Jeu vidéo / Evolve

Date de sortie
Éditeur
2K
Mode de jeu
-
Thème du jeu
First Person Shooter

Test d’Evolve

Evolve est un FPS multijoueur dans lequel quatre chasseurs affrontent un monstre (contrôlé par un joueur) dans des matches en quatre contre un. C’est développé par Turtle Rock Studios, les créateurs de Left 4 Dead et c’est édité par 2K Games. On s’attend donc logiquement à une nouvelle référence du genre. Mais est-ce que le jeu saura satisfaire nos grandes attentes ? Et satisfaire un large public sur la durée ? Éléments d’explications et verdict ci-dessous.

Shear une planète hostile

Il fait bon vivre à Shear (sic) !
Il fait bon vivre à Shear (sic) !

Evolve ne propose pas de scénario mais plutôt un contexte. On évolue ainsi sur plusieurs cartes représentant des zones différentes de la planète imaginaire de Shear. Celle-ci possède une faune et une flore qui représente une menace autant pour le monstre que pour les hommes.

C’est sur cette planète dangereuse que des affrontements sauvages auront lieu.

Il n’y a pas de campagne solo. Mais on peut jouer contre des bots tout en choisissant entre tout un tas d’options pour paramétrer au mieux notre partie. Il faut avouer que c’est assez bien fichu sur ce point. L’IA n’est pas trop nulle et les chasseurs notamment utiliseront constamment leurs différents pouvoirs et capacités.

Mais à la base Evolve est un titre multijoueur. Et, à part pour faire deux trois parties en guise de tutoriels on ne voit pas trop l’intérêt de jouer seul.

Tous pour un et un pour tous

Chaque classe à son utilité.
Chaque classe à son utilité.

Il y a donc quatre classes de chasseurs (Trappeur, Soutien, Assaut et Soigneur). Et on doit absolument les jouer simultanément. On ne peut pas, par exemple, composer une équipe avec deux Assault.

Le titre met l’accent sur la coopération et tout le gameplay est articulé sur ce fondement. Il faut rester groupé, aider un coéquipier à terre et combiner nos aptitudes pour espérer emporter la victoire.

Les classes sont très distinctes. Et chacune regroupent, pour l’instant, trois personnages avec un armement et un pouvoir légèrement différent.

L’assault constitue le soldat de base. C’est le personnage qui fait le plus de dégâts avec son arme principale (fusil électrique, lance-flamme ou lance-roquette). Il possède également une arme secondaire ainsi que des mines ou des grenades. Son pouvoir lui octroie un bouclier lui permettant d’encaisser de lourds dégâts pendant une courte période.

Le trappeur, comme son nom l’indique, est le meilleur pour traquer et neutraliser un monstre. Son atout principal est de posséder un piège qui forme un grand dôme afin d’enfermer, un temps, le monstre dedans. Il détient aussi des capteurs ou un animal extraterrestre afin de détecter sa proie. Enfin, il possède des harpons afin de ralentir le monstre.

Lazarus : mi-homme invisible mi-nécromancien...
Lazarus : mi-homme invisible mi-nécromancien…

Le soigneur est le médic de la bande. Il soigne donc mais il se joue aussi un peu comme un sniper. Car il détient des fusils de précision qui permettent notamment d’accentuer les dégâts des autres chasseurs. On notera que Lazarus est probablement le personnage le plus puissant des chasseurs car c’est un nécromancien. Il peut ainsi ramener à la vie un coéquipier trépassé. Le pire c’est qu’il dispose d’un pouvoir d’invisibilité pour se déplacer ainsi en toute discrétion. C’est redoutable contre le monstre.

Enfin le soutien est polyvalent. Il aide à éliminer les ennemis avec son arme puissante. Mais il est aussi très utile car il peut activer un champs de force qui protège un coéquipier des dégâts.

Chaque personnage possède donc un armement et des aptitudes propres. Le panel est intéressant et cela procure une diversité d’action certaine. La progression est bien pensée car elle impose de jouer avec tous les personnages, toutes les armes et toutes les capacités afin de tout débloquer. Il y a vraiment de quoi varier les plaisirs le temps de la découverte qui dure une vingtaine d’heures. Par la suite, on aura quand même tendance à toujours utiliser les mêmes personnages et techniques de combat.

Un gameplay vite répétitif pour les chasseurs

En chasseur : on se fait vite chier entre chaque affrontements !
En chasseur : on se fait vite chier entre chaque affrontements !

Il y a plusieurs modes de jeu. Le principal est le mode chasse (celui des phases bêtas) dans lequel les chasseurs passent le plus grand de leur temps à traquer le monstre. Et s’il n’est pas trop nul, la partie dure entre dix et quinze minutes. Mais cela peut être plus rapide.

On se déplace vite avec nos jet-packs même s’ils se déchargent rapidement. On peut escalader tous les obstacles. Et cette verticalité, bien mise en avant grâce à un level-design efficace, apporte un réel plus.

Mais le problème c’est que rusher pendant soixante à soixante-dix pour-cent de la partie cela n’a rien d’amusant. Et cela devient vite ennuyeux une fois que l’on a compris que la faune et la flore sont des éléments finalement très inoffensifs. Car, entre les divers affrontements avec le monstre, il n’y a quasiment rien à faire. Il y a donc un réel problème de rythme à ce niveau qui n’est pas contrebalancé par le fait de se déplacer vite et constamment. Surtout que les parties deviennent elles aussi assez répétitives avec le temps dans leurs mécaniques.

Le team-play à l'honneur.
Le team-play à l’honneur.

L’idée pour le groupe est de retrouver au plus vite le monstre et de lui infliger le plus de dégâts possible. Le trappeur est indispensable et doit réussir à capturer l’adversaire, grâce à son dôme, dès qu’il le voit. Le monstre ne régénère pas sa vie (à part un bonus spécial dès fois via un monstre élite) à contrario de son armure. On doit donc lui enlever le plus possible de points de vie avant qu’il s’échappe. Car par la suite, il évoluera et deviendra de plus en plus puissant et donc dangereux.

Bien qu’un peu confus par moment, ces affrontements sont très plaisants. On l’a déjà souligné, ils nécessitent une très bonne coordination et une excellente coopération entre les différents chasseurs afin de l’emporter. Mais avec une équipe soudée c’est très amusant. On ressent bien l’âpreté des combats grâce à un bon rendu général des armes et à la dureté des coups encaissés.

Par contre, vous l’aurez certainement compris, cela ne nécessite pas beaucoup de skill au niveau de la visée. On se retrouve à canarder sans relâche une immense barrique de points de vie.

Un gameplay plus raffiné pour le monstre

Il y a plus de phases stratégiques en jouant le monstre.
Il y a plus de phases stratégiques en jouant le monstre.

Si on joue un des trois monstres le gameplay est très différent. Pour le coup, le Wraith est probablement le monstre le plus puissant du jeu.

Déjà, cela devient un TPS et évidemment on se retrouve seul face à quatre humains déchaînés. Cela rappelle un peu les affrontements introduits dans Left 4 Dead avec le tank mais en bien plus aboutis.

On peut et on doit évoluer de deux niveaux pour atteindre le stade trois qui représente le summum d’agressivité. A ce niveau on sera plus résistant et nos attaques feront beaucoup plus de dégâts.

Concrètement, au stade 1, on est une proie assez fragile qui aura beaucoup de mal à l’emporter. Au stade 2, les chances sont équitables et au stade 3 on est avantagé lors des combats. Tout cela en partant du principe que les barres de vie et du bouclier sont élevées.

Au début de la partie on doit donc fuir. Et pour pouvoir évoluer, il faut dévorer les proies qui se trouvent sur la carte. Il y en a de petites et des plus grosses qui auront donc plus de chair à ingurgiter même si elles sont un peu plus dangereuses. Notre sens aigu de l’odorat permet de les localiser facilement.

Moi tuer toi !
Moi tuer toi !

Que l’on dirige un monstre à pied ou volant (sic) on laisse nos traces sur le sol que les chasseurs voient en surbrillance. Mais on peut les dissimuler si l’on adopte une marche discrète mais très lente. Le gameplay du monstre repose beaucoup sur cette caractéristique. Et on s’amusera à laisser de fausses pistes, pour ensuite revenir sur nos pas et tromper ainsi les chasseurs. Cela permet de créer des embuscades ou de pouvoir profiter de la confusion pour partir à l’autre bout de la map. Le ressenti est très bon car c’est très plaisant d’embrouiller quatre humain de la sorte.

On s’amuse ainsi bien plus en monstre, entre les affrontements, qu’en chasseurs. Car on a tout simplement plus de choses à gérer (fuir, berner nos poursuivants, chasser pour ce nourrir et évoluer).

Les combats sont là aussi bien rendus. On ressent bien la puissance de notre prédateur. Et on devra adopter une stratégie agressive et efficace afin d’éliminer en premier les chasseurs les plus puissants. Ces différentes phases sont bien fun entre combat au corps à corps ou à distance par le biais de divers pouvoirs dévastateurs.

Des gametypes et des maps

Imaginez moi un peu la taille de l’omelette !
Imaginez moi un peu la taille de l’omelette !

La chasse est donc le gametype de base. Soit ce sont les chasseurs qui tuent le monstre soit c’est l’inverse. Les chasseurs peuvent être relevés (deux fois) et ils respawn avec le temps. S’ils n’en reste plus qu’un ou deux en vie l’idée est de s’enfuir pour laisser le temps aux autres de revenir sur le champs de bataille.

Dans le mode classique « chasse » au stade 3, un générateur apparaît. Et le monstre devra le détruire (ou tuer toujours les quatre chasseurs) dans le délai imparti.

Il y a un autre mode « évacuation » qui regroupent trois autres gametypes (qui ne peuvent pas être joués séparément). Il se déroule en cinq manches et il y a divers bonus/malus à chaque round selon le camp qui l’a emporté précédemment.

On retrouve une sorte de capture/défense de points dans lequel le monstre devra défendre six œufs répartis un peu partout dans la carte. Il peut les détruire pour faire éclore un sbire qui combattra à ces cotés (pas plus d’un à la fois). Si les chasseurs détruisent tous les œufs et les sbires, ils l’emportent. Ce gametype est plutôt à leur avantage.

Il y un gametype plus à l’avantage du monstre dans lequel les chasseurs doivent détecter et récupérer des survivants pour ensuite les ramener à un point précis. Là, le monstre devra en tuer un nombre défini.
Enfin, lors du dernier round on retrouve un mode (bien bourrin) dans lequel le monstre est déjà au stade trois et accompagné de vagues de deux sbires qui l’aident à détruire trois générateurs consécutifs. L’action est omniprésente et la balance penche souvent du coté du camps qui a remporté le round 4. En effet, cela permet aux chasseurs de bénéficier de tourelles de défenses ou à contrario de devoir évoluer dans des zones toxiques.

Certains gametypes devraient être mieux ajustés.
Certains gametypes devraient être mieux ajustés.

A titre personnel, on préfère grandement ce mode évacuation qui permet de varier les plaisir même si tous les gametypes ne sont pas spécialement bien régulés. En effet, on pourra jouer au mode classique « chasse » mais il sera accompagné donc de rounds offrant une approche plus diversifiée. De plus, il permet de monter beaucoup plus vite en niveau car il y a de gros bonus d’expérience à la fin de la partie.

Evolve propose une douzaine de maps aux environnements variés. On l’a déjà souligné le level-design est agréable et met l’accent sur la verticalité en de nombreuse occasions. Les cartes sont assez grandes mais certaines ont quelques petits espaces serrés qui empêche le monstre de prendre la fuite rapidement.

Par contre, toutes ces maps se ressemblent. Cela manque de diversité dans leur architecture et aucune ne ressort réellement du lot. Au final, on a quand même assez vite l’impression d’évoluer toujours sur le même terrain de jeu.

En conclusion : le jeu manque un peu de contenu selon nous. On aurait préféré avoir cinq monstres ainsi que cinq personnages différents par classe. Cela aurait varié un peu plus les choses. Cela sera disponible par la suite, avec des packs de skins exorbitants mais on aurait aimé que cela soit compris dans la version de base. Là, cela va faire cher le jeu « complet ».

Une direction artistique de qualité

C'est visuellement réussi.
C’est visuellement réussi.

Evolve utilise le CryEngine3. Et Turtle Rock Studios a réussi à tirer parti de ce moteur performant pour nous proposer des environnements riches et variés. Visuellement ce n’est peut-être pas une débauche graphique comme le solo de Crysis 3 l’a pu l’être en son temps. Mais le tout est très agréable à l’œil et c’est bien géré. On apprécie les différents effets météorologiques et les différentes textures qui sont de bonnes qualités.

Les animations sont également crédibles. Et on aime vraiment le chara-design des différents monstres qui constitue une belle réussite.

Le jeu est bien optimisé sans grosses chutes de framerates. Il devrait tourner correctement sur de nombreuses machines (pas trop vieilles tout de même).

On regrette, par contre, les bugs encore présents qui pour certains gênent et gâchent le plaisir ressenti (curseur visible avec l’overlay steam, parties introuvables, écran qui se gèle à la fin de la partie et qui ne nous octroie pas du coup notre expérience, monstre qui ne peut utiliser que trois capacités sur quatre, etc…).

L’ambiance sonore est elle aussi de bonne qualité. On apprécie surtout les différentes bruitages des armes et les divers cris de la faune qui nous plonge directement dans l’ambiance. Il n’y a pas beaucoup de musiques différentes mais elles restent potables.

Conclusion

Evolve : un jeu amusant un temps avec des qualités et des défauts.
Evolve : un jeu amusant un temps avec des qualités et des défauts.

Evolve est un bon jeu mais pas la claque à laquelle on s’attendait. Les affrontements constituent des phases très plaisantes autant du coté du monstre que de celui des chasseurs. Il a un bon ressenti global à ce niveau là.

On apprécie que le titre bénéficie d’une réalisation artistique de qualité. Et qu’il mette autant la coopération en avant. Et on trouve que le gameplay du monstre est vraiment raffiné par moment.

Par contre, il est difficile de nier que du coté des chasseurs les parties manquent de punch. On s’ennuie vite à devoir uniquement rusher 70% du temps. Il n’y a presque rien d’autre à faire entre les affrontements avec la bête. Les différents gametypes ne sont pas tous palpitants. Et ils auraient besoin de quelques petits ajustements pour ne pas avantager plus un camp au détriment de l’autre.

Les maps sont variées visuellement et elles ont un level-design qui mise sur une certaine verticalité. Mais, par contre, elles se ressemblent pratiquement toutes au niveau du gameplay : il n’y a pas de grande diversité au niveau de l’architecture.

De plus, les mécaniques de jeu engendrent une certaine répétitivité des actions que l’on est amené à réaliser. Ce qui fait que sur la durée Evolve perd de son intérêt. Et selon nous, la durée de vie et la rejouabilité n’ont rien à voir en comparaison de Leaft 4 Dead dont Turtle Rock Studios sont aussi les créateurs.

Et finalement, on n’apprécie que modérément d’être pris pour des jambons avec une version vendue au prix fort alors qu’elle est volontairement tronquée au niveau de son contenu. Qui sera, par la suite, disponible par le biais de DLC dispendieux…