Jeu vidéo / Alien Isolation

Date de sortie
Développeur
Creative Assembly
Éditeur
SEGA
Moteur
-
Mode de jeu
-
Thèmes du jeu
First Person Shooter, Survival Horror

Test de Alien Isolation

Alien Isolation est un survival horror qui nous plonge dans l’univers de la célèbre franchise cinématographique. Il constitue une sorte de suite du grand classique réalisé par Ridley Scott en 1979. C’est développé par The Creative Assembly et édité par Sega. L’attente est importante de la part des fans de la licence, au vu de l’énorme potentiel de cette saga, et des ratés notoires des derniers titres utilisant cet univers. Cet opus est-il une réussite à même de combler les fans de la première heure ? Et les amateurs de survival horror en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Bienvenue à Sébastopol

Bienvenue à Nostromo, euh non à Sébastopol.
Bienvenue à Nostromo, euh non à Sébastopol.

Le jeu se déroule en 2137, soit quinze ans après les événements d’Alien et quarante-deux ans avant ceux d’Aliens, le retour. On incarne la jeune Amanda qui est la fille d’Ellen Ripley. Elle travaille pour la Weyland-Yutani et elle mène des recherches sur la disparition de sa mère ainsi que de tout l’équipage du USCSS Nostromo. Elle va être envoyée sur la station spatiale Sevastopol pour retrouver des données qui pourraient aider à localiser ces sept personnes. Mais tout ne se passera pas comme prévu, car un xénomorphe a déjà déjà infesté les lieux.

Ce scénario est convaincant dans l’ensemble. On s’immerge facilement dans ce jeu d’ambiance qui retranscrit fidèlement l’univers du premier film de la série. Notre terrain de jeu est le Sébastopol et il est fortement inspiré par le Nostromo. Tous les fans apprécieront le rendu visuel et sonore ainsi que la mise en scène qui sont diablement efficaces et surtout très fidèles au huitième passager. L’hommage de The Creative Assembly à l’œuvre de Ridley Scott est réussit.

La durée de vie est au rendez-vous car il vous faudra entre vingt et vingt-cinq heures pour terminer cette aventure. Le rythme est relativement bien maîtrisé même si cela démarre lentement et qu’il y a certaines longueurs sur la fin.

Un jeu d’ambiance

Un jeu de cache-cache perpétuel avec l'Alien.
Un jeu de cache-cache perpétuel avec l’Alien.

Alien Isolation est un jeu d’ambiance qui propose beaucoup d’infiltration et très peu d’action. On déambule continuellement dans d’étroits couloirs ou dans des conduits très serrés. Le titre est donc très cloisonné et dirigiste. Mais cela correspond bien à l’idée que l’on se fait d’une « ballade » dans une réplique du Nostromo.

Il n’y qu’un seul et unique xénomorphe tout au long de l’aventure. Ce dernier est impossible à tuer. Et notre but est d’avancer sans se faire trop détecter pour atteindre la fin du niveau. Le gameplay est donc orienté presque exclusivement vers l’infiltration. On doit faire preuve de discrétion et d’ingéniosité pour survivre.

Car l’alien est redoutable et il vous tuera rapidement s’il vous détecte. Il a été programmé pour nous rechercher activement et non pour apparaître systématiquement aux mêmes endroits par le biais de scripts. Il peut nous détecter par la vue, l’ouïe et l’odorat. Cela signifie que l’on ne peut pas constamment se cacher au même endroit (armoire, casier, placard à roulette, dessous une table ou dans un coin d’ombre) car il finira par nous déloger si on ne bouge pas. De plus, il faudra penser à retenir sa respiration pour faire le moins de bruit possible lorsque qu’il est trop proche.

Le xénomorphe n’est pas seul à Sébastopol, on croisera aussi des humains et des androïdes. Ils sont tout autant belliqueux et dangereux. Mais on pourra les tuer et fuir plus aisément. Cela n’est pas simple pour autant car ils font beaucoup de dégâts en peu de coups : deux/trois suffissent pour vous tuer. On trouvera quelques armes au fil de l’aventure avec peu de munitions (sur la fin le lance flamme repousse même l’alien un temps). Mais l’idée générale est toujours d’éviter le plus possible toute confrontation. Car c’est très dangereux et inévitablement, le bruit attire d’autres ennemis et surtout le xénomorphe. Par contre, cela peut être une technique à certains endroits pour se débarrasser d’un groupe d’individus.

Une belle gestion des effets de lumière.
Une belle gestion des effets de lumière.

Notre progression est lente car après quelques niveaux, le danger est omniprésent. On avance précautionneusement en utilisant constamment notre détecteur de mouvement. On a également une lampe torche qui se décharge très vite, mais fort utile car on évolue constamment dans la pénombre ou dans le noir absolu. Cependant, le fait d’utiliser ces accessoires émet du son ou de la lumière, augmentant les chances de se faire repérer.

La sensation d’oppression et de danger est donc parfaitement distillée et maîtrisée. Et ce sentiment d’immersion est encore plus réussi grâce à la qualité visuelle reproduisant un environnement attrayant et fidèle à celui du premier Alien. L’éclairage dynamique ainsi que certains effets de lumières et de fumées sont saisissants. Par contre, les cinématiques sont en décalages avec la qualité générale du jeu.

Et comment ne pas évoquer l’excellence de l’ambiance sonore qui nous plonge irrémédiablement dans cet univers. Les bruitages sont très réussis. La vieille carlingue du Sébastopol grince à l’envie. L’alien ne produit pas les mêmes sons durant sa traque. Et l’on aura vite assimilé s’il se déplace dans les conduits, s’il furète, s’il courre ou bien s’il nous a détecté. Si l’on ajoute en plus le bip caractéristique du détecteur de mouvements, tout fan d’Alien devrait pleinement apprécier l’expérience. Les musiques sont rares mais bien implantées à l’ambiance et surtout dans l’esprit du film de Ridley Scott. On peut noter un doublage français correct mais avec une synchronisation labiale à la ramasse.

Mais malgré des qualités certaines le titre n’est pas exempt de défauts.

Un gameplay vite répétitif

L'objet indispensable : le détecteur de mouvements.
L’objet indispensable : le détecteur de mouvements.

Si Alien Isolation distille de bonnes sensations de stress on ne peut pas dire qu’il fasse peur (même si cela reste évidemment très subjectif). On craint surtout de mourir avant d’atteindre le checkpoint providentiel. Il n’y a pas de sauvegardes automatiques et on doit donc se déplacer jusqu’à lui pour accéder au saint Graal. Ce système est logique pour ce genre de jeu, l’inverse casserait certainement le trip.

Mais on ne peut pas dire que les développeurs aient gérés cela au mieux. Il y a pas mal de séquences de « die and retry » et lorsque les checkpoints sont espacés de dix minutes cela gonfle sérieusement à la longue de devoir se retaper plusieurs passages ou cutscenes. Ce système de sauvegardes devient énervant et prolonge artificiellement la durée de vie du jeu.

Pour survivre on devra se confectionner soi même divers gadgets (grenades aveuglantes, leurres auditif, medikit, etc…). Il faut tout d’abord trouver les schémas nous permettant de connaître les plans de constructions. Ensuite, on devra dénicher les bons composants disséminés au fil des niveaux. Certains sont communs et on devra donc bien réfléchir à ce qu’il nous fait le plus besoin. De plus, il faudra varier nos techniques car l’Alien s’adapte à nos tactiques. Cet aspect du jeu est plutôt bien réussit car on ne déborde pas d’items et que l’on ne régénère pas tout seul.

S’il est souvent excitant de jouer à cache-cache avec l’extraterrestre ou tout autre ennemi, on aura quand même vite fait le tour des différentes mécaniques du jeu qui manquent cruellement de variétés. L’aventure est probablement un petit peu trop longue et elle nous donne l’impression de s’éterniser sur la fin.

Le problème étant que l’on va vite stagner et toujours plus ou moins faire la même chose. Car on doit continuellement se déplacer silencieusement, sans courir et s’accroupir pour rester invisible dans la pénombre et derrière les éléments du décor. Les missions se bornent elles aussi à chercher la carte ou le point d’accès à activer pour continuer à progresser. On passe notre temps à déverrouiller des portes (avec d’interminables séquences de QTE) dans l’attente dans déverrouiller de nouvelles. Cela induit une certaine répétitivité des actions et des baisses de rythme.

Conclusion

Au final, c'est un bon jeu d'infiltration.
Au final, c’est un bon jeu d’infiltration.

Alien Isolation réhabilite avec brio la franchise en nous proposant un univers très fidèle au premier Alien. Le titre dispose d’une excellente ambiance avec des environnements réussis, une bonne mise en scène et une bande-son remarquable. Tous les fans de la saga s’immergeront très vite et avec bonheur dans cette aventure, les amoureux d’infiltration aussi.

Car le sentiment d’oppression est très réussi sans toutefois être horrifique. On prendra beaucoup de plaisir si on aime les parties de cache-cache angoissantes avec cet xénomorphe intelligent et redoutable. Si par contre, vous désirez de l’action passez votre chemin ce n’est pas ce que propose le jeu.

On regrette par contre une gestion des checkpoints énervante par moment. Ainsi que des mécanismes de gameplay (un peu datés) qui se répètent et qui tournent assez vite en rond. La durée de vie est conséquente, même si elle est artificiellement prolongée.

Au final, on vous conseil franchement Alien Isolation si vous êtes fan de la franchise et des jeux d’infiltration avec une très bonne ambiance. Pour les autres, l’achat est nettement moins indispensable.