux que l’on récolte sert à confectionner d’autre composants comme des potions donc, mais aussi des sors magiques ou de vaudou, des amulettes, des anneaux, etc…

Les fans si retrouveront très vite, car rien n’a changé. Mais les bases du jeu de rôle sont solides et on peut créer tout ce que l’on a besoin pour s’améliorer et survivre plus facilement.

Évolution du personnage et combats

A la fin on devient quand même un peu trop puissant.
A la fin on devient quand même un peu trop puissant.

L’évolution de notre personnage est similaire à la saga Gothic et aux derniers Risen. C’est à dire qu’il n’y a pas d’arbres de compétences à proprement parler.

On gagne des points de gloires à chaque quêtes et à chaque ennemis tués. On peut ensuite les dépenser en points de compétences (de plus en plus onéreux) afin d’améliorer une des huit caractéristiques de personnages suivantes : Corps à corps, A distance, Ruse, Influence, Résistance, Dextérité, Magie et Esprit. Cela permet par exemple de donner des coups plus puissants, de subir moins de dégâts, d’améliorer nos talents de persuasion, d’intimidation, etc…

Ensuite, pour bénéficier de nouveaux talents, il faut trouver les PNJ adéquats. Et si vous avez le niveau requis en points de caractéristiques dans une ou deux branches et que vous avez aussi assez d’or vous pourrez acquérir la compétence désirée. Par exemple, on peut ainsi apprendre à crocheter les serrures, à contrer les attaques, à prélever plus de choses sur le cadavre d’une bête, etc… Toutefois, on s’aperçoit vite qu’il n’y a pas tant de capacités supplémentaires que cela. Et on nous permet surtout de devenir de plus en plus puissant ou résistant. A la fin du jeu on n’est pas loin du grosbill, comme avec tous les autres opus des saga Gothic et Risen.

Il faut s'adresser à des PNJ pour connaître de nouveaux talents.
Il faut s’adresser à des PNJ pour connaître de nouveaux talents.

Lorsque le choix de rejoindre une des trois factions (vaudou, chasseur de démons ou mage) s’impose là on aura accès à un peu plus de talents. Il y a des chances que la majorité d’entre vous choisissent mage vu que cet épisode marque le retour de la magie. Mais si ce n’est pas le cas, sachez que vous pourrez (comme pour les autres factions) utiliser ces pouvoirs malgré tout via des sorts à usages uniques qui se trouvent ou se confectionnent à loisir.

Cette liberté pour monter notre personnage à notre guise est toujours très appréciable. Même s’il elle n’est pas souple et qu’elle ne permet pas de changer d’optique en cours de route aisément.

Comme pour les autres épisodes, on vous conseille de débuter directement en difficulté maximum. Au début c’est un petit peu difficile, mais vous pourrez utiliser les bonnes vieilles techniques qui consistent à attirer un ennemi vers d’autres pnj pour qu’ils fassent le boulot à votre place. Sachez aussi que vous pouvez être accompagné durant toute la partie d’un partenaire. Cela permet de l’utiliser comme appât et de contourner facilement notre (nos) assaillant(s) pour les flageller de toutes part. En plus, avec cet épisode on peut vraiment faire de joli combos en décalant notre attaque par rapport à celle de notre compagnon : c’est dévastateur. Surtout qu’il est très rare que l’on doive combattre contre plus de trois adversaires à la fois.

Il y a assez peu de combats à mener contre de nombreux ennemis simultanés.
Il y a assez peu de combats à mener contre de nombreux ennemis simultanés.

Les combats n’ont donc pas évolués. Il y a une touche pour frapper trois coups d’affilés. On peut la maintenir un temps pour effectuer un coup plus puissant. Et il y a une autre touche pour bloquer les attaques (lorsque on utilise l’épée pas les sorts). On dispose également d’une seconde arme (pistolets, arbalète) que l’on dégaine instantanément et qui ne nécessite plus de temps de recharge.

Nos déplacements sont rapides si on utilise abondamment la roulade. Les combats sont ainsi dynamiques. Et avec un peu d’entraînement et de connaissances vis à vis de nos ennemis on s’en sort relativement facilement. Il y a toujours le ciblage automatique (pour les ennemis également) ce qui peut occasionner quelques gênes par moment. On rencontrera toujours les mêmes bugs qu’avec les épisodes précédents. Pour résumer, le chapitre un on lutte pour vaincre nos ennemis (mais on peut utiliser bons nombres de fioles de vies simultanément), et ensuite c’est plus facile, pour finir par un pur jeu de bourrinage au chapitre quatre (comme d’habitude).

Une réalisation artistique inégale

Les environnements extérieurs sont toujours les plus agréables visuellement.
Les environnements extérieurs sont toujours les plus agréables visuellement.

Le moteur graphique a subit un lifting très appréciable. On bénéficie ainsi de décors variés dans l’ensemble, même si cela se répète un peu par moment. Visuellement, c’est globalement réussi avec parfois de très jolis panoramas. Comme d’habitude, les environnements extérieurs sont bien plus aboutis que ceux en intérieurs. C’est aussi dû au fait que les textures ne sont pas toujours très fines, voir un peu dégueulasses par endroit.

Les effets de lumières, d’ombres et ceux des effets magiques sont bien maîtrisés. En point d’orgue on retiendra les effets liés à l’électricité ainsi que le rendu de l’eau. Le titre possède toujours un cycle jour/nuit. Et la météo peut être changeante avec de la pluie par moment. Au niveau du gros point noir, difficile de ne pas évoquer ce clipping omniprésent. Ainsi que les bugs habituels de physique et de caméra qui vont de pair avec la saga.

Le bestiaire est bien modélisé et les animations sont justes correctes pour la faune et assez pauvres au niveau des humains. Les cut-scènes sont réalisées avec le moteur du jeu, mais les animations faciales notamment sont quasi inexistantes.

Mais au final, notre impression est positive, avec un joli bon depuis l’épisode précédent. De plus, l’optimisation reste propre et soignée. Ce qui permettra au jeu de pouvoir tourner sur beaucoup de machines.

Au niveau sonore, le rendu est assez quelconque. Les bruitages font le job, mais vraiment sans plus. Le doublage en anglais (sous-titré en français) est juste correct surtout au niveau des intonations. Et les musiques sont quasi inexistantes. On est quand même très loin de la bande originale de Gothic 3… Selon-nous le studio a clairement délaissé les aspects sonores du jeu, ce qui est bien dommage surtout pour l’immersion.

Conclusion

Un nouvel opus sans grandes nouveautés, mais toujours agréable à parcourir.
Un nouvel opus sans grandes nouveautés, mais toujours agréable à parcourir.

Piranha Bytes nous livre un Risen 3 – Titan Lords très convenu. Pour faire simple : si vous avez joué à un ancien épisode et que vous n’avez pas accroché cela n’est pas la peine d’espérer mieux avec ce nouvel opus. Il n’y a pas grand choses qui a été amélioré ou modifié à l’exception du moteur graphique.

Les bases sont toujours les mêmes depuis les anciens Risen et même les anciens Gothic. Pour autant, il s’agit d’un jeu de rôle convaincant avec des bases solides de gameplay. Le studio refourgue toujours un peu les mêmes choses, mais il enrichit l’univers d’ennemis et de lieux à explorer notamment. Tout en proposant une nouvelle histoire dans laquelle la magie fait son grand retour pour notre plus grand bonheur. La durée de vie est conséquente et on prend un grand plaisir à explorer les moindres recoins de cet univers tout en montant notre personnage à notre guise. C’est pourquoi, si vous ne connaissez pas encore une des franchises phares du jeu de rôle on vous le conseille franchement.

Et si vous êtes fans de la saga, sans avoir atteint l’overdose, ce nouveau titre devrait vous satisfaire car il est probablement le plus abouti de tous. Mais n’attendez pas de grand chamboulements vous serez en terrain plus que conquis.