Les sorties cinéma s’accompagnent parfois de leur version jeu vidéo, c’est le cas de Mad Max: Fury Road dont Warner a voulu prolonger l’expérience avec un jeu vidéo développé par Avalanche Studios. Ces derniers sont notamment connus pour leur série Just Cause et avec un Just Cause 3 dans les starting-blocks, vous vous doutez bien que le studio suédois a décidé d’utiliser son titre phare comme base de ce Mad Max. Ce n’est pas une mauvaise chose et ce qui importe surtout, c’est qu’ils aient réussi à bien retranscrire l’univers de notre ex-intercepteur fétiche.

Mad Just Cause Max

Pour la faire courte, Mad Max est ni plus ni moins qu’un skin de Just Cause avec un système de combat se rapprochant des Batman Arkham. L’aventure ne reprend pas l’intrigue du film, exit la jolie Charlize Theron en guerrière des bacs à sable, bonjour Chumbucket, le bossu de Notre-Dame aux mains noires. C’est lui qui vous apportera un nouveau véhicule, la Magnum Opus, afin de récupérer votre fidèle V8 que l’on vous a chapardé durant l’introduction du jeu. En somme, un simple prétexte pour arpenter les déserts à la recherche de la moindre ressource et aussi l’occasion de traverser les portes de Pétroville.

Mad Max s’articule autour de deux pôles : les phases à pieds et celles en véhicules. Pas question de traverser le wasteland avec vos gambettes, vous quitterez votre destrier mécanique essentiellement pour partir à la conquête d’un camp ennemi ou pour dépouiller une décharge. Les combats sont alors de la repompe du chevalier noir, vous castagnez à main nue, de temps en temps des armes blanches seront récupérables ou plus amusant, une lance de feu à planter dans le corps de votre adversaire. Lors des situations les plus dangereuses, vous pourrez aussi faire appel à votre fusil à canons sciés. D’un point de vue gameplay, il n’y a pas grand chose à ajouter, les mécaniques sont simples et connues des joueurs, vous croiserez moult ennemis différents qui ne réussiront pas forcément à casser la monotonie des combats qui repose sur le combo parade et contre-attaque. Le jeu vous donnera la possibilité d’entrer furtivement dans les camps mais ça s’arrête là, cela vous apporte juste un avantage (hauteurs, accès à des armes spéciales…). De temps en temps, à l’intérieur des donjons, vous croiserez un Caïd, un chef de camp qui vous attaquera toujours de la même manière, en fonçant sur vous, la massue à la main. Vous le tuerez toujours de la même manière, en esquivant et en enchaînant les coups jusqu’à un QTE final. Pour réduire la durée du combat, le fusil, vos surins ou le décor (feu) seront vos amis. La première fois c’est amusant, la deuxième fois c’est déjà chiant.

Sur la route, le jeu reprend de sa superbe. D’abord grâce à la Magnum Opus que vous améliorerez tout au long du jeu avec des nouvelles carrosseries, peintures, moteur (entre V6 et V8), suspensions, pneus… mais aussi à travers tout un attirail de combat : harpon (contrôlé par Chumbucket), brûleurs latéraux, pointes anti-abordage, blindage, calandre, sniper. Tout ça vous sera surtout utile lors de l’attaque de convoi. C’est certainement la séquence la plus épique du jeu, lorsque vous vous lancez à l’assaut d’un camion escortés par une flanquée de véhicules lourds et légers. Malheureusement, là aussi, cela souffre d’une certaine redondance et une fois en possession de certaines armes, c’est une nouvelle fois beaucoup trop simple. Et puis les camions ressemblent davantage à de grosses camionnettes qu’à de vrais camions comme on peut le voir dans Fury Road.
Activité annexe à votre vie sur les routes, l’amélioration des forteresses disséminées dans chaque région de la carte. C’est aussi en ces lieux que vous obtiendrez des quêtes annexes plutôt plaisantes et qui vous apporteront de nombreux avantages.

Répétition et sursaut

Globalement, et l’univers n’aide pas, Mad Max est ultra répétitif. J’ai déjà abordé les combats mais nous pouvons évoquer les décors. Ils se résument bien souvent à quelques containers posés ici et là, des carcasses de bateaux et d’avions. Heureusement, les donjons viennent apporter du peps à cet environnement, l’aéroport, la plateforme pétrolière, le métro, l’église mais il y aussi de petits lieux uniques qui ne manqueront pas de charme, entre deux dunes, un toit éventré vous emmènera à l’intérieur d’une ancienne habitation, le sable n’y a pas encore recouvert tous les objets qui rappelle le passé. Et puis il y a les tempêtes de sable et les orages, ces derniers sont spectaculaires, venant recouvrir en quelques secondes toute la région, vous vous retrouvez alors dans le noir avec des éclairs percutant le sol et les objets volant dans tous les sens, vraiment sympa !

Le jeu apporte aussi son lot de personnages bien déjantés à commencer par Chumbucket totalement possédé. Scrotus, le gros méchant du scénar’, Stank, son bras droit mais aussi chez vos alliés, Hope, réminiscence de votre ancienne épouse avec sa fille Glory, Deep Friah, le prêtre de feu, Gutgash en chef raisonné ou encore le mystérieux Griffa qui, lorsque vous irez le voir pour améliorer votre personnage, ne manquera pas de vous lancer quelques questions bien gênantes au sujet de votre vie ici bas.

Bref, le jeu à ses atouts et si vous vous contentez de faire les missions sans vous laisser contaminer par du farming (particulièrement dispensable pour finir la partie), vous n’aurez pas trop le temps de vous ennuyer. Dans ce cas, le gros défaut du jeu réside dans sa simplicité, les munitions coulent à flot, le carburant ne manque pas et une gestion de la soif n’aurait pas été de trop pour ajouter un peu de difficulté (à défaut de gérer aussi la nourriture).

Aparté : mode Capture

Les amateurs de prises de vues numériques trouveront un autre intérêt à ce Mad Max grâce au mode capture. En pleine séquence de jeu, vous pourrez réaliser un screenshot avec tout un tas d’options pour l’améliorer.