Toybox Turbos n’évoquera rien pour les gamers qui ont bourlingué, en revanche, si nous parlons de Micro Machines, là tout de suite ça parle à tout le monde. Codemasters qui n’en finit plus avec les jeux de voitures ressuscite un jeu des années 90 qui après plusieurs tentatives n’a jamais vraiment réussi à retrouver le coeur des fans. D’ailleurs, le concept est resté au fond du tiroir depuis 2006, date où la marque Micro Machines a fermé boutique, le studio a-t-il bien fait de le ressortir ?

Clone de Micro Machines

Toybox Turbos nous fait prendre part à des courses de voitures miniatures inspirées par ceux de la célèbre marque Micro Machines. Vous retrouverez un total de 35 véhicules allant du taxi new-yorkais à la formule 1 en passant par les véhicules d’urgence, les transports publics, les tout-terrain, des engins de chantier ou encore l’inévitable camion de glace dont vous pourrez systématiquement personnaliser les couleurs (trop bien). Pur retour aux sources oblige, vous ne trouverez pas de bateaux, tout se passe sur la route. Il existe 18 circuits dans des univers variés : cuisine, billard, chambre d’enfant ou encore laboratoire. Là encore c’est très classique, il n’y a pas de thème comme le jardin que nous avions eu dans différentes versions de Micro Machines. Chaque circuit a son lot de raccourcis pour enrager vos adversaires ou de sauts périlleux à réaliser, s’adressant clairement aux nostalgiques, vous retomberez en enfance chaque fois que votre bolide entrera dans un grille pain pour décoller ou dans un trou de la table de billard pour en ressortir d’un autre plus loin.
Hélas, tout cela s’avère insuffisant pour promettre une longue durée de vie, les circuits sont particulièrement courts, cela dure moins de deux minutes et nous titillons régulièrement la minute (pour faire 3 tours !) et cela ne nous fait pas beaucoup de circuits pour chaque thème. Côté engins, à chaque catégorie ses voitures aux caractéristiques différentes selon un triptyque vitesse, maniabilité et poids mais en réalité, il y a toujours un ou deux modèles qui sortent du lot et que tout le monde prend. Le problème est que les circuits ne nous poussent pas à varier notre style de conduite, typiquement, jouer le bourrin avec un poids lourd ne sert pas à grand chose. Autre problème, vitesse et maniabilité vont souvent de paire, ce qui renforce le fait de se tourner vers ce type de véhicules.

Six modes de jeu en solo, un seul en multi

Une satisfaction, tous les circuits sont jouables dans tous les modes de jeu (avec une option miroir pour casser la monotonie). Ils sont au nombre de 6, nous avons d’abord les courses dites classiques où il faut tout simplement terminer premier après 3 tours. Nous avons ensuite les compétitions « doubler » qui consiste à dépasser un maximum de véhicules en 3 tours toujours, « top-temps » où il faut réaliser le meilleur chrono, « chrono », une version légèrement différente où il faut ramasser sur le parcours des chronomètres afin de finir le parcours avec la plus grande marge possible, « évasion », ça reste de type contre-la-montre sauf que c’est une vague qui tente de vous engloutir et que vous roulez sur la distance la plus longue possible. Enfin, dernier mode et pas des moindres, l’élimination que tout le monde connaît, le premier qui distance les autres marque un ou deux points, le dernier en perd autant selon le contexte, le premier qui arrive à dix points a gagné.
En solo, ces modes se retrouvent tout au long de votre carrière de pilote de modèles miniatures à raison de 6 épreuves pour chaque catégorie d’engins dont la dernière est une élimination lors d’une confrontation avec un boss, seul moyen de débloquer son moyen de locomotion (ouais j’ai cherché plein de synonymes à véhicule) : dragster, monster truck etc. C’est plié en moins de 3h de jeu et c’est très facile, trop facile…

En multi, nous faisons plus vite le tour étant donné que seul le mode élimination est présent, un mode classique n’aurait pas été de trop par exemple car il faut avouer que cela peut devenir agaçant les séquences de 5 à 10 secondes de jeu et le mode classique a aussi le mérite d’être riche en rebondissements, le premier à tôt fait de se retrouver écrasé par un marteau et pleurer en passant la ligne en dernière position. C’est d’autant plus dommage que Codemasters a pris soin d’intégrer du jeu en ligne, en local jusqu’à 4 joueurs et un mix des deux quand vous n’avez pas trois potes dans votre salon. Pour pallier légèrement à cela, un classement intègre la version solo et met en compétition tous les joueurs, votre humble serviteur peut se vanter (du moins hier c’était le cas) d’être premier all around the world dans une course « doubler » (quel talent).
La boucle est bouclée lorsque nous faisons le listing des powerups : le fidèle marteau géant, l’aimant pour rattraper l’adversaire, mitrailleuse, turbo fusée, mines ou IEM et nous avons fait le tour… En multi, si l’option est active, lorsque vous perdez vous avez la possibilité de tirer une roquette sur qui vous voulez, genre celui qui est à deux doigts de gagner, ce n’est pas vraiment un power-up que l’on a envie d’avoir entre les mains (ça veut dire que t’es mort !) mais il est on ne peut plus efficace.

Réservé aux nostalgiques

Pour les nostalgiques du premier Micro Machines, le moins que l’on puisse dire est que Codemasters a su être particulièrement fidèle, aucune raison donc que vous ne soyez pas ravis. Cela se gâte dès lors que vous attendiez un minimum d’innovations, notamment pour faire face aux ténors du jeu de course familial : peu de véhicules, peu de circuits, peu de power-ups et un seul mode de jeu en multi, cela est bien maigre. Cela dit, Toybox Turbos est au tarif tout doux de 15€ et Steam propose l’habituel pack pour 4 joueurs. Si Codemasters se lance dans un modèle d’add-onqui rajouterait autant que la version complète du jeu dans l’esprit de ce que fait Zen Studios avec son Pinball FX 2, ce Toybox Turbos gagnerait en intérêt.