Jeu vidéo / Trine 3 : The Artifacts of Power

Date de sortie
Développeur
Frozenbyte
Éditeur
Frozenbyte
Moteur
-
Modes de jeu
Type de jeu
Plates-formes
-
Image de Trine 3 : The Artifacts of Power

Test de Trine 3 : The Artifacts of Power

Trine 3 : The Artifacts of Power est un jeu de plateforme, d’action et d’énigmes. Il fait suite à deux premiers opus qui nous avaient envoûtés avec leurs graphismes soignés et leurs mécaniques de jeu intelligentes. C’est toujours développé et édité par Frozenbyte. Est-ce que le studio a réussi à combler nos attentes, et à proposer un jeu digne de la franchise ou encore meilleur ? Éléments d’explication et verdict ci-dessous.

Toujours la même histoire

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Un scénario très moyen.

L’action de Trine 3 se déroule après les évènements du deuxième épisode. On dirige toujours nos trois héros qui sont tirés de leur retraite paisible par le Trine, cet artefact magique mystérieux. Amadeus le magicien, Pontius le chevalier et Zoya la voleuse ont finalement conclu qu’avoir une vie dictée par la volonté d’un puissant artefact magique n’est pas une existence enviable de façon permanente.

Nos héros tentent de rendre leurs dons extraordinaires au Trine, ce qui les amène à provoquer une catastrophe. Le mal refait surface et nos ouailles devront encore lutter de concert pour y mettre un terme.

Ce n’est pas des plus poussé mais de toute façon, ce n’est pas le plus important pour ce style de titre. Par contre, le twist final nous laisse clairement sur notre fin. On a vraiment l’impression de n’avoir joué qu’à la première partie du jeu.

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
On arrive vite à la fin.

Et là, apparaît un des plus gros défaut de Trine 3, sa durée de vie est bien trop courte. Les autres épisodes n’étaient pas bien longs non plus mais cet opus est encore plus éphémère. Et il n’y a que très peu de niveaux dans lesquels nos sbires agissent de conserve.

Il y a huit chapitres principaux qui comprennent un niveau pour chaque personnage comme tutoriel plus un autre pour le combat final. On retrouve également dix autres petits niveaux supplémentaires. Cinq sont des arènes de combat, tandis que les autres sont de bref passages (dix minutes maximum) centrés sur un seul personnage.

L’histoire se termine donc entre cinq et huit heures selon que vous êtes novice aux mécaniques ou non. Si vous avez joué aux précédents et à l’early-access cela va dérouler sévère…

Un gameplay plus profond

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La profondeur est bien gérée.

Trine 3 marque un virage dans la saga car le studio propose pour la première fois un jeu en « vraie 3D ». Alors qu’auparavant, il s’agissait de progresser dans des niveaux à défilement horizontal en 2.5 D. La différence réside dans le fait que les personnages peuvent désormais évoluer en profondeur sur l’ensemble des niveaux. Ce qui offre évidemment de nouvelles possibilités de gameplay au niveau des séquences de plateforme, lors des combats et dans la résolution de certaines énigmes.

Le titre a réussi à garder l’essentiel de ce qui faisait son charme malgré son passage en 3D. Il y a bien quelques moments de tâtonnements, mais on enchaîne toujours des phases de plates-formes sympathiques et similaires aux précédents épisodes. Elles sont entrecoupées de séquences où l’on peut progresser dans la profondeur comme bon nous semble.

Cet apport de la profondeur ajoute quelques petits problèmes de lisibilité, mais on arrive vite à assimiler la chose. Et le rendu sur ce point est donc convaincant. La transition a été bien gérée par le studio. Et il faut reconnaître que cela apporte un plus certain avec de nouvelles opportunités pour les énigmes.

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Un level-design inspiré.

Le principe reste toutefois de faire coopérer nos trois protagonistes pour progresser. Concrètement, il n’y a qu’un seul héros à l’écran, et on peut switcher continuellement pour en changer. On bouge son personnage à l’aide des touches du clavier, la souris permettant de déplacer un curseur de visée à l’écran.

Si on utilise toujours Pontius lorsqu’il faut se battre, Zoya lorsqu’il faut atteindre une plate-forme éloignée et Amadeus quand il faut jouer avec les éléments, on s’aperçoit bien vite que la coopération est toujours de mise. En effet, les séquences de réflexion sont toujours basées sur la corrélation entre les compétences de nos trois héros.

Des mécaniques de jeu en retrait

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Ce pauvre Amadeus ne sait plus rien faire…

Si Frozenbyte a bien géré le cap de la profondeur, ils ont effectué une régression assez incompréhensible et dommageable pour le titre aux niveaux des mécaniques de gameplay.

Tout d’abord, il n’y a plus d’arbre de compétence. Il faut dire que cela devient inutile car nos héros sont tous atteint d’Alzeimer : ils ne savent plus faire grand-chose chose. Il n’y a plus de marteau pour Pontius, de flèches spéciales pour Zoya et Amadeus a lui atteint le septième stade car il ne sait plus que créer un seul objet : une caisse (et une seule à la fois).

Ils possèdent trois uniques capacités chacun. Pontius peut planer avec son bouclier, charger avec et faire un écrasement au sol. Zoya peut tirer une flèche, utiliser son grappin et accrocher des objets entre eux. Enfin, Amadeus peut créer un cube, déplacer des objets du décor et faire écraser un objet au sol violemment.

Le panel devient très restreint, on est loin de ce que proposé les autres opus et notamment de l’apport de Goblin Menace…

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Zoya peut attacher deux objets avec son grappin.

Cette régression à évidemment une répercussion sur le niveau des énigmes. Celles-ci gèrent bien la spatialisation 3D mais elles sont trop faciles et pas toujours intéressantes. On avance tranquillement une fois que l’on a compris que Zoya peut faire le tour d’un pilier pour attacher son grappin entre deux objets et qu’Amadeus est le maître de la lévitation. On est très loin de la variété et du renouvellement constant de l’épisode 2.

Il est aussi aisé d’atteindre tous les triangles à récolter. Ces derniers ne servent donc plus de sphères d’XP, mais il faudra en récolter suffisamment afin d’ouvrir les niveaux suivants. Là encore, aucun problème en jouant normalement, la difficulté est devenue inexistante.

On notera également que nos héros récupèrent assez vite leur niveau de vie. Et qu’une fois mort, il suffit, maintenant, de se positionner avec un autre héros quelques instants à l’endroit du trépas pour faire ressusciter notre compagnon. Cette casualisation à l’extrême est tout simplement débilitante et mal venue…

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Les combats n’ont jamais constitués un point fort.

Les séquences de combats sont sensiblement les mêmes. Cela n’a jamais été un point fort de la franchise, mais cela s’explique par le fait que c’est plus un plateformer qu’un jeu d’action et de combat. Toutefois, le bestiaire est là encore plus restreint et nos héros ont moins de pouvoirs amusant pour les affronter…

Au final, Trine 3 est un peu une déception pour les amateurs de la franchise. Le jeu reste plaisant à jouer, mais il est bien en deçà de ce que proposé l’épisode 2 (à fortiori de la version finale englobant Goblin Menace). Les héros ont moins de compétences. Les énigmes sont très faciles et ne se renouvellent pas du tout. Les séquences de plate-forme sont agréables mais sans réel challenge. Et le jeu est vraiment plus casual et court que d’habitude. Le mode Coop à trois en ligne où en local, divertissant un temps, n’arrive pas à changer la donne.

Une réalisation artistique toujours au top

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Toujours aussi beau par moment.

Les graphismes étaient exceptionnels dans Trine 2. Et cela est toujours le cas avec ce nouvel opus sur certains niveaux. Ils ne sont pas nombreux, mais les environnements varient agréablement. Cela fourmille de détails et c’est très coloré. Les textures sont très fines et très bien détaillées. Il y a également une excellente gestion des éclairages.

Le jeu nous paraît bien optimisé en général, il devrait tourner aisément sur de nombreuses configurations.

L’ambiance sonore n’est pas en reste. Et les différents bruitages collent bien à l’univers. La bande originale est encore composée par Ari Pulkkinen qui a fait merveille dans l’opus précédent. La VO et la VF son de bonne qualité.

Conclusion

Image de Trine 3 : The Artifacts of Power
Une petite déception pour les fans au final.

Selon nous Trine 2 est un pur chef-d’œuvre et malheureusement Trine 3 : The Artifacts of Power ne maintient pas ce niveau d’exception.

Ce n’est pas dû au passage en profondeur car sur ce point le studio a effectué un travail très convaincant. Mais bien à une casualisation débilitante et à des mécaniques de jeu appauvries avec des énigmes qui, en plus, ne se renouvellent pas au fil de l’aventure.

Le titre est vraiment plus court que d’habitude et on a l’impression d’avoir joué seulement à la première partie lorsque le générique de fin apparaît.

Cela reste un jeu plaisant qui bénéficie d’une réalisation artistique de haute volée mais les fans attendaient forcément plus de cette suite que ce qu’elle ne propose.