Jeu vidéo / Gauntlet

Date de sortie
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Hack'n'Slash
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Test de Gauntlet

Gauntlet constitue le reboot de la célèbre franchise de jeu d’action qui a lancé le genre du hack and slash avant Diablo. Si vous aussi vous êtes nés avant que les PC se démocratisent, vous avez sûrement joué à une version sur Amstrad CPC ou Amiga (voir sur borne d’arcade ou sur console : ah Satanas). L’attente est donc importante pour les plus nostalgiques d’entre nous. Surtout que le jeu est développé par Arrowhead Game Studios a qui l’on doit le succulent Magicka. Le tout étant chaperonné par Warner Interactive. Alors est-ce que ce nouvel épisode sera combler les vieux adaptes du genre ainsi que les amateurs du hack and slash en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Hack and slash ou jeu d’arcade ?

Le jeu est pensé pour du coop à 4
Le jeu est pensé pour du coop à 4

On retrouve dans ce reboot un jeu à l’ambiance heroic-fantasy. On a toujours le choix entre quatre héros (un guerrier, une valkyrie, un mage et un elfe), chacun ayant un point fort différent. Les deux premiers sont des classes de corps à corps relativement similaires. Tandis que les deux autres sont plus axés sur le combat à distance. Le mage se différencie des autres car il dispose de plus de sorts. Il se manie un peu comme les mages dans Magicka. C’est à dire que pour choisir l’élément (foudre, feu, glace) souhaité, il faudra effectuer un petit combo.

Mais globalement, on bénéficie tout au plus de trois ou quatre attaques (ou sorts) différents à utiliser ou à lancer durant la partie. C’est particulièrement rachitique et cela engendre beaucoup de répétitivité dans les combats. On en aura vite fait le tour car il n’y a pas d’arbres de compétences ou de niveaux à monter pour en débloquer d’autres.

Le personnage s’améliore en accomplissant des achievements. Il devient de plus en plus fort en accumulant les victimes avec tel ou tel type d’attaque, plus résistant en encaissant des dégâts et même en mourant (sic). On aura aussi plus de chance de trouver de l’or en détruisant divers objets.

La progression de notre personnage est donc fade et pas du tout flexible. On est cloisonné avec une classe dans laquelle il n’y a que quelques rares caractéristiques qui s’améliorent et qui ne possède pas plus de quatre attaques différentes. De plus, lorsque l’on change de personnage les achievements accomplit avec une autre classe ne sont pas pris en compte. On recommence à zéro.

La progression du perso se fait en réalisant des tâches
La progression du perso se fait en réalisant des tâches

Pour être totalement honnête, on peut posséder et utiliser des reliques (pas plus de deux en même temps). Ce qui augmente légèrement la diversité de nos compétences. Celles-ci s’achètent et s’améliorent (deux fois) avant le début du niveau, si vous avez les fonds nécessaires. Elles sont amusantes, mais il n’y en a pas beaucoup. On peut, par exemple, invoquer des monstres pour se battre à nos cotés, geler un groupe d’ennemis, se déplacer plus vite, déclencher des flammes à chacun de nos pas, etc… Contrairement aux attaques et aux sorts « normaux », le friendly-fire est activé, on peut donc blesser nos partenaires. Malheureusement leur utilisation est très limité car on ne peut les activer quand utilisant des fioles. Celles-ci sont très rares et en plus commune avec la résurrection. Fun ou Respawn : il faudra choisir !

Il n’y a pas de loot. On se privera donc du plaisir de trouver un item de la mort. Il n’y a pas non plus de système pour améliorer les caractéristiques de notre équipement. Sur la carte, on ne récolte que de l’or, de la nourriture et de rares fioles. Il y a bien une demi douzaine d’items de personnalisation de notre héros, mais c’est restreint et relativement anecdotique.

L’histoire tient sur un post-it et n’est pas du tout captivante. Ce n’est pas bien grave pour ce style de jeu, mais on aurait par contre aimé que nos personnages aient un minimum de charisme. Ce qui n’est pas du tout le cas, le jeu est avare en répliques et dénué de tout humour.

Un gameplay antédiluvien

Le gameplay n'a pas franchement évolué avec le temps.
Le gameplay n’a pas franchement évolué avec le temps.

Gauntlet est, selon nous, plus un jeu d’arcade qu’un Hack and slash. On dirige notre personnage sur la carte via les touches de directions (et non en pointant avec notre souris). Il y a aussi deux autres touches supplémentaires pour des actions spéciales en plus des deux touches de frappe de la souris. La prise en main est donc facile et rapide.

Pour attaquer nos ennemis, on choisit donc notre sort sur une touche en ciblant à la souris. Et là, on remarque un « bug » assez gênant et récurrent (avec toutes les classes) qui parfois nous fera rater notre cible alors qu’elle est parfaitement lockée. C’est particulièrement énervant avec une classe au corps à corps. Lorsque vous prenez un coup alors que c’est vous qui aurez dû toucher l’adversaire…

Le bestiaire est assez restreint (comme tout le contenu du titre, vous l’aurez compris). On rencontre quelques sbires de base (en masse), des monstres un peu plus costauds et enfin des boss à la fin des trois chapitres (mondes). Les deux premiers ne sont pas mémorables. Mais le dernier est déjà plus sympa à mettre à terre. Au début du jeu, les divers monstres ne lancent pas de projectiles. Mais sur les deux derniers chapitres on en croisera bien plus souvent.

Le principe du jeu est bien de parvenir jusqu’à la fin du niveau. On avance donc dans de petits couloirs (très génériques) pour arriver dans de petites arènes souvent très malfamées. Ou il faudra sempiternellement détruire les totems qui invoquent continuellement de nouveaux monstres avant de mettre fin à la vague d’ennemis. C’est amusant un temps, car cela devient quand même très répétitif même pour le style de jeu.

On combat toujours dans de petits espaces.
On combat toujours dans de petits espaces.

Le level-design est moyen : très faible au début de l’aventure mais cela s’améliore sur la fin. On regrette qu’il n’y ait pas de donjons aléatoires et d’éditeur de niveaux. Il suffit donc d’avancer, de détruire la vague d’ennemis, de prendre la clé, d’ouvrir la porte et ainsi de suite. Les zones sont étroites et assez vides (à part de monstres bien sûr).

Il n’y a pas de grandes étendues et on est très cloisonné. Il est vrai que la vue se centre sur les quatre combattants à la foi. On ne peut pas avancer si un coéquipier est à la traîne ou s’il combat totalement à l’opposé. Cela cause quelques soucis parfois lors d’affrontements ou lorsque des pièges se déclenchent et que l’on reste coincé dessus car cela n’avance pas.

Pour essayer de casser la monotonie des différents niveaux, les développeurs proposent, par moment, de jouer dans la quasi pénombre, de pousser quelques blocs aux endroits spécifiques, d’éviter des fragments de lave qui explosent au sol ou bien encore de rusher pour ne pas se faire toucher et tuer par la mort qui rode.

Le jeu se veut beaucoup plus un jeu en coop qu’en solo, même si on peut s’y adonner seul. Si vous choisissez cette dernière voie, il n’y aura pas de partenaires joués par l’ordinateur. Et le challenge ne sera pas insurmontable, mais très élevé dans les difficultés hautes (surtout qu’il n’y aura plus de vivres pour reprendre de la vie). C’est d’ailleurs un bon point en général : il y a un grand challenge en difficulté maximum.

Un coop amusant, mais vite lassant

La première partie est distrayante, mais la rejouabilité est restreinte.
La première partie est distrayante, mais la rejouabilité est restreinte.

Au lancement de la partie, on choisit si la partie est privée ou publique pour du coop en local ou en ligne. On ne peut pas doubler les classes, il y aura donc qu’un seul joueur de chaque. L’hébergeur pourra ensuite vous emmener dans un des trois mondes et un des niveaux qu’il aura débloqué. Ces derniers sont au nombre de quatre (par monde) plus un dédié au boss. Il sont constitués de trois à quatre cartes chacun. Le contenu est là encore un peu faible.

Le jeu en lui même est amusant le temps de la découverte. Il n’y a pas de coopération autre que le combat en équipe de base. C’est à dire qu’il n’y a pas, par exemple, de classes pour soigner ou octroyer des bonus à un coéquipier. Mais avec deux héros dédiés au corps à corps et deux autres au combat à distance cela fonctionne plutôt bien. Surtout si vos partenaires sont efficaces et c’est évidemment d’autant plus distrayant si ce sont des amis.

On notera la petite guerre pour ramasser l’or le plus vite possible (premier arrivé, premier servi). Et le jeu sympathique de la « couronne ». Un objet que l’on trouve et que l’on gardera tant que l’on ne sera pas touché. Évidemment cela octroie plus de point bonus à la fin.

Il n'a pas le feu au cul mais aux chausses.
Il n’a pas le feu au cul mais aux chausses.

Il y a quelques bonnes séquences de baston. Le jeu devient plus intéressant, d’ailleurs, à force que l’on avance dans l’aventure. Cela tient surtout au fait que les ennemis ont des attaques plus variées et que les niveaux sont plus agréables visuellement et surtout dans leur architecture.

Mais une fois le jeu terminé, après deux/trois soirées, on n’a pas trop envie de le relancer à cause d’un contenu rachitique. Surtout au niveau du nombre de pouvoirs et d’attaques différentes dont disposent nos héros.

On notera qu’il n’y a pas de système de communication d’inclus (audio ou écrit) durant la partie ou dans le salon ! Il y a d’autres bizarreries comme le fait de ne pas pouvoir rejoindre une partie en cours. Cela signifie aussi que si vos partenaires quittent le jeu (déconnections sauvages ou autres) vous vous retrouverez tout seul. Bonjour l’énervement, surtout que la progression dans les achievements et l’or récolté ne sont attribués que si vous finissez le niveau.

Pour un titre pensé exclusivement pour le coop, ya vraiment des choses à revoir…

Une finalisation technique à la ramasse

C'est graphiquement correct. Et cela s'améliore surtout sur la fin.
C’est graphiquement correct. Et cela s’améliore surtout sur la fin.

Gauntlet connaît un début chaotique. Il y a plusieurs bugs assez gênants et incompréhensibles. On notera en premier lieu l’impossibilité de modifier les touches présélectionnées. Le titre ne permet pas de jouer en « azerty ». On ne peut pas switcher avec le raccourci « Maj + Alt », il faudra donc changer cela via windows pour jouer normalement et avec des sous-titres localisés.

Chez certains le jeu se lance, mais il se bloque dans la barre de lancement (çà m’est arrivé aussi) ou d’autres ne peuvent tout simplement pas trouver de parties online…

C’est franchement inacceptable et on pourrait penser que le studio n’a jamais développé de titres pour le PC : or ce n’est pas le cas !

En dehors de cela, si vous avez la bonne config, le jeu est stable et assez bien optimisé. Il n’y aura pas de chutes de framerates et de ralentissements lorsque de nombreux ennemis seront affichés simultanément à l’écran.

D’un point de vue artistique le jeu est d’assez bonne facture. Mais il n’y a pas beaucoup de décors différents. Trois pour autant de mondes à arpenter. Visuellement, cela s’améliore sur la durée. Il faut dire que le premier chapitre est morose et fade au possible. Mais le dernier est bien sympa avec ces cachots et donjons parcourus de lave.

La lave a un joli rendu.
La lave a un joli rendu.

Une fois toute menace annihilée on se rend compte que les niveaux sont assez vides et sans vie. Les textures ne sont pas toujours très fines. On apprécie par contre les effets visuels des divers éléments (feu, glace) le jeu d’ombres, par moment, lorsque un monstre franchit une porte et le rendu de la lave..

Les animations des personnages sont sommaires. Alors oui, les différentes attaques sont travaillées (encore heureux vu qu’il y en a pas plus de dix en tout), mais le reste est assez rigide. Mention spéciale pour les sauts pré-calculés qui sont très risibles. On apprécie par contre le gore bien présent par moment.

Au niveau sonore, on ne croisera rien de mémorable. Les bruitages sont minimalistes, mais corrects. On aurait surtout apprécié une plus grande diversité. Les musiques sont fades et rares. Et les doublages sont convaincants en anglais, mais vu qu’il n’y en a là encore pas beaucoup…

Conclusion

A acheter plutôt lors de grosses promos.
A acheter plutôt lors de grosses promos.

Gauntlet constitue plus une déception qu’autre chose. Peut-être en attendions nous trop ? Mais quand même, le titre ne propose pas grand chose et il n’a pas su évolué avec son temps.

Le gameplay est relativement similaire à ses ancêtres : de petites salles et sempiternellement la même chose à faire. La répétitivité des actions est quelque chose que l’on peut reprocher à un hack and slash. Mais au moins, dans les titres actuels, on peut faire évoluer notre personnage en lui adjoignant de nouvelles compétences, de nouveaux sorts et de nouveaux équipements plus performants, etc… Là, il n’y a rien de tout cela, on débute avec quatre attaques ou pouvoirs différents et on reste cloisonné ainsi tout au long de la partie. On en fait vite le tour.

Arrowhead Game Studios a réussit à faire avec Magicka un titre très fun à jouer (et à rejouer) en coop et avec Gauntlet ce n’est pas tout le temps le cas.

Alors certes, le temps de la découverte et surtout entre amis on peut s’y amuser quelques soirées. Car il y a de bonnes séquences de bastons (surtout vers la fin) par moment. Mais il manque du contenu et surtout une âme au jeu pour perdurer sur la longueur. C’est très répétitif et surtout très vite redondant.

Et que dire de la finalisation inacceptable du produit qui empêche tout simplement à certains joueurs de le découvrir confortablement à cause de tel ou tel bugs. On pourrait penser que le studio n’a jamais développé pour le PC, mais en plus ce n’est pas le cas.

Bref, vous l’aurez compris c’est un titre que l’on ne vous conseille pas spécialement en l’état. Mais lors de grosses promos et avec des amis c’est sûr que cela peut détendre un temps.