Jeu vidéo / The Evil Within

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id Tech 5
Mode de jeu
-
Thème du jeu
Survival Horror

Test de The Evil Within

The Evil Within est un survival horror développé par Tango Gameworks sous la direction du concepteur et chef de studio Shinji Mikami. Célèbre pour avoir créé la série Resident Evil et le genre auquel le titre, édité par Bethesda Softworks, ambitionne de redonner ses lettres de noblesse. Cet opus est-il une réussite à même de combler les fans de survival horror en général ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un récit complexe mais passionnant

Je ne suis pas l'auteur de ce massacre !
Je ne suis pas l’auteur de ce massacre !

Dans cette aventure on incarne l’inspecteur Sebastian Castellanos. Et avec ses équipiers ils vont rencontrer une force puissante et mystérieuse, alors qu’ils enquêtent sur une scène de crime particulièrement sanglante.

Après avoir vu ses collègues de la police se faire massacrer, Sebastian est pris en embuscade et se fait assommer. À son réveil, il se retrouve dans un monde dérangé où des créatures hideuses déambulent parmi les morts. Devant affronter une terreur inimaginable tout en se battant pour sa survie, Sebastian commence un voyage effrayant au cours duquel il devra faire la lumière sur les mystères entourant cette force maléfique.

Ce scénario est relativement alambiqué, mais on s’y plonge avec plaisir car il est intriguant et qu’il monte en puissance au fil des niveaux. Malheureusement, il s’épuise et retombe un peu sur la fin. Mais il parvient à nous immerger facilement dans son univers torturé qui bénéficie d’une merveilleuse ambiance. La mise en scène est efficace et le rythme est soutenu tout au long de l’aventure. On apprécie la variété des situations et des lieux à explorer.

La durée de vie est correcte. Il vous faudra entre quinze et vingt heures pour terminer le jeu selon le niveau de difficulté choisit. Et il y a également un mode replay+ qui permet de refaire l’aventure avec une difficulté encore accrue. Ou un des quinze niveaux du jeu en gardant l’évolution de notre personnage et en bénéficiant de deux armes supplémentaires.

Une ambiance géniale et malsaine pour un jeu gore

Courage Fuyons !
Courage Fuyons !

The Evil Within est un jeu qui distille une excellente ambiance. Certains niveaux sont très glauques avec beaucoup de sang, de cadavres ou de restes de matières organiques en décomposition. Ce sont de loin nos environnements préférés et certains sont vraiment marquants.

Pour éviter une trop grande claustrophobie et l’overdose de viscères, le studio a intercalé d’autres niveaux plus conventionnels avec des environnements extérieurs pour que l’on puisse respirer un peu d’air frais. C’est très bien géré et le titre bénéficie en plus d’une mise en scène très hollywoodienne avec moult flash-back nous ramenant donc dans le passé mais aussi dans un monde parallèle sans que l’on saisisse toujours ou se situe le présent à l’instant T.

Le chara-design est lui aussi une pure réussite avec des ennemis et des boss aux looks démentiels. On croisera pelle mêle des individus avec des pieux et des couteaux dans le visage, exhibant du fer barbelé enfoncé profondément dans leur chairs comme simple vêtements ou encore des monstres difformes. Cela donne vraiment le ton et on vous laisse le plaisir de la découverte des boss qui sont là encore très stylés.

Le jeu est gore à souhait et les phases de combats sont très sanglantes. Les headshots entraînent l’explosion des têtes de nos ennemis avec de belles gerbes de sang. Cela repeint les murs et même nos habits avec des restes de matières organiques qui dégoulinent de partout. Un pur régal qui atteint son paroxysme lorsque l’on utilise des grenades (ou mines explosives) dans des espaces clos. En effet, une séquence dans un corridor ou je lance derrière trois ennemis une grenade qui explose et qui avec la puissance et le souffle de la détonation les pulvérisent et envoi leur restes démembrés et sanguinolents vers moi restera gravée dans ma mémoire de poète pendant un bon moment.

Un gameplay classique et assez rigide

Cela reste assez proche du gameplay de Resident Evil.
Cela reste assez proche du gameplay de Resident Evil.

The Evil Within distille de bonnes sensations de stress car l’insécurité est permanente. Mais on ne peut pas dire qu’il fasse peur (même si cela reste évidemment très subjectif) malgré une immersion très réussit.

Le titre propose un peu d’infiltration et pas mal d’action en difficulté normale. Tandis qu’en mode survie nos munitions sont très restreintes ce qui nous oblige à plus favoriser la discrétion. A ce niveau, ou chaque balles comptent, le challenge est au rendez-vous.

Le principe de jeu est simple : il faut parvenir jusqu’à la fin du niveau tout en évitant de mourir par le biais des ennemis mais aussi de pièges cruels. La progression se fait au moyen de checkpoins relativement proches dont la gestion est plutôt bien gérée. On ne se retape pas dix minutes de marche avant de revenir à un piège ou un combat fatal. Par contre, y a pas mal de séquences de « die and retry » à la difficulté élevée en mode Survie qui peuvent énerver à la longue.

On évolue dans un monde fermé et on déambule continuellement dans d’étroits couloirs ou chemins prédéterminés. Le titre est donc très cloisonné et dirigiste mais cela correspond bien au genre du survival horror.

On dirige notre héros avec une vue à la troisième personne. Celui-ci peut courir un court laps de temps, s’accroupir pour rester invisible dans la pénombre ou derrière les éléments du décor mais il ne peut pas sauter. En fait si vous avez déjà joué à un Résident Evil vous ne serez pas trop dépaysé.

L'ambiance est excellente.
L’ambiance est excellente.

Si on arrive discrètement derrière un ennemi on peut lui infliger une mort instantanée. Et il faudra souvent faire attention à ne pas nous faire détecter pour éviter les combats et préserver ainsi nos précieuses munitions.

On en récolte des quantités limitées en trouvant des boîtes tout au long du niveau. Et aussi lorsqu’un ennemi en lâche en mourant. A ce sujet la jouabilité est assez pénible lorsque l’on ramasse un objet ou quand on active un dispositif. Il faut souvent se positionner au millimètre prêt (un peu comme le premier Tomb Raider) et cette raideur est vite pénible. A plus forte raison dans le feu de l’action…

Si le combat s’engage on dispose de plusieurs armes : pistolet, fusil à pompe, grenade, fusil de précision et d’une arbalète avec plusieurs types de carreaux (explosifs, électriques, immobilisant, aveuglants et harponneurs). Le système est là encore très rigide car on ne peut switcher en utilisant la molette de la souris. Il faut obligatoirement passer par une touche qui affiche une « roue » des armes disponibles et ensuite sélectionner celle que l’on désire. En plein combat c’est d’un chiant… Comme le fait de ne pas pouvoir tirer en position accroupie.

Des affrontements distrayants

Boom HeadShot !
Boom HeadShot !

L’idée générale est de toujours favoriser l’headshot pour faire le plus de dégâts possible. Nos ennemis avancent assez lentement et on a généralement le temps de bien viser si on est bien préparé. C’est à dire si on a rechargé nos armes et si notre jauge pour courir n’est pas vide. Pour ceux qui viennent plus vite vers nous, une balle dans la jambe les ralentira ou les mettra au sol. On peut tuer définitivement un ennemi (ou plusieurs s’ils sont proches) lorsqu’il est allongé par terre sous l’effet de l’impact en craquant une allumette et en l’embrasant. C’est rigolo et cela permet d’économiser encore un peu plus nos munitions.

Les niveaux regorgent aussi de pièges qui sont autant mortels pour nous que pour nos adversaires. Il faudra ainsi faire attention de ne pas briser un fil tendu, de se baisser pour ne pas activer des mines à mi-hauteur, de ne pas marcher sur des pièges à ours, d’éviter des pieux qui sortent des murs ou des plafonds, etc… On peut tous les désactiver si on est vigilant mais on peut aussi s’en servir en attirant un ennemi vers eux. Beaucoup de passages sont pensés ainsi.

Si le chara-design de nos adversaires est vraiment excellent leur IA et leur diversité n’est pas au top. Déjà ce ne sont pas des zombies mais on pourrait le croire car ils agissent tous de la même façon. Et, on l’a dit, si on est bien armé (c’est souvent le soucis majeur ^^) ils ne sont pas très dangereux car ils avancent assez lentement. Par contre, s’ils nous attrapent ils font pas mal de dégâts. Lors des séquences d’infiltrations on se dira le plus souvent qu’ils n’ont vraiment que deux neurones. Et lorsqu’ils foncent droit dans des pièges visibles pour venir vers nous on sera définitivement convaincu qu’ils n’ont pas de cerveaux du tout. Et pour le coup cela sera vraiment le cas car il aura explosé.

Dès fois un partenaire nous aidera.
Dès fois un partenaire nous aidera.

Sur les derniers niveaux, certains de nos ennemis utilisent des armes. Ils seront donc plus dangereux. Et le jeu deviendra un peu plus bourrin. Ces quelques niveaux en ville en plus d’être les moins bon techniquement ne nous on pas du tout convaincus.

Ce n’est pas le cas des affrontements contre les boss qui eux pour la plupart sont très amusants et pour le moins mémorables. On apprécie la diversité des actions à faire et la montée d’adrénaline que cela procure. Ils font partis des grands moments que le jeu nous procurera car c’est une réelle lutte stressante que d’en venir à bout.

Au final, le sentiment d’insécurité est omniprésent car les situations sont variées et que les dangers mortels ne sont jamais bien loin. On apprécie que le gameplay se renouvelle avec des séquences d’infiltration, des combats sanglants, des courses effrénées, une lutte pour notre survie ou encore des combats acharnés contre les boss. Tout n’est pas parfait mais le rythme est très soutenu du début à la fin de l’aventure.

Une direction artistique de qualité

Les environnements en intérieur mettent en valeur l'éclairage dynamique.
Les environnements en intérieur mettent en valeur l’éclairage dynamique.

The Evil Within propose un rendu graphique de bonne qualité. On croise de nombreux environnements différents mais ils n’ont pas tous une qualité homogène. On préférera (de loin) les niveaux en intérieur dans la pénombre. On pourra ainsi profiter de l’excellent travail sur l’éclairage dynamique ainsi que certains effets de lumières et de fumées qui sont saisissants. Par contre, les environnements en extérieurs sont plus fades et ceux en villes finalement pas terribles.

Au niveau des textures, c’est un petit peu la même chose. En extérieur certaines sont peu détaillées et très baveuses, voire dégueulasses par moment (plus rarement). Mais en intérieur, on aura le plus souvent droit à un ouvrage de qualité avec des textures fines et bien détaillées. A ce sujet, la recommandation éditeur est d’utiliser une carte graphique avec 4GB de Ram (encore heureux qu’elles aient un bon rendu la plupart du temps) mais en réalité avec une bonne machine et seulement 3GB cela fonctionne très bien sans aucuns ralentissements.

On l’a déjà souligné, le travail sur le chara-design est excellent avec un vrai style graphique. Mais on apprécie également les animations convaincantes de ces diverses créatures (surtout les boss). Les cinématiques sont correctes, mais les visages sont un peu rigides et manquent d’expressions.

On sera souvent dans la pénombre.
On sera souvent dans la pénombre.

Le titre tourne correctement sans aucunes chutes de framerates si on suit les recommandations préconisées. Le studio a par contre réalisé un portage discutable en ce qui concerne la limitation des FPS, le FoV et le format d’images qui oblige à avoir des bandes-noires à l’écran. On aurait aimé avoir le choix et que cela soit intégré directement dans le jeu. A défaut Tango Gameworks a assez vite réagit aux remarques des utilisateurs en proposant divers codes à entrer dans la console pour atténuer cela. Pour notre part, on a passé les FPS en limitation à 60 au lieu de 30, enlevé les bandes noires et utilisé un programme externe pour jouer avec un Fov à 90 (obligatoire à changer si vous enlever les bandes noires). Dans l’idéal, il aurait été de bon ton de pouvoir paramétrer des touches sur la souris et surtout de switcher les armes avec la molette.

Pour finir, l’ambiance sonore est remarquable. Les bruitages sont très convaincants et participent pleinement à l’ambiance générale du titre. Les rares musiques nous immergent également dans cet univers torturé. Et les doublages (uniquement en français) sont dans l’ensemble convaincants bien qu’inégal.

Conclusion

Un très bon Survival Horror.
Un très bon Survival Horror.

The Evil Within réussit pleinement son pari, celui de nous proposer un survival horror de qualité. Le titre distille une ambiance bien glauque et malsaine par moment. Le tout étant saupoudré par une bonne dose de gore. On s’immerge totalement dans ce monde torturé et on ressent de bonnes sensations de stress car l’insécurité est permanente.

Cette excellente ambiance est accentuée par un travail sur le son remarquable. Ainsi que de jolis graphismes même si les niveaux sont assez inégal. On croisera de nombreux environnements variés mais on préférera ceux en intérieurs qui mettent en valeur le travail effectué sur l’éclairage dynamique ainsi que certains effets de lumières. Ils sont au final bien plus marquants.

La durée de vie est correcte avec quinze à vingt heures selon le niveau de difficulté. Il y a d’ailleurs un réel challenge en mode Survie. L’aventure est bien rythmée avec diverses séquences de jeux. On retiendra les affrontements contre les boss pour le coté positif et quelques passages « Die and Retry » un peu ennuyeux par moment.

Tout n’est pas parfait, avec une jouabilité parfois imprécise et un peu trop rigide. Ainsi qu’un portage PC approximatif, mais dans l’ensemble on passe un très agréable moment dans cet univers. C’est pourquoi on peut vous recommander chaudement The Evil Within qui est un survival horror de qualité.