Jeu vidéo / The Talos Principle

Date de sortie
Développeur
Devolver Digital
Éditeur
Croteam
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
Réflexion
Thèmes du jeu
Action, Aventure

Test de The Talos Principle

The Talos Principle est un jeu d’énigme philosophique à la première personne. C’est développé par Croteam et édité par Devolver Digital qui nous ont habitués à plus de bourrinage avec leur franchise des Serious Sam. Ce puzzle games arrive-t-il à se démarquer des nombreux Portal-like et à nous offrir d’agréables sessions de jeu ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Une bonne ambiance

Une interaction qui peut sembler austère mais qui apporte un réel plus.
Une interaction qui peut sembler austère mais qui apporte un réel plus.

On assume le rôle d’une Intelligence Artificielle sensible débarquée au cœur d’un simulacre des plus grandes ruines de l’humanité, elles-mêmes connectées via une cathédrale ésotérique. Le but du jeu est de résoudre des puzzles à la complexité et à la difficulté croissante.

Il y a assez peu d’interactions avec d’autres personnages ce qui est inhérent au type de jeu. Mais notre créateur nous guidera et nous fera des recommandations de temps en temps. Et on trouvera aussi des enregistrements audios parsemés de ci de là, pour éclairer notre lanterne sur le monde dans lequel nous évoluons.

Notre seul réel connexion s’effectue via une intelligence qui communique avec nous par le biais de bornes qui sont équipées d’un système d’exploitation ressemblant clairement à ce bon vieux DOS. Et aussi bizarre que cela puisse paraître cela procure une excellente ambiance au jeu. Car cette intelligence nous questionne et nous fait réfléchir sur le sens des choses dans cet univers qui est inévitablement condamné à sa perte. Il y a beaucoup d’humour dans ces dialogues et on peut choisir parmi un panel de plusieurs réponses possibles. C’est toujours avec plaisir que l’on s’arrêtera à ces bornes pour faire « avancer notre relation » avec notre interlocuteur mystérieux qui est très porté sur la métaphysique.

L’écriture est donc inspirée et la narration est convaincante dans The Talos Principle. C’est assez rare pour être souligné. On est vraiment happé dans cet univers. Et on a envie d’en savoir plus tout au long de notre aventure.

Un monde ouvert avec une bonne durée de vie

On peut librement explorer à la recherche de petits bonus.
On peut librement explorer à la recherche de petits bonus.

Le monde est ouvert et non linéaire. C’est-à-dire que l’on peut très bien passer une salle pour y revenir (ou pas) plus tard. Il y a d’innombrables Easter egg dissimulés au travers des trois grands chapitres (mondes) auquel on est confronté. Il y a un peu d’exploration possible mais on enchaîne très vite les différentes salles.

Chaque chapitres comprend sept portes et dans celles-ci on retrouve plusieurs puzzles à résoudre. Il y a en a en tout plus de cent vingt. Le principe est de pouvoir arriver à la fin de chacun d’eux pour récolter un Sigil. Pour corser un peu la chose, il y a, de temps en temps, également quelques étoiles à obtenir pour terminer le jeu à 100%.

On notera qu’il y a trois fins possibles. La première est disponible dès que l’on aura « ouvert » les trois mondes différents et que l’on aura terminé la plupart des puzzles basiques de ces derniers. La deuxième est possible si en plus vous avez récolté tous les sigils rouges (les plus durs). Et enfin, la dernière nécessite de disposer de tous les sigils rouges et de toutes les étoiles.

C’est un système plutôt sympathique qui permet de terminer le jeu de différentes manières. Cela récompense les plus acharnés tout en laissant « une porte de sortie » à ceux qui n’auront pas consacré autant d’heures et d’efforts pour terminé la partie.

Celle-ci dure donc environ quinze à dix-huit heures selon le nombre de puzzles accomplis et le temps passé pour les résoudre.

Une mécanique simple qui se renouvelle efficacement

Un principe simple mais addictif.
Un principe simple mais addictif.

Les puzzles nécessitent exclusivement de la réflexion. C’est à dire qu’un peu comme Portal 2, une fois que vous aurez trouvé la solution, il n’y aura pas d’enclaves liées à la réalisation de tricks pour parvenir à la fin du niveau.

La chose vraiment positive c’est que les énigmes se renouvellent vraiment tout au long de l’aventure. On obtiendra au fil du temps de nouvelles capacités qui seront évidemment mises à contributions. Mais cela ne veut pas dire que parce qu’on vient d’en obtenir une nouvelle toutes les prochaines salles seront axées sur l’utilisation de celle-ci. C’est vraiment extrêmement bien imbriqué et bien pensé.

On l’a souligné le principe est simple. On rentre dans une salle (ce n’est pas fermé comme dans Portal) et on doit atteindre le Sigil. Mais plusieurs barrières magnétiques nous bloquent le chemin. Pour les ouvrir, on a soit des cubes à disposer au bon emplacement, des brouilleurs ou bien encore des connecteurs.

Le principe des connecteurs est aisé mais diablement efficace. Ils servent à prolonger le rayon des lumières. C’est à dire que l’on trouvera un point qui produit de la lumière rouge ou de la lumière bleue et on devra amener ce flux jusqu’à sa destination pour déclencher le mécanisme. Le plus souvent il s’agit de boutons à activer en énergie bleu ou rouge donc.

Les ennemis sont parfois utiles pour pouvoir progresser.
Les ennemis sont parfois utiles pour pouvoir progresser.

La règle de base est que l’on ne peut pas croiser les effluves et les rayons de couleurs. Cela casse, par exemple, la connexion si un rayon de lumière rouge est entravé par un de couleur bleu. Mais on peut prendre de la hauteur et faire en sorte qu’ils ne se touchent pas.

On croise trois ennemis différents. Des mitraillettes à détection de présence qu’il faudra brouiller pour pouvoir avancer en toute sécurité. Des mines flottantes qui détectent également notre présence proche et qui viennent nous exploser si on se trouve trop prêt. Et enfin, des mines magnétiques qui n’auront de cessent de couper nos rayons de couleurs. Ce qui empêchera les portes de s’ouvrir car bien sûr il faut un temps nécessaire pour quelles se chargent en énergie avant de s’actionner.

Ce concept est également utilisé « à l’envers » et quelques puzzles nous demanderons au contraire de couper un rayon afin de pouvoir avancer au lieu de générer sa connexion. On l’a dit la résolution des énigmes se renouvelle sans cesse. Et on devra utiliser toutes nos ressources et nos méninges pour arriver à nos fins.

En cela, on notera que la difficulté n’est ni trop basse ni trop haute et que la complexité est croissante. Là encore, c’est un sans fautes selon nous. On s’amuse sans se prendre trop la tête mais pour autant il faut bien réfléchir pour trouver la solution. Le tout est géré d’excellente façon et cela aiguise bien nos sens de la réflexion, de l’observation et de la déduction. En prime la maniabilité est très bonne et nous n’avons rencontré aucun bugs.

En conclusion tous les amoureux du genre prendront beaucoup de plaisir avec The Talos Principle.

Du coop en solo

Mon double est trop con, je veux en changer : comment faire ?
Mon double est trop con, je veux en changer : comment faire ?

Le jeu ne propose pas de mode coop avec des salles dédiées à deux joueurs (ou plus). Par contre, au fil de l’aventure on va acquérir une nouvelle compétence qui permet de jouer en coop avec soi même (sic). Cela reprend un peu l’idée du mod Prometheus pour UT3 ou du jeu Project Temporality ou même de Braid.

En fait, on croise une borne qui permet d’enregistrer une séquence d’action avec un double (un seul pour le coup contrairement au mod Prometheus cité) de nous même. Cela permet également de dupliquer les objets présents. Par exemple, s’il y a un cube et un connecteur : votre double pourra les utiliser et vous aussi lorsque vous lancerez la lecture de la séquence enregistrée.

Par contre, il y a tout un timing à respecter. Car lorsque vous activez cette borne, vous effectuez les actions voulues mais il faut penser à laisser du temps à votre vous « normal » pour que lui aussi puisse réaliser ce qu’il a à faire dans le bon tempo.

Cela ajoute une profondeur très intéressante au titre avec des puzzles bien alambiqués par moment.

Une réalisation correcte

Une réalisation épurée mais correcte.
Une réalisation épurée mais correcte.

Le titre reprend pas mal de décors (et objets) aperçus dans Serious Sam 3. C’est donc visuellement acceptable sans être évidemment une claque visuelle. Mais ce n’est pas ce que l’on demande à ce genre de jeu.

Les environnements sont épurés ce qui laisse une grande visibilité à l’action. Il n’y a pas d’effets de lumières ou autre. Et les textures sont de bonnes qualité. Cela donne un rendu agréable et convaincant pour un Puzzle Game. Le tout tournera sans problème sur de nombreuses machines.

Au niveau sonore, il n’ y a pas grand chose en quantité non plus. Les bruitages sont crédibles et les rares musiques nous immergent dans cet univers si particulier. Par contre, la localisation en français souffre encore d’une traduction littérale qui peut apporter quelques contre-sens.

Conclusion

Un digne successeur à Portal.
Un digne successeur à Portal.

The Talos Principle constitue une surprise. Le jeu est sorti un peu de nulle part. Et c’est conçu et édité par les Papas de Serious Sam. Alors j’adore cette franchise bourrine (à part le 2) mais cela n’est pas du tout un gage de réussite pour un Puzzle Game. Et pourtant The Talos Principle est une excellente surprise.

C’est un titre qui ravira les amateurs du genre à coup sûr. Il n’y a pas de réel défauts : l’univers est très intriguant et immersif, il y a une réelle qualité d’écriture, le gameplay est simple mais très addictif, il se renouvelle très bien et il glorifie nos sens de la réflexion, de l’observation et de la déduction enfin la durée de vie est au rendez-vous.

C’est pourquoi, selon nous, The Talos Principle constitue un digne héritier de Portal qui mérite une place de choix dans votre ludothèque.