Jeu vidéo / This War of Mine

Date de sortie
Développeur
11 bit studios
Moteur
-
Mode de jeu
-
Thème du jeu
Aventure

Test de This War of Mine

This War of Mine est présenté comme le premier jeu qui vous permet de vivre la guerre non pas en tant que soldat, mais en dirigeant un groupe de civils qui tente de survivre jusqu’à ce que la guerre prenne fin. C’est développé et édité par 11 bit studios. Et ce studio nous promet une expérience de jeu prenante. Alors est-ce que ce titre particulier est une réussite à même de plaire à un large public ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Un jeu d’ambiance

Une bonne atmosphère.
Une bonne atmosphère.

Dans This War of Mine, on incarne donc un groupe de civils pris dans une guerre pour laquelle on n’a aucun intérêt. Le but est de survivre dans un monde délabré où l’on se trouve piégé. Il s’agit surtout d’un jeu d’ambiance car on se retrouve dans un univers réaliste. On est ainsi confronté à l’horreur de tels événements sans avoir de super héros pour botter le culs des méchants. C’est pour le coup très original car on n’a pas l’habitude de cela. Et on a un peu l’impression d’assister à l’envers du décor.

On subit les aléas de la vie sans avoir la moindre possibilité de contrecarrer le sort de cette guerre. La survie est notre credo et on est constamment menacé par la maladie, la famine et la mort. On devra y faire fasse tout au long de l’aventure.

On débute en dirigeant trois survivants qui ne sont jamais les mêmes lorsque l’on refait une partie. Et chacun d’entre eux à une particularité spécifique supérieure à la normale (coureur, marchandeur, cuisinier, collecteur, etc…). Notre groupe peut s’agrandir jusqu’à quatre (il me semble), et il peut aussi diminuer lorsque l’on subit des pertes humaines.

On devra aussi gérer de nombreux choix moraux et essayer (ou pas) de garder son âme. Ce qui est difficile car nos bonnes actions ne sont pas toujours récompensées, comme dans la vie. Cet aspect du jeu, qui nous met face à nos choix et nos valeurs avec un talent certain, constitue le cœur du jeu. Car les réactions des PNJ ne sont pas tout le temps identiques et les conséquences peuvent être dramatiques. Par exemple, doit-on voler des fournitures médicales dans un hôpital, sauver une jeune fille des assauts sexuels d’un soldat, marchander ou aider tel ou tel personne, dépouiller ce couple de retraités qui ne demande rien à personne, etc…

La guerre c'est dur pour les gens ordinaires.
La guerre c’est dur pour les gens ordinaires.

L’atmosphère est vite pesante. Car contrairement à un jeu classique nos personnages ne deviennent pas de plus en plus fort au fil de l’aventure. Mais au contraire de plus en plus faibles alors que l’on doit prendre de plus en plus de risques afin de pouvoir récolter suffisamment de choses pour survivre. C’est dans ces moments de tensions que l’on appréciera le plus le jeu.

Pour autant, il n’y a pas trop d’interaction entre les personnages. Et ces derniers ne dégagent aucun éléments de charismes. Cela peut diminuer l’immersion dans le titre dont la durée de vie n’est pas très élevée. On peut tenter plusieurs aventures. Il y a différents personnages, les événements sont aléatoires, les réactions ne sont pas toujours les mêmes et le butin varie également selon les endroits. Mais au bout de quelques parties c’est quand même très vite répétitif.

Le rythme du jeu est imposé par un cycle jour / nuit. Pendant la journée, les tireurs d’élite nous empêchent de quitter notre refuge, et on doit réussir à entretenir et à protéger notre abri. La nuit, on enverra un de nos civils en mission pour récupérer des éléments qui nous aideront à rester en vie.

Tamagotchi le jour

Tamagotchi Powaa !
Tamagotchi Powaa !

Le gameplay est très minimaliste. Le jour on reste cloisonné dans notre abris et on doit répondre aux besoins du groupe et améliorer notre habitat. Ce refuge a besoin de protection pour éviter des intrusions la nuit, mais aussi de tout un tas d’outils et de meubles afin d’améliorer notre existence (lit, chaise, poêle à bois, réchaud, filtre a eau, radio, pelle, etc…).

Pour cela on a un système de craft assez complet puisqu’il y a pas mal de trucs à confectionner. On aura tout le temps besoin de posséder les matières premières adéquates afin d’assurer le confort primaire à nos survivants.

Ces derniers ont toujours besoin de quelque chose : médicament, nourriture, bandages, cigarettes, livre pour atténuer leur chagrin, etc… En gros la journée on doit répondre aux besoins de cette bande de pleurnichards. Il n’y a pas de réelle hiérarchie des besoins, ce qui ne plairait pas à Abraham Maslow, et tout doit être fait pour les contenter.

Car leur état se dégrade très vite. Il faudra constamment veiller à leurs besoins sinon le pire n’est jamais loin. Et un décès minera considérablement l’état émotionnel des survivants. Tout comme les choix moraux effectués.

Concrètement tout se fait par le biais de clics avec la souris. C’est très chiant, vite répétitif et cela n’a rien de ludique.

Ninja soporifique la nuit

La moindre erreur est fatale.
La moindre erreur est fatale.

Lorsque la nuit arrive un seul de nos survivant peut partir à la recherche de vivres et de matières premières. On choisit sur une carte l’endroit ou l’on veut se rendre et on prépare éventuellement notre sac (arme, crochet) pour se périple. On pourra venir plusieurs fois aux mêmes endroits pour finir de tout rafler. Et pour voir le résultat de nos actes : « Je sais c’est salaud je t’ai piqué tout ta nourriture mon vieux. Mais vois tu papy toi t’es en fin de vie et moi il fallait bien que je mange… »

Certaines habitations sont peuplées et il faudra éviter les rencontres. La majorité des PNJ utilisent leurs armes si vous insistez (ou pas) et s’ils vous voient entrain de faucher. Il suffit alors de quelques balles pour définitivement mourir.

C’est cet aspect qui rend le jeu intéressant, car le système d’infiltration en lui même est très pauvre. Mais la moindre erreur peut nous être fatale. La tension augmente évidemment plus les jours passent et plus les besoins se font sentir.

Loot, événement et script divers dépendront de notre chance (ou malchance). Et les lieux subissent le même sort, les maps restent les même mais d’une partie à une autre ce qui était un endroit paisible peut devenir un nid à emmerdes.

Une direction artistique de qualité

Un réel style graphique.
Un réel style graphique.

Graphiquement This War of Mine est très plaisant. Le jeu possède un style propre avec une esthétique soutenue par un effet crayonné du plus bel effet. Le décor est richement détaillé. Mais les environnements en scrolling horizontal se ressemblent finalement assez vite. Toutefois, le tout est embellit par de jolis effets de lumières.

Au niveau sonore, il y a peu de bruitages différents et de morceaux de musiques. Mais cela nous immerge bien dans ce monde en ruine. On appréciera d’autant plus les notes de piano qui parachèvent ce sentiment de désolation.

Conclusion

Un bon jeu d'ambiance mais un gameplay pauvre.
Un bon jeu d’ambiance mais un gameplay pauvre.

This War of Mine est vraiment un jeu à part. Cela ne provient pas du thème traité mais il est rare de voir aborder la guerre de cette manière. C’est plaisant d’évoluer dans cette ambiance pesante et de prendre des choix moraux discutables afin de survivre.

Cette atmosphère constitue le gros point fort du jeu et elle est soutenue par une réalisation graphique de bonne qualité.

Par contre, au niveau du gameplay c’est plutôt le désert. Le titre se découpe en deux phases distinctes. Le jour on doit gérer un groupe de pleurnichards avec une mini simulation de gestion de survie. Et la nuit, on participe à un jeu d’infiltration très rigide et très pauvre dans ses mécaniques de jeu.

This War of Mine manque assez vite de contenu, et les actions à effectuer sont très vites répétitives. Il n’y a pas de rythme et ce n’est pas très ludique à part si vous êtes un fan absolu des Tamagotchi.

Selon nous, cela reste quand même une expérience à tenter mais lors de soldes. Car la durée de vie n’est pas énorme et le prix est un peu élevé par rapport à d’habitude.