Jeu vidéo / Cities : Skylines

Date de sortie
Développeur
Colossal Order
Moteur
-
Mode de jeu
Type de jeu
Gestion
-

Test de Cities Skylines

Depuis les déboires de Maxis et son Sim City 5, les fans de city builder n’avait que leurs yeux pour pleurer, plusieurs années de disette et un coup de bâton dans l’eau par Focus Home Interactive avec Cities XXL dont le nom ne vous donne pas l’ombre d’un doute quant au fait qu’il s’agit là d’une simple mise à jour. C’était sans compter sur le studio Colossal Order porté par Paradox Interactive que nous connaissons bien sur jeuxpcmag.com, notamment avec la série Cities in Motion. Le studio finlandais a décidé d’apporter un vent de fraîcheur en exploitant son expérience récemment acquise dans la gestion des transports à une plus grande échelle, celle de la ville, avec Cities Skylines.

Dans la pure tradition des city builder

Screenshot Cities Skylines
Ces couleurs vous rappelleront des choses…

Maxis a toujours plus ou moins régné en maître dans le domaine des city builder, plus de dix ans après, Sim City 4 reste une référence. Cities XL est venu chercher des noises en apportant quelques nouveautés sans toutefois rencontrer un succès fou. Puis est arrivé Sim City 2013 dont l’accueil mitigé par les fans a pour ainsi dire laissé vacant le trône. C’est dans ce contexte particulier que Cities Skyline vient se placer, tel le digne héritier de Sim City 4. D’ailleurs, vous dénombrerez un paquet de ressemblances entre le nouveau venu et son prédécesseur. A commencer par les couleurs des zones, vert pour les quartiers résidentiels, bleu pour les commerces et jaune pour l’industrie, reprenant par la même le triptyque RCI.
Dès que vous commencez une nouvelle partie sur la dizaine de cartes disponibles vous êtes plongés dans un univers pour le moins familier. Vous posez votre première route en prenant soin de partir d’un axe autoroutier (les voitures ne tombent pas du ciel) et c’est parti pour baliser chaque quartier en prenant soin d’y apporter eau et électricité puis vos habitants deviendront de plus exigeant : écoles, casernes de pompiers, hôpitaux, police et zones de loisir devront être mis en place. Si les fondamentaux du cahier des charges sont remplis, Colosal Order a été bien inspiré en agrémentant son itération de nouveautés bienvenues : gestion des politiques et du budget, achat de territoires, gestion des lignes de transports…

Des mécaniques nouvelles

Screenshot Cities Skylines
Peut-être un poil trop libre le créateur de route

Les terres agricoles sont incontournables mais Cities Skyline en a fait quelque chose de moche[/caption]

Cities Skyline se distingue de la concurrence par sa profondeur. Il ne suffit pas de poser ses éoliennes n’importe où pour qu’elles tournent à plein régime, il faut tenir compte du vent. Un barrage hydroélectrique mal placé pourrait avoir pour simple effet d’assécher une rivière mais ne produira pas d’électricité, pire, il pourrait craquer sous le poids de l’eau, inondant la région en contre-bas. Dans l’esprit de Cities XL, il y a des zones agricoles ou riches en minerai, il faut gérer son industrie en fonction de cela.
La gestion des transports s’avère à la fois simple et riche, sans la finesse d’un Cities in Motion à choisir le nombre de bus ou la qualité des abris, vous devez néanmoins définir les lignes une par une et éviter de surcharger un axe. Plus classique, pour les automobilistes, il faut particulièrement veiller à ne pas inutilement multiplier les carrefours et les axes autoroutiers doivent avoir des entrées et des sorties fluides si vous ne voulez pas créer des bouchons monstrueux. Heureusement, le jeu est trop tolérant dans le domaine, à tel point que vous pourrez avoir des configurations routières complètement farfelues avec des superpositions d’autoroutes à n’en plus finir. Dommage en revanche de ne pas fournir davantage de modèles de sorties pour les autoroutes avec le rond point qui va bien. Il faut se contenter de connexions entre plusieurs autoroutes.

Screenshot Cities Skylines
Le zoning offre de nouvelles perspectives pour les city builder

La carte se décompose en 25 cases et vous ne pourrez vous installer que sur 9 d’entre elles au fur et à mesure que vous aurez atteint les quotas d’habitants. Cela permet de profiter d’un grand terrain de jeu, pour simplifier votre travail, vous pouvez définir des quartiers. En dehors de l’aspect fine tuning à renommer les quartiers ou définir des villages entiers, cela permet aussi de mettre en place des zones spécialisées afin d’exploiter les ressources de votre région : agriculture, pétrole, charbon, bois… Chacune ont leur besoin, l’agriculture sollicite des employés moins instruits que dans l’industrie pétrolière, à contrario, cette dernière est nettement plus néfaste à la qualité de l’environnement.
Dans un autre genre, tout un tas de petits détails rendent la gestion plus intéressante. Les décharges ne peuvent se remplir à l’infini, il faut incinérer les déchets. Ce n’est pas le tout d’apporter de l’eau à vos citoyens, il faut aussi l’évacuer par les rivières ou directement dans la mer, attention aux courants, il ne faut pas placer un tuyau d’évacuation des eaux usées en amont d’une pompe, logique ! Incroyable mais vrai, vos habitants ne sont pas éternels et il faut les caser dans les cimetières ou « faire de la place » grâce aux crématoriums mais n’oubliez pas la pyramide des âges, si vous vivez un papy boom, des services de santé habituellement peu sollicités pourrait faire l’objet d’une crise sans précédent.

Screenshot Cities Skylines
Faites votre choix !

Enfin, à l’instar des autres city builder, Cities Skyline propose son lot de décret mais là encore les développeurs de Colossal Order ont su se distinguer. En effet, les décrets peuvent aussi bien s’appliquer à une ville entière qu’à un quartier prédéfini : incitation au recyclage, interdiction de circulation des poids lourd, hausse ou diminution d’impôts de 2% par rapport au taux général, les possibilités sont nombreuses.

Un défaut de jeunesse

Screenshot Cities Skylines
Les terres agricoles sont incontournables mais Cities Skyline en a fait quelque chose de moche

Cities Skyline a de sérieux atouts à faire valoir et en même temps, le jeu souffre aussi d’un défaut de jeunesse. La ville manque cruellement de variété, tous les immeubles se ressemblent, les parcs par exemple sont bien trop grands et il est difficile de les joindre sans faire quelque chose de laid. Parfois, cela manque de réalisme, une ferme tient sur 16 cases tout au plus, cela ne donne rien de très esthétique.

Screenshot Cities Skylines
Les filtres sont très utiles mais disparaissent à l’activation d’autres outils…

Du côté du gameplay, vous pesterez forcément en découvrant que nous ne pouvons pas faire de tunnels, heureusement, c’est dans les tuyaux du studio qui espère nous apporter cela lors d’un patch. Les services sont faiblement constitués, vous n’avez pas de centre de recyclage, l’enseignement se limite au trio école élémentaire, collège (sous-entendu lycée) et université, il n’y a qu’un modèle de port, qu’un modèle de gare, qu’un modèle d’aéroport et ainsi de suite.
D’autres éléments auraient mérités plus d’attention, comme tout jeu de gestion urbaine qui se respecte, nous avons droit à d’innombrables filtres qui sous la forme de carte de chaleur nous donne une vision globale de la situation de la ville : criminalité, risque incendie, niveau d’instruction, pollution, circulation. Rien à dire jusqu’au moment où il faut jouer de sa mémoire pour placer ses fermes car le filtre a la mauvaise idée de se désactiver.

Une communauté libérée

Screenshot Cities Skylines
Cities Skylines est plutôt réussi graphiquement

Si Cities Skyline souffre de quelques lacunes, il lui reste une carte à jouer et pas des moindres, l’usage de Steam Workshop. Le jeu de Colossal Order propose deux outils intégrés, le premier permet de créer des cartes entières que vous pouvez mettre à disposition de la communauté en un clic, vous n’avez pas le droit de faire n’importe et certaines conditions doivent être respectées. Le deuxième outil est un éditeur de bâtiment, vous pouvez créer de nouveaux modèles à foison, toutefois, le joueur lambda sera vite limité par ses compétences, le jeu souffrant d’un manque de variété, il est difficile de sortir de ce cercle vicieux sans importer de nouveaux éléments 3D conçus dans des logiciels tiers. Le temps devrait permettre d’estomper cette problématique grâce au flux quotidien de nouvelles créations par la communauté. Vous pouvez par exemple dès à présent installer un mod pour profiter des 25 cases de votre carte. (http://steamcommunity.com/sharedfiles/filedetails/?id=413498678)

Digne successeur de Sim City

Cities Skyline cumule les qualités, son gameplay plus riche qu’il n’y paraît et son steam workshop qui a toujours cruellement manqué chez les concurrents font mouche aussi bien pour les amateurs de gestion que pour ceux qui recherchent à bâtir la ville la plus eye-candy possible. Le jeu fait preuve d’une grande fluidité tout en proposant des graphismes convenables. L’interface se veut riche et claire à la fois.
Bref, cela permet d’oublier les défauts de cette première itération qui, à un tarif de 28€, met toute la concurrence au tapis.