Test de Total War : Attila
Après le succès de Total War : Rome II et toute une flopée de DLC aux tarifs plus ou moins prohibitifs, The Creative Assembly a décidé de conserver le contexte historique en dédiant un stand alone au Fléau de Dieu avec Total War : Attila. C’est avec malheureusement beaucoup de retard que nous vous livrons notre verdict.
Là où mon cheval passe, l’herbe ne repousse pas

L’eau a coulé sous les ponts pavés de Rome avec Total War : Attila, nous sommes au début du Ve siècle. Le divorce est bientôt consommé entre Empire Romain d’Orient et celui d’occident. Loin à l’est, les hordes de Huns approchent, obligeant les peuples germaniques à entrer dans les terres romaines affaiblies. Dans une petite décennie, un certain Attila va débarquer pour tout ravager.
Comme toujours dès qu’il s’agit de Total War, le respect du contexte historique est présent. Le jeu nous propose ainsi toutes les civilisations d’époque dont dix sont jouables, d’autres l’étant une fois le bon DLC acheté. Une campagne dite « Prologue » permet de nous mettre dans le bain avant de se lancer dans la « Grande Campagne ».
Vous pourrez alors choisir entre plusieurs peuples germaniques, nos chers romains, les sassanides en seuls représentant du Moyen-Orient et bien sûr, les Huns. De nombreux événements scriptés viennent ponctuer la campagne afin de garder une cohérence historique, la plus logique est la naissance du seul roi des Huns : Attila. Son arrivée dans la partie n’est pas sans conséquence, que vous soyez l’agresseur ou l’agressé. Globalement, nous restons relativement libre, il est par exemple possible avec les Huns d’envahir les héritiers perses sans particulièrement se préoccuper des empires romains tandis que les Francs pourront tout aussi bien partir en conquête vers le grand nord ou goûter au soleil d’Espagne.
Votre royaume pour une femme

Côté gestion, le système de diplomatie a été approfondi. En lieu et place des traditionnelles informations sur notre faction, on trouve désormais un menu qui occupera une place centrale dans la gestion de notre empire. Il faudra jongler entre le pouvoir de votre famille et celle de la noblesse, mariages arrangés, assassinats, seront votre lot quotidien et vous permettront de gérer votre politique extérieure et intérieure.
Vous pourrez notamment nommer des magistrats qu’il faudra faire grimper dans l’échelle des fonctionnaires, gagnant ainsi de plus en plus de poids dans la balance du pouvoir. Cette balance est toujours affichée et reflète le produit de chacune de nos décisions. S’ajoute à cela des événements aléatoires comme la naissance d’un bâtard qui viendra mettre à mal l’intégrité de votre famille ou encore les menaces d’un noble pour lui donner un titre qu’il convoite ou non.
Stratégie du tribut

Une autre particularité du titre vient des caractéristiques propres à chaque peuple évoquées plus tôt dans notre test. Nous gardons un style très classique avec les peuples sédentaires tels que les romains, les peuples germaniques pourront quant à eux lancer une grande migration qui devra débuter lorsque les Huns seront devenus trop menaçant, à partir de là, une immense politique de terres brûlées se met en place, tout ce qui est inutile est vendu ou abandonné et en tant que nouveau migrant, il faudra trouver une contrée plus hospitalière. Enfin, les Huns ou les Vandales sont totalement nomades, ils peuvent s’installer temporairement dans une région sous la forme d’un campement mais la majorité du temps, ils vivent de pillages ou de tributs de nations qui ne veulent pas particulièrement chercher des noises à ces barbares. Dans cette situation, il faut trouver un juste équilibre entre les campements et les armées mobiles et éviter de s’éparpiller pour ne pas risquer d’être pris en étau entre plusieurs nations qui nous sont hostiles.
Des batailles toujours aussi épiques

Quelques nouveautés viennent prendre place sur le champ de bataille, pour les trouver il faut aller du côté des sièges où il est désormais possible pour les défenseurs de placer des barricades dans les rues de la ville qui viendront ralentir la progression ennemie. C’est d’autant plus efficace que le pathfinding des troupes vous laissera souvent perplexe, la solution reste de donner vos ordres aux troupes une par une ou presque.
Certaines unités possèdent des capacités spéciales, les archers ont droit aux flèches perforantes ou enflammées, les catapultes pourront incendier la ville mais ce n’est pas pratique à utiliser, dès que vous contrôler deux unités différentes le menu disparaît.
Plus gênant, Total War : Attila même après deux mois de vie subit des bugs particulièrement gênant, la palme à l’immortalité des troupes, de temps en temps, la bataille ne peut pas se finir car toutes les troupes, les vôtres comme celles de l’ennemi devient d’un seul coup invincible nous obligeant à abandonner le combat (pas top) ou à charger la sauvegarde automatique avant la bataille (très chiant lorsque le combat se déroule depuis une trentaine de minutes, typiquement lors d’un gros siège).
Dans le même ton, il faudra toujours une configuration musclée surtout lorsqu’il y a des conditions météorologiques pleines d’effets (neige, pluie…) et plusieurs armées en jeu.
Un cru correct

Globalement, Attila reste dans la lignée de la série Total War, un bon jeu où le joueur ne compte pas les heures. En revanche, il n’y a pas de bouleversements majeurs qui pourraient justifier réellement l’achat par rapport à Rome II. Les fans assidus se sont sûrement déjà tous lancés sur ce morceau conséquent de l’histoire et finalement rarement abordé dans le monde du jeu vidéo, pour les plus néophytes, vous ferez certainement la tête en voyant ces DLC qui rendent jouables quelques tribus supplémentaires pour quasiment une dizaine d’euros, encore plus scandaleux, un DLC pour rendre les batailles plus sanglantes qui n’est pas tout simplement gratuit. Bref, nous expliquerons ça par le manque de concurrence qui permettent à Sega de favoriser les rentrées d’argent.