Jeu vidéo / Stronghold Crusader 2

Date de sortie
Développeur
Firefly Studios
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Stratégie Temps Réel
-

Test de Stronghold Crusader 2

Stronghold est une série de STR qui commence a avoir de la bouteille mais dont la tendance est plutôt un mauvais vieillissement avec le temps. La première édition était plutôt réussie, nous plongeant dans un univers médiéval fleuretant tantôt avec une ambiance crédible tantôt avec un humour de bon aloi. Mine de rien, à l’époque, les possibilités étaient intéressantes si bien que le jeu a connu un relatif succès qui permis de sortir une suite nommée Stronghold Crusader. Cette fois-ci, du médiéval mais sur les terres de Saladin en pleine période de croisades (d’où le nom Crusader, bien vu mon gars !). A partir de là, c’est la chute, notamment le passage à un moteur graphique full 3D, la licence se met à végéter et Firefly Studios tente une nouvelle fois de redorer son blason avec un Stronghold Crusader 2. Voyons ce qu’il en est.

La nostalgie ne fait pas tout

Stronghold Crusader 2 - Screenshot 1
Une campagne contre Saladin ? Pourquoi pas. Mais sans scénario

Quand nous plongeons dans un Stronghold, c’est avec une certaine nostalgie, la licence a quand même soufflé sa 13e bougie ! Ce n’est pas rien. Quoi qu’il en soit, nous y allons aussi avec une certaine appréhension, les dernières expériences n’ont pas laissé un bon souvenir. Dès le lancement de Stronghold Crusader 2, nous sommes dubitatifs, il y a un tutorial à disposition, puis des campagnes, des escarmouches et un mode multi. A priori, tout y est, sauf que le contenu n’est pas très intéressant. Le tutorial sert à rien pour qui a déjà joué au moins une fois dans sa vie à la licence, c’est normal car Stronghold Crusader 2 ne vient sans aucun vent de fraîcheur. Les campagnes sont une blague, c’est bien joli de nous plonger dans cette période de croisades riche en événements mais faut proposer un scénario intéressant. Ici, nous enchaînons des missions dignes des quêtes annexes les plus pourris d’un RPG de seconde zone : ramassez 200 pommes avant le temps imparti. Ce n’est pas très valorisant, dans un sursaut, nous avons quelques missions qui proposent de réaliser une belle bataille mais l’IA n’est toujours pas brillante, c’est un peu la bête noire du jeu, il y a des astuces à la con comme astucieusement placer ses archers pour faire tomber une pluie de flèches sur l’ennemi sans qu’il réagisse. Et puis il n’y a pas un grand nombre d’unités, nous avons l’impression de débarquer dans un vieil AoE avec certes, un niveau de détails plus élevé.

Stronghold Crusader 2 - Screenshot 2
Les escarmouches se suivent et se ressemblent…

Viennent ensuite les escarmouches, nous sommes bien servis en quantité mais voilà, c’est des escarmouches, le seul objectif est de vaincre les seigneurs adverses et c’est tout. Cela pourrait le faire si chaque carte apportait quelque chose de nouveau à l’escarmouche précédente, malheureusement non. Cela est tout à fait normal, là encore l’IA fait défaut, nous aurions beau la placer dans un contexte de supériorité, par exemple elle peut placer ses troupes en hauteur pour que ses archers profitent d’une plus grande portée. Et bien non, l’ordinateur balance bêtement ses hommes sur vos remparts, de la chair à canon. Globalement, aucun challenge pour celui qui a un minimum d’expérience dans la série Stronghold.

La 3D pour moins de gameplay

Stronghold Crusader 2 - Screenshot 3
Graphiquement c’est un peu fade quand même

Qu’avons-nous de nouveau avec ce Stronghold Crusader 2 ? Le moteur graphique ! Dommage, il n’est pas très réussi, les textures sont baveuses, les environnements sont pauvres, les animations pas toujours au rendez-vous… La caméra libre coûte chère à la qualité générale du jeu, Firefly Studios n’avait pas un gros budget, partir sur un jeu full 3D est une erreur lourde de conséquences. Le gameplay en pâtit considérablement, les nouveaux bâtiments se comptent sur les doigts d’une main, il n’y a plus besoin de gérer d’espace pour l’entrepôt alors qu’il aurait fallu permettre d’avoir plusieurs entrepôts tout simplement. Nous perdons les douves, ce qui est un peu dingue pour un jeu de construction de château… Il y a bien de nouvelles unités mais trop souvent elles en remplacent d’autres. Côté unités de siège, nous perdons en crédibilité, nos trébuchets balancent des têtes de lion sorties d’on ne sait où, nous avons des vaches à la pelle, fini le temps où cela ralentissait notre production de fromage.

Stronghold Crusader 2 - Screenshot 4
Brûlez tous !

Tout à un goût légèrement amer, le bât blesse quand nous tentons de faire un immense château, si vous jouez contre une IA ou un humain, ça va, 500 bâtiments, 500 unités, de quoi s’amuser. Dès que vous jouez à 8, cela se réduit comme peau de chagrin. Vous attaquez un château à 100 pour peu que vous laissiez un minimum de défense. Tout cela semble bien ridicule, dans ces cas là, il vaut mieux faire des parties en montant deux ou trois équipes maximum. Pour le coup, ça oblige à se coordonner (compliqué en solo). Problème, en multi, impossible de monter un serveur avec 8 humains, j’ai passé 30 min à essayer, les joueurs qui arrivent n’ont pas la patience d’attendre que d’autres nous rejoignent. Le mieux que j’ai pu faire, un 2v2, ce qui est finalement un bon compromis.

Restez old school !

Stronghold Crusader 2 - Screenshot 5
Les cartes ne sont pas palpitantes

Firefly Studios ne devrait pas essayer de faire un jeu tape-à-l’œil, la concurrence est bien trop forte, même un Rome Total War qui a une énorme partie de gestion l’explose. Oui, la comparaison n’est pas forcément la plus judicieuse mais montre néanmoins que ce n’est pas l’atout de Stronghold. Il faut miser sur le gameplay, il y a encore plein de choses à faire dans la construction du château comme l’ajout d’échauguettes, de courtines, de poternes etc. Franchement il y aurait de quoi faire ! Il faudrait aussi pousser l’aspect gestion, une seule église suffit, du grand n’importe quoi, surtout lors des croisades. Impossible de gérer une vraie ville, c’est rare de dépasser la vingtaine de masures… Surtout, ça manque de stratégie, impossible de réaliser un siège, de couper les vivres d’une cité. Enfin si, nous pouvons le faire, mais ça n’a aucun intérêt, quand un joueur gagne, c’est qu’il a largement pris l’ascendant sur ses adversaires, la guerre d’usure est très rare. D’autant plus que Stronghold ne permet d’assigner aucun ordre à vos troupes (vadrouilles, comportement s’ils reçoivent une pluie de flèches enflammées sur la tronche etc.) et impossible d’avoir un plan large d’un champ de bataille. Enfin, pas de notion de brouillard de guerre, vous voyez tout, impossible de se faire surprendre, cherchez pas à faire une diversion. Bon, arrêtons-nous là, Stronghold rate une nouvelle fois le coche, quelle tristesse.