Jeu vidéo / Dragon Age : Inquisition

Date de sortie
Développeur
BioWare
Mode de jeu
Type de jeu
RPG
-

Test de Dragon Age Inquisition

Dragon Age : Inquisition constitue le troisième opus de la franchise Dragon Age. Il s’agit toujours d’un jeu de rôle dans un univers de high fantasy. Cest développé par Bioware et édité par Electronic Arts. Le deuxième épisode a clairement entaché la saga et les fans espèrent donc un titre convaincant pour ne pas jeter définitivement cette franchise aux oubliettes. Dragon Age : Inquisition arrive t-il à raviver leur flamme et à plaire aux nouveaux arrivants ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Création et évolution des personnages

La personnalisation du visage de notre héros est elle très poussée.
La personnalisation du visage de notre héros est elle très poussée.

Avant de commencer la partie, on vous demandera de créer un personnage. C’est assez simple, vous avez le choix entre un guerrier, un voleur et un mage. Ensuite vous pouvez choisir sa race et son sexe. Et il reste enfin trois choix de spécialisation sommaires. Il n’y a pas de répartition d’attributs ou de compétences. D’ailleurs, on ne pourra jamais répartir des points pour améliorer nos attributs (force, volonté, constitution, etc…). Pour un jeu de rôle, on aurait préféré avoir la faculté de les distribuer nous même tout au long de notre aventure.

La personnalisation du visage de notre héros est elle très poussée. On possède un très large choix pour pimper notre personnage. C’est particulièrement impressionnant et on a la possibilité de faire et d’influencer à peu près ce que l’on veut. C’est important de bien choisir car il y a de nombreuses séquences vidéos avec notre héros de face durant toute la partie.

L’évolution des personnages n’est pas rapide. Mais c’est bien pensé car on gagne de l’expérience à chaque ennemi vaincu ou quête menée à bien. Mais aussi en découvrant des lieux et en se documentant via des livres ou des lettres. Cela évite les combats à outrance et l’exploration est presque autant récompensée.

A chaque niveau, on gagne un précieux point à utiliser dans quatre petits arbres de compétence par classe. Un mage pourra ainsi privilégier le feu, la glace ou l’électricité pour améliorer et accroître son nombre de pouvoirs. Et un guerrier lui choisira de se perfectionner au combat avec une arme à une ou deux mains. A titre d’exemple, il m’aura fallut environ soixante heure pour atteindre le niveau vingt. On ne devient donc pas Grosbill dans Dragon Age : Inquisition (avec un mode de difficulté décent évidemment).

C'est sur l'artisanat que repose les améliorations de nos héros.
C’est sur l’artisanat que repose les améliorations de nos héros.

De plus le système est assez souple, et on peut facilement réinitialiser nos points pour emprunter une autre voie d’apprentissage. Cela permet de ne pas rester avec une classe ultra cloisonnée, même si un mage ne pourra jamais utiliser des armes et des armures de guerrier ou de voleur (et vice et versa). Mais plutôt que de réinitialiser nos points constamment autant utiliser un autre personnage pour varier les plaisirs.

Ce sont les armures et les armes que nous portons qui peuvent améliorer certaines de nos caractéristiques. Comme, par exemple, notre résistance aux effets de glace ou notre attaque de feu qui fera plus de dégâts. C’est classique comme système. Et même si on peut dégoter de belles choses chez les marchands ou lors d’ouvertures de coffres réussies. C’est surtout le système d’artisanat qui nous sera le plus utile.

Ce dernier est très puissant et bien intégré au jeu. On peut crafter et améliorer quasiment toutes les armes et les armures. Pour cela, il nous faut tout d’abord posséder les schémas adéquats et ensuite les matières premières requises. On les récolte tout au long de l’aventure en ramassant tout ce que l’on trouve. On ne rentrera pas dans les détails, mais c’est très bien fichu car cela met à l’honneur, encore une fois, tout le coté exploration. Elle est ludique et cela sert vraiment à quelque chose d’arpenter tous les recoins du titre et de ramasser tout ce qui traîne.

Une histoire classique mais cohérente

Révolutionnaire : un héros amnésique qui doit sauver le monde !
Révolutionnaire : un héros amnésique qui doit sauver le monde !

On débute l’aventure avec un personnage qui a perdu la mémoire. On va devenir un Inquisiteur qui a la charge de sauver le monde. Cela manque particulièrement d’originalité. Mais cela va s’améliorer par la suite avec un univers riche et cohérent par rapport à la saga.

Les forces intendantes du monde de Thedas étant en conflits, c’est à nous qu’incombe la charge de rabibocher tout ce beau monde avant de mener le combat contre un puissant ennemi et les engeances du monde de l’Immatériel.

Cette aventure va nous permettre de croiser des personnages des épisodes précédents. C’est plaisant de les retrouver et de connaître leur sort. D’ailleurs vous pouvez utiliser vos anciennes sauvegardes, par le biais de la page Dragon Age Keep. Afin d’importer le contexte mondial issu des choix qui ont été les vôtres dans les deux premiers Dragon Age. Vous pouvez même, générer ce contexte, si vous avez perdu ces sauvegardes ou si vous débutez la saga. C’est un ajout fort sympathique.

Notre groupe possède des personnages charismatiques (mais pas tous) et on rencontrera également quelques Pnj haut en couleurs. Cela renforce évidemment l’immersion dans cet univers.

On retrouvera de vieilles connaissances avec plaisir.
On retrouvera de vieilles connaissances avec plaisir.

Le studio avait promis que nous aurions de nombreux choix cruciaux à faire. C’est le cas, mais ils n’influencent pas tous sur le déroulement de la partie. On sera, par exemple, amené à choisir quel camps soutenir et quel souverain mais aussi à sacrifier tel ou tel personnage secondaire. Cela reprend ici le concept initié par The Witcher. Mais on se rapproche plus dans les faits de ce que propose les Mass Effect. C’est un plus, mais c’est aussi navrant d’apprendre qu’après la fin de la quête principale, en trois phrases de narration, ce qui résulte d’un choix primordial. En ce qui nous concerne on espérez plus de répercussions sur l’aventure.

Celle-ci à une durée de vie importante mais difficile à calculer précisément. En difficulté haute il vous faudra environ 60 à 80 heures pour terminer le jeu dans les 90 %. Et un peu plus donc, pour remplir toutes les quêtes disponibles. On notera qu’une fois la quête principale terminée, on peut continuer nos besognes.

Thédas : un monde ouvert gigantesque mais vide

Les environnements sont variés.
Les environnements sont variés.

Dragon Age: Inquisition prend place en Thédas, le monde imaginaire dans lequel les deux jeux précédents se déroulaient. La zone explorable est très imposante. Il y a plusieurs régions différentes avec dans chacune d’elles une carte et des missions propres. Les environnements sont variés et on déambulera, par exemple, dans un désert, des forêts, des collines enneigées, des cryptes et des donjons, etc… Il n’y a pas de grandes villes par contre.

Et on a quand même l’impression que le studio a fait pas mal de remplissage. Car on a de nombreuses zones certes à découvrir, mais dans un monde assez vide et avares en scènes de vie. C’est apocalyptique, un peu redondant par moment et il faut beaucoup marcher pour rencontrer des points d’intérêts. Pour animer un peu nos randonnées, le studio a adjoint dans ces zones de nombreuses quêtes « Fedex » pas spécialement captivantes (un peu comme dans les Assassin’s Creed ).

En ce sens, il faut bien distinguer la quête principale qui nous offre des lieux variés et richement décorés. Et les autres, qui comme on l’a souligné se déroulent dans des décors vides. Il y a un réel décalage entre les deux. C’est quand même dommage, et on regrette ce manque de vie. Ainsi que le fait qu’il n’y ait pas d’intégration d’un cycle jour/nuit : cela aurait donné une profondeur bien plus importante au titre.

Mais on apprécie la liberté qui nous est offerte de réaliser (ou non) toutes ces quêtes quand bon nous semble. Le monde est totalement ouvert et on l’explore à notre guise. Même s’il est, dans les faits, tronçonné en de multiples zones.

Des combats intéressants mais qui manquent de stratégie

Des combats plaisants mais qui manquent de tactiques.
Des combats plaisants mais qui manquent de tactiques.

Si on crée un personnage, on en contrôlera simultanément quatre, parmi un panel de neuf compagnons possibles. Nos trois acolytes sont autonomes et on peut régler quelque peu leurs réactions et leur comportement face au danger. Mais on peut aussi switcher pour diriger n’importe quel membre du groupe à tout moment. Cela reprend le même fonctionnement que les anciens Dragon Age.

Les mages constituent logiquement des classes de soutiens ou d’attaques à distance. Comme les voleurs si vous utilisez un arc (ou une arbalète). Mais, ces derniers, peuvent aussi évoluer au corps à corps avec leurs dagues. Tout comme les guerriers avec leur armes à une ou deux mains.

L’idée générale dans ce type de jeu est souvent de faire un mix avec deux classes qui attaquent au corps à corps et deux autres à distances. Mais on peut aussi bien imaginer du 3×1 ou du 4×0 (mais cela n’est probablement pas la meilleure solution). J’ai un peu tout testé, et par exemple, j’ai le plus souvent utilisé un guerrier avec un grosse épée à deux mains et un voleur avec des dagues en corps à corps. Et en soutien un mage de feu et un autre de glace qui buffent continuellement et qui utilisent aussi un pouvoir d’électricité pour toucher plusieurs ennemis en même temps. C’était particulièrement efficace et complémentaire.

Il y a quatre niveau de difficulté. On ne peut pas vous conseiller de jouer dans les deux premiers, mais au minimum au troisième. On peut changer à la volée si le niveau d’un combat est trop élevée. Et on choisit également si le friendly-fire est activé ou pas. Cette option change complètement la façon de jouer. Et cela rend les choses plus tactiques si on ne bourrine pas comme un malade sans avoir à gérer les dégâts infligés aux coéquipiers. Mais au moins chacun peut choisir à sa guise.

Thédas Vaincra !
Thédas Vaincra !

Cet opus marque le retour de la pause active. Afin de mettre en pause le jeu et de diriger chaque personnage du groupe action par action si on le souhaite. Ce n’est nécessaire que lors de gros affrontements et en difficulté haute. La plupart du temps, nos compagnons s’en sortent relativement correctement sans notre aide. Ce qui procure plus de dynamisme aux affrontements.

L’IA de nos ennemis n’est pas des plus poussée. Ils font de gros dégâts, mais ils ont surtout tendance à foncer dans le tas sans réelle stratégie de contournement et autre. L’idée est de vite se débarrasser des ennemis qui attaquent à distance pour ensuite se coltiner les grosses bestiasses.

Les affrontements ne sont donc pas très stratégiques. On a vraiment l’impression de rejouer à Dragon Age Origins. Le studio n’a pas innové depuis. Alors, c’est toujours mieux que les combats proposés dans Dragon Age 2 et cela reste plaisant.

Mais selon nous, Divinity : Original Sin a apporté plus de fraîcheur avec son système qui gère parfaitement la magie élémentale. Et qui permet de combiner et d’accroître les dégâts en parfaite harmonie avec les éléments du décors. Ici, ce n’est pas le cas de Dragon Age : Inquisition et c’est dommage que le studio n’est pas eu plus d’ambition à ce sujet.

On terminera en notant que le bestiaire est conséquent et que nos ennemis se renouvellent efficacement tout au long de l’aventure.

Un multi assez vite bouclé

Un multi amusant quelques petites heures.
Un multi amusant quelques petites heures.

Pour la première fois dans la franchise, on a droit à un petit mode multijoueur. Celui-ci se joue à quatre humains contre des hordes d’ennemis. Il y a cinq vagues à repousser pour gagner la partie. En fait, on avance dans une des trois seules cartes pour atteindre les affrontements. Ce ne sont pas les ennemis qui viennent à nous dans un grande pièce, mais cela reste un mode Invasion/Horde classique. Même si lors d’une vague on devra aussi protéger un éclaireur perdu.

Lors des combats, il n’y a pas la possibilité de mettre en pause le jeu. Les mages devront donc bien viser et anticiper les mouvements de leurs partenaires pour les buffer efficacement.

Il y a trois classes de jouables avec quatre personnages chacune. On a deux arbres de compétences par héros et un niveau max de 20. Cela laisse quand même un choix intéressant. Surtout que l’on retrouve le système de craft du mode solo pour améliorer nos armes et armures.

On récolte de l’argent virtuel à chaque partie. Et on peut le dépenser dans l’achat de coffres afin de dénicher de nouveaux objets. On notera que l’on peut utiliser aussi de l’argent réel pour en ouvrir plus.

Au final, cela nous donne un bon aperçu que ce qu’aurait proposé le jeu avec un mode coop. Là, ce mode multijoueur est plaisant un temps, mais sur la durée il devrait vite s’essouffler. Cela manque surtout de niveaux et de modes différents.

Une direction artistique de qualité mais un portage PC discutable

La gestion de la vue tactique est à chier.
La gestion de la vue tactique est à chier.

Les premières heures de jeu seront difficiles car la gestion de la souris est déplorable. Déjà, on ne peut pas adjoindre d’actions sur les touches supplémentaires de notre mulot. Ensuite, pour se déplacer Bioware a imaginé un système totalement pourri. Il faudra constamment appuyer sur le clic droit pour pouvoir déplacer la caméra. Alors, on peut aussi la déplacer latéralement avec les touches du clavier mais franchement cela fout la gerbe alors que je n’y suis pas du tout sensible. Il faut dire que cela n’a rien de fluide. C’est pensé pour la manette point !

Pourquoi faire compliqué, lorsque l’on peut faire simple. Au final, se taper 60 heures de jeu en appuyant constamment sur le clic droit de la souris c’est pénible. On s’y fait, mais cela nuit au plaisir du jeu.

Enfin la gestion de la pause active est elle aussi totalement foirée. Il y a un réel manque de recul. On devra systématiquement relever l’inclinaison car on voit que dalle de base. Le curseur pour lancer un sort se retrouve automatiquement en haut de l’écran et non au centre. Et en plus le pathfinding imposé et complètement à la rue. Par exemple, on doit contourner un mur ou suivre un escalier pour monter à l’étage, etc…

Ces éléments dénaturants ne se trouvaient pas dans Dragon Age Origins. C’était beaucoup plus ergonomique à l’époque. Et on a du mal à croire que quelqu’un chez Bioware a pu adouber cette gestion qualité avec l’utilisation clavier/souris de leur jeu.

On peut également rencontrer quelques bugs, mais rien de bien méchant pour un jeu aussi ouvert et imposant. Il y a quand même quelques retours Windows sauvages lors de chargement.

C'est globalement réussi graphiquement.
C’est globalement réussi graphiquement.

Graphiquement le titre s’en sort avec les honneurs. C’est agréable à l’œil, mais on en espérait peut-être un peu plus avec le Frosbite 3. Les environnements sont variés. Mais on l’a déjà noté totalement vides lors des nombreuses quêtes secondaires.

Les textures sont de qualités et les animations également (à part à cheval). Les combats offrent quelques jolis effets lumineux avec l’utilisation de la magie élémentale. Mais on croisera assez peu d’endroits avec de jolis effets de lumières.

Les cut-scènes sont nombreux et globalement réussis. Les visages sont un poil figés et on ne peut que constater que l’utilisation massive de botox sévit en Thédas. Mais à part cela, c’est convaincant.

Au niveau sonore, le jeu bénéficie de bruitages de qualités qui nous immergent dans l’action. Tandis que les musiques sont assez quelconques. Les doublages français sont corrects, mais ceux en anglais nous semblent bien meilleurs.

Conclusion

Un des tous meilleurs RPG de l'année.
Un des tous meilleurs RPG de l’année.

A l’annonce de Dragon Age : Inquisition, on espérait ne pas poursuivre dans la voie de Dragon Age 2. Et on imaginait le retour des combats de Dragon Age Origins mais avec des graphismes bien plus avancés qu’à l’époque. C’est ce que fournit Bioware avec ce nouvel opus. En ce sens, les fans devraient être satisfait.

La carte jouable (de multiples zones en fait) est colossale. L’aire de jeu est très importante et on évolue dans un monde totalement ouvert. De plus, l’exploration est vraiment récompensée grâce à un système d’artisanat performant et puissant.

Par contre, il y a un réel décalage entre le niveau des environnements rencontrés lors de la mission principale qui sont riches et variés. Et ceux des nombreuses quêtes secondaires de types « Fedex » qui proposent de grandes étendues mais totalement vides. Le tout manque cruellement de vie.

De plus, c’est dommage que Bioware n’ait pas eu autant d’ambition avec son système de combat. En effet, le studio ne propose qu’un simple copié/collé (en moins ergonomique) de ce que l’on avait avec Dragon Age Origins. Pour notre part, on aurait aimé un peu plus d’innovations sur ce point. Un peu comme ce qu’a réalisé Divinity : Original Sin. Là on a des affrontements plaisants mais qui manquent d’une bonne dose de stratégie.

Après, le titre repose sur des éléments de jeu de rôle solides. Il y a une histoire cohérente à l’univers de la franchise. Et la durée de vie est imposante. On ne s’ennuie pas et c’est bien le principal après tout. Au final ce qui nous chagrine le plus c’est la gestion catastrophique de la souris et de la pause active.

Mais Dragon Age : Inquisition marque le retour aux sources de la franchise. Et s’impose comme un des RPG les plus convaincants de cette année (avec Divinity : Original Sin).